Baluba (peuple Luba)
Le 19/07/2020
Baluba de la République démocratique du Congo
On distingue deux grands groupes : les Luba du Kasaï et les Luba du Katanga.
Les Luba vivent dans les provinces du Kasaï et du Katanga. Certaines de leurs chefferies se transformèrent en royaumes, au Shaba, au cours du XVIe siècle ; le plus étendu et le mieux connu d'entre eux, au nord du lac Upemba, fut fondé par Kongolo, chef venu du nord ou de l'est, avec l'aide d'un chasseur aristocratique qui lui apprit les usages de la monarchie sacrée, notamment le fait que nul ne peut voir le roi boire ou manger. Ce chasseur épousa les sœurs de Kongolo ; un de ses fils, Kalala se querella avec son oncle, le tua et lui succéda, fondant une longue dynastie de monarques. Les autres royaumes Luba sont ceux de Kikonja, sur la rive du lac Kisale et, à l'ouest, celui des Kaniok et celui des Kalundwe. Les traditions historiques de ces États n'ont pas été bien étudiées : l'origine des fondateurs, la succession des rois sont l'objet de versions contradictoires. Des découvertes archéologiques faites au bord du lac Kisale prouvent qu'au IXe siècle déjà ces lieux étaient habités par des agriculteurs qui utilisaient une monnaie de cuivre cruciforme, la croisette, et façonnaient des poteries d'un style qui paraît classique.
Baluba du Kasaï
Présentation et localisation
Les Baluba du Kasaï sont un peuple bantou de la République démocratique du Congo. Ils sont constitués d'une multitude de tribus (bisamba) et clans (bifuku). Toutes ces tribus ont en commun la langue Tshiluba, et manifestent beaucoup de traits culturels communs. Ils partagent en plus une histoire politique commune remontant à l'empire Luba, né dans les environs du lac Upemba au Katanga.
Cependant, le mot Baluba prête à la confusion parce que plusieurs peuples le portent. En plus des Baluba du Kasaï, il existe les Baluba du Katanga. Tous ces peuples dénommés Baluba ou Luba sont toutefois liés historiquement, linguistiquement et culturellement.
Les Baluba du Kasaï habitent dans cinq provinces ? le Kasaï, le Kasaï-Central, le Kasaï-Oriental, le Lomami, et le Sankuru sur une région d'une étendue de près de 70 000 km2. Leur territoire est bordé à l'ouest par la rivière Kasaï où sur la rive gauche vivent les Bashilele, Bawongo, et les Bapende. Ils vivent à cheval sur la rivière Kasaï à partir de Tshikapa tout au long de la rivière Kasai jusqu'à la frontière avec l'Angola. Dans cette partie du sud-ouest leurs voisins immédiat sont les Tshokwe sur la rive gauche et les Balwalwa sur la rive droite de la rivière Kasaï (Territoire de Luiza). Au sud, ils sont bordés par les Babindi qui habitent le sud du territoire de Kazumba, les Bakete du sud qui habitent le territoire Luiza et une partie du secteur de Tshishilu au sud du territoire de Dibaya et le sud-ouest du territoire de Kamiji ; ils sont aussi bordés par les Kanyoka dans le territoire de Luilu. À l'est ils sont bordés les Basonge, au nord-est par les Babindi (Bangani, Babindi du nord), les Bakwa-Mputu. Au nord-ouest ils sont bordés par les Bakuba qui habitent le territoire de Mweka; par les Bakete du nord dans le territoire de Luebo dans l'extrême nord-ouest entre Luebo et au confluent de la Lulua et du Kasaï.
Histoire
Le peuple Luba est un de plus ancien royaume du Congo central vers le iie siècle et le ive siècle.
Les Baluba du Kasaï se créent à la suite d'une scission avec les Baluba du Katanga. La tradition orale de ce peuple cite Nsanga a Lubangu qui est une contrée mythique devant être située dans le Katanga.
Durant une multitude de vagues d'immigration, ils ont quitté Nsanga a Lubangu pour s’installer dans le Kasaï au cours du XVIe, XVIIe et XVIIe siècles. La plus connue des vagues de migration est celle qui était causée par la pénétration des esclavagistes arabes, menés notamment par Tippo Tip, dans le pays Luba vers la milieu du XIXe siècle.
Le premier empire Luba fut fondé par N'kongolo Mwamba vers le XVe siècle, et son neveu Ilunga M'bidi Kalala fonda le second empire de Lunda.
