Simon Kimbangu, une mémoire coloniale à ne pas oublier
Le 19/02/2019
Monument en l’honneur de Simon Kimbangu Diatungunua à Nzululu au mont Pic ambier dans la ville de Matadi.
Dans la lutte pour l'émancipation du peuple congolais du joug colonial belge, Simon Kimbangu peut être considéré comme un précurseur. En effet, il fut le premier, dès 1921, à fustiger la politique coloniale belge avec un discours non-violent. Il prôna l'égalité des droits devant la loi et suscita l'éveil de la conscience noire face à l'idéologie dominatrice du colon belge. Pour les Congolais de l'époque, Simon Kimbangu fut un prophète de Dieu, un nationaliste. Par contre, pour les missionnaires et l'autorité coloniale, il fut un dangereux personnage qui incitait la population congolaise à la révolte, qui s'attaquait aux principes fondamentaux de la suprématie du colonisateur sur le colonisé, donc un homme à abattre...
Son histoire et son combat
Simon Kimbangu, dont le nom signifie « celui qui révèle les choses cachées », est né le 12 septembre 1887 à Nkamba, petit village de la province du Kongo-Central (Bas Congo) au Congo Belge, actuellement République Démocratique du Congo (RDC). Simon Kimbangu fit ses études primaires à la mission protestante de Ngombe-Lutete où il devint catéchiste. A partir de 1910, Simon Kimbangu prétend recevoir un appel divin de « paître son troupeau ». Il fuit et se réfugie à Léopoldville (Kinshasa) pour travailler dans une entreprise de huilerie sans être rémunéré. A Léopoldville, il est confronté à la ségrégation raciale et à l'humiliation quotidiennes du colonisé. Déçu, il regagne son village de Nkamba, où l'histoire veut que le 6 avril 1921, il ait guéri une jeune femme dénommée Nkiantondo qui était dans le coma depuis plusieurs jours. Très vite, Simon Kimbangu acquiert la réputation d'un thaumaturge. Dès lors, les foules ne cesseront d'affluer à Nkamba pour écouter ses prêches et bénéficier d'une guérison miraculeuse. Tout au long de son ministère, il a prêché l'évangile et s'est toujours déclaré être l'envoyé de Jésus Christ pour ne pas se voir accusé de syncrétisme religieux par les missionnaires catholiques et protestants.
La popularité dont il jouissait auprès des Congolais ne pouvait plaire aux missionnaires catholiques et protestants qui voyaient leurs églises se vider au profit du village Nkamba devenu « la Jérusalem noire ». En effet, il s'attaquait aux missionnaires blancs qui utilisaient l'évangile avec le fouet pour asseoir leur domination, contrairement au message évangélique qui préconise la charité et l'égalité entre les hommes. A l'égard de l'administration coloniale qui voyait en lui un élément subversif, il prédit la libération de l'homme noir sur le plan spirituel et physique, l'indépendance du Congo, et il ajouta qu'un jour l'homme blanc deviendra noir et l'homme noir deviendra blanc, ce qui signifiait que la colonisation prendra fin et que les Congolais prendront en main le destin de leur pays.
Une telle prise de conscience de l'infériorité imposée aux colonisés par le système colonial devait être neutralisée. Les autorités coloniales belges, alertées par les missionnaires catholiques et protestants, vont envoyer le 6 juin 1921 à Nkamba Léon Morel, administrateur territorial de Thysville (actuelle Mbanza-Ngungu), pour procéder à l'arrestation de Simon Kimbangu. Kimbangu parviendra à s'enfuir et entrer dans la clandestinité pour coordonner son action.
Arrestation et procès
Une étape suivante s’ouvrit lorsque Kimbangu fut arrêté et que commença l’instruction de son procès. Le juge de Rossi était étroitement lié à de San, et nous savons par leurs confidences que Dupuis, l’administrateur faisant fonction de procureur, ne trouvait pas d’article du code pénal qui pût justifier une condamnation de Kimbangu. Pressé par les commerçants européens et la mission catholique, de Rossi se désolait de cette faiblesse. Se fondant sur l’article 76 du code pénal, il avait infligé « le maximum », dix ans de servitude pénale, à des disciples du prophète et, vis-à-vis de Kimbangu aussi, il entendait bien « se montrer sans pitié. L’imagination du noir est frappée lorsqu’on prend les mesures énergiques ».
