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Le congolais Simon Kimbangu, un innocent condamné à tort à la prison à vie par les colons belges, et mort au bout de 30 années d’emprisonnement

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Simon Kimbangu, né le 12 septembre 1889 (la date du 12 septembre 1887 à Nkamba dans la région de Kongo entral et mort le 12 octobre 1951 dans la ville d’Élisabethville (actuelle Lubumbashi), est considéré par ses fidèles comme un « envoyé spirituel » congolais.

Il devient prédicateur dans les années 1920 et fonde en 1921 à Nkamba un mouvement religieux qui donnera naissance au kimbanguisme.

Simon Kimbangu fut condamné à la peine à perpétuité pour atteinte à la sûreté de l’Etat et à l’ordre public. 
Le jugement a été rendu par le Conseil de guerre belge siégeant à Mbanza-Ngungu le 3 octobre 1921, à l'encontre de sieur Simon Kimbangu Diatungunua A Nzululu et ses acolytes. Mort en 1951 après avoir subi cent vingt coups de fouet par jour pendant 30 ans de détention.

 

 

 

 

Simon Kimbangu, une mémoire coloniale à ne pas oublier

 

 

Le 19/02/2019

 

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Monument en l’honneur de Simon Kimbangu Diatungunua à Nzululu  au mont Pic ambier dans la ville de Matadi.
 

 

Dans la lutte pour l'émancipation du peuple congolais du joug colonial belge, Simon Kimbangu peut être considéré comme un précurseur. En effet, il fut le premier, dès 1921, à fustiger la politique coloniale belge avec un discours non-violent. Il prôna l'égalité des droits devant la loi et suscita l'éveil de la conscience noire face à l'idéologie dominatrice du colon belge. Pour les Congolais de l'époque, Simon Kimbangu fut un prophète de Dieu, un nationaliste. Par contre, pour les missionnaires et l'autorité coloniale, il fut un dangereux personnage qui incitait la population congolaise à la révolte, qui s'attaquait aux principes fondamentaux de la suprématie du colonisateur sur le colonisé, donc un homme à abattre...
 

 

Son histoire et son combat

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Simon Kimbangu, dont le nom signifie « celui qui révèle les choses cachées », est né le 12 septembre 1887 à Nkamba, petit village de la province du Kongo-Central (Bas Congo) au Congo Belge, actuellement République Démocratique du Congo (RDC). Simon Kimbangu fit ses études primaires à la mission protestante de Ngombe-Lutete où il devint catéchiste. A partir de 1910, Simon Kimbangu prétend recevoir un appel divin de « paître son troupeau ». Il fuit et se réfugie à Léopoldville (Kinshasa) pour travailler dans une entreprise de huilerie sans être rémunéré. A Léopoldville, il est confronté à la ségrégation raciale et à l'humiliation quotidiennes du colonisé. Déçu, il regagne son village de Nkamba, où l'histoire veut que le 6 avril 1921, il ait guéri une jeune femme dénommée Nkiantondo qui était dans le coma depuis plusieurs jours. Très vite, Simon Kimbangu acquiert la réputation d'un thaumaturge. Dès lors, les foules ne cesseront d'affluer à Nkamba pour écouter ses prêches et bénéficier d'une guérison miraculeuse. Tout au long de son ministère, il a prêché l'évangile et s'est toujours déclaré être l'envoyé de Jésus Christ pour ne pas se voir accusé de syncrétisme religieux par les missionnaires catholiques et protestants.

La popularité dont il jouissait auprès des Congolais ne pouvait plaire aux missionnaires catholiques et protestants qui voyaient leurs églises se vider au profit du village Nkamba devenu « la Jérusalem noire ». En effet, il s'attaquait aux missionnaires blancs qui utilisaient l'évangile avec le fouet pour asseoir leur domination, contrairement au message évangélique qui préconise la charité et l'égalité entre les hommes. A l'égard de l'administration coloniale qui voyait en lui un élément subversif, il prédit la libération de l'homme noir sur le plan spirituel et physique, l'indépendance du Congo, et il ajouta qu'un jour l'homme blanc deviendra noir et l'homme noir deviendra blanc, ce qui signifiait que la colonisation prendra fin et que les Congolais prendront en main le destin de leur pays.

