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Tshiluba et Kiluba
Le 24/11/2018
Langue Luba (Kasaï)
Le luba-kasaï, aussi appelé tshiluba, ou ciluba selon l'orthographe standardisée, ou kikasaï (surtout au Katanga), est une langue bantoue du Congo-Kinshasa ayant le statut de langue nationale dans la région du Kasaï. Elle est parlée dans les provinces Kasaï-Oriental et Kasaï-Occidental.
Le tshiluba est une langue de la grande-famille des langues bantoues, de la sous-famille luba, à laquelle appartiennent d'autres langues telles que les luba-katanga (kiluba), luba-sanga (Kisanga), luba-hemba (kihemba), kibemba, kisonge, lunda, kanyoka, etc.
Le nom de deux langues luba et leurs ethnies prêtent souvent à confusion :
- Tshiluba ou (ciluba, cena-kasai ou encore kikasai) est la variante luba parlée dans le Kasai (Kananga, Mbuji-Mayi, Mwene-Ditu, Tshikapa, Mweka, Luebo, KaZumba, Tshimbulu, Dimbelenge, etc.)
- Kiluba est la variante sœur parlée dans le Katanga (territoires de Kamina, Bukama, Mitwaba, Kaniama, Kabalo, Manono, Kabongo et dans une partie des territoires de Kongolo, Nyunzu, Moba, et Kalemie)
Les locuteurs de ces variantes se reconnaissent tous d'une même origine historique, enfants descendant de Nkole et surtout de Ilunga-Mbidi et de Nkongolo-Mwamba. Ils auraient pris stratégiquement des routes différentes à Nsanga-Lubangu. Les nations dominantes de la grande famille Luba sont :
- les Baluba du Kasai dont la langue est le tshiluba?;
- les Baluba du Katanga dont la langue est le kiluba.
Au sens large le terme Baluba englobe les Songyes, les Bembas, les Lundas, etc. Le Kisonge est une variante est très importante, car elle révèle la parenté entre le luba est les langues de l'Ouganda, Rwanda. Burundi, Kenya et Tanzanie.
- Classification de Guthrie : L.31a/L31b, groupe L.30
- Classification Bastin/Coupé/Mann : L.30
Au sens strict le terme Baluba désigne le Baluba du Katanga, c'est le peuple à qui on doit l'origine du nom, et ce sont eux le peuple du fameux Empire Luba. Les autres peuples tels que les Bemba, Songe, Sanga, Luba-Kasai, etc. sont issues de ce dernier. La plupart d'entre eux quittèrent le territoire Luba pour d'autres contrées. Par exemple, les Baluba du Kasaï quittèrent un lieu nommé Nsanga-Lubangu pour occuper les terres qu'ils habitent aujourd’hui dans le Kasai. Les Babemba, shona, Chewas (Nyanjas), et la plupart d'autres peuples du Malawi et de la Zambie eux quittèrent un lieu dans le territoire Luba nommé Malambo pour se retrouver ou ils sont aujourd'hui. Les Basonge eux se sont séparés de Baluba et de l'empire Luba juste après la chute du premier empereur royaume "Nkongolo MwanBa" qui par son père avait des origines songe alors que par sa mère il avait des origines Luba. Les Basonge habitent géographiquement au nord de Baluba du royaume (ou Baluba du Katanga).
Cependant, à Kinshasa, quand on parle des Baluba, on fait allusion au Baluba du Kasaï, tout en ignorant l’existence de Baluba du Katanga. Au Katanga par contre, quand on parle de Baluba, on fait allusion à ceux du Katanga (donc les Baluba du royaume), alors que ceux du Kasai on ne les connaît pas sous appellation de Baluba mais plutôt sous le terme générique de Bakasai en rapport avec leur région administrative le Kasai.
Une autre confusion entre les Baluba du Kasai eux-mêmes est que, au Kasai, les Baluba sont les locuteurs du Ciluba du Kasai Oriental et ceux du Katanga, alors que les locuteurs du Ciluba du Kasai Occidental sont les Lulua (Bena-Lulua) ou Bashilange, ceux du Territoire de Dimbelenge au Kasai Occidental sont les Bakwa-Luntu.
