Titre : Le fantôme de Léopold au coeur des ténèbres
Prix : 24 euros
- 244 pages
- ISBN : 978-2-296-55876-2
Editions L'Harmattan
L'auteur analyse deux ouvrages de références absolues sur l'ère léopoldienne : Au coeur des ténèbres de Joseph Conrad et Les fantômes du roi Léopold, un holocauste oublié de Adam Hochschild. Nous offrent-ils l'un et l'autre la réalité toute nue, sur laquelle les auteurs ont apposé un talent littéraire propre et marqué de leur conviction intime intemporelle, libre de toute entrave politique, idéologique ou philosophique ?
Dès 1900, des critiques s'élevèrent sur les conditions inhumaines, voire criminelles, dans lesquelles les Européens obligeaient les indigènes à travailler à leur profit dans ce qui était alors l'État Indépendant du Congo, création de Léopold II. Le tollé devint si assourdissant que la Belgique reprit la colonie. Cette période fut quasi oubliée, occultée par les deux guerres mondiales et par la crise qui s'installa durant l'entredeux- guerres.
Après l'indépendance du Congo - aujourd'hui République Démocratique du Congo - en 1960, se rouvrit le dossier de l'EIC. Le concert des critiques s'éleva peu à peu, venant de l'ancienne colonie et de ses intellectuels, des historiens et journalistes du monde occidental, du monde communiste et du Tiers-Monde.
Au coeur des ténèbres de Joseph Conrad, paru plus de soixante ans plus tôt, sortit de son purgatoire pour devenir le plus vendu et le plus analysé de ses écrits et pour sacrer l'auteur écrivain anticolonialiste de la première heure.
En 1998, un ouvrage d'Adam Hochschild, paru dans sa version française sous le titre Les fantômes du roi Léopold, un holocauste oublié, allait par sa diffusion et sa médiatisation remettre mondialement l'affaire Léopold II au goût du jour.
Les deux ouvrages devinrent aux yeux de nombreux lecteurs les références absolues sur l'ère léopoldienne, ce qui réclame inévitablement une question à laquelle l'essai présent tente de répondre : nous offrent-ils l'un et l'autre la réalité toute nue, sur laquelle les auteurs ont apposé un talent littéraire propre et marqué de leur conviction intime intemporelle, libre de toute entrave politique, idéologique ou philosophique ? Bref, nous trouvons-nous, oui ou non, en face de deux manières de dire la vérité ou d'écrire un conte ?
Claude Nemry, natif d'Afrique, docteur en droit (Université Libre de Bruxelles), se penche sur sa terre natale, non plus en romancier, mais en essayiste et en penseur libre, fidèle à la formule de Michelet, « L'histoire, c'est le temps », refusant de tenir pour avérées les conclusions hâtives et d'être influencé par des comparaisons destinées à alimenter les stéréotypes du présent.