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- MBasu (l’Ulcère de Buruli), la maladie qui fait peur : elle est naturelle ou mystique ?, et comment savoir si l'on est infecté ?

Le 05/11/2016

SANTÈ 

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Clique ici gif 22MBASU : Comment reconnaître l’ulcère de Buruli dans votre communauté?

 

 

 

Principaux points

  • L’ulcère de Buruli est une infection chronique débilitante causée par la bactérieMycobacterium ulcerans. Cette infection affecte la peau et parfois les os et peut entraîner des déformations et des incapacités permanentes.
  • Au moins 33 pays situés dans les régions tropicales, subtropicales et tempérées ont signalé l’ulcère de Buruli en Afrique, en Amérique du Sud et dans le Pacifique occidental.
  • En 2015, 13 pays ont signalé quelque 2037 nouveaux cas.
  • La plupart des patients sont des enfants de moins de 15 ans.
  • Cette maladie ne peut être prévenue.

L’ulcère de Buruli, dû à l’infection par Mycobacterium ulcerans, est une maladie chronique débilitante affectant principalement la peau et parfois aussi les os. Ce micro-organisme appartient à la famille des bactéries responsables de la tuberculose et de la lèpre.

Toutefois, M. ulcerans est une bactérie présente dans l’environnement ; le mode de transmission à l’être humain reste inconnu. Le diagnostic et le traitement précoces sont les seuls moyens pour réduire au maximum la morbidité et éviter les incapacités à long terme.

 

Ampleur du problème

L’ulcère de Buruli a été signalé dans 33 pays d’Afrique, des Amériques, d’Asie et du Pacifique occidental. Sauf en Australie, en Chine et au Japon, la plupart des cas surviennent dans les régions tropicales et subtropicales. 15 de ces pays commnuniquent régulièrement des données à l’OMS.

Certains pays en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale – le Bénin, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Ghana et la République démocratique du Congo – notifient la majorité des cas. Ces dernières années, l'Australie a également enregistré un nombre croissant de cas.

En 2015, 13 des 15 pays qui signalent régulièrement les cas à l'OMS, ont notifié quelque 2037 nouveaux cas. Sauf dans quelques pays, le nombre de cas a baissé depuis 2010, même si la cause exacte de cette diminution n’est pas connue.

 

Caractéristiques cliniques et épidémiologiques des cas

Il y a une variation considérable des aspects cliniques et épidémiologiques à l’intérieur d’un pays ou d’un même contexte, mais aussi d’un pays ou d’un cadre à l’autre.

En Afrique, environ 48% des sujets affectés sont des enfants de moins de 15 ans, alors qu’en Australie ils ne représentent que 10% des cas et au Japon 19%. On ne relève pas de différences importantes entre les hommes et les femmes.

Les lésions touchent fréquemment les membres: 35% les membres supérieurs, 55% les membres inférieurs et 10% d’autres parties du corps.

En termes de gravité, la maladie est classée en 3 catégories:

  • la catégorie I avec une seule lésion de petite taille (32%);
  • la catégorie II avec une lésion non ulcéreuse, ou une plaque ulcéreuse ou une forme œdémateuse (35%); et
  • la catégorie III comportant les formes diffuses ou mixtes, ostéite, ostéomyélite, implication d’une articulation (33%).

En Australie et au Japon, la plupart des lésions (>90%) sont diagnostiquées comme de catégorie I. Dans tous les pays, 70% au moins des cas sont diagnostiqués au stade de l’ulcération.

 

Agent causal

Pour se développer, Mycobacterium ulcerans a besoin d’une température comprise en 29° et 33°C (alors qu’elle est de 37°C pour Mycobacterium tuberculosis) et d’une faible concentration en oxygène (2,5%). Ce micro-organisme produit une toxine particulière, la mycolactone, qui provoque des lésions tissulaires et inhibe la réponse immunitaire.

 

Transmission

On ignore encore le mode exact de transmission de Mycobacterium ulcerans.