Cependant avant la colonisation Belge le terme telque Bena-lulua n'existé, et celui de bashilange était utilisé par les Batshokwe pour désigner leur rivaux qui habitaient la rive droite de la rivière Kasaï. Avant Cela les peuples Lulua se reconnaissaient que par le nom de leur tribu individuelle (Bakwa-Kasanzu, Bena-Kalomba, Bena-Ngoshi, etc.) et la langue n'avait pas de nom commun parmi toutes ces tribus qui la désignait sous le nom de leur tribu . Le terme Tshiluba devint en vogue avec l'arrivée des européens qui au départ utilisaient différents noms selon la région du Kasai où ils se trouvaient: Muakulu Bashilange dans l'actuelle Kasai-Occidental, Cikwa-Luntu dans le territoire de Dimbelenge, et Buluba au Kasai-Oriental. Comme langue était pratiquement la même on commença à l'appeller Buluba-Lulua, plus tard l'appelation Tshiluba fut utilisée pour appeler la langue. Ce terme était par contre la désignation de la langue par les ethnies avoisinantes issue du terme générique de Baluba que ces ethnies attribuaient a tout peuple qui venait s'installer récemment sur leur terre ou près d'eux. C'est ainsi que plus tard pendant la deuxième vague d'immigration de Baluba au Kasai on leur collerent le terme Baluba par les Luluas (Peuple de la Première vague d'immigration au Kasai) qui se désignaient eux-mêmes Bapemba ou Bena-Moyo (pour avoir accueilli les nouveaux Baluba) .
La majorité du peuple congolais ne sait pas distinguer entre ces peuples et ces langues. Suivant les régions, on a la connaissance de l'un(e) tout en ignorant l'existence de l'autre.
Désignation
- Muluba : une personne luba
- Baluba : le peuple luba (pluriel de Muluba)
- tshiluba/ ciluba : langue de Baluba
- Buluba : espace luba. C'est un ensemble qui comprend : la terre, la langue, la culture, la coutume, la tradition, la société, la fierté, le fait d'appartenir à l'ethnie Luba, etc. Bref tout élément permettant de distinguer les Baluba des autres peuples ou ethnies.
Ces mêmes désignations s'appliquent chez les Baluba du Katanga à l'exception de la langue qui s'appelle « kiluba ».
En ce qui concerne l'orthographe dite « standardisée », qui consiste à remplacer le « tsh » du tshiluba par « c », elle est loin de faire l'unanimité. À preuve, les faits suivants:
- la version en tshiluba de la constitution de la République démocratique du Congo, promulguée en 2008, continue à recourir à l'orthographe avec « tsh »;
- la mention « mille », sur le billet de banque de mille francs congolais, a été traduite par « Tshinunu » et non « Cinunu »;
- certaines personnalités du Kasaï continuent à écrire leurs noms de famille avec « tsh » : Mgr Tshibangu Tshishiku, ancien Recteur de l'Université de Kinshasa et archévêque émérite de Mbujimayi; Étienne Tshisekedi, leader de l'UDPS; Raymond Tshibanda, Ministre des Affaires Étrangères; la célèbre chanteuse Tshala Muana; etc.
le dictionnaire bilingue français-tshiluba et tshiluba-français, publié par Mathieu K. Mudingay en 2011.
Répartition géographique
Les populations qui parlent cette langue sont appelées les Baluba du Kasaï désignés aussi sous le nom de Bena-Kasaï (Ceux du kasaï/ gens du Kasaï. La terre qu'ils occupent s'appelle Le Kasai ou Kasai wa Balengela. Souvent quand l'on parle du Kasai, on a tendance à faire référence au Buluba-Kasai, donc au territoire occupé par les cilubaphones du Kasai. Ils sont composés de plusieurs tribus (Bisamba en tshiluba) singulier cisamba. Un cisamba est ensuite divisé en plusieurs clans (bifuku) singulier « cifuku » nommée aussi groupement, dans d'autres cas le clan est divisé en lignée <Mbelo/Mbelu>. Les Baluba du Kasaï occupent le centre de la région du Kasaï, la rivière Kasaï marque exactement la limite ouest, le territoire de Mweka au nord, et celui de Kole, et de Lusambo. À l'ouest le territoire de Kabinda, au sud celui de Luilu, et de Luiza.
