L’état du monde catholique
Le 10/07/2018
Les catholiques dans le monde sont désormais 1,3 milliard, soit 17% de la population mondiale, selon les statistiques de l’Annuarium statisticum Ecclesiae portant sur les chiffres de 2016. Un chiffre en légère augmentation depuis le dernier relevé.
Notamment du fait de l’Afrique, qui abrite plus de 17% des baptisés dans le monde – 228 millions en valeur absolue. La hausse des catholiques se confirme et se renforce cette année, avec 23% de plus.
La République Démocratique du Congo fait figure de proue parmi les pays africains avec 44 millions de baptisés, relève encore la source qui précise que la RDC est suivie du Nigeria avec 28 millions.
Cette bonne santé se double d’une hausse constante en matière de vocations sacerdotales. Avec des évolutions impressionnantes dans certains pays comme l’Ouganda (+31%), la Tanzanie (+39%) ou encore Madagascar (+65%). En revanche, un pays comme le Kenya est en baisse de 13% sur la période.
Situations contrastées
L’Amérique, nord et sud confondus, continue de réunir près de la moitié des catholiques dans le monde, avec un très net penchant en faveur du sud (57%). A lui seul, un pays comme le Brésil en concentre près d’un tiers, confirmant ainsi sa position de pays le plus catholique des cinq continents. Cette situation masque cependant une diminution réelle des vocations sacerdotales, surtout en Amérique du Sud. Avec un nombre de séminaristes par catholiques le plus bas au monde (5%), en-dessous même du niveau européen.
L’Asie, en comparaison, reste en devenir pour l’Eglise. Avec 11% de catholiques – pour plus de 60% de la population mondiale – elle connaît des situations très contrastées, avec notamment un pays comme les Philippines qui comprend 76% des fidèles du continent, mais où les vocations sont en berne. Alors qu’au Vietnam, les vocations sont en hausse de 48%.
En Océanie, les 10 millions de catholiques sont eux aussi en hausse de 10% environ.
L’Europe, enfin, confirme sa tendance “la moins dynamique“ de toutes, avec 22% des baptisés, et une croissance d’à peine 0,2%. Là encore, quelques pays sortent du lot, comme l’Italie, l’Espagne et la Pologne, qui compte encore 90% de catholiques dans sa population.
A l’heure d’aujourd’hui, le clergé mondial compte 466 000 membres environ, dont 5 300 évêques, 414 000 prêtres – dont les deux tiers de diocésains, pour un tiers de religieux – et 46 000 diacres permanents.
Etre chrétien en Europe de l’Ouest
Selon une récente étude du Pew Research Center, l’Europe de l’Ouest est devenue l’une des régions les moins religieuses dans le monde. Bien que la vaste majorité des adultes soient baptisés, nombre d’entre eux ne se décrivent pas comme étant chrétiens. L’enquête montre aussi que ceux qui se déclarent chrétiens non pratiquants représentent la majeure partie de la population dans cette région. Dans tous les pays, à l’exception de l’Italie, ils dépassent le nombre de chrétiens pratiquants. Toutefois, l’étude du Pew Research Center, reposant sur 24 000 entretiens téléphoniques auprès d’un échantillon aléatoire d’adultes dont environ 12 000 chrétiens non pratiquants, a conclu que l’identité chrétienne est encore un marqueur identitaire important en Europe de l’Ouest, même parmi ceux qui n’assistent que rarement à des services religieux. Il ne s’agit pas simplement d’une identité symbolique sans importance dans la pratique. Au contraire, les opinions religieuses, politiques et culturelles des chrétiens non pratiquants sont souvent différentes de celles des chrétiens pratiquants et/ou des adultes sans appartenance religieuse.
(In)tolérance religieuse
En effet, l’identité chrétienne en Europe de l’Ouest est associée à des niveaux plus élevés de sentiment négatif à l’égard des immigrés et des minorités religieuses. Par exemple, en France, 45 % des chrétiens pratiquants déclarent que l’islam est fondamentalement incompatible avec la culture et les valeurs françaises, comme le font environ le même pourcentage de chrétiens non pratiquants (41 %). Mais une tendance générale et constante émerge : les chrétiens, qu’ils soient pratiquants ou non, sont plus susceptibles que les adultes sans appartenance religieuse en Europe de l’Ouest d’exprimer des opinions anti-immigration, anti-minorités et nationalistes. Ce fait mérite d’attirer notre attention et de nous … alarmer ! L’enquête souligne néanmoins que d’autres facteurs, autres que l’identité religieuse, sont étroitement liés à ces opinions.
Lire l’entièreté de l’étude du Pew Research Center.