Territoire de Kabare (Province Sud-Kivu)
Superficie : 1 960 km², Taille estimée de la population :780 616 hab.
Données géographiques
Le Territoire de Kabare est l’un des Territoires de la Province du Sud-Kivu. Il est situé dans la partie montagneuse de la Province. Le Territoire de Kabare fut créé officiellement en 1923 et englobait à l’époque les chefferies indigènes de la tribu « shi » comprenant les Chefferies de Kabare, Nindja, Buloho, Kalonge, Burhinyi, Kaziba, Luhwinja, Ngweshe ainsi qu’une partie du nord habitée par une poignée des pygmées.
Plus tard, ce vaste territoire sera morcelé en deux territoires et s’est vu soustrait d’autres chefferies pour aboutir à sa forme actuelle. Le premier acte de sa scission fut signé par l’assemblée provinciale du Kivu par l’Edit N° 04 du 10 octobre 1961, relatif à la scission des territoires de Kabare et de Walungu. L’effectivité de la dite scission sera consacrée par l’ordonnance présidentielle n° 67-221 du 03 mai 1967. Le territoire de Kabare tel que consacré par cette ordonnance comprend deux chefferies, à savoir : la chefferie de Kabare (avec 14 groupements) et la chefferie de Nindja (avec 3 groupements).
Le Territoire de Kabare est limité au Nord par le territoire de Kalehe par la rivière Nyabarongo. Au Sud par le Territoire de Walungu à travers la rivière Kazinzi d’une part (Sud-Ouest) et la rivière Lubimbe d’autre part (Sud-Est). À l’Est par la ville de Bukavu, le lac Kivu d’un côté (Nord-Est) et le Rwanda par la rivière Ruzizi d’autre côté. À l’Ouest par le Territoire de Shabunda par la rivière Lugulu
Coordonnées géographiques
Le Territoire de Kabare est situé entre 2°30’ latitude Sud et 28°30’longitude Est.
Son altitude varie entre 1460 et 3000 m au sommet de hautes montagnes (l’altitude à Mulume Munene, la plus haute atteint 3000m et la plus basse atteint 1420m). L’altitude moyenne est de 2225 m.
Climat
Dans la basse altitude, il y a un climat chaud tempéré par le lac Kivu et la Rivière Ruzizi. Dans la haute altitude vers l’ouest, il y a un climat froid d’altitude. Deux saisons dominent ce territoire, la saison sèche et la saison des pluies. Les pluies débutent en première quinzaine du mois de septembre et se terminent au plus tard fin juin. Les trois mois de saison sèche se caractérisent par un temps brumeux accompagnés des brouillards. La température annuelle moyenne est de 22.6°C.
Hydrographie
Lac Kivu
Mises à part la présence du lac Kivu qui longe les cotes de cinq groupements de Kabare Nord (Bushumba, Luhihi, Lugendo, Ishungu, Irhambi) et la rivière Ruzizi qui longe les cotes de deux groupements (Mudusa et Mumosho), il existe plusieurs rivières. Certaines de ces rivières sont entre autre : Nyawarongo à Irhambi Katana, Badibanga à Bugorhe, Mpungwe à Mudaka, Mpombe et Murhundu à Bushwira, Kanzinzi à Bugobe, Lubimbe, Kanoso, Lujimbi, Ndorhole, Chanzuka, Nyakagera à Luhago, Kanoso, Lwenda, Muhimbirhi, Lugulu à Irhegabarhonyi. Notons qu’il existe aussi plusieurs ruisseaux.
Végétations
Jardin botanique du Centre. Kabare, 30 novembre 2015
Mises à parts différents marais qu’on trouve dans le territoire de Kabare, la majeure partie de Kabare est une savane avec une végétation naturelle composée des graminées sauvages. Dans les plateaux de Mulume Munene, à l’ouest on trouve la forêt de bambous, un peu des essences forestières et des arbustes et herbes de la forêt primaire. Dans les vallées marécageuses ont trouve du carex, du papyrus et des roseaux. On trouve aussi quelques galeries forestières au bord du lac Kivu et de quelques rivières.
Sol
Le sol de Kabare est argileux de couleur jaune, rouge et boueuse pendant la saison de pluie.
Particularités et richesse du territoire
Du point de vue physique, le territoire de Kabare est à la fois voisin proche d’un pays (le Rwanda), d’une ville (Bukavu) et de Trois territoires (Kalehe, Walungu et Shabunda).