Voici quelques tribus Luba-kasaï selon leurs groupes:
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Bena-Lulua |
Bena-Lubilanji |
Bakwa-Luntu & Bakwa-Konji |
Bakwa-Nyambi |
Bena-mayi &Lulua divers |
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Bena Mfuamba
Bena Konji
Bakwa Tshidimba
Bena Kasasa
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Bakwa-Bowa
Bakwa-Dishi (Disho)
Bakwa-Hooyi
Bakwa-Kandu
Bakwa-Lonji
Bakwa-Ndaba
Bakwa-Nyanga
Bakwa-Lukoka
Bakwa-Mulumba
Bakwanga
Bakwa-Nsumpi
Bakwa-Sumba
Bakwa-Tembwe
Bakwa-Tshilunda
Basangana
Bashingala
Bena(mwa)Tshimenga
Bena-Kabindi
Bena-Kalambayi
Bena-Kanyiki Mutembwa
Bena-Kapuya
Bena-Lulamba
Bena-Lusala
Bena-Mulenga
Bena-Ngandajika
Bena-Nomba
Bena-Nshimba
Bena-Tshitolo
Bena-Mpuka
Bakwa-Tshinene
Bena-Tshiyamba
Bena-Kanyiki Kapangu
Bena-Kanyiki Mbamba tshula
Bena-Mbulanga
Bakwa-Tshisamba
Bena-Tshizubu
Bena-Musenga
|
Bakwa-Konji
Bena-Nkelenda
|
Bena Mbiye
Bena Kalenga
Bakwa Muiyi
Bakwa Lukodi
Bakwa Kalume
Bakwanga
Bena Lumuna
Bena-Tshinkobo
Bakwa-Tshiduwa
Bakwa Bowa
Bena Nsamba
Bakwa Nkala
Bena Kapila
Bashila-Lungu
|
Bena-Mayi
Bena Kasuba
Bena Diala
Bakwa-Tshikoba
|
Bakwa et Bena- signifient « descendance de… », ou « originaire de... ».
Ces tribus forment l'ethnie Luba ou communément « les baluba » précisément les Luba-Kasaï parce qu'il y a aussi une autre branche Luba dans la province du Katanga, et parle la variante Kiluba.Toutes ces tribus (Bisa) sont subdivisée en plusieurs clans (bifuku) et lignées (Mbelo) puis grandes familles (Meku a dilolo ou Cyota).
Cependant les Baluba du Kasai sont groupés en plusieurs branches : Bena-Lubilanji ou Baluba Lubilanji dans le Kasai-Oriental; Bakwa-Luntu et Bakwa-Konji dans le territoire de Dimbelenge et Ndemba, Bakwa-Nyambi et divers dans les secteurs de Bakwa-Nyambi dans le Territoire de Kamonia; les Bena-Lulua ou Bashilanga au Kasai-Occidental dans les territoires de : Ndemba, Luebo, Kazumba, Dibaya, Kananga, Kamonia, et les Bena-Mayi (Mayi-Munene) dans le secteur de Kabambayi territoire de Kamonia.
Le tshiluba est la langue parlée dans les villes de : Kananga, Mbuji-Mayi, Tshikapa, Mwene-Ditu, Lusambo, Mweka etc.
Variétés
Dans ces deux provinces du Kasai (Kasai Occidental et Kasai Oriental), cette langue comporte quelques différences phonétiques et lexicales qui sont soit des synonymes soit de différences dues au système de transcription. La phonétique allemande, flamande, française ou wallonne, anglaise et portugaise ont introduit de l'extérieur de différences que les élèves luba ont aujourd'hui intériorisées. Quelques exemples :
- les sons p (lèvres rapprochées et non fermées) et - h dans les mots lupemba et luhemba (kaolin), ou encore la localité de Lupatapata / Luhatahata sans oublier Ci-/Tshi-luba' et Ki-luba (kaolin.