Le système politique Luba était fondé sur la notion du Bulopwe. Tous les Baluba se réclament descendants du patriarche Ilunga Mbidi Kiluwe, le père de Ilunga Mbidi Kalala. C'est sous sa personnalité et son autorité que la structure du premier empire commença à prendre forme et à s'étendre.
Depuis leur arrivée dans la région du Kasai, les Baluba on toujours vécu en chefferies indépendantes l'une de l'autre.
Langue
Les Baluba du Kasaï parlent le tshiluba qui est une langue de la famille des langues bantoues.
Composition ethnique
Les Baluba du Kasaï sont subdivisés en plusieurs sous-ethnies, elles-mêmes en tribus (bisamba), puis clans (bifuku) et lignées (mbelo).
Les sous-ethnies principales sont les Luluas (Bena-Lulua), Baluba-Lubilanji (Bena-Lubilanji), Bakwa-Luntu, Bakwa-Nyambi, Bena-Mayi, et Bena-Nsadi (Lulua divers).
Les Luluas (Bena-Lulua) habitent la vallée de la rivière Lulua, notamment dans le territoire de Ndemba, Kananga, et une partie des territoires de Dibaya, Kazumba, Luebo, et Tshikapa (kamonia).
Voici la liste non exhaustive de tribus parmi les Baluba du Kasaï selon leurs sous groupes :
Tribus Bena-Lulua
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Bajila-Kasanga
- Bakwa-Diyaya
- Bena-Mutshipayi
- Bakwa-Beya
- Bena-Kamwanga
- Bakwa-Katawa
- Bena-Ngoshi
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- Bakwa-Biayi
- Bena-Kabeya
- Bajila-Mpiampia
- Bena-Tshinyangu
- Bakwa-Mukuna
- Bakwa-Ndayi
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- Bakwa-Nkoyi
- Bakwa-Mfunya
- Bakwa-Tshipanga
- Bena-Ndayi
- Bakwa-Tshilomba
- Bena-Muamba
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- Bena-Ngandu
- Bena-Mudianga
- Bakwa-Mashi
- Bena-Tshinema
- Bakwa-Ndolo
- Bena-Kabiye
- Bakwa-Tshilundu
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- Bakwa-Mushilu
- Bena-Kasanzu
- Bena-Kapuya
- Bena-Tshonga
- Bena-Kashiye
- Bena Tshinema
- Bajila-Kapumbu
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- Bena Kambulu
- Bena-Tshibondo
- Bena-Tshimungu
- Bena Kalombo
- Bakwa-Tshidimba
- Bakwa Mulume
- Bakwa Tshimuna
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- Bena Fuamba
- Bakwa Tshame
- Bakwa Tshisumba
- Bakwa Tshipamba
- Bena Tshiloba
- Bakwa Nkate
- Bakanga
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Les Bena-Lubilanji habitent le district de Tshilenge, Mbuji-Mayi, et une partie du territoire de Ngandajika.
Tribus Bena-Lubilanji
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Bakwa-Boowa
- Bakwa-Tshilunda
- Bakwa-Tshinene
- Bakwa-Tshisamba
- Bakwa-Dishi (Disho)
- Bakwa-Hooyi
- Bakwa-Kalonji
- Bena-Kaseki
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- Bakwa-Kandu
- Bakwa-Lonji
- Bakwa-Lukoka
- Bakwa-Mpuka
- Bakwa-Mulumba
- Bakwa-Ndaba
- Bena-Mande
- Bena-Kafumbu
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- Bakwanga
- Bakwa-Nsumpi
- Bakwa-Nyanga
- Bakwa-Nsumba
- Bakwa-Ntembwe
- Basangana
- Bena-Luanga
- Bena-Kanyana
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- Bashila-Kasanga
- Bashingala
- Bena-Tshilunda
- Bena (mwa) Cimenga
- Bena-Tshitolo
- Bena-Tshizubu
- Bena-Mpiana Mukala
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- Bena-Kabindi
- Bena-Kalambayi
- Bena-Kanyiki Kapangu
- Bena-Kanyiki Mbamba Tshula
- Bena-Kanyiki Mutembwa
- Bena-Kapuya
- Beea-Lulamba
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- Bena-Mpiana
- Beea-Lusala
- Bena-Mbulanga
- Bena-Mpuka
- Bena Kazadi
- Bena Katuku
- Bakwa Ntombolo
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- Bakwa Kashila
- Bakwa Kanda
- Bena-Mulenga
- Bena-Ngandajika
- Bena-Nomba
- Bena-Nsona
- Bena-Nshimba
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Chaque tribus est subdivisé en clans.