Du point de vue infrastructure, le territoire de Kabare a des spécificités qui lui confèrent une place stratégique :
Sa position géographique lui donne l’avantage d’être accessible via trois routes nationales. Il s’agit de la RN2 (tronçon Kazingo-Kabamba), la RN3 (tronçon Miti-Tshivanga) et la RN5 (tronçon Kasihe-Mumosho) ;
Le territoire de Kabare est doté d’un aéroport (Aéroport de Kavumu) qui lui permet d’être en contact avec plusieurs villes du pays ;
Du point de vue énergie : il existe la centrale hydroélectrique Ruzizi 2 dans le groupement de Mumosho. Signalons, cependant, que ce barrage est une copropriété du Rwanda, du Burundi et de la RD du Congo dans le cadre de la Communauté des pays des Grands Lacs (CEPGL). Le territoire de Kabare abrite aussi l’usine de la REGIDESO de Murhundu. C’est cette usine qui permet d’alimenter toute la ville de Bukavu en eau potable.
Du point de vue scientifique: le Territoire de Kabare est doté de deux centres de recherche nationaux, à savoir : l’Institut National pour l’Etude et la Recherche Agricole (INERA-MULUNGU) et le Centre de Recherche en Sciences Naturelles (CRSN -LWIRO). A ces deux centres nationaux, il faut ajouter l’Institut International de l’Agriculture Tropicale (IITA) à Kalambo. Ce dernier abrite un bâtiment de sciences, un laboratoire biotechnique, un centre d’exhibition, un centre de fabrication des équipements destinés au centre de transformation du manioc et de nutrition. Ce centre vise la recherche des solutions rationnelles et efficaces face aux nombreux défis auxquels les agriculteurs sont confrontés en Afrique subsaharienne notamment dans la culture du manioc, des ignames, des bananes et du soja.
Richesse du sous-sol : Le sous-sol est constitué dans les montagnes par des pierres à moellon et des pierres plates à Mangozo dans le groupement de Bugorhe dans la chefferie de Kabare développant une activité importante des matériaux de construction. Dans la chefferie de Nindja, on trouve la carrière de Lukoma où est extrait le coltan et la cassitérite dans les groupements de Irhegabaronyi et de Luhago. Il y aurait aussi la présence de l’Or dans le sous-sol vers la partie Nord du territoire mais jusqu’à ce jour aucune prospection réelle n’a encore été faite pour certifier officiellement l’existence de ce minerais.
Données culturelles
Danseurs Ntole
La population habitant le Territoire de Kabare est composée majoritairement de la tribu « SHI » pour les deux chefferies et une minorité de la tribu « Batembo » dans la chefferie de Nindja et une poignée des pygmées au Nord de la Chefferie de Kabare dans les groupements de Mudaka, Miti, Bugorhe et Irhambi.
Les principaux clans qu’on y rencontre sont les Banyamocha constitués des princes et des dirigeants. Les autres clans sont entre autres les Balinja, les Banyintu, les Basheke, les Bashaza, etc.
Les caractéristiques culturelles sont les suivantes :
Le pouvoir traditionnel est détenu par le « Mwami ».
Le patriarcat est le système de parenté sur toute l’étendu du Territoire.
Pour qu’il y ait mariage entre un garçon et une fille, la famille du garçon doit donner la dot à la famille de la fille. La dot se discute toujours en termes de vache mais il arrive de fois qu’elle soit convertie en monnaie fiduciaire (en dollars américain le plus souvent) et cela, après accord avec la famille de la jeune épouse.
Presque tous les habitants pratiquent l’agriculture et l’élevage. Quant à la pêche, elle est pratiquée surtout par les habitants de 5 groupements dont les cotes sont longées par le lac Kivu.
Langues parlées dans ce territoire
Le Mashi
Le swahili
Le Kitembo
Le Mashi est parlé par les Shi et par une poignée des pygmées habitant le Territoire. Le Kitembo est parlé par une minorité de la population, celle de la tribu de Batembo venue du territoire voisin de Kalehe. Quant à la langue Swahili, elle est parlée par presque toute la population entière.
