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RDC, 1964 : L'armée belge déclencha les opérations « Dragon Rouge et Noir » à Stanleyville et Paulis contre les nationalistes Lumumbistes Simba

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Secoué par de nombreux troubles dus à sa jeune existance, le Congo est dans une situation difficile à gérer.  En 1963, après la réannexion du Katanga, l'ONU décide de quitter le territoire congolais. 

Cependant, le premier ministre Cyrille Adoula obtient le maintien d’une partie des casques bleus et demande l’appui de différents pays occidentaux afin de reconstituer une armée nationale.   Les hommes de Patrice Lumumba opposés à cette idée organisent une rébellion dans les provinces de l'Est.  Aidé par les tribus Simba, ils prennent en otage 3000 ressortissants européens et américains. À la demande du Gouvernement belge, le Colonel Vandewalle entame la reconquête des régions occupées par les rebelles. 

Le 24 novembre à 6h00 les Paras-commandos belges de l'opération "Dragon Rouge", transportés par C-130 américains, sautent sur Stanleyville (aujourd'hui Kisangani). La jonction entre l'Ommegang et l'opération aéroportée se fait à hauteur du camp Ketele à 10h00 . Suite à la coordination entre les deux commandements, des zones de responsabilité distinctes sont définies. Le sauvetage des otages est organisé jusqu'à 45 Km de Stanleyville par des éléments de l'Ommegang appuyés par les pelotons blindés. Plus de deux cents otages sont sauvés de la sorte et s'ajoutent aux rescapés de l'hôtel Victoria libérés par les parachutistes.
 Le 26 novembre, l'opération aéroportée "Dragon Noir" est menée sur Paulis (aujourd'hui Isiro). Cependant, la pression internationale s’exerce sur la Belgique et oblige les Paras-commandos à quitter le Congo le 28 novembre. 

 

 

 

Congo : Opération Dragon Rouge et Dragon Noir en 1964

 

 

 

 

Le 22/09/2018

 

 

 

 

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En ce mois d'août 1964, le jeune État du Congo (ex-belge), indépendant depuis quatre ans, a déjà connu une histoire troublée, faite de mutineries de l'Armée nationale congolaise (ANC), de sécessions et de rébellions diverses.

Le Congo est dirigé par un gouvernement de salut public conduit par l'ex-leader de la sécession katangaise, Moïse Tshombé, sous la présidence de Joseph Kava-Vubu. Il est confronté à de nouveaux troubles, après une révolte qui a éclaté quelques mois plus tôt sous la direction de Pierre Mulele, au Kwilu, un district situé à l'est de la capitale, Léopoldville (devenue Kinshasa). S'y joint une rébellion partie le 15 mai d'Uvira (Sud-Kivu) sous les ordres de Gaston Soumaliot, le leader du MNC-Lumumba (le parti du premier Premier ministre du Congo indépendant, Patrice Emery Lumumba, destitué puis assassiné en janvier 1961) dans la province du Maniéma (est) et de son aile militaire, l'APL (Armée populaire de Libération) commandée par le "général" Nicolas Olenga.

La rébellion éclate en juin et en septembre, la moitié du territoire est aux mains des rebelles. Pour augmenter la pression sur le gouvernement central et sur les pays qui appuient leurs actions, les rebelles n'hésitent pas à considérer tous les Européens de la région comme otages. Surtout la Belgique et les États-Unis se soucient du sort de leurs ressortissants. Une opération de sauvetage est préparée dans le plus grand secret par ces deux pays.

 

 

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Après la prise de Stanleyville, en août 1964, le lieutenant général Olenga, commandant en chef de l’armée populaire de libération, installe le gouvernement révolutionnaire provincial de Kinghis

 

 

 

 

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Un groupe de rebelles congolais connus sous le nom de Simbas prend la pose dans un studio photo de Stanleyville. Ils portent un mélange bizarre de vêtements civils et militaires. 
(Source photo et texte : Associated Press)

 

 

La mission

 

       Lors d'une réunion de consultation au Ministère de la Défense nationale, le 12 et 13 novembre, à laquelle assistait le colonel Ch. Laurent, commandant du Régiment, le général de l'USAF Doughertyet les colonels Dunn et Gray, les plans pour l'opération sont établis. Les États-Unis sont d'accord pour mettre douze C-130 à la disposition de la Belgique pour le transport dû personnel et du matériel. Les forces engagées par la Belgique consistent en un bataillon para-commando comprenant trois compagnies d'assaut et une compagnie état-major et services.

