Peuple Azandé (Bazandé)
Le 20/05/2018
Installés sur les confins de la République démocratique du Congo (ex-Zaïre), du Soudan du Sud et de la République centrafricaine, les Zandé, ou Azandé, correspondent à un groupe ethnolinguistique de près de 4 millions d'individus à la fin des années 1990. Ils ne forment pas un peuple à proprement parler. Il s'agit plutôt aujourd'hui de tribus vaincues, organisées et encadrées par une aristocratie militaire qui leur a imposé la langue et les coutumes zandé. L'origine des Zandé est hypothétique. Ils seraient venus de la région du lac Tchad et auraient vécu dans la région de Bangassou, où les Nzakara seraient leurs descendants, avant de s'établir entre les fleuves Ouellé et Bomou. Passant autrefois pour anthropophages, ils étaient parfois désignés sous le nom de Niam-Niam.
La société zandé se divise en deux classes très contrastées : les seigneurs (appelés bandja dans l'Ouest et avoungoura dans l'Est) et les serfs. Les Zandé ont vaincu par les armes de nombreux petits peuples dispersés et faibles. Dès qu'un peuple était vaincu, un avoungoura était placé à la tête de la tribu, l'ancien chef ne conservant que ses attributions religieuses. L'avoungoura est chargé d'établir un impôt sur les récoltes et sur l'ivoire, de rendre la justice et surtout d'organiser une armée locale pour razzier les populations voisines non encore soumises. Cette forte organisation militaire explique la rapide expansion d'une petite minorité de conquérants.
Dès le milieu du XIXe siècle, les Zandé sont entrés en contact avec les commerçants arabes à la recherche d'ivoire et d'esclaves. Afin de renforcer leur potentiel militaire, les Zandé recevaient en échange des fusils. La traite a ravagé le sud du Soudan et les régions de l'Oubangui et de l'Ouellé pendant un demi-siècle, vidant cette zone de sa population. Après avoir reconnu la souveraineté de l'Égypte en 1879, les sultans zandé ont combattu les colonnes belges avant d'être eux-mêmes vaincus en 1896. Ils ont ensuite pratiqué une politique de collaboration avec l'autorité coloniale, ce qui leur a permis de maintenir leur ascendant sur leurs sujets.
Les filles étaient mariées très jeunes et parfois fiancées quelques heures seulement après leur naissance. Les hommes du peuple n'avaient pas le droit de se marier au sein de leur clan ; mais il arrivait que des nobles se marient avec des parentes même très proches, comme des demi-sœurs du côté paternel ou leurs propres filles. Chaque clan patrilinéaire est associé à un totem, et les Zandé croient qu'à la mort d'un homme l'une des deux âmes dont il est crédité, l'âme du corps, se transforme en l'animal totem de son clan.
Histoire
Les zande avungura sont les descendants de Gura qui selon de Calonne-Beaufaict aurait régné de 1755 à 1780; les plus importants d'entre eux sont Tombo et Mabenge. De Tombo descendent les zande Amokuma, Abèli ou Avuru Kipa et Embili. De Mabenge viennent les zande Ambomu, Anunga et Auro. Les zande Amokuna sont sur la Bima en territoire de Bambesa, chefferie Mange. Les zande Abèli ou Avuru Kipa, sont sur le Bomokandi en territoire de Poko, la chefferie Avuru Bakenga et en territoire de Niangara, les chefferies Boemi et Manziga. Les zande Embili sont en territoire d'Ango, chefferie Ezo. Les zande Ambomu, venus du Bomu, occupent maintenant l'est du pays zande soit le territoire de Dungu et comprennent les chefferies Wando, [Malingindo] et Doruma dont les chefs en 1959 étaient pour la chefferie Wando le chef Dekpe, fils de [Ngilima], petit-fils de [Ranzi], arrière-petit-fils de Wando, pour la chefferie [Malingindo] comprenant l'ex-chefferie Dika et l'ex-chefferie [Malingindo] le chef Sadi, fils de Dika, petit-fils de Bagboro, arrière-petit-fils de [Malingindo], pour la chefferie Doruma le chef Ukwatutu, fils de [Yakpati], petit-fils de Doruma, arrière-petit-fils d'Ezo. Les zande Anunga sont en territoire d'Ango, chefferies Mopoy et Sasa. Les zande Auro ou Avuru Nindu sont également en territoire d'Ango, chefferie Gindu.
Les zande Bandia ou Abandya sont en territoire de Bondo, chefferies Bamange, Boso, Deni, Duaru, Gaya, Goa, Kasa, Mobenge-Mondila, et Soa, en territoire de Buta, chefferie Nguru et en territoire d'Aketi, chefferies Avuru Gatanga et Avuru Duma.
Résistance de peuple vungala face à l'occupation européenne
Les azande, à travers leurs Chefs Avongara ont marqué particulièrement l'histoire de l'occupation coloniale de la République Démocratique du Congo. Ils sont reconnus par leur sens du dévouement et surtout par leur technique de guerre employée. Ceux-ci mangeaient l'ennemi tué. Le Chef KIPA avait plongé et avait ramené en surface, dix cadavres des ennemis tués à Daga.
On note aussi la résistance et les réactions sévères des grands Chefs Azande-avungala tels que SASA, MOPOIE et BANGAZEGINO contre le massacre perpétré par les colons à l'égard de leurs populations. A un moment de l'histoire, ils ont été obligés de barrer pour toujours aux agents de l'Etat Indépendant du Congo, l'accès en leur territoire.
Les chefs SASA et MOPOIE ont régné avec SEMIO sur une région indépendante, qui s'étend de Gufuru à Doruma sur 400 Km de long et 100Km de profondeur, entre le Bomu au Nord, le Bili et l'Uélé au Sud, pendent 17 ans.