Une telle prise de conscience de l'infériorité imposée aux colonisés par le système colonial devait être neutralisée. Les autorités coloniales belges, alertées par les missionnaires catholiques et protestants, vont envoyer le 6 juin 1921 à Nkamba Léon Morel, administrateur territorial de Thysville (actuelle Mbanza-Ngungu), pour procéder à l'arrestation de Simon Kimbangu. Kimbangu parviendra à s'enfuir et entrer dans la clandestinité pour coordonner son action.

 

Arrestation et procès

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Une étape suivante s’ouvrit lorsque Kimbangu fut arrêté et que commença l’instruction de son procès. Le juge de Rossi était étroitement lié à de San, et nous savons par leurs confidences que Dupuis, l’administrateur faisant fonction de procureur, ne trouvait pas d’article du code pénal qui pût justifier une condamnation de Kimbangu. Pressé par les commerçants européens et la mission catholique, de Rossi se désolait de cette faiblesse. Se fondant sur l’article 76 du code pénal, il avait infligé « le maximum », dix ans de servitude pénale, à des disciples du prophète et, vis-à-vis de Kimbangu aussi, il entendait bien « se montrer sans pitié. L’imagination du noir est frappée lorsqu’on prend les mesures énergiques ».

En réalité, on s’en doute, la décision de condamner Kimbangu à mort était déjà prise, avant même l’ouverture du procès. Encore fallait-il empêcher un recours en grâce éventuel d’aboutir. Il fallut de nombreuses consultations par correspondance avant qu’un scénario fût adopté par le juge et le gouverneur de la province. « En cas de condamnation à mort » (hypothèse qui était en fait une certitude), le procureur prendrait l’avis du juge et de l’autorité administrative, tous convaincus de la nécessité d’une prompte exécution publique, et il s’abstiendrait donc d’introduire un recours en grâce. L’exécution pourrait alors avoir lieu.

Le régime « militaire mitigé » autorisait une procédure sommaire : absence de l’acte d’accusation, inexistence d’un procèsverbal d’audition qui contiendrait les éléments du dossier sur lequel le ministère public devrait s’appuyer pour justifier son accusation. L’accusé Kimbangu, n’était pas assisté par un avocat. Il faut noter aussi le caractère expéditif du procès, alors que Kimbangu, simple villageois était jugé par un tribunal militaire d’exception pour des infractions qui n’avaient donné lieu à aucune perte de vie humaine, ni occasionné des troubles sociaux et moins encore des mouvements de révolte. Tout montre l’existence d’une cabale judiciaire montée contre Simon Kimbangu, pour la simple raison d’avoir évangélisé, au nom de Jésus-Christ. Et la tradition populaire ne se trompe pas sur les auteurs de la machination les tableaux « naïfs » de ce procès mettent toujours au premier plan plus important que tous les juges, un père missionnaire. (Ici, par Tshibumba).

Le verdict de mort fut effectivement prononcé, le 3 octobre 1921. Le texte du jugement faisait appel au décret du 8 novembre 1917 sur la justice militaire: un article de ce décret, promulgué en temps de guerre, prévoyait effectivement que la « servitude pénale prévue par la loi ordinaire pouvait être poussée ... même jusqu’à la peine de mort » pour une infraction prévue par l’article 76 ter du code pénal (.atteinte à la sûreté de l’État ou à la « tranquillité publique »). Pour les mêmes activités, un tribunal civil avait, quelques semaines plus tôt, condamné Thomas Nduma, proche collaborateur de Kimbangu, à six mois de servitude pénale.

Plus tard, l’avocat belge Jules Chomé devait subir de sévères critiques pour avoir intitulé son livre sur ce sujet « La Passion de Simon Kimbangu » et avoir tracé un parallèle entre les épreuves du Congolais et les étapes du Chemin de Croix. Si l’on se place du point de vue d’un avocat, l’analogie entre le Sanhédrin et le Conseil de Guerre saute aux yeux. Dans les deux cas, on est dans un pays occupé, et l’accusé est poursuivi moins pour des troubles très limités qu’il pourrait avoir provoqués, que par la haine des religieux établi, alors qu’il a parlé de nationalisme et de spiritualité, ce qui n’est un délit dans aucun code ! Les deux « trublions » seront condamnés à mort, en fait pour avoir « blasphémé ». Le blasphème de Kimbangu étant sa peau : quand on est Noir, on ne se mêle pas de révélation religieuse. C’est là le travail des Missionnaires blancs.