Les Bakwa-Luntu habitent dans le territoire de Dimbelenge à l'exception du secteur de Lukibu, et sont aussi une poignée dans le territoire de Ndemba.
Tribus Bakwa-Luntu
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Babwa-Kanyinga
- Bakwa-Balela
- Bakwa-Dilungi
- Bakwa-Indu
- Bakwa-Katulayi
- Bakwa-Loko
- Bakwa-Lukusa
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- Bakwa-Lule
- Bakwa-Mayi
- Bakwa-Mfika
- Bakwa-Mibalu
- Bakwa-Mpungu
- Bakwa-Mputu
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- Bakwa-Mubiayi
- Bakwa-Mukala
- Bakwa-Ndaye
- Bakwa-Ngombe
- Bakwa-Ngoyi Babadi
- Bakwa-Ngula
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- Bakwa-Nsadi
- Bakwa-Shisumba
- Bakwa-Tshibasu
- Bakwa-Tshikandu
- Bakwa-Tshilumba
- Bakwa-Tshimanga
- Bashila-Kasanga
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- Basonge Babembe
- Bena-Bele
- Bena-Kalombo
- Bena-Kapuki
- Bena-Lumonyo
- Bena-Mena
- Bena-Mukenyi a Mbuyi
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- Bena-Musenga
- Bena-Nganza
- Bena-Ngeya Ngombe
- Bena-Nkamba Kalela
- Bena-Nkelende
- Bena-Nkoma
- Bena-Tshadi
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Les Bakwa-Nyambi habitent dans le secteur de Nyambi, territoire de Tshikapa.
Tribus Bakwa-Nyambi |
- Bena Mbiye
- Bena Kalenga
- Bakwa Muiyi
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- Bakwa Lukodi
- Bakwa Kalume
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- Bena-Tshinkobo
- Bakwa-Tshiduwa
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Les Bena-mayi habitent le secteur de Tshikapa, ville de Tshikapa, et le secteur de Kasaï-Kabambayi
Les Bena-Nsadi habitent les secteurs de Kasaï-Lunyeka, Kasadisadi, et une partie de Longotshimo.
Bien que chaque tribu a évolué de façon indépendante vis-à-vis des autres, les Baluba ont en commun culture, langue, et tradition. Ils se réclament en plus de descendre d'un ancêtre commun Ilunga Mbidi, le patriarche du peuple Luba et de son empire.
Religion
La notion de Dieu chez les baluba du Kasaï
Appellations de Dieu.
Comme probablement tous les Noirs bantous, les baluba du Kasaï connaissent et rendent un culte spécial à Dieu, considéré comme Etre Suprême, personnel, immatériel, créateur, maître et fécondateur de tout ce qui existe dans le monde visible et invisible.
Les noms qu’ils Lui donnent peuvent être divisés en deux groupes :
A. — Les noms propres de Dieu: Noms qui dans leur signification fondamentale appartiennent exclusivement à Dieu. S’ils s’appliquent à autre chose, ce sera au figuré.
B. — Noms analogiques de Dieu: Noms de personnes, d ’animaux ou d’êtres inanimés appliqués à Dieu dans les titres de louanges qu’on Lui donne.
L’Être Suprême, pour eux, n’est pas le premier, le plus élevé dans une série d’êtres semblables, mais un être personnel, unique en son genre, seul Créateur, seul première cause vivifiante et fécondante de tout ce qui est.
A . Les noms propres de Dieu.
Dans cette catégorie, les baluba emploient à présent les mots : Mâwéjâ, Mûlôpô, Mvidîe, Nzambi et Kâlûngâ, noms différents, mais désignant un même Être Suprême.
Concepts Luba du corps et de l'âme
Le concept Luba de l'être humain fournit un excellent point de vue pour comprendre leur vision du monde religieuse. Fondamentalement, les Luba croient que chaque être humain ( muntu ) a une seule essence. Cependant, cette essence a de nombreuses manifestations. Par exemple, la réalité empirique est la manifestation d'un niveau plus profond d'être lié au concept Luba de l'esprit ( vidye ). La partie essentielle de chaque être humain est l'ombre de la vie ( umvwe wa bumi ), l'âme (c'est-à-dire le siège de la pensée et du sentiment). La distinction entre réalité physique et spirituelle, ou corps ( umbidi ) et âme ( muja), est également fondamentale pour la vision Luba de la réalité en tant que telle.