La Chefferie ZUNE.
La chefferie ZUNE est l'une de 8 chefferies qui composent le Territoire de Poko, en District de Bas-Uélé Province Orientale.
Elle est limitée :
au Nord, par la Chefferie BABENA et NGUMA ;
à l'Est par la Chefferie KIPATE
à l'Ouest par la Chefferie BAKENGAIE
au Sud par les Chefferies NDEI (Territoire de Rungu) et BAKENGAI.
La chefferie Zune est composée de 8 groupements et de 22 villages. Sa population s'élève à 39.325 habitants, avec une densité de plus ou moins 23 habitants par Km 2.
Elle couvre une superficie de 1967 Km2, laquelle jusqu'aujourd'hui n'a pas subi des modifications.
Le dialecte « pazande » est prédominant que d'autres dialectes parlés dans le contré, tel que ; barambo, ngbetu.
Neru est le chef lieu de la chefferie.
Aperçu historique de la Chefferie Zune.
À leur arrivée les colons ont trouvés le Chef ZUNE au pouvoir. Il a vécu entre 1860 à 1915, il est cité parmi les grands Chefs avungara connus dans l'histoire de peuple zande. Le chef ZUNE s'attachait avec fidélité aux lois coutumières zande. Il traitait sans pitié tous les révolutionnaires de sa chefferie. La peine de mort était affligée à tout individu des velléités d'indépendance, mais pour éviter que ceux de la famille pâtissent de l'individualisme du frère victime, le Chef ZUNE leur donnait d'importantes compensations.
On souligne aussi la ténacité de sa résistance à l'occupation européenne. En pressentant la mort approcher de lui, va sauter sur une hauteur de plus ou moins huit mètre et va enfoncer son couteau de guerre(NADADA) contre un arbre dénommé Akete, de peur que selon lui, les européens n'accèdent à son secret du combat. Le rôle historique mystique de ce couteau reste un sujet de crainte pour les générations futures. De tout ce qui précède, il est décidé que le nom de la chefferie soit baptisé de la chefferie ZUNE.
L'actuel Chef coutumier de la chefferie se trouve être BITIMA AIBA MOKE qui a remplacé son frère ainé NBGONBGOTULU, mort suite à une longue maladie, tandis qu'à l'époque, aucun fils de ce dernier n'avait atteint l'âge jugé acceptable d'accéder à la fonction du protecteur du peuple et de la coutume. Cette situation jusqu'à ce jour constitue un conflit lattant au tour du pouvoir qui oppose les descendants directs du défunt chef NGBONGBOTULU et ceux de BITIMA MOKE. On redoute à cet effet, des éventuels affrontements ouverts entre les ceux qui soutiennent le Chef BITIMA d'une part et ceux du Chef NGBONGBOTULU d'autre part lors de la prochaine succession.
Ethnonymie
Selon les sources et le contexte, on observe de multiples variantes : Asande, Azandé, Azandés, Azanga singulier: (Muzanga ou Mozanga), Bazenda, Bazande, Baazande, Wazande singulier: (muzandé ou Mozandé) Niam-Niam, NiamNiam, Nyam-Nyam, NyamNyam, Sande, Zandeh, Zandés.
Le nom « Azandé » signifie « le peuple qui possède beaucoup de terre », et se rapporte à leur histoire en tant que conquérants et guerriers. Il y a beaucoup d'orthographes variables d'Azande, incluant : Zande, Zandeh, A-Zandeh, Sandeh, etc.
Le nom Niam-Niam (ou Nyam-Nyam) fut fréquemment utilisé pour désigner les Azande durant le XIXe et au début du xxe siècle. Ce nom, probablement d'origine dinka, signifie dans cette langue « grands mangeurs » (c’est peut-être une onomatopée), se rapportant censément à des penchants plus ou moins avérés pour le cannibalisme. Le terme, en usage parmi d'autres tribus du Soudan, fut plus tard emprunté par les occidentaux. Néanmoins, le nom Niam-Niam est aujourd'hui considéré comme péjoratif et ne doit pas être employé. Niam-Niam peut également se rapporter à un jeu de mancala avec un 2×8 et des magasins.
Dans le Soudan d'aujourd'hui, ils sont, dans beaucoup de cas, victimes de la dictature, en raison d'une guerre civile qui dure depuis quelques dizaines d'années.
Langue
Ils parlent le zandé, une langue adamawa-oubanguienne, dont le nombre de locuteurs a été estimé à 1 142 000.
Culture
Leurs croyances tournent la plupart du temps autour de la magie, des oracles et de la sorcellerie. On pense que la sorcellerie est une substance héritée dans le ventre qui vit une vie assez autonome exécutant la mauvaise magie sur les ennemis de personnes. Une sorcière peut parfois être ignorante de ses pouvoirs et peut accidentellement frapper les personnes à qui la sorcière ne souhaite aucun mal. Puisqu'il est toujours présent il y a plusieurs rituels reliés à la protection et à l'annulation de la sorcellerie, effectués presque quotidiennement. Les oracles sont une manière de déterminer d'où la sorcellerie suspectée vient et ils étaient pendant longtemps l'autorité légale, celle disant comment répondre aux menaces.
Sources : Rapport annuel ministère de l'intérieur et des affaires coutumières, exercices 2006.
- Bibliographie zandé
- Jean Kokide, Les royaumes du Haut-Oubangui des origines à la fin du XIXe siècle
- Bibliothèque nationale de France (données) • Système universitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès • Bibliothèque nationale de la Diète
- memoireonline.com?
- Encyclopædia Universalis