 

Voici, in extenso, le jugement qui fut prononcé :

JUGEMENT DU CONSEIL DE GUERRE DE THYSVILLE20

Audience publique du 3 octobre 1921 En cause : Ministère Public contre : Kimbangu et consorts. Vu par le Conseil de Guerre siégeant à Thysville, région soumise au régime militaire mitigé par ordonnance n° 89 en date du 12 août 1921, du Vice-Gouverneur Général de la Province du Congo-Kasaï, la procédure à charge des prévenus Kimbangu Simon, Mandombe, Zolla, Matfueni Lenge, Sumbu Simon, Mimba Philémon, Mata, Mbaki André, Kelani John, Batoba Samisioni, Batoba David, Malaeka Sesteni, prévénus d'avoir porté atteinte à la sûreté de l'État et à la tranquillité publique, Johan Lumbuende, Bemba et Dingo Vuabela, prévenus de ladite infraction,

Vu l'assignation des prévenus à la requête de l'officier du Ministère Public en date du 28 septembre 1921,

Ouï le Ministère Public en ses réquisitions, Ouï les prévenus en leurs dires et moyens de défense présentés par eux-mêmes.

 

Le Conseil de Guerre

- Attendu qu'il est établi que le 11 mai 1921 au village de Kamba, l'administrateur du territoire des Cataractes Sud dut subir les volontés des prophètes, de leurs aides et des bandes d'indigènes qui y étaient réunis.

- Attendu que le 6 juin suivant, le même fonctionnaire chargé de procéder à l'arrestation du prophète en chef, Kibango, y fut violemment attaqué par la foule et que deux de ses soldats y furent blessés à coups de pierres et de couteaux.

- Attendu que les foules réunies par les prophètes étaient manifestement hostiles à l'Etat.

- Attendu que le nommé Kimbangu, en répandant et en faisant répandre sciemment des faux bruits de guérisons et de résurrections et en se posant en envoyé de Dieu, jeta l'alarme dans l'esprit des populations indigènes, que par ses agissements et ses propos, il porta une atteinte profonde à la tranquillité publique.

- Attendu que Kimbangu est parvenu, en expliquant et en faisant expliquer le texte de la Bible à sa façon par ses aides et adeptes, à imposer ses volontés aux populations, qu'il a affirmé son prestige, comme il a déjà été dit, en répandant et en faisant répandre toujours par ses aides des faux bruits de miracles, en tenant des séances de guérisseur d'hommes et d'envoyé de Dieu, dans son village et ailleurs ; que c'est pendant ces séances qu'on a inculqué aux indigènes les fausses idées de religion, qu'on les a excités contre les pouvoirs établis.

- Attendu que Kimbangu a été reconnu par les médecins sain de corps et d'esprit et par conséquent responsable de tous ses actes, que ses crises de nerfs ne sont que de la simulation, qu'il se peut que quelques cas de maladie nerveuse aient été guéris par suggestion mais que le prévenu en a profité pour tromper la bonne foi de la masse destinée à servir d'instrument inconscient à ses fins, que le but poursuivi était celui de détruire l'autorité de l'Etat.

- Attendu qu'il demeure établi que par ses actes, propos, agissements, écrits, chants et son histoire dictée par lui-même, Simon Kimbangu s'est érigé en rédempteur et sauveur de la race noire en désignant le blanc comme l'ennemi, en l'appelant l'ennemi abominable.

- Attendu qu'il est établi par les faits que Kimbangu, malgré la défense de l'autorité, a continué et persévéré dans son travail en faisant croire qu'un nouveau Dieu allait venir, que ce Dieu était plus puissant que l'Etat même, que ce Dieu était représenté par lui, Kimbangu, Mfumu Simon, Mvuluzi, qu'un temple nouveau, église nationale noire, allait être fondée.