Principales activités
Les principales activités sont les suivantes :
Agriculture
L’élevage de bœufs, porcs, chèvres, volailles et abeilles
Le petit et grand commerce
La pêche
Les travaux de carrières
L’agriculture et l’élevage sont les activités les plus rependues sur toute l’étendu du territoire. L’agriculture est non seulement vivrière mais aussi industrielle. Dans tout le territoire, on compte environ 101 plantations et 82 marais où sont cultivées différentes cultures. Plus ou moins 60 marais sur les 82 existants sont drainés et exploités. Environ 28 ont chacun la superficie moyenne de 5 à 15 hectares. Cependant, les maraîchers se butent aux difficultés d’approvisionnement en semence améliorées, pourtant à l’époque coloniale, le territoire de Kabare avait six C.M ou Centres de Multiplication, dénommés techniquement CAPSA ou Centres d’adaptation et de production des semences améliorées dont chacune des superficies variaient entre 5 et 10 hectares. Il faut noter que l’un de ces centres précisément le CM Lwami qui fonctionne encore avait accueilli durant la campagne agricole A de 2013 les semences de haricot Bio fortifiant du gouvernement central et 3 ha étaient emblavés. Les autres problèmes auxquels font face les maraîchers en particulier et tous les agriculteurs en général c’est le manque de débouchés pour les récoltes, le manque des produits phytosanitaires et les matériels aratoires/drainage.
Quant à l’élevage, il est pratiqué dans différents coins du territoire. Notons, cependant, que sur les 52 pâturages communautaires qui existaient dans le temps, la plupart sont déjà spoliés et transformés en champs et parcelles résidentielles. Les quelques pâturages naturels qui restent sont situés dans les montagnes pastorales dénommées Lulamboluli et Kajeje en groupement de Bushwira et Mudaka et c’est là où se pratiquent encore l’élevage extensif des bovins, caprins et ovins. Toutefois, on peut compter 34 fermes dans le territoire de Kabare dans le Bloc Kalubwe- extension Mulume Munene et chefferie de Nindja.
Pour ce qui est du petit et grand commerce, il s’agit principalement de la vente en gros et en détails des produits agricoles, produits manufacturés (le lait en poudre, le sucre, savons, eau minérale, etc.), de la vente des médicaments (pharmacie), ventes des matériaux de construction (quincaillerie) et la vente des produits Bralima et autres boissons. Le commerce est surtout développé dans la partie nord (Mudaka, Miti, Kavumu et Katana) mais également vers le Sud (Mumosho et Nyatendde).
La pêche n’est pas très développée mais se déroule dans certains groupements dont les cotes sont longées par le lac Kivu et la rivière Ruzizi.
L’exploitation des pierres est concentrée dans le groupement de Bugorhe à Mangonzo où sont extraites les pierres à moellon et des pierres plates.
Notons également que d’autres activités occupent une bonne partie de la population. Il s’agit du secteur d’Hôtellerie, de restaurant, de menuiserie, de scierie et bûcheron, briqueterie, etc.
Situation économique
Cimenterie de Katana. Kabare, 30 novembre 2015
Principales activités des opérateurs économiques
l’agriculture et l’élevage
Petit commerce
Dépôt des produits agricoles
vente des matériaux de construction
Bar et restaurant
Principales activités des PME/PMI
Fermes et plantations locales
Dépôt relais Bralima et autres boissons
Dépôt des produits agricoles tels que le Manioc, l’Huile de palme, etc.
Dépôt de ciment, dépôt de matériaux de construction (quincaillerie),
Menuiserie, Tannerie, scierie et atelier de couture
Les activités liées aux fermes et aux plantations sont les plus nombreuses. On peut citer par exemple la ferme Mudumbi à Kavumu, la plantation Kanonzi, la plantation Kidumbi de Kasaza à Mudaka, etc. Pour le dépôt relais, on peut citer Tems et Baba Africa tous à Mudaka.
Les activités liées à la tannerie permettent la fabrication de ceintures, des sacs, etc.
Principaux produits agricoles
Le Haricot
Le manioc
La banane (à table et à bière)
Le maïs
La patate douce
Pour le Haricot et la patate douce, la production est souvent destinée à la consommation locale pour une partie et la vente pour une autre partie. Le maïs et le manioc servent pour la consommation locale une fois transformés. Pour la banane, il y a deux sortes ; la banane à table et la banane à bière. Comme les noms l’indiquent, la première catégorie est souvent consommée comme fruit et la seconde catégorie est souvent utilisée dans la fabrication de la bière locale.
Principaux produits non agricoles
La viande
le lait
le miel
le poisson
les champignons
Les produits alimentaires les plus consommés dans le territoire mais non agricoles sont ceux cités ci-haut.