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Signes et symptômes

L’ulcère de Buruli démarre souvent par une grosseur (nodule) indolore. Il peut aussi se présenter initialement sous forme d’une large zone d’induration indolore (plaque) ou d’un œdème diffus et indolore des jambes, des bras ou du visage. Le pouvoir immunosuppresseur de la mycolactone au niveau local permet à la maladie d’évoluer sans douleur ni fièvre.

En l’absence de traitement, ou parfois au cours de l’antibiothérapie, le nodule, la plaque ou l’œdème s’ulcère en quatre semaines et forme alors la lésion classique à bords creusés. Il arrive que l’os soit touché, ce qui entraîne de grosses déformations.

 

Diagnostic

Diagnostic clinique

Dans la plupart des cas, les professionnels de santé expérimentés des zones d’endémie, établissent un diagnostic clinique fiable.

Selon l’âge du patient, le lieu où il vit, la localisation des lésions, la douleur et la zone géographique, il convient d’exclure du diagnostic d’autres affections, comme les ulcères phagédéniques tropicaux, les ulcères chroniques des membres inférieurs dus à une insuffisance artérielle ou veineuse (souvent dans les populations vieillissantes ou âgées), l’ulcère diabétique, la leishmaniose cutanée, le pian étendu ou des ulcères dus à Haemophilus ducreyi1.

On confond parfois les lésions nodulaires précoces avec des furoncles, des lipomes, des ganglions, la tuberculose ganglionnaire, des nodules de l’onchocercose et d’autres infections sous-cutanées comme des mycoses.

En Australie, il arrive de confondre les lésions papuleuses initiales avec des piqûres d’insectes.

L’inflammation du tissu cellulaire sous-cutané peut ressembler à un œdème dû à l’infection à M. ulcerans, mais dans ce cas, les lésions sont douloureuses et le patient est malade et fébrile.

L’infection à VIH n’est pas un facteur de risque mais, dans les pays de coendémie, elle complique la prise en charge. L’affaiblissement du système immunitaire rend l’évolution clinique de l’ulcère de Buruli plus agressive et les résultats du traitement sont médiocres.

En raison des voyages internationaux, des cas peuvent apparaître dans des zones où la maladie n’est pas endémique. Il est donc important que les agents de santé connaissent l’ulcère de Buruli et son tableau clinique.

 

Laboratoire

On peut utiliser 4 méthodes standard au laboratoire pour confirmer un ulcère de Buruli:

  • l’amplification génique (PCR) de la séquence IS2404;
  • l’examen au microscope;
  • l’histopathologie; et
  • la culture.

 

Néanmoins, la PCR est la méthode courante. L’OMS a publié récemment un manuel sur ces 4 méthodes pour informer les scientifiques dans les laboratoires et les agents de santé.

Traitement

Le traitement comprend l’administration d’une association d’antibiotiques et des traitements complémentaires (dans le cadre de la prise en charge de la morbidité et de la prévention et la rééducation des incapacités).

Les personnels de santé pourront trouver des orientations pour le traitement dans la publication de l’OMS intitulée Traitement de l’infection à Mycobacterium ulcerans (ulcère de Buruli).

 

Antibiotiques

Diverses associations d’antibiotiques administrées pendant huit semaines sont utilisées pour traiter l’ulcère de Buruli quel qu’en soit le stade. Selon le patient, on peut prescrire l’une des associations suivantes:

  • rifampicine (10 mg/kg une fois par jour) et streptomycine (15 mg/kg une fois par jour); ou
  • rifampicine (10 mg/kg une fois par jour) et clarithromycine (7,5 mg/kg deux fois par jour). Le recrutement pour un essai contrôlé randomisé s’est achevé en 2016 et on attend les résultats en 2017.

Pour les femmes enceintes, on considère que l’association de rifampicine et de clarithromycine est l’option la plus sûre à cause des contre-indications de la streptomycine.

En Australie, une association de rifampicine (10 mg/kg une fois par jour) et de moxifloxacine (400 mg une fois par jour) est aussi utilisée avec de bons résultats bien que son efficacité n’ait pas été prouvée par un essai randomisé.