- Attendu que la secte des prophètes doit être considérée organisée pour porter atteinte à la sûreté de l'Etat, secte cachée sous le voile d'une nouvelle religion, mais tendant à démolir le régime actuel, que la religion n'est qu'un moyen pour exciter et exalter la croyance des populations, que les foules impressionnées et poussées par la force du fanatisme, doivent souvent servir d'instrument pour atteindre le but final.

- Attendu qu'il résulte des rapports officiels, des correspondances échangées entre noirs, des renseignements reçus, que les Blancs sont l'objet d'une haine profonde de la part des adeptes de Kimbangu, que cette haine s'est infiltrée et s'est répandue avec une rapidité alarmante parmi les indigènes, qu'il est indéniable que la doctrine de Kimbangu a été cause d'une grève manquée, d'abstention au travail d'un grand nombre de travailleurs.

Attendu que les moyens de persuasion ont été interprétés par les natifs, les prophètes et les adeptes comme de la faiblesse, de l'impuissance de l'Etat contre la force spirituelle, magique, divine du thaumaturge, que s'il est vrai que l'hostilité contre les pouvoirs établis a été manifestée jusqu'à présent par des chants séditieux, injures, outrages et quelques rébellions isolées, il est pourtant vrai que la marche des événements pourrait fatalement conduire à la grande révolte, qu'il convient d'apprécier toute la gravité de l'infraction et d'intervenir en appliquant sévèrement la loi.

- Attendu que la nommée Mandombe, jeune fille sans expérience, suggestionnée par les simagrées du grand prophète, a agi et servi ce dernier inconsciemment, que par ce fait elle doit largement bénéficier des circonstances atténuantes.

Que ce même bénéfice doit être accordé au nommé Lumbuende Johan qui a hébergé à Sanda les prophètes et la suite de Kimbangu, tout en les sachant activement recherchés par l'autorité, mais que l'exemple lui a été donné par le chef même du village et le chef médaillé,

 

Le Conseil de Guerre

Vu les articles 76 ter du Code pénal, livre II et 101 ter du Code pénal livre I,

Vu les articles 31 et 32 du décrét du 3 novembre 1917 sur la Justice militaire.

Condamnons Simon Kimbangu à la peine de mort. Zolla, Matfueni Lenge, Sumbu Simon, Mimba Philémon, Matta, M'baki André, Kelani John, Batoba Samisioni, Batoba David, Malaeka Sesteni, à la servitude pénale à perpétuité. Bemba et Dingo Vuabela à vingt ans de servitude pénale. Lumbuende Johan à cinq ans et Mandombe à deux ans de servitude pénale et les frais du procès à charge de la colonie.

- Et attendu qu'il y a lieu de craindre que les condamnés ne tentent de se soustraire à l'exécution du jugement, ordonne leur arrestation immédiate.

Ainsi jugé et prononcé à l'audience publique du trois octobre où siégeaient

MM. De Rossi, Juge ;

Dupuis, Ministère Public ;

Berrewaerts, Greffier.

Faut-il souligner la subjectivité de formulations comme « manifestement hostile à l’état »… adverbe qui dispense opportunément d’apporter des preuves, comme les « faux bruits de guérisons », qui contredisent, quelques lignes plus loin, « il se peut que quelques cas de maladie nerveuse aient été guéris » (le juge aurait-il parlé de la même manière des guérisons de Lourdes et, de toute manière, est-ce une infraction à une loi quelconque que de guérir des malades, fût-ce « par suggestion » ?). Délicieuse, enfin, cette formulation qui consiste à reconnaître que la « révolte » s’est « manifestée jusqu'à présent par des chants séditieux, injures, outrages et quelques rébellions isolées » (autrement dit que les actes EFFECTIVEMENT COMMIS, et donc seuls susceptibles d’être poursuivis, étaient des peccadilles), « il est pourtant vrai que la marche des événements pourrait fatalement conduire à la grande révolte ». On croit lire un de ces jugements du XIX ° siècle condamnant des « émeutiers » (lisez : grévistes) pour avoir eu le « regard menaçant ».

