Alcool Prévention
Le 29/10/2018
Une fois ingéré, l’alcool passe très vite dans le sang et atteint son pic maximal en 1 heure quand il est consommé lors d’un repas et en 15 à 30 mn quand il est consommé à jeun. Une petite partie passe dans les poumons et se retrouve dans l’air expiré.
Dans le corps, il est très vite capté par le foie qui, grâce à ses enzymes, va le métaboliser et le dégrader. C’est pourquoi, après avoir atteint son pic maximal, le taux d’alcool va peu à peu diminuer dans le sang.
On estime que le foie est capable de dégrader et donc de faire baisser le taux d’alcool dans le sang de 0,15 g d’alcool/litre de sang/heure et sachant qu’un verre standard de boisson alcoolisée augmente, en moyenne, le taux d’alcoolémie de 0,15 à 0,20 g/l, cela signifie deux choses :
- il suffit d’en boire 2 ou 3 verres pour atteindre la limite autorisée d’alcoolémie de 0,5g/l
- il faut environ 1h à 1h30 pour éliminer chaque verre d’alcool bû. Par exemple, si vous buvez 2 verres de vin à table, il vous faudra environ 2h pour métaboliser l’alcool et avoir un taux d’alcoolémie inférieur à 0,5 g/l.
Par ailleurs, le comportement change très vite sous l’effet de l’alcool : les premiers signes sont une certaine euphorie et désinhibition qui augmentent le sentiment de bien être. Au-delà de 0,5 g/l, apparaissent des sensations de vertiges, de difficultés dans l’évaluation des distances et une baisse des réflexes et de la coordination motrice, voire un début de somnolence. Plus l’alcoolémie est élevée, plus ces troubles augmentent, pouvant aller jusqu’au coma éthylique potentiellement mortel.
Tous ces signes sont bien évidemment incompatibles avec une conduite sûre et légitiment de ne pas conduire sous l’emprise de l’alcool.
Comment connaître la dose d’alcool à ne pas dépasser …
On raisonne en dose d’alcool standard soit un verre de boisson alcoolisée contenant 10g d’alcool pur.
Comment connaître la teneur en alcool de ce que l’on boit :
- Sur l’étiquette de la bouteille, figure un pourcentage (ou degré d’alcool) : il va de 3 à 4 % (cidre, bière), à 12 % (vins, champagnes) voire 40 à 45 % (alcools forts comme le whisky, le calvados, le rhum, le pastis …).
- Ce chiffre représente le volume d’alcool pour 100 ml de boisson. Par exemple, un vin à 12° contient 12 ml d’alcool dans 100 ml de vin, soit 120 ml d’alcool par litre. Sachant que la densité de l’alcool est de 0,8, ceci nous amène donc au constat que dans un litre de vin, il y a 120 x 0,8 soit 96 g d’alcool pur.
Mon conseil : multipliez le degré d’alcool par 8 et vous aurez la teneur en grammes d’alcool par litre de votre boisson : 12° x 8 = 96 g d’alcool pur par litre de vin à 12°
Ainsi, dans un petit ballon de vin (100 ml), vous avez près de 10 g d’alcool pur.
On raisonne par verre standard apportant 10 g d’alcool :
Ce verre standard va évidemment dépendre du titre en alcool de la boisson.
En somme, une dose de 10 g d’alcool pur est apportée, au choix, par :
- Un petit ballon de vin
- Une fine coupe de champagne
- Un demi de bière (250 ml)
- Une petite bolée de cidre
- Une dose bar de whisky ou autre alcool fort (3 cl).
Les recommandations :
Lors d’un repas, pour ne pas dépasser 0,5 g/l d’alcoolémie :
- On recommande ne pas consommer plus de 2 (pour une femme) à 3 (pour un homme) doses standard d’alcool au repas, pour ne pas dépasser 0,5 g/l d’alcoolémie, soit par exemple :
• Une coupe de champagne et 1 à 2 verres de vin au repas
• Une coupe de champagne, un verre de vin à table, éventuellement un petit digestif.
Chroniquement au fil des mois et des années, pour préserver sa santé et … son cerveau !
On recommande ne pas dépasser la consommation d’un verre de vin (femme) ou de 2 verres de vin (homme) par jour.
Les idées reçues sur l’alcool…
- Quand on boit régulièrement, « on tient » mieux l’alcool.
C’est faux. En fait, on supporte mieux ses effets secondaires mais cela ne change rien à l’évolution de la courbe d’alcoolémie, qui est la même après ingestion d’alcool que l’on soit un buveur habitué ou non. En somme, il faudra le même temps chez l’un comme chez l’autre pour retrouver un taux d’alcoolémie nul.
- Les hommes supportent mieux l’alcool que les femmes.
C’est vrai. En effet, dans le corps d’une femme, l’alcool diffuse dans un volume corporel plus petit car la femme est moins corpulente que l’homme ; à dose de consommation égale, l’alcool est donc plus concentré chez la femme que chez l’homme.
- Quand on est en surpoids, on peut boire qu’une personne maigre car l’alcool diffuse davantage.
C’est faux car l’alcool ne diffuse pas dans le tissu adipeux, mais uniquement dans les milieux aqueux.
- Il suffit de prendre une bonne douche, de boire du café ou de manger sucré, pour « se dégriser » ….
C’est faux. Aucun de ces facteurs n’aide à diminuer plus rapidement le taux d’alcoolémie. Il n’y a que le temps qui puisse jouer sur la baisse du taux d’alcool dans le sang.
- L’alcool fait grossir.
C’est vrai dès lors que l’on en boit régulièrement et en quantités excessives. En effet, 1g d’alcool apporte 7 Kcal (vs 9 kcal par gramme de graisse et 4 Kcal par gramme de protéines ou de sucre). Ainsi, une bouteille d’un litre de vin apporte un peu plus de 600 Kcal !
- L’alcool, c’est pas bien méchant, en dehors de l’ivresse qu’il procure.
C’est faux. Une consommation régulière et excessive (plus de 2 à 3 verres par jour) d’alcool augmente le risque de cancer de l’œsophage, de l’estomac, du colon et du foie et abîme le cerveau car il altère les capacités de mémorisation, au fil des années.
Les bons conseils …
- Pour limiter la consommation d’alcool à table, étancher d’abord sa soif avec de l’eau et garder son verre de vin pour la dégustation.
- Alterner vin et eau durant le repas.
- Penser à mettre une grande bouteille d’eau sur la table, pour qu’il y ait une autre alternative au vin.
- Proposer aux invités des cocktails légers en alcool avec des jus de fruits.
- Attention aux boissons Premix pour les adolescents : ce sont des mélanges d’alcools durs et de sodas et/ou jus de fruits. Ils titrent à au moins 5 à 6°. Ils sont à considérer comme une boisson alcoolisée et non comme un jus de fruits ou un soda.
Dossier écrit par le Dr Laurence Plumey
Médecin nutritionniste