Principales sources d'énergies
Le bois de chauffage et la braise,
Le pétrole,
L’électricité,
Groupes électrogènes,
Panneau solaire
À Kabare c’est plus le bois de chauffage et les braises qui sont utilisés comme source d’énergie. Principalement pour la cuisson des aliments mais également dans la fabrication de certains produits tels que les briques, le savon, etc. une bonne partie de la population utilise également le pétrole surtout pour l’éclairage. Une minorité de la population a accès au courant électrique. En cas de disponibilité d’électricité, certaines activités seraient envisageables telles que les moulins et les minoteries pour le manioc et le maïs, développement des usines de transformation de certains produits agricoles industriel comme le thé et le café, développement des activités liées à la technologie telles que le secrétariat public, Cyber café, la ventes des outils informatiques, etc.
Pour pallier au manque de cette énergie, certains ménages, bureaux quelques institutions font recours aux groupes électrogènes et aux panneaux solaires. Les hôpitaux réhabilités par exemple utilisent l’énergie solaire surtout pour l’éclairage.
Situation sanitaire
Hôpital Général de Référence de Mukongola. Kabare, 30 novembre 2015
Nombre d’hôpitaux 10
Nombre de centre de santé 62
Le territoire de Kabare a 4 zones de santé (Zs Kabare, Zs Nyantende, Zs Miti-Murhesa et Zs Katana) avec 10 hôpitaux, 62 CS, 45 médecins et 417 infirmiers.
La ZS de Kabare dispose d’un seul hôpital, l’HGR de Mukongola. L’HGR a une capacité d’accueil de plus ou moins 130 lits avec un taux d’occupation d’environ 40 à 50%. La ZC compte également 16 centres de santé. La distance moyenne entre ces infrastructures et les domiciles des patients est d’environ 5 km. Le personnel soignant de la zone de santé est composé de 8 médecins et 68 infirmiers. L’Hôpital Général de Référence de Mukongola est vieux et nécessite une réhabilitation. Rappelons qu’il a été construit vers les années 1950 avant l’indépendance. Deux sur les 16 centres de santé sont en bon état, 3 sont à réhabiliter et le reste est à construire. Dans cette zone, il y a un problème de disponibilité des médicaments. Le taux de disponibilité de médicament variait entre 60 et 70% en 2014. Mais depuis la cessation du partenariat entre la Zone et l’IRC qui œuvrait dans ce domaine, le taux de disponibilité a sensiblement baissé. Toutefois, signalons que c’est par l’autofinancement que l’HGR et les CS parviennent à s’approvisionner pour certains médicaments. Les médicaments tel que le paracétamol sont dans l’ensemble accessibles à la population car avec 500 fc, c’est facile de se procurer 40 comprimés. C’est plutôt l’hospitalisation qui est coûteuse par rapport au pouvoir d’achat de la population.
La zone de santé de Nyantende a deux hôpitaux et 10 centres de santé. la distance entre ces infrastructures et le domicile des patients est d’environ 4 km. L’HGR est en bon état sauf qu’il faut construire des couloirs pour relier les différents services. Pour les centres de santé, ils sont en bon état sauf quatre CS en mauvais état. Il s’agit du CS de Chiragabwa qui est locataire dans un bâtiment en planche délabré, le CS d’Ihemba fissuré, le CS de Buhozi qui est trop petit et le CS de Mudusa qui est inachevé. La ZS de Nyantende a une capacité d’accueil de 150 lits dont 124 lits montés. Les services qui sont organisés sont bons en général et les médicaments essentiels génériques sont disponibles pour l’HGR. Pour les CS, les médicaments sont aussi disponibles mais les CS éprouvent un sérieux problème pour recycler les stocks, ce qui occasionne la rupture de stock des temps en temps. Le ravitaillement des médicaments se fait par autofinancement. Le coût de soin n’est pas très élevé car le coût forfaitaire (comprenant la consultation, les médicaments et le contrôle) est élevé à 2500 fc pour un adulte et à 1000 fc pour un enfant. Cependant, c’est l’hospitalisation qui est trop chère par rapport au pouvoir d’achat de la population. Le personnel soignant est composé de 8 médecins et 54 infirmiers qui traitent des cas de maladie à caractère général et réfèrent les soins spécifiques à l’hôpital provincial.