       Pour avoir la plus grande chance de réussite, l'effet de surprise devra être total. Pour le colonel Laurent, les responsabilités sont très lourdes. L'opération doit réussir sans pertes de vies humaines. Les otages doivent être libérés sans distinction de race ou de nationalité. Afin d'éviter des remous sur le plan international, des effusions de sang devaient être évitées parmi la population locale. Et surtout pas de pertes parmi les troupes blanches, car l'opinion publique ne l'accepterait pas…  Mais le colonel est un excellent chef qui n'a pas peur de prendre ses responsabilités disposant d'un cadre qui est à 100 % derrière lui.

 

Le départ

 

       Le 17 novembre 1964, le départ est donné pour les 545 para-commandos qui se rassemblent sur la base de Kleine Brogel. En quittant les quartiers de Diest et de Flawinne, ils sont équipés et armés pour une manœuvre de l'OTAN dans la région méditerranéenne. Seuls quelques membres du cadre sont au courant de la mission réelle.

       Les unités qui participent à la " manœuvre " sont le 1Bn Para sous le commandement du Major Mine, renforcé par la 12e compagnie du 2Bn commando. Un détachement de dispatchers et des équipes de chargement du CE Para aux ordres du Major Ledant. Il y également un commandement tactique du Régiment para-commando aux ordres du colonel Laurent.

       Sans avertissement préalable, douze C-130, avions de transport Hercules du 776th et 777th Squadron du 464th Troop Carrier Wing de la USAF, de Pope AFB mais stationnés à Evreux en France, atterrissent le même soir. Tout est chargé, tout le monde embarque et les véhicules sont abandonnés le long de la piste.

       C'est durant le survol de l'Océan Atlantique que les para-commandos sont mis au courant qu'ils auront à remplir une mission humanitaire. Une lettre, remise au responsable dans chaque avion, informe le cadre et les miliciens de la future mission.

       La première destination est l'ile d'Ascension, dans l'Océan Atlantique, au milieu entre l'Afrique et l'Amérique du Sud. Les mouvements sur l'ile sont limités, car les troupes ne disposent que d'un terrain de 400 m sur 400. Tout le monde loge dans sa tente individuelle.

       Le temps est consacré à l'amélioration des moyens de transmission avec les autorités supérieures. Les hommes reçoivent des cours de rappel armement un briefing sur l'opération à Stanleyville et le drill de sortie du (-130, car l'avion est inconnu en Belgique puisqu'on y utilise toujours le (-119 Flying Boxcar. Ce dernier ne sera remplacé par le (-130 Hercules que plus tard.

       La décision est prise de faire une escale à Kamina et l'après-midi du 21 novembre le déplacement a lieu vers l'ancienne base de la Force aérienne belge. Un C-130, équipé de moyens de communication les rejoint et est mis à la disposition du Colonel Gradwell de l'USAF qui dirigera les opérations aériennes.

Le 21 novembre, le premier ministre M. Tshombe remettra une lettre à l'ambassadeur de Belgique à Léopoldville, donnant l'autorisation aux Forces armées belges et américaines d'intervenir dans les provinces orientales. Avec cette autorisation, le dernier obstacle pour les para-commandos d'intervenir est éliminée. L'ordre pour l'exécution de Dragon Rouge est reçu.

 

Dragon Rouge, Stanleyville (Kisangani)

 

Dans la nuit du 23 au 24 novembre cinq C-130 décollent avec à bord 320 parachutistes. A une demi-heure derrière suivent deux avions avec huit jeeps blindés et derrière ces deux avions suivent à encore une demi-heure cinq C-130 avec la 12e compagnie du 2Bn Cdo et du matériel.

       Le parachutage est prévu à l'aube. Vingt minutes avant l'aube les avions se mettent en line astern avec vingt secondes d'intervalle et commencent leur vol en rase-mottes au-dessus du fleuve Congo. A 04.00 Z Hr 320 paras sont largués impeccablement en 80 secondes depuis une altitude de 200m en sticks de 32 simultanés. Les rebelles ouvrent le feu, mais les tirs sont imprécis. Mais certains avions auront des impacts de balles dans les réservoirs.

       Le largage est un succès, tant du côté précision que du côté du nombre de blessés, qui est réduit. Quelques parachutistes se blessent à l'atterrissage en atterrissant sur des fûts d'huile ou sur des véhicules sans roues que les Simba ont mis sur la piste pour interdire les atterrissages. Dès leur atterrissage les paras se regroupent et occupent les premiers objectifs.

