Ntadi / Bitumba Funeraire en Pierre - Kongo
Le 13/02/2020
Les mintadi (en kikongo, « gardiens », au singulier ntadi) sont des sculptures en stéatite réalisées dans le Nord de l'actuel Angola et l'Ouest de l'actuelle République démocratique du Congo (territoire correspondant à l'étendue maximale du royaume de Kongo) du XVIe au début du XXe siècles.
Certains ont été introduits en Europe au xviie siècle par les missionnaires italiens actifs au Kongo et exposés dès cette époque au musée Kircher (aujourd'hui au Musée national préhistorique et ethnographique Luigi-Pigorini, à Rome). Robert Verly a cherché à en faire un inventaire au début des années 1950. Un ntadi (représentant une femme assise en tailleur allaitant un enfant) est exposé au Musée des beaux-arts de Boston.
Les mintadi étaient utilisés pour orner les sépultures des notables du royaume de Kongo. Différents types sont connus : souverain arborant les insignes du pouvoir, ou représenté en « penseur » (assis en tailleur, la tête appuyée sur l'une de ses mains), dignitaires à genoux, femme allaitant un enfant2... Pour l'historien Georges Balandier, « Ces figures de pierre [...] sont les instruments de la religion politique [du royaume de Kongo], elles soumettent en rassurant. »
Rite
Le rite constituerait à déposer sur la tombe des personnes importantes une représentation sculptée, signifiant leur fonction.
La définition donnée par Karl Laman en 1936 de «bitumba» est ressemblance, image, statue, buste. Mais d’après Raoul Lehuard, ces sculptures ne sont certainement pas conçues pour servir uniquement de figures tombales.
Ces pierres étaient parfois conservées par le chef à l’endroit discret où il entretenait les forces magiques et les témoignages religieux du groupe parental dont il avait la responsabilité.
Son successeur en héritait et c'est seulement à la mort du dernier «dépositaire sacré» que ces statues étaient déposées sur sa tombe. Parmi d’autres peuples du Moyen Congo, la statuaire presque toujours en bois, détenue par le chef de famille était détruite par le feu ou mise en terre avec le défunt. Ces statues n’étaient donc pas prévues pour servir uniquement de sculptures funéraires, bien que certaines aient pu l’être, mais elles le devenaient systématiquement à la mort de leur dernier dépositaire.»
Alain Lecomte, d’après le livre de Raoul Lehuard : Art Bakongo, la statuaire en pierre sculptée.