TSHUKUDEUR
masculin
(Congo-Kinshasa) « tshukudeurs », est celui qui conduit un tshukudu, ces hommes que l’ont croise sur toutes les routes de Goma à bord de leur tshukudu, un drôle d’engin, une sorte de trottinette géante en bois qui permet de transporter jusqu’à 100 kg de matériaux en tout genre, composée d’une planche d’un peu plus d’un mètre et deux roues, petite à l’arrière et grande à l’avant, ils transportent toutes sortes de marchandises
Le tshukudu mesure en général 2 m1 et sert à transporter des charges très lourdes. Son pilote, le tshukudeur, est donc amener à pousser plus qu'à patiner. Il est souvent en bois.
Quand il est vide, le tshukudu peut être utilisé comme une trottinette classique, en s'agenouillant dessus avec une jambe et en poussant avec l'autre. Quand il est chargé, il doit être poussé sans à-coups. Le relief de Goma permet cependant souvent d'utiliser la pente pour transporter des marchandises sans avoir besoin de le pousser. Le conducteur s'installe alors derrière le chargement et utilise son pied pour freiner en pressant un morceau de caoutchouc contre la roue arrière.
Le Tchukudu, une aubaine pour les jeunes de Butembo en mal de travail

Aujourd’hui, pour se procurer l'un de ses engins, il faut débourser 50 dollars [37 euros] pour le modèle de base et jusqu’à 100 dollars [74 euros] pour un produit bien fini. Une somme très élevée au Congo [en RDC, un fonctionnaire gagne par exemple entre 50 et 80 euros par mois] que beaucoup n’hésitent pas à débourser, ayant la garantie que leur investissement sera très vite amorti. Car, dans un bon jour, un tshukudeur peut gagner 15 à 20 dollars [11 à 15 euros]. Avec cet argent, le conducteur peut se permettre d’embaucher deux ou trois pousseurs, qui vont l’aider à descendre de gros chargements jusqu’à Goma. De plus, le tshukudu est le moyen de transport le plus économique du marché : il ne consomme évidemment aucun carburant et, mis à part le graissage des roues et la révision des freins, il ne nécessite quasiment aucun entretien.
Ici, dans certaines localités, on dit qu’il est préférable de marier sa fille à un tshukudeur car on sait qu’elle ne va pas mourir de faim. Cette profession est synonyme de réussite sociale. Après quelques années d’activité, certains sont en mesure de s’acheter une parcelle de terrain et de faire construire une maison. D’autres deviennent propriétaires de taxi-motos, mais personne n’abandonne son tshukudu, car il reste l'un des produits les plus rentables.
ould lablad