- Ethnie Ngbaka (Ba Ngwaka) dans la province de l'Equateur

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Les Ngbaka sont une population de la République démocratique du Congo et la République centrafricaine. C'est l'un des principaux groupes installés entre la rivière Oubangui et le milieu du fleuve Congo, au Nord-Ouest de la RDC.

Ngbaka (peuple)

 

 

Le 29/04/2018

 

Lit 10

Les Ngbaka occupent une surface d'environ 30.000 km² entre le 19me et le 21ème degré de longitude est et au sud du 4ème parallèle nord. La langue ngbaka est une langue oubanguienne (Niger-Congo) et appartient au groupe Gbaya-Manza-Ngbaka. Pour se distinguer des Ngbaka ma'bo du groupe linguistique Mondjombo-Kpala-Gbanziri, ils se disent Ngbaka minagende. Les Ngbaka comptent approximativement un million de locuteurs.

Le nom Ngbaka est celui utilisé dans la région. Les peuples de langues bantoues prononcent Ngwaka.

Les Ngbaka minagende ne sont pas d'origine unique. Selon Vedast Maes, ce peuple serait issu d'un mélange de Ngbaka ma'bo avec des ethnies Gbaya, Manza et autres, ce qui expliquerait certaines divergences culturelles. Jusqu'en 1830 environ, ils habitaient encore la République Centrafricaine (RCA), notamment dans les bassins du Tomi, Kemo et Ombela. Selon la tradition orale des anciens Ngbaka, ils ont émigré pour fuir les attaques des Nzangere (ou Yangere), un peuple banda qui se frayait un chemin vers l'ouest. Au début du 19ème siècle, ils ont franchi la rivière Ubangi pour s'installer en ce qui est aujourd'hui la RDC. A partir des années 1920, les Ngbaka furent rassemblés sur l'ordre de l'administration coloniale, en un seul territoire.

Les voisins directs des Ngbaka sont les Mbanza qui les entourent en trois groupes: à l'est, au sud et à l'ouest. Au nord-est, les Ngbaka sont séparés des villages ngombe de Bosobolo par la rivière 'Dua Dekere. D'autres villages ngombe avoisinent les Ngbaka au sud-est, sur la route Mbonza-Likimi. Au nord-ouest, dans la région du centre Bokada-Kpongbo, quelques villages mono sont voisins des Ngbaka. Sur le plan culturel, les Ngbaka ont beaucoup en commun avec leurs anciens voisins de la RCA, surtout avec les Manza, mais aussi avec les Banda.

Comme les Ngbaka occupent une région bien délimitée et forment un groupe homogène, les variantes sont peu différenciées aussi bien sur le plan linguistique que sur le plan culturel. Néanmoins nous pouvons distinguer des variantes géographiques. Les deux variantes les plus importantes se trouvent respectivement à l'est et à l'ouest de la ville de Gemena. Les informations que nous avons pu récolter proviennent surtout de la région est de Gemena, d'autres de la région nord.

Université Gent

 

Histoire

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Les Ngbaka constituent un peuple homogène habitant le centre de l’Ubangi dans le nord de la province de l’Equateur en République Démocratique du Congo (RDC).

Il y a à peine deux siècles, ils habitaient encore la République Centrafricaine (RCA), notamment dans les bassins du Tomi, Kemo et Ombela. Selon la tradition orale des anciens Ngbaka, ils ont émigré pour fuir les attaques des Nzangere (ou Yangere), un peuple Banda qui se frayait un chemin vers l’ouest. Au début du 19ème siècle, ils ont franchi la rivière Ubangi pour s’installer en ce qui est aujourd’hui la RDC .

À partir des années 1920, les Ngbaka furent rassemblés sur l’ordre de l’administration coloniale, sur un seul territoire. Actuellement, ils comptent approximativement un million de locuteurs et occupent une surface d’environ 30.000 km2 entre le 19e et le 21e degré de longitude est et au sud du 4 e parallèle nord. En dehors de cette région, de nombreuses familles ainsi que des célibataires d’origine ngbaka se sont répandus dans les villes, les centres urbains ou les camps des grandes plantations industrielles, et même plus loin comme en RCA. Souvent ils s’y rassemblent en quartiers où ils continuent à parler leur propre langue, tout en entretenant des relations amicales avec leurs voisins d’autres origines et langues.