Monsieur de Rossi a toutefois montré la raison de la sévérité des Blancs dans un petit mot de deux lettres, quand il parle de « la » grande révolte (et non pas « d’une » grande révolte). Une agitation de masse chez les indigènes venait leur rappeler de manière inquiétante combien ils étaient minoritaires, îlot minuscule dans un océan de Noirs. Leur psychose, ce n’était pas quelque petite émeute de mécontents, ce n’était pas « une révolte », c’était LA grande révolte, celle de toute la population asservie, qui pouvait les engloutir. La raison pour laquelle il fallait pendre Kimbangu, c’était la peur !

Après la proclamation du verdict condamnant Kimbangu, le procureur Dupuis suscita cependant la surprise en cherchant l’aval du procureur général à Borna, avant d’autoriser l’exécution du prophète. La réponse du haut magistrat fut d’ordonner de surseoir à l’exécution et de se faire remettre les pièces du dossier. Celui-ci fut transmis à Bruxelles. Sur la recommandation du ministre, une mesure de clémence royale sauva la vie du prophète: Kimbangu passa le reste de ses jours en prison.

Les Eglises établies, fidèles à une attitude toute de charité et de compréhension, n’avaient pas manqué de demander la tête de Kimbangu. Les Pasteurs Jennings, Hilliard, Frederikson, Vikterlof21 , et les Très Révérends Pères Van Cleemput et Jodogne22 avaient personnellement écrit au Roi des Belges, Albert 1er, pour que la peine de mort prononcée à l'encontre de Kimbangu soit MAINTENUE !!! Ils ne demandèrent cependant pas qu’elle soit exécutée par le feu du bûcher. On n’arrête pas le progrès !

Kimbangu est alors acheminé, sous bonne escorte, à Elisabethville (Lubumbashi) où Il passera 30 ans en détention

Simon Kimbangu fut condamné à mort avant de voir sa sentence commuée en détention à perpétuité, accompagnée de 120 coups de fouet, par le roi Albert Ier des Belges. Il fut relégué à Elisabethville (Lubumbashi) dans la prison de Kasombo où il purgea ses 30 dernières années dans une minuscule cellule de 1,20m sur 0,80m sans aération, et comme lit il disposait d'un bloc de ciment. Durant ses 30 années de bagne, Simon Kimbangu continua à être considéré comme un leader spirituel malgré l'absence de contact avec ses fidèles, et il devint également un symbole du nationalisme congolais. Il mourut le 12 octobre 1951 en prison. Pour ternir son image auprès des Congolais, le pouvoir colonial prétendit qu'il se serait converti au catholicisme avant sa mort, chose qui était fausse.

Les autres condamnés furent déportés loin de leurs contrées d'origine. A la suite de ce procès, il s'ensuivit des représailles à l'encontre de toute personne soupçonnée adepte du mouvement de Kimbangu. Arrêtée, cette personne était acheminée à Tysville (Mbanza-Ngungu) puis, sans jugement, elle était reléguée ou déportée avec toute sa famille et voyait ses biens confisqués. Entre 1921 et 1959, on estime à 37 000 le nombre de familles persécutées et déportées vers plusieurs localités des provinces Orientale, de l'Equateur et du Katanga comme Ekafela, Ubundu, Lowa, Elisabethville. Beaucoup d'entre eux ne revinrent jamais et moururent en déportation suite aux traitements inhumains qu'ils subirent.

 

La prison de Kasombo

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Prison de Kasombo (Katanga) : Simon Kimbangu 2ème de droite à gauche sur la photo

Construite durant la colonisation, la prison de Kasombo est la plus ancienne prison de Lubumbashi, jadis perçue comme la plus sûre. Elle renfermait en effet les prisonniers jugés dangereux.

Aujourd’hui considérée comme un lieu sacré et de culte, des croyants venus de toute l’Afrique s’y rendent. Vous y verrez des prêcheurs se recueillir. Tous pieds nus, lieu sacré oblige ! On s’y rend par la route Karavia à l’ouest de Lubumbashi (compter une petite heure de route).

