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- Mythologies africaines : Mamiwata, Mère des eaux

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Mami Wata (ou Mamy Wata, Mami Watta ou Mama Wata) est une divinité aquatique du culte Africain Vodoun, dont la pratique est répandue en Afrique de l'Ouest, du centre et du Sud, dans la diaspora africaine, les Caraïbes, et dans certaines régions d'Amérique du Nord et du Sud.

 

Le 22/10/2017

 

Attributs

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Esprit de l'eau, parfois décrit comme une sirène, mi femme mi poisson, ou d'une belle femme tenant un serpent, qu'on trouve dans les régions côtières de l'ouest de l'Afrique et en Afrique centrale. Même si les cultes sont différents, Mami wata est la seule divinité africaine vénérée dans une zone géographique étendue qui rassemble des cultures et des peuples aussi divers que les Igbo du Nigeria, les Ewé du Bénin, les Bamiléké du Cameroun et les Kongo. on trouve aussi les graphies : Mamy Wata, Mami Watta ou Mama Wata. Chez les Igbo, elle se nomme Ezenwaanyi (Reine des femmes), Nnekwunwenyi (Honorable Femme), Ezebelamiri (reine qui vit dans les eaux), Nwaanyi mara mma (la femme plus que belle), ou Uhamiri. Dans certaines zones du Congo, elle est Mamba Muntu, (Crocodile personne.)

Dans la diaspora, elle est connue sous le nom de Watramama au Suriname et en Guyane; Mamadjo à Grenade; Yemanya / Yemaya au Brésil et à Cuba; La Sirène, Erzulie et Simbi en Haïti; Lamanté en Martinique ; Maman de l’eau en Guadeloupe. 

 

Eau

Cephalophe a dos jaune dans la rnsa

Selon les traditions des deux côtés de l'Atlantique, l'esprit enlève ses adeptes ou des gens au hasard alors qu'ils nagent ou qu'ils sont en bateau. Elle les emmène dans son royaume paradisiaque, qui peut être sous l'eau, dans le monde des esprits, ou les deux. Si elle leur permet de partir, les voyageurs reviennent souvent dans des vêtements secs et avec une nouvelle intelligence spirituelle qui se reflète dans leur regard, souvent ils s'enrichissent, deviennent plus séduisants et plus faciles à vivre.

 

Promiscuité sexuelle

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Selon Bastian, l'association de Mami Wata à la promiscuité sexuelle et à la luxure est paradoxalement liée à la fidélité. Selon une tradition nigériane, les adeptes hommes peuvent rencontrer Mami Wata sous la forme d'une belle prostituée. Après l'acte sexuel, elle lui apparaît et lui demande la fidélité et le secret. S'il accepte, la fortune et la santé lui sont accordées, sinon, ruine sur sa famille, ses finances et son travail.

Van Stipriaan rapporte d'autres histoires dans lesquelles des voyageurs (souvent des hommes) la rencontrent sur la rivière. Mami Wata est immanquablement à sa toilette, se coiffant les cheveux en se regardant dans un miroir. Quand elle remarque l'intrus, elle s'enfuit dans l'eau en laissant ses affaires derrière elle dont le voyageur s'empare. Plus tard elle lui apparaît en rêve et lui demande la restitution de ses affaires et qu'il lui soit sexuellement fidèle. S'il accepte, la fortune lui est accordée, sinon il a le mauvais œil.

 

Etrangère aux hommes et étrangère à la nature. C’est une créature supranaturelle, car elle incarne le croisement de trois mondes : animal, humain et spirituel. Cette hybridité, qui est en fait une difformité, car elle fait de Mamiwata un « monstre », lui confère paradoxalement tous ses pouvoirs. Mamiwata est également la seule divinité africaine, vénérée ou connue dans un espace géographique rassemblant des cultures et des peuples aussi divers que les Ibo du Nigeria, les Ewé du Bénin, les Bamiléké du Cameroun et les Kongo de la RDC. Bien qu’elle soit l’objet de cultes différents et soit rattachée à des symboles bien particuliers selon les ethnies, les croyances, mais aussi les milieux sociaux, on peut dire que Mamiwata est une déesse « panafricaine ».

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Ses caractéristiques physiques sont celles d’une européenne (peau blanche et cheveux longs), comme l’est aussi son tempérament (autoritaire, égoïste, vaniteuse avec un fort sentiment de supériorité), ses mœurs (libre, amorale et individualiste) et ses pouvoirs (liés à l’argents, aux signes extérieurs de richesse et à la réussite économique). Mais en dépit de tout ce syncrétisme, ce mélange d’influences et de symbolismes, Mamiwata est bien une divinité africaine. Elle est pour beaucoup une allégorie, une projection des désirs sexuels, des difficultés économiques, des espoirs d’ascension sociale. Son hybridité et sa « monstruosité » reflètent avant tout le désarroi des sociétés africaines face à leurs propres mutations, entre tradition et modernité, entre authenticité et aliénation.

