- Ethnie Suku, Basuku : Peuple de la République démocratique du Congo et d'Angola
- Ethnie Suku, Basuku : Peuple de la République démocratique du Congo et d'Angola
Les Suku sont un peuple d'Afrique centrale établi dans le sud-ouest de la République démocratique du Congo, également en Angola.
Suku (peuple)
Le 11/06/2018
Ethnonymie
Selon les sources on rencontre plusieurs variantes : Basuku, Bayaka, Soukou, Suko, Sukus, Wasuku.
Histoire
Les régions des peuples Suku se situent à la frontière entre la République Démocratique du Congo (ex Zaïre) et l'Angola Les Suku peu nombreux (80 000 à 100 000 individus) peuplent deux petites régions s'étend sur les plateaux dominant les vallées fluviales très encaissées qui caractérisent toute cette partie située entre le fleuve Congo et la rivière Kwilu. (Les Suku et les Yaka se sont scindés suite à chute de l’empire Lunda-Chokwe au xixe siècle.
Origine
Il n ’y a guère plus de deux siècles que cette peuple nomade occupe les hauts-plateaux de Feshi, région appelée « Pindi », d’où le nom de B apindi parfois donné aux Basuku. Son habitat primitif était l’Angola, où elle voisinait avec le peuple Bakongo dont elle conserva la langue et les mœurs.
Quand, en 1539, Alphonse Ier, roi du Kongo. écrivit au pape Paul III pour lui demander des missionnaires, il citait, dans sa lettre d’obédience, les Basuku parmi ses sujets (’).
La tribu des Basuku est compsée d'un grand peuple dont les origines remontent dans le rauyaume dit Kongu dia Mulasa à Kola. D'où, il longea la rive droite du moyen Kwango dans la région de la Nganga. C'est au fait à partir de là que ce peuple va se diviser en deux branches dont l'une émigrera vers l'Angola sous la direction de Ngudia nkama (la soeur de Meni kongo) et l'autre demeurera à la Nganga avec Meni kongo comme chef.
La branche de Meni kongo subira l'invasion et la domination des chefs Lunda. Pour éviter cette cohabitationdifficile avec les Bayaka, en sa qualité de peuple pacifique, les Basuku commencèrent l'exode vers l'Est. Arrivés à la Zumbu dia mvumvu vers l'actuel Kibolo dans le Masimanimba, lieu historique, les Basuku prenant leur destin en main, décidèrent d'affronter les Bayaka en combat singulier pour mettre fin aux tourments et laver l'humiliation pour l'histoire. C'est au cours de cette bataille engagée que les Basuku réglèrent leur sort en décapitant la tête du chef muyaka, Muteba (de son sobriquet: "Kimfueteti" (Khaa kimfueteti). Ainsi, pris fin ce conflit qui, semble avoir fait date.
Après cette étincelante victoire les braves Basuku se dispersèrent paisiblement sur le territoire actuel qui s'étend sur Kibunda, Kizamba, Mawanga et Panzi dans le territoire de Kasongo-lunda, Kobo et Mosamba dans le territoire de Kenge, Lobo, Ganaketi et Maziamu dans le territoire de Feshi, Bindungi, Kibolo, Kinzenga, Kinzenzengo et Pay kongila dans le terrotoire de Masi-manimba. Sur les cinq territoires qui forment le district du Kwango, les Basuku se retrouvent dans quatre, c'est-à-dire: Feshi, Kasongo lunda et Masimanimba.
À l'arrivée des colonisateurs Européens en Afrique centrale, le pays de Meni kongo sera balkanisé par une subdivision administrative: les districts du Kwango et Kwilu. Et ses sujets furent annexés au Congo Belge tandis que le chef NgudiaNkama et ses sujets furent annexés à l'Angola.
Le peuple musuku de la République Démocratique du Congo constitue actuellement un groupe clturel homogène ayant un Grand chef traditionnel, régant sous titre ancien de "Meni Kongo ou Minikongo", qui se traduit : "le Congo, c'est moi"
Les suku rassemblent aujourd’hui environ 400 000 personnes.) Si les langues des Yaka et des Suku sont différentes, ils ont une culture très proche car les populations sont vraiment en contact les unes des autres. Ils possèdent les mêmes institutions, la même typologie d'objets et partagent le même environnement. Historiquement ces deux peuples sont liés depuis le xviie siècle avec le souvenir vivace d'appartenance à une même terre d'origine. Ils se sont en effet déplacés depuis le pays Lunda et ont migré vers le Nord afin de fuir une soumission aux Lunda. Leur société est très structurée avec, pour la famille, une segmentation en lignage dont le chef exerce une réelle autorité (jusqu'au droit de vie et de mort). Leur organisation politique est aussi pyramidale du village au chef de plusieurs villages, au chef de région jusqu'au chef suprême (le Kyambko chez les Yaka et le Menikongo chez les Suku) auquel on doit tribut. De par la proximité de ces peuples et de leur culture, il sera intéressant d'examiner des statuettes de divination et plus encore les masques liés aux sociétés d'initiation (semblables dans leurs pratiques) : le nkanda chez les Yaka et le mukanda chez les Suku.