 

Son héritage

 

En procédant à la déportation et la relégation des adeptes du Kimbanguisme, l'autorité coloniale, à son insu, a contribué à l'implantation et l'expansion du Kimbanguisme à travers le Congo-Kinshasa, le Congo-Brazzaville et l'Angola, car les personnes reléguées continuaient à parler de la lutte de Kimbangu. Le 24 décembre 1959, le gouvernement colonial belge va reconnaître le culte kimbanguiste et abroger de fait les mesures d'interdiction du Kimbanguisme. Aujourd'hui, l'église kimbanguiste est établie dans plusieurs pays à travers le monde.

Simon Kimbangu est un des pionniers de la lutte pour l'indépendance du Congo. Il a ouvert une brèche dans l'édifice colonial belge par son discours nationaliste et non-violent qui a amené les Congolais à prendre conscience de leur état de dominés et d'exploités. Simon Kimbangu, Patrice Lumumba et les autres pères de l'indépendance du Congo ont contribué à des degrés divers à ce que la Belgique accepte l'indépendance du Congo à la date du 30 juin 1960.

 

Livres

Simon Kimbangu un prophète et son Eglise Broché – 31 mai 2013

de Marie-Louise MARTIN (Auteur)

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Tiers monde, Afrique, liberté... Les regards de tous suivent aujourd'hui avec intérêt le puissant éveil du colosse africain à l'indépendance. Et c'est ainsi qu'on a découvert l' Eglise Kimbanguiste, l' une de ces Eglises indépendantes qui sont l' oeuvre de l'Esprit de Dieu non au travers de missionnaires étrangers, mais par le canal d'authentiques fils de l'Afrique. Durant quelques mois de 1921, le prophète Congolais Simon Kimbangu prêcha Jésus - Christ en guérissant les malades. Ce fut le début d'un feu de brousse. Il fut arrêté et passa les trente dernières années de sa vie en prison de Kasombo à Elisabethville (Lubumbashi), on déporta ses adeptes par dizaines de milliers, le mouvement demeura clandestin jusqu'au 24 décembre 1959.

 

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Simon Kimbangu (1) : La voix du peuple opprimé, mort au bout de 30 années de prison

Serge Diantantu
Paru en 2002 chez Mandala, Amfreville-la-Mivoie dans la série Simon Kimbangu

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Retrace le parcours et les revendications du militant Simon Kimbangu, mort au bout de 30 ans de prison. Présente la vie d'un homme en lutte pour l'indépendance de son pays durant la période du Congo Belge.
 

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L'Eglise du prophète Kimbangu

 

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Résumé

Durant le demi-siècle qu'a duré la colonisation belge au Congo, l'épopée du prophète Simon Kimbangu n'a cessé d'alimenter un débat passionnée sur le caractère politico-religieux du mouvement kibamguiste.

La Passion De Simon Kimbangu 1921-1951 PDF Kindle


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Simon Kimbangu (3) : Lipanda dia Zole : La liberté à jamais

Serge Diantantu
Paru en 2010 chez Mandala, Amfreville-la-Mivoie (Seine-Maritime) dans la série Simon Kimbangu

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Le parcours et les revendications du militant Simon Kimbangu, militant pour l'indépendance de son pays durant la période du Congo belge, de 1921 à 1960.

 

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Le procès de Simon Kimbangu

Rudy Mbemba Dia Benazo Prophète et martyr africain Paru le 4 décembre 2018 Essai (broché)

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  • De la lecture du jugement rendu par le Conseil de guerre belge le 3 octobre 1921, à l’encontre du prophète Simon Kimbangu et ses compagnons, résulte incontestablement le constat que le procès qui leur est fait est injuste, inique et partial. L auteur fait une critique de ce jugement rendu par l’autorité coloniale belge sur le sol congolais, en plaidant la cause de Simon Kimbangu et en montrant au final qu’il est non seulement un martyr mais également une sorte de juge divin restaurateur de la conscience spirituelle,... 

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Date de dernière mise à jour : mercredi, 20 février 2019

14 votes. Moyenne 3.3 sur 5.