Mot
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Kasai Occidental
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Kasai Oriental
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Kiluba (Katanga)
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feuilles de manioc
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matamba
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kaleji
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kaolin
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lupemba
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luhemba
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lupemba
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le feu
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kapia
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mudilu
|
kapia, mudilo
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bidia
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nshima
|
nshima, bidia
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la palette
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mupanji
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mutengu
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mupanji
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sel
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luepu
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mukele
|
mwepu(o), mukele
|
Etc.
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… |
… |
En RDC, il n'y a aucune institution chargée de réglementer la grammaire et l'orthographe de cette langue, raison pour laquelle le Tshiluba standard n'est pas véritablement définit. Le Tshiluba tel qu'officiellement parlé et écrit au Kasaï, Kasai central et Kasai oriental, est régionalement peu différent. Voilà la raison pour laquelle il y a tendance à croire qu'il en existe plusieurs variantes régionales alors que cette hypothèse est fausse. Les différences sont très minimes, souvent elles sont phonétiques et grammaticales comme on en trouve partout dans le monde.
Mot Français |
Tshiluba du Kasai Occidental |
Tshiluba du Kasai Oriental |
Kiluba (Katanga) |
bien |
bimpe |
bimpa |
wiyambe, biyampe, wiya |
moi |
même |
mema |
ami, muami |
son/sa |
wende, andi |
wenda |
andi |
poule |
nzolo/nsolu |
nzolu |
nzolo |
tout |
onso |
onsu |
onso |
grand/ainé |
mukulu |
mukulu |
mukulu |
aiguille |
lushingi |
lusingi |
lushinge |
Etc. |
… |
… |
Il existe une prononciation classique et une prononciation traditionnelle ou rurale. Par exemple :
Mot
|
Prononciation standard
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Prononciation traditionnelle
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chèvre
|
mbuji
|
mbushi
|
Poule
|
nzolo ou nzolu
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Nsolu
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La nuit
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butuku
|
bufuku
|
jour
|
dituku
|
difuku
|
femme
|
mukaji
|
mukashi
|
la pluie
|
mvula
|
mfula
|
maman
|
mamu
|
mawu
|
papa
|
tatu
|
tawu
|
Etc.
|
…
|
…
|
Il existe d'autres régionalismes tels que ceux des baketes et des bakwa-mfuyi, qui sont aussi à considérer comme des variantes du tshiluba, car tous ces luba-phones se comprennent toujours malgré les différents accents et les variations phonétiques et sémantiques.
Dans le langage courant, on désigne le parlé du Kasai Occidental sous le terme de « Cena-Lulua » et celui du Kasai oriental sous le terme de « Ciluba-Lubilashi». Mais il y a une autre réalité plus profonde, car dans chacune de ces variantes, il y a aussi une série d'autres variantes. « Cena-Lulua », « Ciluba-Lubilash», n'excluent pas de variantes sous-régionales.
Les noms des variantes régionales ou sous-régionales en « Ciluba » prennent souvent les préfixes « Cena » et « Cikwa » suivi d'un nom d'une tribu, clan ou du lieu où il est parlé, ainsi donc nous avons :
- Cena-Mfuamba (Ciluba Cia Bena-Mfuamba)
- Cikwa-Luntu (Ciluba cia Bakwa-Luntu)
- Cikwa-Nyambi (Ciluba cia Bakwa-Yambi)
- Cikwa-Dishi ou Disho (Ciluba cia Bakwa-Dishi ou Disho)
- Cikwa-Kalonji (Ciluba cia Bakwa-Kalonji)
- Etc.
/Cikwa et Cena signifient « le parlé de... » ou « Comme/tel que parlé par.. » ou tout simplement « parlé de ». Il existe aussi une différence entre les villes et les villages. Au village, le Ciluba est encore parlé dans ses formes les plus pures alors que les parlés de grandes villes sont moins pures avec beaucoup de mots d'emprunt surtout au français mais aussi à d'autres langues du Congo tels que le Swahili, le Kikongo et le Lingala. C'est ainsi on parle de « Ciluba Cia Kananga », « Ciluba Cia Mbuji-Mayi », « Ciluba Cia Tshikapa », ou encore « Ciluba cia Mwene-Ditu », etc.
Statut officiel
Le tshiluba a le statut de langue nationale au Congo-Kinshasa au côté du kikongo, du swahili et du lingala. Le français est la langue officielle du pays.
