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ℹ️ Devoir de mémoire : Les crimes de la Belgique coloniale au Congo. honteux ou fiers d'être Belges ?

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Congo belge (Belgisch-Kongo en néerlandais) était le nom porté par le territoire de l’actuelle République démocratique du Congo (RDC) entre le , fin de l’État indépendant du Congo, possession personnelle pendant 23 ans du roi des Belges Léopold II, et l’accession à l’indépendance congolaise, effective le . Pendant les 52 ans de la période coloniale, le Congo belge fut géré de Bruxelles.

 

 

La vérité sur le passé colonial belge au Congo

 

 

Le 12/06/2020

 

 

Opinion: nos Parlements et le Conseil Colonial du Congo Belge à ...

 

 

La période coloniale : le Congo belge

L'ère léopoldienne

L'implacable volonté impériale du roi Léopold II de Belgique fut la principale force qui poussa à l'érection du Congo en État, en 1885. Dans la dialectique complexe du partage de l'Afrique par les Européens, Léopold fut un acteur solitaire dont les ambitions étaient disproportionnées aux dimensions modestes et à la puissance de la Belgique. Mais son habileté personnelle, dans la diplomatie du partage colonial, et la capacité dont firent preuve quelques centaines d'agents européens de l'entreprise léopoldienne, dans la tâche de faire que le Congo se conquière effectivement lui-même, firent de la vision impériale une réalité. En 1876, Léopold fixa d'abord son attention sur le bassin du Congo. Par l'intermédiaire d'une série de groupes de pointe (Association internationale africaine, Comité d'études du Haut-Congo, Association internationale du Congo), le souverain belge acquit une sphère d'influence congolaise. Le Congrès de Berlin (1884-1885) accepta la prépondérance de Léopold dans le bassin du Congo, et, en juillet 1885, le drapeau de l'État indépendant du Congo, fief personnel de Léopold, fut hissé sur la première capitale, Boma.

 

 

Les 6 dates clés de la colonisation du Congo

Schématiquement, la colonisation du Congo se découpe en deux grandes parties : la première phase (1985-1908) où le Congo était la propriété personnelle du roi Léopold II et la seconde phase (1908 – 1960) où le territoire congolais était la colonie de l’Etat belge.

  • 1874 : Stanley, un explorateur britannique, entreprend une mission exploratoire du Congo durant trois ans pour le compte du roi Léopold II, suivie d’une phase de conquête.
  • 1885 : Suite à la conférence de Berlin au cours de laquelle les puissances européennes se partagent l’Afrique, le roi Léopold II se voit attribuer le Congo dont il est proclamé roi. S’ensuit l’un des plus grands massacres de l’Histoire (certain.e.s évaluent à 10 millions le nombre de victimes, d’autres estiment qu’il n’est pas possible de quantifier les pertes. Par contre, il existe un consensus certain sur le caractère particulièrement sanglant de cette première phase de la colonisation ayant conduit à un nombre très élevé de victimes).
  • 1908 : Le roi Léopold II lègue le Congo à l’Etat belge : la colonie est rebaptisée "Congo belge". Suite aux critiques internationales relatives à la violence du système colonial de Léopold II, l’administration coloniale belge tentera de lisser son image en s’inscrivant dans une "mission civilisatrice" à l’instar des autres puissances internationales, laquelle mission reposait sur l’idée raciste que l’Europe était plus "civilisée" que l’Afrique et se devait, à ce titre, d’"éduquer" les populations africaines y compris par la force.
  • 1959 : des émeutes éclatent à Kinsasha (Léopoldville), la foule se mobilise pour l’indépendance du pays et attaque les symboles de la domination coloniale. Ces émeutes connaîtront une répression très sévère.
  • 30 juin 1960 : après de nombreux affrontements conduits par un front uni composé des différents courants indépendantistes, le Congo obtient son indépendance. Joseph Kasavubu devient le premier président du Congo indépendant et nomme comme Premier ministre Patrice Lumumba, l’un des indépendantistes congolais les plus célèbres, tant pour la radicalité de sa lutte que pour son assassinat dans lequel des autorités belges étaient impliquées.

 

 

Domination belge au Congo : Brutalités et actes de barbarie

Au cours des années 1900, l’Etat Indépendant du Congo a été accusé d’avoir toléré, sinon organisé, la mise en place d’un vaste « système » de brutalités et d’actes de barbarie, mutilations, actes de cannibalisme, représailles massives, etc.

 

À quelles formes de violences les populations étaient-elles confrontées ?

La forme la plus frappante est évidemment la violence qui a été associée à la conquête, à la fixation des frontières mais aussi au maintien de l’autorité. Violence brutale qui dans plusieurs cas a frisé l’extermination de chefferies tout entières, de villages, voire de groupes ethniques. C’est le cas du groupe « tabwa » qui s’est opposé à l’avancée d’un officier belge et de sa caravane dans l’est du Congo. Face au refus d’obtempérer, les militaires ont brûlé et fait raser leurs villages. Ils ont tué les hommes, mis aux travaux forcés les femmes et les enfants. La tête du chef fut décapitée et envoyée au musée d’histoire naturelle et les objets d’art pillés. Comme le dit S. Ellis dans son article sur la violence dans l’histoire de l’Afrique : « les partisans du régime colonial légitimaient les campagnes militaires les plus brutales en avançant comme argument la nécessité pour les empires coloniaux de s’assurer le monopole de la violence »… Par rapport à de tels événements, aussi choquants soient-ils, il est difficile de déterminer ce qui correspondait aux lois de la guerre de l’époque. Où la limite doit-elle être posée ? Comment poser un regard sur les violences commises a posteriori. Les historiens s’affrontent d’ailleurs sur le point de savoir s’ils ont le droit d’appliquer au passé les normes morales du présent. A cette réflexion, on peut nous-mêmes se poser la question de savoir lesquels parmi nos idées et nos actes seront condamnés et jugés inhumains par les générations futures ?

La violence était également présente à d’autres niveaux, à d’autres époques. Dans l’exploitation du caoutchouc, par exemple. Le professeur Harme de l’Université de Yale, a ainsi relevé une lettre d’un agent de l’Etat qui dit que : « le seul moyen d’obtenir le caoutchouc est de se battre ». Il développe également l’idée que la récolte de caoutchouc était proportionnelle au nombre d’armes possédées. Celles-ci étaient régulièrement confiées à des sentinelles locales, mais pour éviter le gaspillage des munitions, la main droite des victimes devait être apportée pour chaque cartouche utilisée.

Violence encore dans les colonies scolaires. Destinées à la base à protéger les enfants contre les trafics d’esclaves ou à accueillir les enfants délaissés par leurs familles, ces colonies scolaires sont parfois devenues des lieux de violence et de répression. Le règlement permettait en effet les châtiments corporels : 25 coups de chicotte pour les grands élèves, 15 coups pour les plus jeunes. Les mauvais traitements étaient souvent rendus en raison de l’immoralité présumée des enfants ou en cas de refus de respect de l’autorité.

 

 

Le «Congo de papa» dans le poste - Le Soir Plus

 

 

Date de dernière mise à jour : dimanche, 14 juin 2020

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