En réalité, on s’en doute, la décision de condamner Kimbangu à mort était déjà prise, avant même l’ouverture du procès. Encore fallait-il empêcher un recours en grâce éventuel d’aboutir. Il fallut de nombreuses consultations par correspondance avant qu’un scénario fût adopté par le juge et le gouverneur de la province. « En cas de condamnation à mort » (hypothèse qui était en fait une certitude), le procureur prendrait l’avis du juge et de l’autorité administrative, tous convaincus de la nécessité d’une prompte exécution publique, et il s’abstiendrait donc d’introduire un recours en grâce. L’exécution pourrait alors avoir lieu.
Le régime « militaire mitigé » autorisait une procédure sommaire : absence de l’acte d’accusation, inexistence d’un procèsverbal d’audition qui contiendrait les éléments du dossier sur lequel le ministère public devrait s’appuyer pour justifier son accusation. L’accusé Kimbangu, n’était pas assisté par un avocat. Il faut noter aussi le caractère expéditif du procès, alors que Kimbangu, simple villageois était jugé par un tribunal militaire d’exception pour des infractions qui n’avaient donné lieu à aucune perte de vie humaine, ni occasionné des troubles sociaux et moins encore des mouvements de révolte. Tout montre l’existence d’une cabale judiciaire montée contre Simon Kimbangu, pour la simple raison d’avoir évangélisé, au nom de Jésus-Christ. Et la tradition populaire ne se trompe pas sur les auteurs de la machination les tableaux « naïfs » de ce procès mettent toujours au premier plan plus important que tous les juges, un père missionnaire. (Ici, par Tshibumba).
Le verdict de mort fut effectivement prononcé, le 3 octobre 1921. Le texte du jugement faisait appel au décret du 8 novembre 1917 sur la justice militaire: un article de ce décret, promulgué en temps de guerre, prévoyait effectivement que la « servitude pénale prévue par la loi ordinaire pouvait être poussée ... même jusqu’à la peine de mort » pour une infraction prévue par l’article 76 ter du code pénal (.atteinte à la sûreté de l’État ou à la « tranquillité publique »). Pour les mêmes activités, un tribunal civil avait, quelques semaines plus tôt, condamné Thomas Nduma, proche collaborateur de Kimbangu, à six mois de servitude pénale.
Plus tard, l’avocat belge Jules Chomé devait subir de sévères critiques pour avoir intitulé son livre sur ce sujet « La Passion de Simon Kimbangu » et avoir tracé un parallèle entre les épreuves du Congolais et les étapes du Chemin de Croix. Si l’on se place du point de vue d’un avocat, l’analogie entre le Sanhédrin et le Conseil de Guerre saute aux yeux. Dans les deux cas, on est dans un pays occupé, et l’accusé est poursuivi moins pour des troubles très limités qu’il pourrait avoir provoqués, que par la haine des religieux établi, alors qu’il a parlé de nationalisme et de spiritualité, ce qui n’est un délit dans aucun code ! Les deux « trublions » seront condamnés à mort, en fait pour avoir « blasphémé ». Le blasphème de Kimbangu étant sa peau : quand on est Noir, on ne se mêle pas de révélation religieuse. C’est là le travail des Missionnaires blancs.
Voici, in extenso, le jugement qui fut prononcé :
JUGEMENT DU CONSEIL DE GUERRE DE THYSVILLE20
Audience publique du 3 octobre 1921 En cause : Ministère Public contre : Kimbangu et consorts. Vu par le Conseil de Guerre siégeant à Thysville, région soumise au régime militaire mitigé par ordonnance n° 89 en date du 12 août 1921, du Vice-Gouverneur Général de la Province du Congo-Kasaï, la procédure à charge des prévenus Kimbangu Simon, Mandombe, Zolla, Matfueni Lenge, Sumbu Simon, Mimba Philémon, Mata, Mbaki André, Kelani John, Batoba Samisioni, Batoba David, Malaeka Sesteni, prévénus d'avoir porté atteinte à la sûreté de l'État et à la tranquillité publique, Johan Lumbuende, Bemba et Dingo Vuabela, prévenus de ladite infraction,
Vu l'assignation des prévenus à la requête de l'officier du Ministère Public en date du 28 septembre 1921,
Ouï le Ministère Public en ses réquisitions, Ouï les prévenus en leurs dires et moyens de défense présentés par eux-mêmes.
