Transport fluvial et maritime
Le 15/10/2018
Par transport fluvial et lacustre, on entend le transport des marchandises et des personnes par voie fluviale (le fleuve Congo et ses affluents) et aussi à travers les lacs.
Le fleuve CONGO est le deuxième plus long fleuve d’Afrique, juste après le Nil. Il est long de 4 700 Km et trouve sa source au plateau de Katanga (au village de MUSOFI au Sud Katanga). Il se jette dans l’océan Atlantique. Avec ses affluents le Kasai et l’Oubangui, il rend accessible aux bateaux presque toutes les provinces de la RDC. Ce qui est un atout majeur dans le transport multimodal. Le fleuve ou la rivière peut être utilisé pour l’acheminement des marchandises la où les routes font défaut.
Le fleuve Congo et ses affluents forment un vaste réseau de 25 000 Km de voies navigables.
Pour l’économie du pays, un tel axe est vital. S’il était bien exploité, il constituerait l’épine dorsale du trafic intérieur des marchandises.
Parmi ses importants affluents, on peut citer le Kasai, l’Oubangui (en pleine hémisphère Nord et 2 300 Km de long), la Sangha (rivière de 790 Km qui traverse le Cameroun et la RCA avant de se jeter sur le fleuve Congo) et la Lukuga qui trouve sa source aux Monts-Mitumba près de Kamina et qui, en fait, peut être considéré comme l’exutoire du lac TANGANYIKA.
Le Kasai reste l’affluent le plus important. Il est totalement dans l’hémisphère Sud. Il a un débit de 12 000 m3/s et est long de 2 000 Km. Il trouve sa source dans les marrais et les lacs de Katanga, coule vers Ilebo et continue pour se jeter dans le fleuve Congo.
Le Kasai a comme affluents le Kwango, le Sankuru, la Lulua, la Fimi et le Kwilu. La rivière Mushie déverse aussi dans le Kasai ses eaux noirâtres venant du lac MAI NDOMBE.
Les potentialités pour l’organisation d’une bonne pêche fluviale et lacustre sont simplement inimaginables ! Seule la bonne volonté compte pour y arriver…
En dehors du réseau fluvial, il y a lieu de noter aussi l’importance du réseau lacustre dans le trafic intérieur de la RDC.
Sur le lac TANGANYIKA, une dense navigation lacustre est pratiquée entre les ports de KALEMIE en RD Congo, KIGOMA en Tanzanie et BUJUMBURA au Burundi. Les potentialités en pêche sont énormes mais sous-exploitées.
Le réseau lacustre du lac TANGANIKA représente 1 425 Km. Il relie la RDC à la Zambie, la Tanzanie et au Burundi.
Le lac KIVU, à cheval entre la RD Congo et le Rwanda, a aussi une activité intense surtout entre les villes de GOMA et de BUKAVU du côté de la RDC (106 Km).
Citons aussi les lacs MOBUTU (ex-Albert) et IDI AMIN (ex-Edouard), à cheval entre la RD CONGO et l’OUGANDA, où la navigation lacustre n’est pas aussi bien structurée que dans les autres lacs.
Le transport fluvial et lacustre devrait jouer un rôle prépondérant dans le multimodalisme en RDC. Le fleuve et les rivières devraient être le prolongement des routes afin de couvrir tout le territoire national s’ils étaient mieux aménagés.
Mais pour y arriver, il faut être à mesure d’organiser une navigation efficiente sur le fleuve et les rivières.
En parlant de la navigation efficiente, on sous entend d’abord l’équipement des ports fluviaux et l’état de la flotte et aussi la réglementation de cette navigation.
Le code de la navigation intérieure CEMAC/RDC est conjointement appliqué en RDC et dans les pays de CEMAC (Cameroun, RCA, Congo-Brazza, Gabon, Guinée Equatoriale et Tchad). Le code a été très bien conçu et le suivi de l’application de ses articles peut largement contribuer à améliorer la navigation sur le fleuve Congo et ses affluents.
Mais quid de la flotte sur le fleuve Congo et ses affluents?
En se basant sur une étude de CICOS, le bassin du fleuve Congo et ses affluents dispose d’une flotte estimée à 10 000 unités appartenant en majorité au secteur privé. Mais la CICOS ne dispose à ce jour que des données relatives à 4 125 unités.
Toute cette flotte sert au transport des marchandises. Les grumes, les hydrocarbures, le bétail sur pieds et les produits agricoles sont majoritairement transportés.
On comprend dès lors l’ampleur de travail devant être fait quant à l’immatriculation de toutes ces unités auprès des autorités fluviales des pays de la CICOS, dont la RDC. Avec l’immatriculation, on disposera des données sur l’unité permettant de suivre son état de navigabilité.
Capt Gabriel MUKUNDA SIMBWA
Expert Maritime