Commentaires

  • saturnin Ngoma

    1 saturnin Ngoma Le jeudi, 17 décembre 2020

    Il est important de repréciser ici que le corps ci-dessus n'est pas le corps de Simon Kimbangu, mais celui d'un ancien responsable de la FAKI (fanfare kimbanguiste).
    L'histoire de Simon Kimbangu est assez récente et peut encore faire l'objet d'enquêtes de terrain. Aujourd'hui beaucoup de pro-kimbangu, et parmi eux les Ngunza (certains mais pas tous), ont tendance à la tronquer et à la déformer. Ils prétendent que Simon Kimbangu n'est pas né d'une femme, qu'il ne s'est jamais marié, n'a pas eu d'enfants et n'a jamais été chrétien.
    -Simon Kimbangu est bien né d'une femme, la nommée Lwezi Wamfuemina). C'est pourquoi d'ailleurs il avait expiré physiquement le 12 octobre 1951 à Elisabethville comme le commun des mortels, c'est-à-dire, à la manière de tout homme né d'une femme.
    -Simon Kimbangu s'était bien marié à Mwilu Kiawanga Nzitani Marie et le couple a eu trois enfants: Charles Daniel Kisolokele Lukelo, Paul Salomon Dialungana Kiangani et Joseph Diangienda Kuntima. Les témoignages des familles biologiques (paternelles et maternelles) de Simon Kimbangu et de Mwilu Kiawanga Nzitani Marie existent à ce sujet. Ceux qui soutiennent le contraire n'apportent aucune preuve contraire, et tissent ainsi autour de Simon Kimbangu des mythes apocryphes ou post mortem qui ne sont pas conformes à la réalité des faits.
    -Simon Kimbangu fut catéchiste protestant avant d'entamer un ministère solo à partir du 6 avril 1921. Il l'était devenu par l'intermédiaire de sa tante et mère nourricière Kinzembo Marie. A l'époque où Kimbangu fut enfant, cette dernière avait rencontré successivement deux pasteurs baptistes de Ngombe Lutete: Thomas Comber et Georges Cameron. C'est dans ce contexte que le petit Kimbangu suivra sa scolarité chez les protestants baptistes de Ngombe Lutete. C'est également là-bas qu'il se mariera et se fera baptiser en 1915. Le témoignage de Samuel Mvuala de Lukengo, qui fut lui aussi catéchiste protestant à Ngombe Lutete aux côtés de Simon Kimbangu, confirme cette vérité historique. Ses amis Joseph Kumpenda et Simon Nsumbu l'ont, eux aussi, confirmé à plusieurs reprises. Simon Kimbangu, dont la cousine Mbonga vivait sur place à Lukengo, s'y rendait souvent pour y voir cette dernière ainsi que son ami Simon Nsumbu, avec qui il passait des heures à échanger sur les récits bibliques.
    Si Simon Kimbangu a été combattu par les missionnaires protestants et catholiques, c'est parce qu'il avait recadré l'évangile de Jésus-Christ dont le message d'amour, de liberté et de salut fut tronqué par ces derniers ; dans le but de maintenir le statu quo (domination du Blanc sur le Noir) et de préserver ainsi les intérêts capitalistes (parce qu'il y avait parfois des connivences entre certaines sociétés missionnaires et les États). Bref, Simon Kimbangu ne contredisait pas la Bible en tant que telle, bien au contraire ils dénonçaient d'une certaine façon l'hypocrisie des missionnaires occidentaux. Bonne compréhension !
  • garcia

    2 garcia Le mercredi, 14 octobre 2020

    comment qlq'un qui faisait soit disant la propagande de jesus soit poursuivit par les pasteurs et pretres colonials? pendant que leur mission en afrique etait d'instorer le christianisme
    la reponse et claie que MFUMU KIMBANGU contraduisait la bible donc DE ROSSI la meme prouvait .
    sa veut dire depuis le 6 avril 1921 MFUMU KIMBANGU n'etait plus crhetien mais un revolutionnaire contre le chritianisme. ce claire
  • Maria Creus

    3 Maria Creus Le samedi, 02 mai 2020

    XXVII, 19. C’est la liberté noire qui éclairera
    le monde et c’est le peuple noir qui
    manifestera à nouveau la lumière de
    Dieu dans le monde, car l’âge noir couve
    la clarté céleste.