       La piste est dégagée des quelques 400 à 500 fûts et des épaves de voitures pour que les avions puissent atterrir. Certains sont néanmoins obligés de redécoller à cause des tirs d'armes automatiques venant de la brousse.

       Pour le repérage des otages, ils ont de la chance. En nettoyant les bâtiments de l'aéroport, un téléphone sonne à la tour de contrôle et une voix anonyme communique que les otages se trouvent à l'hôtel Victoria. Un prêtre libéré confirme cette nouvelle. Le bataillon fonce vers le centre de la ville avec la 11e compagnie, renforcée par une des jeeps blindées en tête, suivi de la 13 et de la 12ecompagnie. Malgré quelques petites résistances, les 3 km sont couverts en 35 minutes. La 11ecompagnie progresse vers le nord de la ville et l'hôtel Victoria. La 13 traverse le centre direction le Camp Ketele de l'autre côté de la ville.

       Les quelques 250 Européens, tenus en otages à l'hôtel Victoria sont chassés hors de l'hôtel pat les Simba. Alors que les paras sont encore derrière le coin de la rue, les Simba ouvrent le feu avec des armes automatiques. Les otages prennent la fuite en panique, mais laissent derrière eux dix-huit morts et une trentaine de blessés graves.

       Durant toute l'opération, il y a de violents combats entre les paras et les rebelles. Le danger guette partout, mais les paras réagissent à toute résistance par le feu. Tous les nids de résistance, à partir desquels on tirait à l'arme automatique ou avec des mortiers sont éliminés.

       Les réfugiés sont conduits à l'aéroport à partir de 04.50 Z Hr. La tour de contrôle y fonctionne à nouveau. De nombreux avions militaires et civils arrivent sans arrêt pour évacuer les Européens et les blessés vers Léopoldville (Kinshasa).

       De temps en temps les avions doivent redécoller avant d'être chargés complètement, car l'aérodrome est toujours sous le feu de mortiers. Régulièrement des patrouilles sont envoyées pour repérer et chasser les rebelles des alentours de l'aérodrome.

       En ville, la recherche des blancs continue. Certains se sont cachés dans des endroits inimaginables : armoires, plafonds et fondations de maisons. Ils sortent difficilement de leurs planques. On lance des appels dans toutes les langues.

       C'est durant une de ces opérations de recherches que le soldat De Waegeneer est touché par une balle dans le ventre. Il en mourra plus tard à Léopoldville. A 09.00 Z Hr, le contact est établi avec la colonne du Colonel BEM Vandewalle qui était parti de Kamina. Il continue de son côté la recherche des Européens, surtout en dehors de la ville. A 13.00 Z Hr l'ordre est donné à tous les para-commandos de se regrouper autour de l'aérodrome. Deux heures plus tard, les positions défensives sont occupées. La nuit, on entend des tirs sporadiques et à l'aube tout le monde est en alerte, mais les rebelles n'insistent plus.

       Durant la journée du 25 novembre, l'évacuation des blancs continue ainsi que la préparation de l'opération suivante, Dragon Noir.

 

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Le 24 novembre 1964, la ville tombe aux mains des parachutistes belges du 1er bataillon de Diest qui y accueillent la 5e Brigade mécanisée de l’armée nationale congolaise (ANC). 

 

 

 

Dragon Noir, Paulis (Isiro).

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       Durant la nuit du 25 au 26 novembre, quatre C-130 décollent avec à bord 240 hommes de la 11e et de la 13e compagnie, direction Paulis, à 400 km au nord-est de Stanleyville. Comme durant l'opération précédente, le saut aura lieu à l'aube sur l'aérodrome. La partie déboisée n'est pas plus grande que 900 sur 70 m.

       La piste était en terre battue. Il fallait parachuter avec une grande précision. Lors des deux premiers passages des sticks de 15 simultanés sont largués, le troisième était pour les dispatchers et les colis.

       La mission est difficile ;  l'effet de surprise n'existe plus et l'aérodrome est couvert d'un brouillard épais. A 04.02 Z Hr, les quatre C-130 font un largage remarquablement précis sur une DZ complètement dans le brouillard. Le feu des rebelles est violent, mais imprécis. Les avions sont touchés et le Sgt Rossinfosse reçoit une balle dans la poitrine au moment de quitter l'avion. Après l'atterrissage il reçoit les premiers soins.