La ZS de Miti-Murhesa compte 5 hôpitaux dont 1 HGR à Murhesa avec 100 lits montés, un centre hospitalier à Kavumu avec 102 lits, une Polyclinique appelée Musamariya avec 15 lits, un hôpital pédiatrique à Lwiro avec 27 lits ; ce qui donne un total de 244 lits dans toute la zone de santé. La ZS compte également 18 centres de santé. La distance moyenne entre ces structures et le domicile des malades est de 5 km. Les services offerts sont bons en général (la dernière évaluation de la qualité faite par AAP dans la ZS donnait une moyenne de 70% pour les structures sanitaires de la zone de santé). Cependant, signalons que le centre hospitalier de Kavumu et la Polyclinique ne parviennent plus à contenir tous les malades venant pour l’hospitalisation. Pour l’Hôpital Général de Référence et l’Hôpital pédiatrique, les taux d’occupation sont respectivement de 70% et 40%. L’état des infrastructures est tel que 5 structures (CS) sont non adéquates et donc à construire (construits en bois), 13 CS sont construit en dur mais pas dans la norme et ça demande une forte réhabilitation, le Centre Hospitalier nécessite également une grande réhabilitation. Le taux de disponibilité est tel que sur 100 jours successifs, il s’observe 40 jours de rupture de médicament ; d’où le taux moyen de 60%. Signalons, toutefois, que le ravitaillement se fait généralement par autofinancement pour les structures privées et pour les structures publiques c’est aussi l’autofinancement et l’IHP+ qui intervient dans le ravitaillement. Disons que le coût en général pour toutes ces structures est assez élevé par rapport au pouvoir d’achat de la population. Le personnel soignant est composé de 20 médecins et 173 infirmiers
La ZS de Katana a deux hôpitaux et 18 centres de santé. La distance moyenne entre ces structures et les domiciles des patients est de 5 km. Trois structures sanitaires sont en mauvais états dont deux centres de santé et l’HGR de Katana. Ce dernier est en très mauvais état, déjà vétuste car construit en 1930, il a subi des fissures lors du dernier tremblement de terre et nécessite la reconstruction. Cet état a réduit sensiblement la capacité d’accueil de cette structure qui jadis était de 720 lits avec la clinique. Actuellement, la clinique ne fonctionnant plus (transformée en maison de passage), cette capacité est réduite à 300 lits avec 254 lits montés y compris le bloc maternité. Le centre hospitalier quant à lui a une capacité de 50 lits. Le personnel soignant pour ces structures est composé de 9 médecins et 122 infirmiers. Il faut noter qu’il n’existe pas de médecins pour les soins spécifiques. Les coûts sont chers par rapport au pouvoir d’achat de la population car le forfait d’hospitalisation pour le cas de paludisme est de 30000 fc. Toutefois, les calmants sont plus accessibles car avec 100 fc on peut se procurer 10 comprimés. Le gros du lot des médicaments est ravitaillé grâce aux fonds propres des structures sanitaires. Cependant, il y a certaines organisations qui interviennent dans l’approvisionnement des médicaments. Il s’agit par exemple de l’AAP (l’Agence d’Achat des Performances).
Maladies les plus récurrentes
Le paludisme (malaria),
Les infections respiratoires (pneumonie),
Les diarrhées,
Gastrites,
Les infections sexuellement transmissibles.
Ces maladies citées ci-dessus sont celles qui atteignent le plus souvent la population habitant le territoire de Kabare. Par ailleurs, soulignons que les maladies qui tuent de plus sont l’anémie, le VIH-Sida, la méningite et le diabète. Ajoutons à la liste les épidémies de choléra et du paludisme mais également la malnutrition.
Éducation
Enseignement primaire et secondaire
Ecoles primaires 482
Ecoles secondaires 248
Le territoire de Kabare a deux sous division : la sous division de Kabare I dont le bureau est situé au centre du territoire et Kabare II dont le Bureau est situé à Lwiro vers le Nord.
Pour la Sous division Kabare I, nous avons la situation suivante : 214 écoles primaires et 89 écoles secondaires. Au total 89582 élèves fréquentent ces écoles dont 72682 (dont 35105 filles) à l’école primaire et 16900 (dont 7453 filles) à l’école secondaire.
Pour la sous division Kabare II, on peut compter 268 écoles primaires et 159 écoles secondaires. A l’école primaire, il y a au total 76061 élèves dont 36698 ; soit 48.2% des filles. Pour l’école secondaire c’est 29310 élèves dont 12545 filles ; soit 42.8%. On dénombre également 2003 enseignants au primaire dont 698 femmes, soit 34.8% de l’effectif total. On dénombre aussi 1367 enseignants au secondaire dont 325 femmes, soit seulement 23.7% des femmes sur l’effectif total.
En comparant les deux sous-divisions sur le taux de réussite au test d’étude de fin d’étude primaire, on remarque que la Sous-division Kabare 1 a un taux de réussite relativement élevé (89.8%) par rapport à la sous-division de Kabare II (88%).