 

 

Dans les pays d’Afrique centrale, comme le Cameroun et la République Démocratique du Congo par exemple, cette divinité ou plutôt son esprit, apparaît au cœur des grandes villes, de préférence à la tombée de la nuit. Elle est très présente également sur les marchés, autre allégorie du monde invisible, qui par leur affluence attirent la convoitise des revenants et des mauvais esprits. Mamiwata apparaît surtout dans les bars et les lieux de débauche, toujours sous les traits d’une très belle femme qui entraîne les hommes dans la folie. Dans le folklore congolais, Mamiwata est une prostituée qui tente et pervertit les hommes. Elle symbolise toutes les dérives liées à la sexualité : la polygamie, l’infidélité, mais surtout le SIDA.

Culte

Les 4 elements mami wata

Son culte varie selon ses initiés, prêtres et adorateurs6, cependant des grandes lignes se dégagent. Des réunions peuvent avoir lieu, mais la déité est plus encline à des rapports individuels avec ses suiveurs. Elle a de nombreux prêtres et médiums en Afrique, en Amérique et aux Caraïbes, qui sont spécifiquement initiés.

Au Nigeria, ses adeptes portent des vêtements rouges et blancs, car ces couleurs représentent la nature double de Mami Wata : dans l'iconographie igbo, le rouge représente la mort, la destruction, la chaleur, la masculinité, la physicalité et le pouvoir alors que le blanc symbolise également la mort, mais aussi la beauté, la création, la féminité, le renouveau, la spiritualité, la translucidité, l'eau et la santé. Les sanctuaires de Mami Wata peuvent être décorés de ces couleurs et avec des cloches, des sculptures, des icônes chrétiennes ou indiennes, des poupées, de l'encens et des restes de sacrifices précédents.

Le culte de Mami Wata consiste en des danses accompagnées de musique. Les adeptes dansent jusqu'à entrer en transe. Elle les possède alors et leur parle4. Les offrandes sont également importantes : elle préfère de la nourriture et de la boisson, de l'alcool, des objets odorants (pommade, poudre, encens, savon, etc.) ou des biens précieux comme les bijoux. Les adorateurs modernes offrent couramment des biens manufacturés (Coca-Cola, bijoux de créateurs, etc.)

 

Nom

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Le nom de cette déesse pourrait être une adaptation en pidgin de l'anglais mammy water, mais des étymologies purement africaines sont aussi possibles, oui car mamy en langue éwé veut dire « lèpre », et au Togo l'expression mami wata nèsignifie que « la personne a la lèpre et que ses membres se sont transformés ». Par ailleurs, wa signifie « a fait » et ata, « la jambe ». Mami Wata est aussi appelée Iemanja dans la tradition du vaudou haïtien, un culte spécial lui est même consacré. C'est la (déesse) mère des Eaux, déesse crainte des Pêcheurs, elle symbolise aussi bien la mer nourricière que l'océan destructeur. Aussi au Ghana mami wata signifie :"dame eau" . Aussi là-bas il est considéré que mami wata à des adeptes .

En afrique de l'ouest Mami Wata veut dire mamui : fermer ; ata  : jambe, c'est-à-dire fermer la jambe .

Mami Wata est avant tout une divinité éwé, dont le culte est très présent sur la côte atlantique du Togo (mais aussi au Nigeria, au Cameroun, au Congo-Brazzaville), où elle symbolise la puissance suprême (comme la déesse Durga du panthéon hindouiste symbolise la shakti).

On retrouve une divinité similaire dans le tjenbwa martiniquais et guadeloupéen sous le nom de 'Manman dlo', ce qui rapprocherait de l'adaptation anglaise ou pidgin de l'anglais.

 

Bibliographie

 

  • Dictionnaires et encyclopédies Larousse.
  • Encyclopédie Universalis.
  • Encyclopædia Britannica.
  • Encyclopédie de la mythologie d'Arthur COTTERELL; Edition Parragon, 2004.
  • Encyclopédie illustrée de la mythologie d'A. COTTERELL et R. STORM. Editions de l'Orxois, 2000.
  • Dictionnaire des mythologies en 2 volumes d'Yves BONNEFOY, Flammarion, Paris, 1999.
  • L'encyclopédie de la mythologie : Dieux, héros et croyances du monde entier de Neil PHILIP, Editions Rouge et Or, 2010
  • Mythes et légendes du monde entier; Editions de Lodi, 2006.
  • Mythes et mythologie de Félix GUIRAND et Joël SCHMIDT, Larousse, 1996.

Date de dernière mise à jour : mercredi, 06 novembre 2019

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