    XXVII, 19’. C’est une promesse du Seigneur
    qui se réalisera devant nos yeux si nous
    recevons son héritage sans douter, car il
    choisit qui bon lui semble pour faire
    briller sa gloire sur la terre.

    Louis Cattiaux, Le Message Retrouvé.
  • Saturnin Ngoma

    4 Saturnin Ngoma Le vendredi, 23 août 2019

    Bonjour !
    Je suis kimbanguiste et je découvre cet article par hasard. J'ai tenu à réagir par rapport au premier commentaire posté ici. Il n'existe pas deux histoires de Simon Kimbangu mais une seule, bien que beaucoup de nouveaux venus dans la sphère kimbanguiste (les Ngunza et autres) ont tendance à vouloir en modifier la teneur. En avril 1921, lorsqu'il s'est levé avec une bible à la main, Simon Kimbangu s'est bien présenté à ses contemporains (ceux de Nkamba et des environs) comme l'Envoyé de Jésus-Christ. Cette identité spirituelle ne date pas d'aujourd'hui. C'est vrai que compte-tenu de la féroce repression qu'elle avait subie de la part des autorités coloniales, les kimbanguistes avaient jugé utile de garder le qualificatif de prophète attribué à Simon Kimbangu par les colonisateurs. Ce n'est qu'en 1987 que l'Eglise kimbanguiste avait décidé de rendre justice à l'histoire, en officialisant la véritable identité de Simon Kimbangu: à savoir Enoyé spécial de Jésus-Christ et plus précisément le Saint-Esprit incarné (promis jadis par ce dernier). L'histoire vraie de Simon Kimbangu est émaillée d'une légion de témoignages et l'avantage de l'Eglise kimbanguiste est tel, qu'elle a eu le temps d'interroger plusieurs témoins vivants, à la fois oculaires et auriculaires de cette époque-là: les colons, son épouse, ses amis, ses disciples, les habitants de Nkamba et des villages environnants, ainsi que de simples fidèles qui sont dépositaires des témoignages et des faits vécus par leurs propres parents.
    La personne, qui a posté le commentaire ci-dessus, prétend que Simon Kimbangu n'a jamais été chrétien. C'est faux et archifaux. Cette affirmation traduit tout simplement son ignorance et sa meconnaissance de la véritable histoire de Simon Kimbangu. Baptisé le 4 juillet 1915, Simon Kimbangu deviendra très vite catéchiste de la BMS (Baptist Missionary Society) à Nkamba. De ce fait, il était chrétien et défendait naturellement le christianisme. L preuve: en tant que catéchiste de Nkamba, il lisait constamment sa bible et qui prêchait au culte en y tirant les chapitres et versets de ses homélies. Contrairement à ce qu'a écrit le premier commentateur, c'est plutôt lui-même qui fait de la désinformation et qui use de mensonge; car tout porte à croire qu'il est loin de connaître l'histoire authentique de Simon Kimbangu.
    Autre chose : Je tiens à souligner que la corps étendu sur un lit d'hôpital, qu'entoure Papa Diangienda et beaucoup d'autres personnes, n'est pas celui de son père Simon Kimbangu. Bien que le corps de ce dernier n'ait jamais été putréfié, comme cela fut constaté par de nombreux témoins (noirs et blancs confondus) le jour de son exhumation à Elisabetville en mars 1960; il n'avait pas du tout été photographié. Néanmoins, il fut filmé à l'aide d'une caméra d'époque et cette archive imagée existe encore jusqu'à ce jour au sein de l'Eglise kimbanguiste. Elle fera certainement partie des souvenirs qui seront exposés au futur musée kimbanguiste de Nkamba, qui sera inauguré le 6 avril 1921 à l'occasion du centième anniversaire du début de la mission de Simon Kimbangu. A bon entendeur salut !
  • Uriel

    5 Uriel Le vendredi, 21 juin 2019

    bcp d'erreurs dans l'article. Les plus grosses etant: Papa Simon Kimbangu n'a jamais dis qu'il fut un envoye ou disciple de Jesus Christ. Ecrire ceci releve du mensonge et de la des8nformation. Et il n'etait pas chretien et ne defendait pas le chrisrianisme. Dire ceci = mensonge, et trahir sa memoire.

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