       Une fois au sol, le brouillard offre une bonne protection pour nettoyer les bâtiments et dégager la piste. Les avions atterrissent et l'évacuation des réfugiés et les blessés commencent.

       Tandis que la 13e compagnie s'occupe de l'aéroport, la 11e fonce vers la ville. A 04.40Z Hr les avions atterrissent dans des circonstances difficiles avec les jeeps radio et Recce.

       En ville, la 11e compagnie a des problèmes. L'endroit où les réfugiés se trouvent est vite connu, mais il y a une forte résistance de la part des rebelles. Sur un carrefour, le Cpl Welvaert engage une mitrailleuse qui empêche l'avance de l'unité, mais il est tué lui-même.

       Vers 08.00Z Hr 250 otages sont libérés. Mais il est extrêmement difficile d'atteindre les blancs dans leurs refuges sous un feu intense des rebelles. Le 27 des patrouilles sont encore envoyées en brousse autour de Paulis mais dans le courant de la matinée, débutent déjà les mouvements aériens pour ramener les troupes de Stanleyville et Paulis vers Kamina. Le soir, tout le monde est à nouveau rassemblé sur la base.

       Par cette intervention, les para-commandos ont libéré 2.375 otages en moins de trois jours. 

 

 

 

Les paras ont exterminé les suspects de Stanleyville

 

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L'atroce massacre pespétré par les rebelles de Stanleyville à l'arrivée des parachutistes belges a été poursuivi par ces derniers, qui ont exterminé, sans discrimination eux-aussi, les suspects. Un correspondant d'une grande agence américaine relate une scène atroce qui porte à croire que les Belges n'ont pas été plus «doux» que les rebelles. Une patrouille de paras aurait arrêté un cycliste africain portant en équilibre sur la tête un régime de bananes. «Est-ce que tu es muleliste ?» demandent les Belges ; «Non» répond l'autre, et une rafale de mitraillette le voue définitivement au silence !

 

HIER, LES PARAS BELGES ET LES SOLDATS DE L'ANC ONT REDUIT À L'IMPUISSANCE LES DERNIERS REFUGES REBELLES DE LA VILLE.

Ceux-ci se sont retirés sur la rive gauche du Congo qui coupe la ville.-cp deux. Les paras ont abandonné la ville et attendent à l'aérodrome. Ils quitteront certainement Stanleyville, tous les otages étant maintenant en sécurité. Quant à l'armée congolaise, elle a mis en place ses mortiers et a commencé à bombarder les rives du Congo où sont retranchés les derniers rebelles. Hier, les rues de Stanleyville étaient vides ; les rares suspects se faisaient irrémédiablement tuer. On n'a pas encore débarrassé les artères de leurs cadavres, la plupart déchiquetés et amputés. On aurait toutefois identifié les 29 otages blancs massacrés par les rebelles. (AFP, UPI, Impar.)

 

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Avant l'opération de parachutage

 

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Pendant les opérations 

 

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© Maison du Souvenir. 

Protestation 

 

Comme il se doit, la communauté internationale et principalement les pays du Tiers-monde s’élèvent contre cette intervention étrangère en territoire congolais. Les paras belges doivent quitter le Congo après avoir dégagé également la ville de Paulis, à 500 km au nord-est de Stanleyville, où ils évacuent 375 otages en 34 heures dans le cadre de l’opération « Dragon noir », les 26 et 27 novembre. À leur grand désespoir, ils ne peuvent continuer plus au nord vers Bunia et Watsa à cause des pressions diplomatiques exercées sur Washington. Au total, l’intervention aéroportée belgo-américaine aura sauvé la vie à 1 600 civils innocents, 61 otages ayant été massacrés et cinq paras commandos belges tués. Des manifestations « spontanées » ont lieu à Moscou, Prague, Le Caire et Pékin pour dénoncer cette ingérence de « l’impérialisme Américano-belge » dans les affaires d’un État indépendant. Le ministre Paul-Henri Spaak doit aller défendre, dans un discours radiodiffusé mémorable, la position de la Belgique devant le Conseil de sécurité des Nations-Unies. De retour à Bruxelles, les paras belges défilent, victorieux, dans les rues de la capitale, le 1er décembre, sous les acclamations de la foule. La 5ème brigade du colonel Vandewalle, elle, poursuit son travail de nettoyage et ce n’est qu’à la fin de l’année 1965 que les frontières est et nord-est de la République seront sécurisées.