 

Prise en charge de la morbidité, prévention et réadaptation des incapacités

Certaines interventions, comme la prise en charge des plaies et la chirurgie (principalement le débridement et la greffe cutanée), sont utilisées pour accélérer la guérison et ainsi réduire la durée de l’hospitalisation. De plus, la physiothérapie est nécessaire dans les cas graves pour éviter les incapacités.

Ceux qui gardent des incapacités doivent suivre une réadaptation de longue durée. Ces mêmes interventions s’appliquent à d’autres maladies tropicales négligées, comme la lèpre ou la filariose lymphatique, et il est donc important d’intégrer une approche sur le long terme dans le système de santé pour que tous les patients en bénéficient.

 

Prévention

Il n’existe pour l’instant aucune mesure de prévention primaire pouvant être appliquée. Le mode de transmission est inconnu et il n’y a pas de vaccin.

 

Lutte

La lutte contre l’ulcère de Buruli a pour objectif de réduire le plus possible la souffrance, les incapacités et l’impact socio-économique. La stratégie se fonde sur la détection précoce et le traitement antibiotique.

L’OMS a élaboré des documents techniques et d’information pour aider à la mise en œuvre de ces activités.

 

Priorités de la recherche

Deux activités sont en cours et visent à améliorer la prise en charge de la maladie:

 

1. Mise au point d’un traitement antibiotique par voie orale

Un essai clinique randomisé coordonné par l’OMS a commencé au Bénin et au Ghana en 2013 avec l’objectif d’élaborer une antibiothérapie par voie orale pour l’ulcère de Buruli. Le recrutement s'est achevé en 2016 et fait l'objet d'un suivi jusqu'à la fin 2017.

 

Validation de la chromatographie en couche mince sur le lieu des soins

Les résultats préliminaires de l’analyse initiale des échantillons de patients à l’aide de la méthode de la chromatographie en couche mince mettant en évidence la mycolactone par fluorescence ont révélé un grand potentiel pour le diagnostic rapide au niveau des établissements de santé dans les districts.1

En collaboration avec la Fondation pour des outils diagnostiques nouveaux et novateurs (FIND) à Genève (Suisse) et l’Université d'Harvard, une évaluation de la méthode sur le terrain a été conduite en 2016 au Bénin, au Ghana et en République démocratique du Congo. Elle devrait être conclue en 2017.

Action de l’OMS et riposte mondiale

L’OMS donne des orientations techniques, élabore des lignes directrices et coordonne les efforts de lutte et les travaux de recherche.

Elle réunit régulièrement tous les principaux acteurs impliqués dans le domaine de l’ulcère de Buruli pour échanger des informations, coordonner la lutte et les travaux de recherche, et suivre les progrès. Ces efforts ont aussi contribué à améliorer la visibilité de cette maladie et à mobiliser des ressources pour la combattre.

Sous la direction de l’OMS et avec l’appui d’organisations non gouvernementales, d’instituts de recherche et des gouvernements des pays affectés, des progrès réguliers et impressionnants ont été accomplis.

 

 La prise en charge de Mbasu en RDC, Dr Anatole Kibali Kapay, Check Up

 

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La prise en charge de MBASU en RDC, Dr Anatole KIBALI KAPAY, Check Up

Date de dernière mise à jour : dimanche, 07 janvier 2018

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Commentaires

  • Ye Mey

    1 Ye Mey Le jeudi, 14 février 2019

    J'ai beaucoup aimé ce documentaire sur le mbasu ( ulcère de buruli ).

    Pourquoi ne pas solliciter les autorités du pays, les autorités de l'audiovisuel de faire diffuser ce documentaire sur bien des chaînes de télévision et aux heures de grande écoute ?
  • cedos

    2 cedos Le samedi, 05 août 2017

    J'appui la tradition africaine a bien des egars mais une chose que je deplore est cette limitation des phenomenes tels que la sorcellerie qui parfois constitue un blocage de reflexions face a des problemes qui parfois sont de physiques et non spirituals

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