Notions
Il n'existe pas de masculin féminin en tshiluba, mais néanmoins il existe certains mots et expressions pour designer un homme ou une femme dans une situation quelconque.
le pluriel se forme en modifiant le préfixe tout en gardant le suffixe.
singulier
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Pluriel
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Exemple
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Mu
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Ba
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mu-ntu = ba-ntu
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Di
|
Ma
|
di-tunga = ma-tunga / pays
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Di
|
Me
|
di-ba = meba /heure(s)
di-ku = meku/ famille(s)
di-na=mena / nom(s)
di-nu = menu / dent(s)
di-su = mesu/ œil (yeux)
di-yi = meyi/ voix
|
Ci
|
Bi
|
ci-ntu = bi-tu / chose(s)
|
Lu
|
Ng
|
lu-endu = ng-endu / voyage(s)
|
Lu
|
m
|
Lu-pemba = M-pemba
|
Ka
|
Tu
|
ka-saka = tu-saka / sac(s)
|
etc.
? |
Il existe aussi des mots invariables comme : mfumu, lufu, nshima, bidia, bukula, butuku, mpunda, nkuda, mayi, buowa, moma (boa), nyoka, nzubu, tulu, etc.
Prononciation
Mot
|
Traduction
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Prononciation standard
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terre
|
buloba
|
/bu.lo.ba/
|
ciel
|
dyulu
|
/dju.lu/
|
eau
|
mâyi
|
/mâ.ji/
|
feu
|
mudilu
|
/mu.di.lu/
|
homme (être humain)
|
muntu
|
/
|
homme (sexe masculin)
|
mulùme
|
/mu.lù.me/
|
femme
|
mukàjì
|
/mu.kà.jì/
|
manger
|
kudia
|
/ku.dy.a/
|
boire
|
kunuà
|
/ku.n?à/
|
grand
|
mula, ...
|
/mu.la/, etc.
|
petit
|
-kesè, mukesè
|
/mu.ke.sè/, etc.
|
nuit
|
butuku
|
/bu.tu.ku/
|
jour
|
difùku
|
/di.fù.ku/
|
Vocabulaire
Tshiluba
|
Traduction
|
|
Tshiluba
|
Traduction
|
|
Tshiluba
|
Traduction
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umue
|
un
|
|
Cidimu
|
Année
|
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dyulu
|
le ciel
|
ibidi
|
deux
|
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Ngondo
|
mois
|
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Munya
|
le soleil
|
isatu
|
trois
|
|
Lumingu
|
semaine
|
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Diba
|
soleil
|
inayi
|
quatre
|
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Dimue
|
Lundi
|
|
Diba
|
temps
|
itanu
|
cinq
|
|
Dibidi
|
Mardi
|
|
Mutoto
|
étoile
|
isambombo
|
six
|
|
Disatu
|
Mercredi
|
|
Mvula
|
La pluie
|
muanda-mutekete
|
sept
|
|
Dinayi
|
Jeudi
|
|
Ditutu
|
nuage
|
muanda-mukulu
|
huit
|
|
Ditanu
|
Vendredi
|
|
Bunkenke
|
Lumière
|
citema
|
neuf
|
|
Disambombo
|
Samedi
|
|
Diba
|
Heure
|
dikumi
|
dix
|
|
Dialumingu
|
Dimanche
|
|
Musunsa
|
Minute
|
dikumi ni umue
|
onze
|
|
Dituku
|
Jour
|
|
Njila
|
Route
|
dikumi ni ibidi
|
douze
|
|
Butuku
|
Nuit
|
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Kabalamatuku
|
Calendrier
|
makumbi abidi
|
vingt
|
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Kajalama
|
Midi
|
|
Buloba
|
terre/sol
|
makumi asatu
|
trente
|
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Mundankulu
|
Minuit
|
|
Mayi
|
Eau
|
lukama
|
cent
|
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Mu Dinda
|
Matin
|
|
Nzubu
|
Maison/case/hutte/palai
|
nkama ibidi
|
deux cents
|
|
Dilolo
|
Soir
|
|
Budimi
|
champ
|
nkama isatu
|
trois cents
|
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Malaba (Makelela)
|
Hier/Demain
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Muci
|
Arbre
|
cinunu
|
mille
|
|
Lelu
|
Aujourd'hui
|
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Nyama
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Animal
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binunu bididi
|
deux mille
|
|
Musulu
|
Rivière
|
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Nyunyu
|
Oiseau
|
betuabu
|
bonjour/bonsoir
|
|
Dijiba
|
Lac
|
|
Cimuma
|
Fruit
|
bishi?