Les paras belges ayant quitté Stanleyville, l’Armée nationale congolaise, ANC, sous les ordres du colonel Mobutu et de l’administrateur en chef de la Sûreté nationale, Nendaka, ratisse Stanleyville, n’hésitant pas à bombarder à coups de mortiers lourds certains quartiers de la cité. À la suite de jugements expéditifs dans le stade de la ville, des rebelles et des civils sans armes sont précipités dans les chutes de la rivière Tshopo après avoir été torturés ou mutilés. Cette boucherie de l’armée régulière n’était pas bien différente du comportement des rebelles et provoqua l’indignation, inutile malheureusement, des colonels Laurent et Vandewalle. Pour les officiers belges, autant il était légitime d’affronter des rebelles armés les armes à la main, autant il fallait, les hostilités finies, traiter dignement les prisonniers, quelles qu’aient été les exactions commises, et surtout les populations civiles. Mais ce n’était pas dans la mentalité des soldats congolais qui cherchaient à se venger. On entrait ainsi dans le cycle infernal et sans fin des vengeances entraînant de nouvelles vengeances… Les principaux protagonistes de la rébellion, Olenga, Gbenye et Soumaliot, s’étaient sauvés dès l’arrivée des paras belges. Pierre Mulele, parti en exil à Brazzaville, fut convaincu de revenir à Kinshasa en 1968 par Mobutu devenu président qui lui avait promis l’amnistie. Mais il fut torturé en public, ses yeux, son nez, ses oreilles et ses parties génitales arrachés, ses membres amputés alors qu’il était toujours vivant, puis son corps jeté dans le fleuve Congo. Nouvel exemple de la barbarie endémique du pouvoir militaire qui se perpétue encore de nos jours.

Le 25 novembre 1965, le colonel Joseph-Désiré Mobutu renverse le président Kasa-Vubu et suspend les activités de tous les partis politiques. Il va gouverner par « ordonnances-lois » et lancer la politique d’authenticité. La République du Congo se transforme en Zaïre et Stanleyville prend, le 3 mai 1966, son nom actuel de Kisangani, les Stanley Falls devenant les chutes Wagenia. En juillet 1967, des mercenaires conduits par Bob Denard et Jean Schramme essaient de ramener Moïse Tshombe au pouvoir et s’emparent de la ville. Après de sanglants combats qui durent une semaine, l’ANC du général « autoproclamé » Mobutu reprend la ville.

La Révolte des Simbas

 

 

 

Belligérants 

Congo-Léopoldville Congo
(Léopoldville)
le soutien de:
États-Unis États-Unis
Belgique Belgique

flag.svg rouge socialiste Simba Rebels
Soutien par:
URSS URSS
Cuba Cuba
Chine Chine
Tanzanie Tanzanie

 

Les commandants

Congo-Léopoldville Joseph Kasa-Vubu (Président de la République)
Congo-Léopoldville Joseph-Désiré Mobutu (Chef de l'Armée congolaise)
Congo-Léopoldville Moise Tshombe Premier ministre du Congo)

flag.svg rouge socialiste Christophe Gbenye
flag.svg rouge socialiste Gaston Soumialot
flag.svg rouge socialiste Pierre Mulele
flag.svg rouge socialiste Laurent-Désiré Kabila

Effectifs 

Congo-Léopoldville1500
500 mercenaires
Belgique 350 paracommando
États-Unis5 C-130

9500 entre les rebelles et milizani Simba
200 conseillers soviétiques et cubains

 

Date de dernière mise à jour : dimanche, 23 septembre 2018

3 votes. Moyenne 3.7 sur 5.

Commentaires

  • jean-claude genis

    1 jean-claude genis Le dimanche, 20 décembre 2020

    Reportage à complèter....il y a eu 2 colonnes, une sur le rive gauche et une sur la rive droite du fleuve Congo (actuel fleuve Zaïre) on ne parle pas de la 2éme colonne de l'Ommegang qui a été stoppée avant Paulis dans une embuscade organisée par des mercenaires portugais au profit de ???? et dont les conseillés belges ont été tués ou gravement blessés.
    Personne ne parle des fameuses "baignoires" de protection réquisitionnées au profit de la première colonne, ne laissant que peu de protection à la seconde colonne....une histoire de chef sans aucuns doutes...

    PS: le principal, une grande majorité des otages a été libérée et j'espère qu'ils seront reconnaissants pour toutes les personnes qui se sont dévouées pour les sauver.

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