Les voisins directs des Ngbaka sont les Mbanza qui les entourent en trois groupes : à l’est, au sud et à l’ouest. Au nord-est, les Ngbaka sont séparés des villages Ngombe de Bosobolo par la rivière Ïua Dekere. D’autres villages Ngombe avoisinent les Ngbaka au sud-est, sur la route Mbonza-Likimi. Au nord-ouest, dans la région du centre Bokada-Kpongbo, quelques villages Mono sont voisins des Ngbaka. 

 

Données culturelles

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Origines ethniques et linguistiques

la langue ngba?ka? m??na?ge?nde? est reconnue comme e?tant une langue du groupe Niger-Congo situe?e dans la branche occidentale de la zone Est de l'Adamawa-Oubanguien dans laquelle sont classe?es les langues ?a?l?? (Boali en RCA), ma?nza? (Bouca, Kaga-Bandoro en RCA), ngba?ka?-ma?nza? (Damara-Sibut en RCA), ngba?ka? m??na?ge?nde? (Ge?me?na-Karawa en Congo) et ?o?f?? (Boda-Ngoto en RCA).

Le ngba?ka?m??na?ge?nde?  est parle?par au moins 1 000 000 de locuteurs implante?s en R. D. congo, province de l'Equateur et dans des localite?s disperse?es en RCA (Quartiers PK5-Catin, Kouanga a? Bangui, 6, 7 villages sur la piste Bimbo-Mongoumba).  Ce peuple s'est constitue? a?partir de nombreux brassages survenus par une succession de migration et de contacts avec les ethnies avoisiantes de cultures et de langues oubanguiennes. Avant l'occupation de l'Ubangi par des peuples bantous, un groupe utilisant une langue conside?re?e comme un substrat oubangui-ue?lien allait du nord de la R.C.A jusqua? l'extre?me est de la RDC. De ce groupe est issu les populations qui auront une identite?du nom de ngbaka.

"Les ancêtres fort lointains"  demeurant a? l'ouest de l'Ubangi entre la Lua et la grande rivie?re [fleuve Congo] jusqu'au nord dans la courbe, pratiquent une langue devenu actuellement le ngbaka ma?o" et sont, comme toute population forestie?re, chasseurs-pe?cheurs et cueilleurs.

Les diffe?rentes invasions et vagues migratoires bantou de l'ouest (fang),  du sud (ng?mbe, tanda) et de l'est (binza, budja) ainsi que les pressions qui les accompagnent, incitent une partie des "lointains ancêtres ngbaka" a?passer de la rive gauche a? la rive droite de l'Ubangi (vers la RCA actuelle). Certains resteront proches de part et d'autres des rives de l'Ubangi, ce sont lesngbaka ma?o actuelsAttention, ces derniers ne sont pas à confondre avec les ngba?ka?m??na?ge?nde?actuels, ils se sont fort différenciés aussi bien sur la plan linguistiques que dans leurs pratiques sociaux culturelles. ils appartiennent d'ailleurs à un autre sous-groupe  linguistique : gba?nz??l??-se?re?, (la langue ngba?ka? ma??o? est essentiellement e?tudie?e par J.M.C. THOMAS , 1963 et années suivantes).  

En fait, dans le flux migratoire, d'autres vont s'installer essentiellement entre les rivie?res kemo, Tomi et Ombella (en RCA).  Ces " ngbaka" pour s'implanter cherchent des allie?s, un moyen pacifique de survie et acque?rir les techniques agraires justifie?es par leur nouveaux e?cosyste?mes.  Les habitants de la rive droite touche?s par leurs migrations sont compose?es de populations oubanguiennes (monzombo, banda, gbaya, manza) qui e?galement subissent les me?faits et l'influence des ethnies bantou puis soudannaises. Les "ngbaka" rencontrent la protection de ces populations hospitaliaires et agricoles. Le brassage inter-ethnique se renforce avec les alliances d'e?changes de filles avec leurs ho?tes et favorise ainsi l'expression d'une nouvelles entitie?ethnique : le re?gime patriline?aire justifie la conservation du nom Ngbaka, le maintient de nombreux termes claniques et de lignages, d'objets et des re?fe?rences sociales spe?cifiques a?des populations forestie?res ; les enfants assimilent et favorisent la langue et les pratiques culturelles de leurs me?res, charge?es de leur e?ducation (gbaya, manza, voire banda). Issue de la tradition orale m??na?ge?nde?Ve?dast  MAES rapporte : ?o?be? ngba?ka? ma??o?, wá ?a?na?pa?la?t??? nu?ya?á wa?; ?o?be? ngba?ka? m??-na?-ge?-nde?, wa?t???nu?yámba? wa?". Les enfants ngbaka Mabo parlent la langue de leur ance?tres, les ngbaka minagende parlent la langue de leurs oncles maternels".