Enseignement supérieur et universitaire
Institut Supérieur des Techniques Médicales. Kabare, 30 novembre 2015
Universités 1
Instituts supérieurs 3
L’ISTD-MULUNGU : c’est l’institut Supérieur de Technique de Développement
Cet institut a deux filières :
Gestion et administration des projets
Gestion de l’environnement
Le corps enseignant est composé de la manière suivante:
4 Professeurs
38 Assistants
7 chefs de travaux
4 chargés de pratique professionnel.
Pour cette année académique, 375 étudiants sont inscrits dont 128 filles.
L’ISTM KABARE : l’Institut Supérieur de Technique Médical
L’ISTM se trouve dans la localité appelé CIRENDO. Trois filières sont organisées dans cette institution. Il s’agit de :
Les Sciences infirmières avec deux orientations (Hospitalisation et Accouchement).
La Santé Publique avec comme orientation la Gestion des Infrastructures de santé.
La Nutrition et Diététique.
Le corps enseignant est composé comme suit :
5 Professeurs dont 2 à temps plein et 3 à temps partiel.
6 Chefs de travaux.
15 Assistants.
Pour cette année académique, cet institut supérieur a en son sein 112 étudiants dont 58 filles. Ils travaillent dans 5 salles dont deux appartiennent à l’HGR de Mukongola. Signalons que les 3 salles ont été construites grâce au fond du gouvernement central. Sur fond propre de l’institution, il a été construit 10 bureaux et une salle des professeurs.
L’ISEAV : Institut supérieur d’étude agronomique et vétérinaire
Cet Institut organise deux filières : l’Agronomie générale et la science vétérinaire.
Le personnel enseignant est composé comme suit :
6 Professeurs dont 2 propres à l’institution.
12 Chefs de Travaux.
49 Assistants.
L’institut a aussi deux CPP (Chargé de la Pratique Professionnelle).
Pour ces deux filières, 121 étudiants sont inscrits pour cette année académique. Parmi les 93 étudiants, il faut noter qu’il n’y a que 6 filles.
Université du Cinquantenaire.
L’université du cinquantenaire organise 4 filières que voici :
Ingénieur avec 4 départements : le génie civil, le génie informatique, la métallurgie et mine et le pétrole et gaz.
Sciences de l’environnement avec comme département l’environnement
Médecin vétérinaire
Ecole de criminologie avec 3 départements : Sécurité intérieure, Criminologie économique et environnementale et Paix et gestion de conflit.
Le corps enseignant est composé comme suit :
34 Professeurs dont 9 permanents.
6 Chefs de travaux
30 Assistants.
Pour cette année académique, 350 étudiants sont inscrit dont 6 filles. Signalons également que de tous les départements cités ci-haut, seuls certains départements fonctionnent normalement. Il y a donc des départements qui n’ont aucun étudiant jusqu’à ce jour.
À ces quatre institutions présentées, ajoutons également le campus de l’Université Catholique de Bukavu au site de Kalambo où certaines promotions fonctionnent. Pour cette année académique, l’UCB organise à ce site les séances d’enseignement pour les promotions de deuxième et troisième graduat, première et deuxième licence des facultés d’économie et gestion, droit, agronomie et informatique. Aucune promotion de premier graduat n’étudient sur ce site (les enseignements pour ces promotions de premières années s’organisent à Bukavu) et les bureaux centraux de l’Université se trouvent également à Bukavu ; et c’est là où toutes les inscriptions des étudiants se font.
Accessibilité du territoire
Routes Oui
Voies aériennes Oui
Biefs navigables Oui
Train Non
Route Oui
Il est possible d’atteindre le Territoire de Kabare par plusieurs routes dont 3 routes nationales. La RN2 permet d’accéder au territoire à partir de la Ville de Bukavu et de sortir du territoire en allant vers le territoire de Kalehe. Une partie de cette route est asphaltée (tronçon Bukavu-Kavumu) et celle-ci est en bon état à plus de 50%. Une autre partie est en terre (tronçon Kharale jusqu’au pont Cidodobo à la frontière avec le territoire de Walungu) et celle-ci est également en bon état. Cette route nationale relie donc aussi le territoire de Kabare au territoire de Walungu. La RN3 relie le territoire de Kabare à la province du Nord Kivu passant par Parc National de Kahuzi-Biega. La RN5 permet d’atteindre le territoire de Kabare vers la partie sud à partir de Bukavu vers Kasihe et arrive à relier le territoire de Kabare au Territoire de Walungu (à Nyangezi). On peut aussi atteindre le territoire de Kabare (le centre du territoire) depuis Bukavu via une route en terre dont l’état n’est pas bon.