|
comment?
|
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Musoko
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Village
|
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Lupepe
|
Vent
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Ku Mutu
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Nord / Au nord
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Cimenga
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Ville
|
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Ku Manda
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Sud/ au sud
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Mubandu
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Est
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Mubuelu
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Ouest
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Ditu
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forêt
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Kumpala
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Avant/Devant
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Mpindieu
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Maintenant
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Pashishe
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Culture
Le tshiluba est aussi la 2e langue musicale du Congo-Kinshasa après le lingala. Il est la langue du Kasala, du Tshinkimbwa et du Mutuashi. Il existe aussi 'autres styles de culture comme le Tshanga.
Tshala Muana chante principalement en Tshiluba et elle est la plus grande vedette de l'expression Luba qu'on ait connu à ce jour, d'autres groupe sont aussi connus ce sont les « Bayuda du Congo », etc. Le Tshiluba est aussi la deuxième langue préférée des artistes de la musique populaire de Kinshasa (la rumba congolaise) après le Lingala; souvent dans leurs chansons ils y insèrent des paroles et morceaux de musique en cette langue du Kasai.
Le Kiluba
Le Kiluba-katanga, aussi appelé luba-shaba, est l'une des deux grandes langues bantoues parlées dans la République démocratique du Congo et appelées « luba », l'autre langue étant le tshiluba. Elle est parlée principalement dans la région sud-est du pays par les Luba
Le luba-katanga est parlé dans la région autour de Kabongo, Kamina, Luena, Lubudi, dans le territoire de Malemba Nkulu (en), Mulongo, dans le territoire de Manono, et le Kaniama, principalement dans le Katanga. Il y a près de 500 ans ou plus, les Luba du Kasaï sont partis du Katanga et se sont installés dans la région du Kasaï (en), depuis lors, leur langue, le tshiluba, a évolué pour ne plus être mutuellement intelligibles avec le luba du Kata
Alphabet.
L'alphabet Kiluba se compose des lettres suivantes : a, b, d, e, f, g, h, i, j, k, /, m, n, h, o, p, s, t, u, v, w, y, ^. a, h, d, /, j, /, k, l, m, n, p, t, v, ;( ont le son defs lettres françaises
correspondantes.
o £" et o ont deux sons : un son ouvert (°) (comme dans : mpele, sompola) et un son fermé {-) comme dans : kueto, nyoka. Le son ouvert est de beaucoup le plus fréquent. U a toujours le son latin, comme « ou » français dans « loup ». G a toujours le son dur comme dans le mot français : « gambader » Cette lettre n'existe que dans un nombre relativement infime de radicaux. Par contre, elle est d'un emploi euphonique fréquent,
Ex. : ngyuke pour nyuke.
H n'existe dans le Kiluba, tel que nous l'exposons, que pour former le son « sh » Ce son sh est l'équivalent du français ch (chou). Toutefois, à partir de Kayumba, vers le Nord et le Nord-Ouest, l'emploi de h devient fréquent, Cette lettre tend à remplacer le p dans ces régions. Mulohwe, (h aspirée) pour Mulopwe. Et nous pensons que cette tendance atteint son plus haut point de réalisation chez les Bena-Kanioka, chez qui la lettre « p » n'existe plus même. H en tient toujours lieu. • R. Nous n'avons pas mentionné cette lettre comme faisant partie de l'al- phabet Kiluba et nous pensons qu'elle n'existe pas en kiluba pur. Pourtant nous devons avertir le lecteur que, notamment aux environs de Lukafu, la lettre « r » remplace fréquemment la lettre / et la lettre d. Ainsi, au lieu de ku-talala (se taire, être silencieux) on entendra ku-tarara; au lieu de pili-pili, on entendra piri-piri ou pidi-pidi, etc., etc. Mais ce sont là des défauts ou de l'affectation. Le vrai Kiluba n'a pas la lettre r ».