 

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Hotte de portage féminine, ethnie Ngbaka- Mabo, Sud-Centrafrique

 

Ainsi, vers 1830, toute la re?gion touche?e est devenue identite?e et pays ngba?ka? m??na?ge?nde?. Cette tranquillite? ne s'aurait persister. Ils doivent fuir  alors les attaques des yangere, ethnie banda guerrie?re qui sont soumis aux chasseurs d'esclaves et arabise?s. En effet, les migrations est-ouest plus ou moins pacifiques, provoque?es essentiellement par la pe?ne?tration des soudananis depuis le XIIe? sie?cle, se poursuivent a? l'inte?rieur et a? l'exte?rieur de la RCA.   Ils traversent progressivement le fleuve  Oubangui (Ubangi). en effet,  la re?gion du R.D. Congo, lieu de re?sidence actuelle de nos ngbaka, est depuis cette pe?riode le passage et l'implantation de plusieurs ethnies qui progressivement de par leur pression de?mographique vont e?loigner les ethnies  bantous locales  vers des contrées plus au sud de la région :

        - ngbandi - Mabti au XVIIe et XVIIIe sie?cle,

        - banda : t?gb?, langbase, m?n?, ng?bu

        - les mbanza a?la fin du XVIIIe sie?cle avec des furu (population tchadique du groupe SARA),

        - des gbaya et manza

Ainsi, lorsque les migrants ngbaka arrivent au Congo, apre?s multes pe?ripe?ties, ils se regroupent et s'installent vers les sources de la Lua 'Dekere [?u?a? ???k??r??], la Loko [Lo?ko?] et la kele [ke?le?]. Ils ont pour voisins au nord les ng?mbe (bantou) , l'est les ngbandi et au sud les mbanza. Leur explosion territoriale s'effectue ensuite au de?triment des Mbanza se transportent un peu plus loin  sans combat pousse?e par la forte de?mographie ngbaka.

La situation vers 1890, date d'influence de l'occupation coloniale va a?nouveau les disperser avec la guerre d'insoumission "mbolo Mbati" qui est  mene?e contre  les sympatisants procolons ngbandi, arme?s pour soumettre les populations locales. L'e?tendue linguistique ngbaka à la fin de celle-ci s'e?tend alors sur tout le bassin des deux Lua [?u?a?], en aval de la riv??ere nguya [ngu?ya?] et au sud au dela? de la libala [l??ba?la?]. Les mbanza, quant a? eux, forment un demi-cercle autour d'eux : vers l'est, vers le sud et vers l'ouest (bassin de la Mbari).

D'apre?s Vedast MAES, "en 1850,  on a une population d'environ 50 000 personnes qui a du conque?rir ses terres sur d'autres population [plus ou moins] hostiles et qui, durant ce temps migratoire, a du? se procurer des vivres. Toutes cette foule d'immigrants ne devaient pas e?tre seulement minage?nde mais me?le?es a? des clans manza et gbaya. Le noyau dur e?tait certainement des nbgaka-manza; le nom ngbaka a pre?valu et s'est e?tendu a? tout le territoire. L'e?clatement des familles et des villages lors de la guerre du "mbolo mbati" a permis l'extension du territoire de l'habitat mais celui-ci aurait du de?truire ou tout au moins dissoudre l'homoge?ne?ite? linguistique de cette population estime?e a?1 000 000 individu.  L'administrateur PECHEUR favorise le rassemblement de 1920-24 :  son objectif consiste à rassembler la diapora disse?mine?e entre les diffe?rentes ethnies et de rassembler les familles.  Son premier objectif re?ussi et permet de retrouver une homoge?ne?ite?linguistique et culturelle mais pas le second comme on peut encore le constater actuellement avec la similitude des noms de village (terme du lignage) représentés et dispersés dans diffe?rentes secteurs du territoire.

Les populations du groupe GBAYA-MANZA-NGBAKA sont ge?ne?ralement des chasseurs de savane et des cultivateurs.  Et quand on regarde les termes traditionnels , on remarque bien que l'activite? de base des ngbaka est l'agriculture.  Dans le contexte semi-forestier avec la présence de tre?s nombreux cours d'eau, ils pratiquent des activite?s de cueillette et de pêche qui constituent un comple?ment vivrier voire parfois de rente. Le gibier, de par la forte densite? de?mographique est rare, c'est pourquoi l'e?levage (porc, volaille, che?vre) a largement remplace? la chasse individuelle et collective de moyen et gros gibiers. Seule une activite? de pie?geage individuel substiste pour la capture de petitis gibiers (rats, mangouste, etc.)

