Nécessité et contingence
Le 23/11/2017
Contingence : Définition philosophique
En philosophie, la contingence désigne le fait qu’une chose soit de manière non nécessaire, autrement dit que cette chose existe alors qu’elle aurait pu ne pas exister.
Chez Leiniz, la contingence est double :
– le monde est (et aurait pu ne pas être)
– le monde est tel qu’il est (il aurait pu être différent)
Chez Leibniz, la contingence est la preuve que le monde, crée par Dieu, est le meilleur des monde possibles.
Chez Sartre, la notion de contingence a la même signification, mais l’existentialiste s’en sert pour affirmer la radicale solitude de l’homme dans le monde, ainsi que son absolue liberté : la contingence du pour-soi est une condition de sa liberté, car s’il est nécessaire, il est alors un être déterminé, qui a une essence.
Nécessaire
Définition de nécessaire : l’essentiel
Ce qui est nécessaire doit être. Si quelque chose est nécessaire, il lui est impossible de ne pas être. Ce qu’on dit nécessaire est. Il ne peut pas ne pas être. Il et ne peut pas être autrement. Si une chose peut ne pas être, elle n’est pas nécessaire. Si une chose est, mais aurait pû autrement, elle n’est pas nécessaire.
La nécessité appartient aux modalités. Elle se pense conjointement à :
La nécessité entretien des liens étroits avec l’a prioricité et l’analyticité. Beaucoup de philosophes ont considéré que le nécessaire se connaissait a priori. L’analyticité désigne elle un type de nécessité, mais il en existe plusieurs.
Différentes nécessités
On peut distinguer différents types de nécessité. Pour faire simple, je ne traiterai que de la nécessité aléthique ou ontique. Le nécessaire aléthique est propre aux faits. Il a un lien direct à la vérité et au réel. Ce n’est pas très aidant, certes. Mais on peut comprendre la suite quand même. Le nécessaire aléthique se subdivise en quatre nécessités :
- temporelle
- physique
- logique
- métaphysique
La nécessité temporelle correspond à la nécessité du passé. Ce qui a eu lieu… a eu lieu. On ne peut le changer, on peut le faire devenir autrement. L’énoncé « JFK a été assassiné » est nécessairement vrai. Toutefois sa nécessité n’est pas absolue. Il y a eu un moment où le contraire aurait pu se produire. JFK aurait pu ne pas être assassiné. On parle donc d’une nécessité relative.
La nécessité physique exprime une impossibilité, mais pas une contradiction. Il y a incompatibilité avec les lois de la nature, mais pas avec celle de la logique. « Xavier parcourt Paris-Nice en 0,05 secondes » est physiquement impossible, mais pas métaphysiquementimpossible. Là encore, on parle de nécessité relative.
La nécessité logique est beaucoup plus célèbre. Elle désigne deux types de vérités :
- les vérités logiques
- les vérités analytiques
Au sens strict, la nécessité logique renvoie à la vérité en vertu des lois de la logique. « Socrate est un homme ou Socrate n’est pas un homme » est logiquement nécessaire. On peut analyser l’énoncé comme exprimant en fait « A ou ¬A » (A ou non A). L’énoncé est nécessairement vrai en raison des ses règles de compositions. Soit A est réalisé, soit il est faux que A soit réalisé. Il n’y a pas d’alternative.
L’analyticité désigne une forme de nécessité légèrement différente. Une proposition analytique est vraie en vertu de la signification des mots qui la composent. « L’homme est un animal rationnel » est nécessairement vrai, parce que « homme » est censé être équivalent à « animal rationnel ». Forcément, c’est moins convaincant qu’avec les lois logiques.
Une vérité logique est vraie indépendamment de l’interprétation de ses constituants. Quelque soit A, « A ou ¬A » reste vrai. Une vérité analytique est censée pouvoir se transformer en vérité logique par substitutions des termes :
- Un homme est un animal rationnel
- Homme = animal rationnel
- Un homme est un homme
- Un A est un A
En remplaçant « animal rationnel » un synonyme, on a obtenu une vérité logique. La nécessité logique est absolue. Le contraire d’une nécessité logique est contradictoire.
La nécessité métaphysique ne contredit pas une loi logique et ne peut se réduire à un énoncé analytique. Ce dernier point étant toutefois contesté par certains. Ce qui est métaphysiquement nécessaire est vrai dans toutes les circonstances possibles. Cela ne dépend pas de notre connaissance, mais de la nature de la réalité. Exemple : « Un objet ne peut être intégralement de deux couleurs à la fois ». On parle alors de nécessité métaphysique, dans la mesure où l’on ne peut la réduire à un autre type de nécessité.
Enjeux de la contingence par rapport à la nécessité
Religion
La contingence, possibilité qu'une chose arrive ou n'arrive pas, s'oppose à la nécessité (est nécessaire ce qui ne peut pas ne pas être).
Nécessité et contingence : Dieu est un être nécéssaire et l'homme est un être contingent
C'est possible que l'homme peut ne pas être, mais c'est impossible que Dieu ne peut pas ne pas être.