K a le son français. Pourtant plus on avance vers le Nord et le Nord-Ouest plus k suivi de i sera prononcé « Tsh ». Ex. : Tshi-tanda pour ki-tanda. Cela est peu important : il suffit d'avoir attiré l'attention sur ce point S a toujours le son dur comme dans le mot français « siffler ». W a le son du W anglais (Wellington).
Y est consonne, non voyelle : elle ne forme donc jamais syllabe. Ex. : Sam-ba kanya et non pas Sam-ba-ka-ny-a.
N est un signe conventionnel pour indiquer un son assez fréquent en Kiluba et qui se rapproche assez bien du son « ng » dans les mots allemands Klang Sang etc. et plus exactement du son ng dans les mots anglais « Wing-king » Ex : Nombe = bœuf, vache (non pas Ngovahe).
§ 2. — De quelques règles d'Euphonie.
A. De l'Elision. — Trois principes à retenir :
1° Quand dans un mot la voyelle du préfixe est la même que celle qui commence le radical, la première s'élide devant la seconde. Ex. : Di-iso (œil) devient diso. Ku-uvaka (bâtir) devient kuvaka.
Ku-uvaka (bâtir) devient kuvaka. Mi-iba (épines) devient miba..
2° U, finale de préfixe, s'élide toujours devant O.
Ex. : Mu-ona (narine) devient m'ona. Ku-owe (chez toi) devient k'owe. Ku-ova (faire) devient k'ova. 3" A, finale de préfixe, s'élide toujours devant o, dans les noms et adjectifs. Ex. : Ka-oni (oiselet) devient k'oni.
Mata {a)onso (tous les fusils) devient mata onso
Mais cette élision n'a pas lieu dans les verbes.
Ex. : Wa-ovile =; tu as fait, et non pas « w'ovile »
B. De la Contraction. — k( A », terminant un préfixe ou une particule modale et suivi de e ou de i, se contracte avec ces lettres en e.
Ex. : Ma-iso (yeux) fait meso.
Pa-eno (chez vous) fait peno.
Ma ino (dents) fait mono.
Nka-/pangula (Je demanderai) fait nkepangula.
Nkeba (je volerai) est mis pour nka-iba.
C. De quelques autres modifications euphoniques.
1° Chaque fois que /, par un changement de suffixe, viendrait à être suivi de i, l se change en d.
Ex. : Tula = placer. La forme appliquée se fait en ila. Régulièrement il faudrait donc dire : tulila. Mais il est suivi de i; donc tudila. Id. pour parfait : Ntudile (j'ai mis) pour ntulile.
2° «, devant une labiale (b, v, f, m, p) devient m.
Ex. : Ko»nvukuta (ne me chatouille pas) est mis pour konvukuta. Mpite (que je passe) pour Npite. n changé en m, devant ;w, s'assimile avec cette lettre et disparaît.
Ex. : Leka, mone = laisse, que je voie, est mis pour « leka, m.mone » mis lui- même pour « leka n mone.
3° N suivi de l veut le changement de l en d.
Ex. : N-dulushi = amertume, pour n-lulushi. (Radical lula = amer). Wa-n-detele = il m'a apporté, pour -wa-n-letele. (Radical leta = apporter).
4° Chaque fois qu'un verbe commençant par une voyelle ou par y, est directement précédé du préfixe n (première personne), soit comme sujet, soit comme régime, on intercale g entre le préfixe et le verbe.
Ex. : Ku-yuka = connaître. Ngyuke (que je connaisse) au lieu de nyuke.
Ku-iba = voler. Ngibe (que je vole) au lieu de nibe. Ku-ela = jeter. Ngele (que je jette) au lieu de nele.
K(u)uvaka = bâtir. Nguvake (que je bâtisse) au lieu de nuvake.
Ku-ya = aller. Ngye (que j'aille) au lieu de nye.
De même : Wangyuka pour wanyuka := il me connaît. Wangibila pour wanibila = il m'a volé (quelque chose).
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