 

Suite a? ses nombreux passages et brassages ethniques et linguistiques, nous aurions pu nous attendre a? une grande diversite? linguistique entre les locuteurs.  La pre?sence de dialectes  ou de re?gionalismes auraient dues être significatifs. Or, même ces derniers demeurent minimes, les locuteurs ngbaka forment une unite? ethnique et linguistique bien e?tablie sur 30 000 km2 dans des villages fortement peuple?s, circonscrits et approche?s les uns des autres. La population reste tre?s patrilocale mais n'exclut pas la proximite? et les relations d'e?changes mate?rielles avec quelques familles kunda  ("Gens d'eau"bantou) implante?es le long des rivières nguya et  mbari.

Jusqu'a?pre?sent sur le plan linguistique, nous admettions deux formes dialectales ngba?ka?: le parlers de l'Ouest (?wamanda) couvrant le secteur ?wamanda-Tandala-?obitoet le parlers de l'Est (Karawa)  couvrant le secteur ?ominenge-Takaya-Gbosasa-Bobadi- un partie de Ge?me?na (qui de par sa situation urbaine et centrale favorise le brassage linguistique). es soi-disant dialectes restent tre?s intercompre?hensibles. Les diffe?rences valide?e ouest/est ne touchent aucunement la re?partition et la distribution des tons dans le lexique et dans la chaîne parle?e ni les caracte?ristiques grammaticales.

En revanche, les variantes sont d'ordres phone?miques (par ex : p/f) et l'inte?gration de termes lexicaux issus le plus souvent d'emprunts de voisinage ou acquis lors des migrations. C'est pourquoi, le terme "re?gionalisme" paraît peut-être plus approprie? que "dialecte".

D'autres particularismes sont e?galement enregistre?s a? l'inte?rieur de ces 2 secteurs ge?ographiques: tre?s marque?s dans la re?gion de  Bokilio (a?l'extre?me ouest, au nord-ouest de la Lua),  moins marque?s et diffe?rents au dela?de la lu?a?Vindu sur la route de ?okada et le secteur de ?ossobolo. Parmi la population de ce dernier secteur, on constate la pre?sence de minorite? qui se dise e?tre ngba?ka?gb?? (environ 2000p.) parler une langue plus proche du ngba?ka?-ma?nza?que du m??na?ge?nde?(villages autour de ?okada kp?ngb?). Cette population semble issue des dernie?res migrations centrafricaines. On remarque également que petit a?petit une homoge?ne?isation linguistique vers du minage?nde par le fait des marriages, des contacts et certainement l'alphabe?tisation en ngbaka chez les adultes devient de fait.

Religion

 

Première partie

 

Croyances ancestrales chez les Ngbaka minagende

Chapitre I. L’Etre Suprême tre Suprême tre Suprême

 

11063534 1172942986056679 3718838757965434117 o 2Les Ngbaka ont une religion comme tous les Africains. Les ancêtres croyaient à un monde invisible, habité par des puissances occultes bonnes ou mauvaises. Ils croyaient en un Etre Suprême et l’appelaient Gàlè, comme leurs frères les Manza de la République Centrafricaine. 

On trouve aussi le nom Gbogboso, le grand esprit, maître du monde, mais son nom n’apparaît que dans les contes et on ne lui rend pas de culte. S’agirait-il d’un nom d'origine différente? Comme il a été dit dans l’introduction, les Ngbaka ne sont pas d'origine unique. Parfois on cite aussi le nom Nzâ ou MÙ nzâ . 
Voici quelques notes sur ces trois personnages mythique.

 

I. Gàlè 

Gàlè est connu chez les Ngbaka comme l’Esprit Suprême qui est à l’origine de la vie. Il est invisible, son nom est rarement cité dans les contes et jamais comme personnage principal. Gàlè n’a pas de culte spécial, mais est invoqué dans certaines circonstances, pour sa bienveillance, surtout dans les rites du siège-autel effectués pour implorer son assistance lors de la maladie d’un enfant, de malchance dans la chasse, etc. (voir deuxième partie). On dit aussi que chaque personne a son Gàlè, ce qui évoque aussi l’idée de don, chance, sort.

Voici ce que les ancêtres pensaient de Gàlè. 

