Ethnie Bembe (Babembe, peuple du Sud-Kivu)

Les Bembe sont une population d'Afrique centrale et orientale établie au nord du lac Tanganyika dans le Territoire de Fizi en République démocratique du Congo, également dans la province de Kigoma en Tanzanie et dans la ville de Bujumbura au Burundi. Ils sont différents des Beembe de la République du Congo qui appartiennent au groupe kongo.

Babembe de la RDC

Le 27/01/2020

Ethnonymie

Selon les sources et le contexte, on observe plusieurs variantes : Babembe, Balembe, Beembe, Bembe, Ebembe, Ibembe, Vabembe, Wabembe.

La communauté Bembe

La communauté Bembe est un peuple qu’on localise à l’Est de la République Démocratique du Congo(R.D.C) dont le milieu de vie naturel est situé dans le territoire de Fizi et le secteur/Chefferie d’Itombwe dans leterritoire de Mwenga. Leur langue est appelée l’ « E’bembe » et la population est appelé « Babembe ».

L’organisation socio-politique 

Dans leur organisation socio-politique, Les Babembe ne reconnaissaient pas un seul chef appelé« MWAMI » c’est-à-dire Roi W’ELONGO A. (1987-1988 : p.4) affirme ce qui suit : « le système politico-administrative régissant les villages Bembe est complexe et hétérogène. L’aîné est à la fois revêtu des qualités de chef du village et de la famille, du lignage ou du clan selon qu’il appartient à la lignée la plus proche de l’ancêtre ». Selon MULILIKWA, cité par W’ELONGO A. (1987-1988 : p.4), chez les babembe « le pouvoir était héréditaire (…), l’autorité de l’ainé également. Cette autorité ne pouvait pas être reléguée à une autre catégorie sociale ».

La société Bembe était organisée sur les bases des structures claniques. L’absence d’un roi qui incarne à lui seul le pouvoir à favoriser l’absence de l’obéissance absolue à un ordre. Toutes les décisions étaient prises par les membres des clans ou des familles réunis autour du chef du clan, dans un lieu appelé« LUBUNGA ». Chez les Babembe, « Les décisions sont toujours prise collégialement et elles sont imposables à tout le monde » BILUBI O. M., (2014).Le chef du clan ou de la famille était limité dans ses rôles de chef. Il jouait, à ce niveau, quelques rôles parmi ceux énumérés par MINTZBERS H. (1973 : p 67), à savoir :

• Les rôles interpersonnels : Le chef du clan est le symbole de la famille, Il est le dirigeant du clan. Il fait la liaison avec d’autres tribus ou clans ou encore avec des personnes extérieures

•  Les rôles d’informations : Le chef du clan est le récepteur de tous les problèmes ou questions à traiter dans la famille. Il transmet les règles qui régissent la société aux membres du clan et partage les informations avec les autres membres de l’organisation. Il est, en outre, le porte-parole du clan ;

•  ??Les rôles de décisions : dans ces rôles, Le chef du clan est limité dans l’exercice de son autorité.Toutes les décisions engageant la société doivent être prises par les membres désignés du clan. Il joue seulement le rôle de coordonnateur pour assurer le respect des règles ou les commandements de la société qu’on appelle en langue locale « Mi’àé ». Son rôle de dirigeant ne lui permet pas de s’emparer de tout le pouvoir ou d’imposer des ordres aux membres du clan. Sa tâche majeure dans ce rôle de décision est celui de pacificateur de la communauté, de négociateur à toutes les questions de la communauté et de répartisseur et mobilisateur des ressources. C’est le cas de ce qu’on appelle« Mi’ùlùlù » ; c’est-à-dire les contributions financières ou matérielles que les membres de la famille ou du clan collectent et/ou donnent pour résoudre un problème du clan

c) La culture 

Dans leur culture, prise ici comme ensemble de traditions et de valeurs propres à une société humaine, les babembe s’opposent toujours à la domination et/ou à l’imposition d’un ordre, qu’il soit d’origine interne ou externe. Le commandement est perçu comme la domination. C’est ce qui explique leur opposition aux Tutsi Banyamulenge, discrédités pour leur ruse et leur fourberie, leur désir de dominer les autres groupes (JASON St.et al., 2013 : p.24).La protection de la dignité humaine est l’une de grandes préoccupations. GASTON C. (1953, p.102)d’ajouter : « Un chef ne doit jamais oublier que ses subordonnés sont des hommes. À coté du service, ils ont leurs intérêts, leurs soucis, leurs sentiments humains. C’est à toute leur humanité qu’un chef compréhensif doit s’intéresser avec tact et discrétion »

Source : academia.edu