Le Conseil de Guerre
- Attendu qu'il est établi que le 11 mai 1921 au village de Kamba, l'administrateur du territoire des Cataractes Sud dut subir les volontés des prophètes, de leurs aides et des bandes d'indigènes qui y étaient réunis.
- Attendu que le 6 juin suivant, le même fonctionnaire chargé de procéder à l'arrestation du prophète en chef, Kibango, y fut violemment attaqué par la foule et que deux de ses soldats y furent blessés à coups de pierres et de couteaux.
- Attendu que les foules réunies par les prophètes étaient manifestement hostiles à l'Etat.
- Attendu que le nommé Kimbangu, en répandant et en faisant répandre sciemment des faux bruits de guérisons et de résurrections et en se posant en envoyé de Dieu, jeta l'alarme dans l'esprit des populations indigènes, que par ses agissements et ses propos, il porta une atteinte profonde à la tranquillité publique.
- Attendu que Kimbangu est parvenu, en expliquant et en faisant expliquer le texte de la Bible à sa façon par ses aides et adeptes, à imposer ses volontés aux populations, qu'il a affirmé son prestige, comme il a déjà été dit, en répandant et en faisant répandre toujours par ses aides des faux bruits de miracles, en tenant des séances de guérisseur d'hommes et d'envoyé de Dieu, dans son village et ailleurs ; que c'est pendant ces séances qu'on a inculqué aux indigènes les fausses idées de religion, qu'on les a excités contre les pouvoirs établis.
- Attendu que Kimbangu a été reconnu par les médecins sain de corps et d'esprit et par conséquent responsable de tous ses actes, que ses crises de nerfs ne sont que de la simulation, qu'il se peut que quelques cas de maladie nerveuse aient été guéris par suggestion mais que le prévenu en a profité pour tromper la bonne foi de la masse destinée à servir d'instrument inconscient à ses fins, que le but poursuivi était celui de détruire l'autorité de l'Etat.
- Attendu qu'il demeure établi que par ses actes, propos, agissements, écrits, chants et son histoire dictée par lui-même, Simon Kimbangu s'est érigé en rédempteur et sauveur de la race noire en désignant le blanc comme l'ennemi, en l'appelant l'ennemi abominable.
- Attendu qu'il est établi par les faits que Kimbangu, malgré la défense de l'autorité, a continué et persévéré dans son travail en faisant croire qu'un nouveau Dieu allait venir, que ce Dieu était plus puissant que l'Etat même, que ce Dieu était représenté par lui, Kimbangu, Mfumu Simon, Mvuluzi, qu'un temple nouveau, église nationale noire, allait être fondée.
- Attendu que la secte des prophètes doit être considérée organisée pour porter atteinte à la sûreté de l'Etat, secte cachée sous le voile d'une nouvelle religion, mais tendant à démolir le régime actuel, que la religion n'est qu'un moyen pour exciter et exalter la croyance des populations, que les foules impressionnées et poussées par la force du fanatisme, doivent souvent servir d'instrument pour atteindre le but final.
- Attendu qu'il résulte des rapports officiels, des correspondances échangées entre noirs, des renseignements reçus, que les Blancs sont l'objet d'une haine profonde de la part des adeptes de Kimbangu, que cette haine s'est infiltrée et s'est répandue avec une rapidité alarmante parmi les indigènes, qu'il est indéniable que la doctrine de Kimbangu a été cause d'une grève manquée, d'abstention au travail d'un grand nombre de travailleurs.