 

Gàlè est plus grand que Sèto. Gàlè est l’ancien, Sèto est le cadet, c.-à-d. Gàlè est le majeur, Sèto  est le mineur. Personne ne peut voir Gàlè. On dit : “Gàlè à há à dua kúlí Ié” (c’est gàlè qui a mis notre oeuf), c.-à-d. Gàlè est le principe de fécondité. Chaque personne a son propre Gàlè. Il est présent dans toutes les circonstances de la vie humaine. C’est pourquoi on dit : “Gàlè tè mo koà wè go” (ton gàlè est bien disposé à ton égard)

Gàlè protège la personne et, avant de faire une excursion, cette personne racontera à Gàlè ce qu’elle a sur le coeur. Gàlè est aussi le maître de nos activités; c’est pourquoi on dit : “Si Gàlè de la chasse est avec toi, tu trouveras une tortue (tànà). Mais si Gàlè de la chasse n’est pas avec toi, tu ne trouveras pas de tortue”. L’expression “tu trouveras une tortue” signifie “tu auras du succès”. Car une tortue est difficile à trouver, elle ressemble aux feuilles mortes autour d’elle. Aussi, comme la chair de la tortue est très recherchée, celui qui la trouve a donc beaucoup de chance. C’est la raison pour laquelle on invoque Gàlè pour la maladie d’un enfant, pour la chasse, pour une femme stérile, etc. Voici quelques exemples.

1. Si un enfant naît et que cet enfant est souvent malade, on dit : "Bé gè à fá mé à kálá Gàlè" (cet enfant cherche les entrailles de Gàlè)  . 

 


II. Gbogboso

Gbogboso est connu comme le grand esprit, maître du monde avant que l’homme n’ait existé. Il se présente comme un potentat solitaire et avare. Il n’est aimé de personne; c’est pourquoi l’on dit à propos d’un grand querelleur qui quitte la compagnie : “Gbogboso là nyángá nzâ géà” (Gbogboso est parti, l’univers est tranquille), c.-à-d. le grand querelleur est parti, nous sommes tranquilles. Selon la tradition ngbaka, Gbogboso a créé toutes choses et en est le seul propriétaire, mais il les garde jalousement pour lui-même. Aucun culte ne lui est rendu et il n’est jamais invoqué. Le nom de Gbogboso n’apparaît que dans quelques contes où sont racontées ses mésaventures avec son rival SÈtò (voir la section sur Sètò)

Chez les Manza de la RCA, Gbogboso  est connu sous le nom “Gbogbaso” ou “Gbabizo”, nom qui se rapproche du ngbaka minagende “Gbà bozo” (grand mâne). Les Gbaya disent “So” ou “GbàsÑo” ou “So lí nzâ” (l'esprit du ciel). Mais pour les Gbaya, les noms “So” ou “Gbàso” n’ont pas de connotation négative comme Gbogboso chez les Ngbaka. Les missionnaires chez les Gbaya ont pris le nom “So” pour désigner le Dieu chrétien. 

 

III. Nzâ
Parfois on cite aussi le nom Nzâ ou Mo nzâ comme Etre Suprême. Nzâ signifie “hors, dehors, l’extérieur” et est généralement utilisé dans ce sens.

 

Chapitre Chapitre II. Sètò : personnage mythique personnage mythique personnage mythique et héros et héros de contes 

 

 

À côté de Gàlè et Gbogboso, il existe un personnage mythique nommé Sètò. À l'origine, c'était l'araignée légendaire des contes soudanais. On le représente comme une personne humaine. Il a deux jambes et deux bras. Il est très grand . Quand il se promène, il tient la tête haute. Il a les cheveux en désordre. Il n’y a personne pour les peigner.

Sètò est le rival de Gbogboso. Etant très rusé, il réussit à dérober les créatures à Gbogboso. C’est la raison pour laquelle il est considéré par les Ngbaka comme leur sauveur. Ils disent : “C’est grâce à Sètò que nous existons. Sans lui, Gbogboso nous aurait tous mangés.”

L’épouse de Sètò s’appelle Nàbo. Le couple est aussi considéré comme les premiers ancêtres des Ngbaka et l’arché- type du couple humain . Sètò est invoqué lors de certains rites du siège ou table d’offrandes. Sètò est aussi le personnage principal de nombreux contes. Il y apparaît en héros bouffon très rusé qui trompe les gens, mais souvent il est lui-même la dupe de l’histoire. 

 

ngbaka.ugent.be

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Mission catholique, territoire de Bosobolo

 

 

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Panier à écoper ngbaka, journals.openedition.org/ethnoecologie

 

Date de dernière mise à jour : dimanche, 06 décembre 2020

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