Le 16/11/2017
Le site archéologique de Ngongo Mbata est un site archéologique identifié en République démocratique du Congo, dans l'actuelle province du Kongo central, à proximité de la rivière Inkisi et de la frontière angolaise, et fouillé à plusieurs reprises au cours des XXe et XXIe siècles, notamment en 1938 et de 2012 à 2014.
Le site, occupé à partir de la fin du XVIe siècle, comprend notamment les fondations d'une église en pierre construite au XVIIe siècle et les sépultures de défunts appartenant à l'élite locale (et notamment un grand nombre de pipes en terre cuite). En 1652, le P. Georges de Geel, missionnaire capucin d'origine belge, y aurait été enterré après avoir été tué par des habitants de la région mécontents qu'il ait brûlé des objets rituels.
Les ruines de Mbanza Mbata.
Mbanza Mbata était l'ancienne capitale du Duché de Mbata faisant partie de l'ancien royaume Kôngo. C'est près de là, à Molo, qu'en 1652 fut frappé à mort le missionnaire belge Georges de Geel, Capucin; il mourut des suites de ses blessures à Ngongo Mbata et fut enterré dans l'église de ce poste. Les ruines de Mbanza Mbata, retrouvées en 1938, se trouvent sur le plateau appelé Mbanza Mbata Kia Madiadia, près du village de Ngongo Mbata. Pour y accéder, il faut aller prendre au km 187, la route de l'Angola que l'on suivra jusqu'à Kimpangu, d'où une piste carrossable mène aux ruines.
Le canon portugais de Ngidinga et la croix de Mbata Makela.
La croix en bois de Mbata- Makela
Avec les ruines de Mbanza Mbata, ils constituent d'intéressants témoins de la première occupation européenne de l'intérieur du Congo, au XVIe siècle.
Le petit canon, qui se trouve actuellement dans la cour de la mission de Ngidinga, a été trouvé à Makela, sur les rives de l'Inkisi, au S. O. de la mission, non loin de l'emplacement de la croix. Son origine paraît remonter à 1575. A cette époque, les Bayaka venus de l'est de Kwango et du Lunda traversèrent le Kwango et s'attaquèrent au royaume de Congo; ils se sont avancés jusqu'à San Salvador qu'ils détruisirent. Le roi de Congo s'enfuit et se réfugia dans une petite île du fleuve, à proximité de Boma. Il sollicita l'aide des Portugais et avec 600 soldats mis à sa disposition et son armée reconstituée, il reconquit son royaume infligeant plusieurs défaites aux Bayaka, qui durent retraverser le Kwango. Le petit canon proviendrait d'une de ces batailles livrées sur l'Inkisi.
La croix se trouve sur le plateau du Mbata Kulunsi, à 200 m environ de Mbata Makela. Elle mesure environ 8 m de hauteur et est faite d'un bois très dur dont on ne connaît ni le nom, ni la provenance. Il ne paraît pas impossible qu'elle puisse être considérée comme contemporaine du canon et qu'elle ait dominé le cimetière érigé sur l'ancien champ de bataille; des sortes de tertres, aplanis au cours des temps, ont en effet été remarqués à Makela. Dans le Kôngo central et en Angola, on retrouve de ces croix ayant dominé des cimetières. Il se pourrait toutefois qu'elle ne soit qu'un jalon ayant marqué l'avance des missionnaires lors de l'évangélisation du royaume Kôngo.
Crédit photo :
Julio Vongepetto
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Bibliographie
- BEQUAERT (M.), 1940, Fouille d’un cimetière du XVIIe siècle au Congo belge, L’Antiquité Classique, IX, pp.127-128.
- JADIN (L.), 1955, L’église de Ngongo Mbata, Bulletin de l’académie royale des sciences coloniales, I, 6, pp.1000-1005.
- TOURNEUR (V.), 1940, Médailles religieuses du XVIIIe siècle trouvées au Congo, Revue belge de numismatique et de sigillographie, 91, pp.21-26.
- VANDENHOUTE (J.), 1973, De begraafplaatsvan NgongoMbata(NederZaïre), Mémoire de Licence, RijksuniversiteitGent, Ronéotypé.