En somme, les routes sont praticables. Cependant, quand il pleut certaines routes deviennent impraticables pendant des longues heures. C’est le cas de la route en terre reliant la ville de Bukavu à la chefferie de Nindja passant par le centre du territoire de Kabare et la chefferie de Kabare. La route n’est pas du tout coupée mais nécessite un asphaltage surtout qu’elle est d’un grand intérêt provincial surtout dans le domaine agricole. Il faut noter que cette route permet d’atteindre depuis Bukavu plusieurs endroits dont le centre du territoire de Kabare, plusieurs plantations, fermes et marrais, la chefferie de Nindja et même le territoire de Shabunda.
Biefs navigables:
On peut entrer dans le territoire de Kabare par deux voies : par la voie maritime via le lac Kivu et par la rivière via la Rivière Ruzizi. Bien qu’il n’existe pas vraiment des mouvements considérables pour cette voie entraînant l’inexistence des ports, signalons, tout de même qu’il est possible d’accoster facilement avec des boat à Birava, Ishungu, Lungendo et Luhihi. Souvent c’est vers ces cotes que passent les produits agricoles de ces groupements via des boat lorsqu’ils sont acheminés sur le marché à Bukavu. C’est toujours via les boat que se font des échanges commerciaux bien qu’en petit nombre entre ces groupements et le territoire d’Idjwi.
Aéroport :
Le territoire de Kabare dispose d’une piste d’atterrissage à Kavumu. Cette piste est à certains endroits en moyen état et à d’autres endroits en mauvais état. Signalons, toutefois, que les différents vols sur cet aéroport concernent plus le mouvement des personnes et des biens en provenance de la ville de Bukavu. Cet aéroport est à réhabiliter et à moderniser.
Réseaux de communications
Africel Non
Airtel Oui
Orange Oui
Tigo Oui
Vodacom Oui
La couverture par ces réseaux est permanente dans la plupart des milieux du territoire sauf vers la chefferie de Nindja où pour avoir le signal de fois il faut escalader des grandes montagnes ou se positionner à des lieux de haute altitude. La qualité du réseau est généralement bonne pour Airtel et Vodacom. Pour Tigo/Orange, le signal n’est pas du tout bon partout. Pour la connexion internet, elle est assez bonne surtout pour la génération mobile 2G ; pour la connexion troisième génération (3G), de fois le signal n’est pas bon. Le produit tel que la vente des cartes de recharge (y compris le flash) est disponible presque dans chaque coin de vente (marchés). Seuls sont disponibles à certains endroits (grands marchés surtout), les produits tels que le service de transfert d’argent et la vente des sims blanches.
Attraits touristiques
Parcs Oui
Jardins botaniques Oui
Jardin zoologiques Oui
Chutes d’eaux Oui
Sites touristiques Oui
Sites sacrés Non
Pour le parc, nous avons le Parc National de Kahuzi-Biega. Ce parc est célèbre à cause des gorilles de montagnes qu’il abrite. Il y a aussi une multiplicité des espèces d’oiseaux.
Le jardin botanique est à Lwiro mais à cause du manque des fonds, les travaux de finissage de ce jardin se sont stoppés. Ce jardin regorge diverses espèces de fleurs, arbres et plantes médicinales, etc. Ce jardin est géré par le CRSN -LWIRO.
Pour les chutes d’eau, le territoire de Kabare possède les chutes d’eau de Chibati. Ce site est géré par l’ISCN.
Pour les jardins zoologiques, nous avons le Zoo de Chibati où les chimpanzés et quelques espèces de primate (excepté le gorille) sont gardés. Ce Zoo est viable grâce à l’organisation COPERA qui œuvre dans le domaine environnemental surtout dans la protection des animaux.
Pour les sites touristiques, il sied de noter que dans le territoire de Kabare, plusieurs endroits peuvent être considérés comme étant des sites touristiques. Toutefois, attelons-nous sur deux de ces sites, à savoir le site de Kanyegero et le CRSN-LWIRO :
Le site de KANYEGERO, c’est un nouveau site où on a eu l’idée de construire au bord du lac des huttes en étage. Ces huttes sont d’une imagination originale et peuvent susciter la curiosité de plus d’un.