Attendu que les moyens de persuasion ont été interprétés par les natifs, les prophètes et les adeptes comme de la faiblesse, de l'impuissance de l'Etat contre la force spirituelle, magique, divine du thaumaturge, que s'il est vrai que l'hostilité contre les pouvoirs établis a été manifestée jusqu'à présent par des chants séditieux, injures, outrages et quelques rébellions isolées, il est pourtant vrai que la marche des événements pourrait fatalement conduire à la grande révolte, qu'il convient d'apprécier toute la gravité de l'infraction et d'intervenir en appliquant sévèrement la loi.
- Attendu que la nommée Mandombe, jeune fille sans expérience, suggestionnée par les simagrées du grand prophète, a agi et servi ce dernier inconsciemment, que par ce fait elle doit largement bénéficier des circonstances atténuantes.
Que ce même bénéfice doit être accordé au nommé Lumbuende Johan qui a hébergé à Sanda les prophètes et la suite de Kimbangu, tout en les sachant activement recherchés par l'autorité, mais que l'exemple lui a été donné par le chef même du village et le chef médaillé,
Le Conseil de Guerre
Vu les articles 76 ter du Code pénal, livre II et 101 ter du Code pénal livre I,
Vu les articles 31 et 32 du décrét du 3 novembre 1917 sur la Justice militaire.
Condamnons Simon Kimbangu à la peine de mort. Zolla, Matfueni Lenge, Sumbu Simon, Mimba Philémon, Matta, M'baki André, Kelani John, Batoba Samisioni, Batoba David, Malaeka Sesteni, à la servitude pénale à perpétuité. Bemba et Dingo Vuabela à vingt ans de servitude pénale. Lumbuende Johan à cinq ans et Mandombe à deux ans de servitude pénale et les frais du procès à charge de la colonie.
- Et attendu qu'il y a lieu de craindre que les condamnés ne tentent de se soustraire à l'exécution du jugement, ordonne leur arrestation immédiate.
Ainsi jugé et prononcé à l'audience publique du trois octobre où siégeaient
MM. De Rossi, Juge ;
Dupuis, Ministère Public ;
Berrewaerts, Greffier.
Faut-il souligner la subjectivité de formulations comme « manifestement hostile à l’état »… adverbe qui dispense opportunément d’apporter des preuves, comme les « faux bruits de guérisons », qui contredisent, quelques lignes plus loin, « il se peut que quelques cas de maladie nerveuse aient été guéris » (le juge aurait-il parlé de la même manière des guérisons de Lourdes et, de toute manière, est-ce une infraction à une loi quelconque que de guérir des malades, fût-ce « par suggestion » ?). Délicieuse, enfin, cette formulation qui consiste à reconnaître que la « révolte » s’est « manifestée jusqu'à présent par des chants séditieux, injures, outrages et quelques rébellions isolées » (autrement dit que les actes EFFECTIVEMENT COMMIS, et donc seuls susceptibles d’être poursuivis, étaient des peccadilles), « il est pourtant vrai que la marche des événements pourrait fatalement conduire à la grande révolte ». On croit lire un de ces jugements du XIX ° siècle condamnant des « émeutiers » (lisez : grévistes) pour avoir eu le « regard menaçant ».
Monsieur de Rossi a toutefois montré la raison de la sévérité des Blancs dans un petit mot de deux lettres, quand il parle de « la » grande révolte (et non pas « d’une » grande révolte). Une agitation de masse chez les indigènes venait leur rappeler de manière inquiétante combien ils étaient minoritaires, îlot minuscule dans un océan de Noirs. Leur psychose, ce n’était pas quelque petite émeute de mécontents, ce n’était pas « une révolte », c’était LA grande révolte, celle de toute la population asservie, qui pouvait les engloutir. La raison pour laquelle il fallait pendre Kimbangu, c’était la peur !
Après la proclamation du verdict condamnant Kimbangu, le procureur Dupuis suscita cependant la surprise en cherchant l’aval du procureur général à Borna, avant d’autoriser l’exécution du prophète. La réponse du haut magistrat fut d’ordonner de surseoir à l’exécution et de se faire remettre les pièces du dossier. Celui-ci fut transmis à Bruxelles. Sur la recommandation du ministre, une mesure de clémence royale sauva la vie du prophète: Kimbangu passa le reste de ses jours en prison.