Population
Les Suku rassemblent aujourd’hui environ 400 000 personnes.
Langue
Ils parlent le suku, une langue bantoue, dont le nombre de locuteurs était estimé à 50 000 en 1980.
Culture
Culturellement ils sont très proches des Yakas. Leurs figures en bois sculpté par l'intermédiaire desquelles ils honorent les ancêtres, de même que leurs masques-heaumes sont réputés.
Musique Folklorique troupe de Basuku ( Feshi).
Mœurs
Comparée à celle des peuplades voisines, la morale sexuelle des Basuku s’avère être relativement sévère. Tout rapport extra-matrimonial ou prématrimonial, même entre fiancés, est prohibé et sanctionné par la coutume. Rien de ce qui ressemble à un mariage à l’essai, comme chez les Bayansi et les Basongo. La dot doit être intégralement versée avant la cérémonie du mariage, le « kusula nkento », et la chèvre, « nsiku », immolée. Le mariage avant nubilité est prohibé et le consentement de la femme est ordinairement demandé, bien que, dans le cas du mariage « mukunda», en substitution d’une femme morte, la fille ne soit que trop souvent fiancée avant nubilité et même contre son gré.
Toute la morale musuku est basée sur la crainte fétichiste d’une justice immanente : les ancêtres défunts se vengent parce que las règles coutumières, les « nsiku », ont été violées et il y aura mort ou maladie dans le clan si la faute n’a pas été réparée par l’amende et le sacrifice expiatoire. La croyance en l’Etre Suprême, « Nzambi Mpungu », croyance strictement monothéiste et exempte de tout anthropomorphisme, n’influence l’éthique que d'une façon implicite. Elle donne toutefois à la coutume ancestrale, «qui n’est pas semblable à celle que font les hommes », son caractère d’impératif catégorique et indiscuté.
Le régime matrimonial est celui de la polygamie, sous la forme de petite polygamie.
Régime Politique
La forme politique coutumière de la tribu est du type monarchique et féodal, sous l’obédience du chef Meni Kongo, qui investit ses vassaux dans la cérémonie du « kuyadisa mbwene » et arbitre leurs différends. Cette forme politique fut toutefois singulièrement bouleversée par l’occupation européenne. Jusqu’en 1932, le groupement demeura écartelé entre trois territoires distincts. En 1933, l’Etat décida de soumettre le Meni Kongo et les Basuku au pouvoir de l’ennemi héréditaire, le Kiamfu de Kasongo Lunda. En 1935, était enfin constituée la chefferie autonome des Basuku
Source
- Les Basuku du Territoire de Feshi — Bruxelles, IRCB. Lamal (F.) 1954 ?
- François Lamal, Basuku et Bayaka des districts Kwango et Kwilu au Congo
- Communauté des Basuku (C.D.B)?
Date de dernière mise à jour : vendredi, 26 octobre 2018
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Commentaires
1
Mangala Kamesa
Le samedi, 13 novembre 2021
Heureuse de cette lecture. Je suis fière d'être musuku. Cela m'a enrichit en connaissance.
L'histoire des Basuku mes parents Charlotte Kabashi ( Digne représentante des Basuku car c'est une Princesse)et de mon père le Professeur Georges Mangala) me l'ont tant raconté .
2
Kakumba Musimbu Mutambudi
Le jeudi, 15 juillet 2021
Très ravi de la lecture sur ma tribu! J’ai eu la mémoire fraîche avec des leçons orales reçues de mon défunt père qui fut un grand Nzonzi, Mbaku, sage, notable et référence suku. L’éthique suku est normative et respectueuse. Les antivaleurs n’ont pas de place dans la culture suku. Le respect des aînés, des institutions, des règles et de la femme est de rigueur. Le suku est un peuple très pacifique. Les conflits n’ont pas de place dans la culture suku.
3
Pinto MUHAU
Le mardi, 16 mars 2021
Vraiment merci mpo na histoire ya origine na biso BASUKU
4
kulumba Malosa
Le jeudi, 26 novembre 2020
merci beaucoup, na sepeli makasi komona ba ndeko na ngayi, nga muana kulumba joseph