Pour le CRSN-LWIRO, quatre lieux sont à présenter :
La bibliothèque centrale : plusieurs ouvrages et revues scientifiques sont collectionnés dans un cadre bien aménagé avec du bois local. Bien que certains ouvrages aient été pillés lors des multiples guerres, cette bibliothèque garde sa notoriété non seulement sur le plan éducatif mais aussi touristique.
L’erpétologie : où on retrouve une collection des serpents, spécimen des tortues, etc.
La biodiversité : où on peut trouver par exemple des oiseaux et chimpanzés morts mais bien conservés.
Musée anthropologique : ici on retrouve une collection d’oeuvre d’arts des peuples de la région Est de la RD Congo.
Soulignons que ce centre peut encore développer son potentiel touristique et attiré plus de visiteurs nationaux qu’étrangers s’il est réhabilité, moderniser et bien entretenu.
Espèces phares de la faune
Les gorilles
Les chimpanzés
Les singes
Les oiseaux
Notons que ces espèces se trouvent dans le Parc National de Kahuzi-Biega dont la grande superficie se trouve dans le territoire de Kabare.
Espèces phares de la flore
Les Bambous (Forêt de Bambou dans le PNKB et dans les plateaux du coté ouest de Mulume Munene)
Le Carex et les roseaux (dans les vallées marécageuses)
Situation sécuritaires
Quelques points d’insécurités sont à signaler :
À Nindja, précisément dans le groupement d’Iregabarhonyi, il y a la présence d’un groupe armé connu sous le nom de Raiya Mutomboki qui occupe des sites miniers et des zones proches à ces derniers.
Il faut signaler aussi les cas de vol et pillage de certains lieux stratégiques tels que les hôpitaux et centre de santé. Environ 5 installations sanitaires étaient victime de cas de vol nocturne par des hommes en arme l’année passée. Plusieurs cas de vol et d’assassinats dans des menages sont à signaler également, surtout vers la partie Nord du Territoire (Miti, Kavumu et Katana).
Opportunités de développement
Les secteurs clés porteurs d’opportunité de développement dans le territoire de Kabare sont l’agriculture et l’élevage, le transport, le tourisme et l’immobilier.
L’agriculture et l’élevage
Dans le domaine de l’agriculture, il est à noter l’existence des plantations et des marrais, des espaces propices où plusieurs cultures peuvent être plantées. Seulement, il faut signaler que la plupart des espaces appartient déjà aux privés d’où il faut une parfaite collaboration avec les privés pour relancer ce secteur. Dans le domaine de l’élevage, la trentaine des fermes qui existent peuvent faciliter l’éclosion des activités d’élevage dans cette contré. La réhabilitation des pâturages qui existaient dans le temps peuvent aussi contribuer à cette éclosion. Il est important de mentionner qu’il existe un projet pour relancer la laiterie du Bushi qui jadis permettait la production du lait pour toute la région. Disons que cette unité de production pourrait relancer non seulement l’économie du territoire et de la province mais aussi de toute la République si on tenait compte des différents dérivés qu’offre le lait et que jusque là la région ne cesse d’importer dans des zones voisines
Le transport
Dans le domaine du transport, il s’agirait de la modernisation de l’aéroport de Kavumu. Pour voyager à l’Est de la République (les entrées et les sorties), des milliers de personnes empruntent les moyens de transport des pays voisins; ce qui occasionne des manques à gagner énormes pour le pays. La réhabilitation et la modernisation de cet aéroport serait donc un investissement rentable pour le territoire, pour la province et pour le pays.
Le tourisme
Avec le Parc National de Kahuzi-Biega (PNKB) seulement, le territoire de Kabare peut développer le tourisme. Mais il n’y a pas que ce parc, plusieurs autres sites (chutes d’eau et les sites touristiques) peuvent contribuer au développement de ce secteur dans ce territoire si jamais les installations (y compris les routes) étaient réhabilitées, modernisées et bien entretenues.
L’immobilier
Le secteur immobilier fait allusion à la disponibilité des certains matériaux tels que les moellons, les briques, le ciment, la chaux, etc. Un investisseur qui choisirait ce secteur n’éprouverait pas sans doute de difficultés pour acheter ces matières qui disons-le sont indispensables pour toute construction.
Ajoutons à ces quatre secteurs, le secteur minier (coltan et cassitérite vers la Chefferie de Nindja) qui pourrait relancer l’économie du territoire de Kabare une fois l’exploitation industrielle amorcée.
source :
Cellule d'Analyses des Indicateurs de Développement (CAID)
Rapport annuel 2016 de l’Administration du territoire