Les Eglises établies, fidèles à une attitude toute de charité et de compréhension, n’avaient pas manqué de demander la tête de Kimbangu. Les Pasteurs Jennings, Hilliard, Frederikson, Vikterlof21 , et les Très Révérends Pères Van Cleemput et Jodogne22 avaient personnellement écrit au Roi des Belges, Albert 1er, pour que la peine de mort prononcée à l'encontre de Kimbangu soit MAINTENUE !!! Ils ne demandèrent cependant pas qu’elle soit exécutée par le feu du bûcher. On n’arrête pas le progrès !
Kimbangu est alors acheminé, sous bonne escorte, à Elisabethville (Lubumbashi) où Il passera 30 ans en détention
Simon Kimbangu fut condamné à mort avant de voir sa sentence commuée en détention à perpétuité, accompagnée de 120 coups de fouet, par le roi Albert Ier des Belges. Il fut relégué à Elisabethville (Lubumbashi) dans la prison de Kasombo où il purgea ses 30 dernières années dans une minuscule cellule de 1,20m sur 0,80m sans aération, et comme lit il disposait d'un bloc de ciment. Durant ses 30 années de bagne, Simon Kimbangu continua à être considéré comme un leader spirituel malgré l'absence de contact avec ses fidèles, et il devint également un symbole du nationalisme congolais. Il mourut le 12 octobre 1951 en prison. Pour ternir son image auprès des Congolais, le pouvoir colonial prétendit qu'il se serait converti au catholicisme avant sa mort, chose qui était fausse.
Les autres condamnés furent déportés loin de leurs contrées d'origine. A la suite de ce procès, il s'ensuivit des représailles à l'encontre de toute personne soupçonnée adepte du mouvement de Kimbangu. Arrêtée, cette personne était acheminée à Tysville (Mbanza-Ngungu) puis, sans jugement, elle était reléguée ou déportée avec toute sa famille et voyait ses biens confisqués. Entre 1921 et 1959, on estime à 37 000 le nombre de familles persécutées et déportées vers plusieurs localités des provinces Orientale, de l'Equateur et du Katanga comme Ekafela, Ubundu, Lowa, Elisabethville. Beaucoup d'entre eux ne revinrent jamais et moururent en déportation suite aux traitements inhumains qu'ils subirent.
La prison de Kasombo
Prison de Kasombo (Katanga) : Simon Kimbangu 2ème de droite à gauche sur la photo
Construite durant la colonisation, la prison de Kasombo est la plus ancienne prison de Lubumbashi, jadis perçue comme la plus sûre. Elle renfermait en effet les prisonniers jugés dangereux.
Aujourd’hui considérée comme un lieu sacré et de culte, des croyants venus de toute l’Afrique s’y rendent. Vous y verrez des prêcheurs se recueillir. Tous pieds nus, lieu sacré oblige ! On s’y rend par la route Karavia à l’ouest de Lubumbashi (compter une petite heure de route).
Son héritage
En procédant à la déportation et la relégation des adeptes du Kimbanguisme, l'autorité coloniale, à son insu, a contribué à l'implantation et l'expansion du Kimbanguisme à travers le Congo-Kinshasa, le Congo-Brazzaville et l'Angola, car les personnes reléguées continuaient à parler de la lutte de Kimbangu. Le 24 décembre 1959, le gouvernement colonial belge va reconnaître le culte kimbanguiste et abroger de fait les mesures d'interdiction du Kimbanguisme. Aujourd'hui, l'église kimbanguiste est établie dans plusieurs pays à travers le monde.
Simon Kimbangu est un des pionniers de la lutte pour l'indépendance du Congo. Il a ouvert une brèche dans l'édifice colonial belge par son discours nationaliste et non-violent qui a amené les Congolais à prendre conscience de leur état de dominés et d'exploités. Simon Kimbangu, Patrice Lumumba et les autres pères de l'indépendance du Congo ont contribué à des degrés divers à ce que la Belgique accepte l'indépendance du Congo à la date du 30 juin 1960.