ℹ️ Culture et tradition : quelques noms de jumeaux chez différents groupes ethniques en République démocratique du Congo

La naissance des jumeaux appelés : « Mapasa en lingala», « Bana ba longo en Kikongo», « Mpasa », « Baasa », « Ambuil », « Pundu »…, dans les langues congolaises, constituait et constitue encore un événement dans presque toutes les tribus , donnant souvent lieu à de grandioses cérémonies. Autant de tribus, autant de rituels autour des jumeaux, mais tous caractérisés par leur aspect religieux quasi sacré.???????

Jumeaux au Congo

Le 28/09/2020

La tradition liée aux jumeaux en République Démocratique du Congo présente une similitude frappante, en dépit de la diversité des noms, inhérente à la multitude de nos langues. « Bana ba nlongo » chez les Ne kôngo, « bana ba cijila » au centre, ou « bana ba buanga » ailleurs, les jumeaux sont considérés partout au Congo comme des « enfants sacrés, venant du monde des esprits » (1), dotés d’un pouvoir surnaturel, et par conséquent sources de bonheur ou de malheur. Raison pour laquelle ils sont traités à la fois avec beaucoup de délicatesse et de crainte. La croyance populaire range les jumeaux parmi les intouchables par les sorciers tout en leur reconnaissant des dons de guérisseurs.

L’usage de l’argile blanche dite « mpeemba » , l’impudicité débordante allant jusqu’à la nudité, l’obligation de les traiter avec équité , se retrouvent au centre des rituels des « mapasa » presque partout au Congo. Sans omettre leur renfermement dans une sorte de "sanctuaire",, en attendant leur présentation au public.

Adieu ce temps où les jumeaux cristallisaient l’attention de la famille et de la communauté !

Aucune naissance de jumeaux ne pouvait passer inaperçue. Quand naissaient les jumeaux, la famille organisait une série de rites pouvant s’étendre sur de longs mois, voire des années.

Aujourd’hui, force est de constater que, suite à la monté des églises de réveil, les cérémonies autour des jumeaux ont largement perdu de leur splendeur, particulièrement dans les grandes agglomérations, où elles ont été réduites au strict minimum. Contrairement aux rituels de la dot qui s’exécutent encore à l’ancienne, la naissance des jumeaux s’est complètement banalisée. Les « mapasa » ne sont plus reconnus que par leurs noms particuliers, variant d’une tribu à l’autre.