Selon les circonstances et le contexte, la réalité spirituelle intérieure d'une personne, qui transparaît à travers les apparences extérieures et constitue l'être humain, peut être symbolisée de diverses manières: ombre, souffle de vie, sang, voix, etc. Les deux éléments (corps et âme dans un souci de simplicité) sont interdépendants. Quiconque détruit le corps détruit également l'âme - c'est-à-dire affaiblit toute la personne jusqu'à ce que finalement l'âme s'en aille. Quiconque détruit l'âme - par exemple, en lançant un sort -attaque en même temps la personne physique de la victime. Cependant, il n'y a pas de lien spécial entre le corps et l'âme. Une petite particule de matière corporelle peut être suffisante pour soutenir et transférer l'âme sans mettre en danger la force vitale de la personne concernée. Si un individu cherche à tuer son voisin et réussit à forcer l'âme de son voisin à quitter sa demeure corporelle, la vie du voisin est en danger. Cependant, si le même individu accomplit le même rituel dans le but de protéger la vie de son voisin contre les attaques des malfaiteurs, alors le voisin se sentira en sécurité et sa vie s'épanouira. Le résultat dépend de l'intention de l'artiste rituel. La conception luba d'un être humain en tant qu'entité double, associée à des modes d'interprétation changeants de la relation entre le corps et l'âme,conduit à une grande variété de symbolisations. Par conséquent, on entend parler de cacher une âme dans la brousse pour la protéger ou d'attacher une âme dans la brousse pour détruire une personne ou de transférer l'âme d'un ennemi dans le corps d'un animal afin que cette personne commence à agir comme un animal. L'âme d'une personne qui meurt dans une ville moderne peut être enterrée dans un sol ancestral en transférant des cheveux, des coupures d'ongles ou une autre particule du cadavre au village.ou une autre particule du cadavre au village.ou une autre particule du cadavre au village.
Unité des mondes spirituel et physique
Tout objet appartenant au corps ou ayant été en contact avec lui peut être utilisé comme support réduit et suffisant de l'âme. Mais inversement, toute forme de contact intime avec le corps imprègne un objet, un vêtement, un outil ou un ustensile de la réalité spirituelle de cette personne. Obtenir un tel élément donne à une personne un pouvoir sur le propriétaire de l'objet. Détruire un tel objet avec l'intention de nuire à son propriétaire représente une attaque directe contre la vie du propriétaire. La propriété, la terre, les récoltes, la poussière collant au corps d'une personne, tout ce qui est associé à la réalité physique d'une personne est marqué de l'être personnel du propriétaire. La saleté sur une route conserve quelque chose de vital pour les gens qui la traversent. Un cadeau est toujours plus qu'un simple transfert d'objets matériels. Cette vision de la réalité a un large éventail d'applications.
Principalement, il donne lieu à des tabous sexuels et à l’évitement du contact physique dans certaines situations; cela conduit également à croire qu'une bénédiction peut être accordée en touchant une personne ou que le pouvoir de l'âme peut être épuisé en entrant en contact avec des personnes mal intentionnées.
L'unité entre les humains et leur environnement se manifeste de manière beaucoup plus compliquée dans les modèles de dépendance au sein de la communauté humaine. La relation entre père et fils ou mère et fille semble être un modèle universel pour exprimer l'essence de la plupart des relations (que la société soit matrilinéaire ou patrilinéaire, le même modèle parental est utilisé -celui d'initiateur et d'initié). Chez les Luba, le chef est considéré comme le père de ses sujets. Les parents sont des esprits par rapport à leurs enfants tandis que le mari est aussi l'esprit de la femme. Le tissu social est enraciné dans cette interdépendance spirituelle unifiée. Les liens vitaux entre les membres de la communauté ne soutiennent pas seulement l'institution essentielle du groupe social, c'est-à-dire la lignée: ils sont la véritable substance du dynamisme de groupe, de la retenue de groupe et de la cohésion de groupe.
Mondes des vivants et des morts
Les Luba croient que lorsque les gens meurent, ils vont dans le monde invisible des morts. Ce monde des ombres, situé sous la terre, est structuré selon le monde des vivants. Là, les morts vivent comme ils le faisaient sur terre: en groupes familiaux, dans les villages, avec des forêts et des jardins, etc. Du monde des morts, les ancêtres veillent sur leurs enfants, contactent les vivants à travers les rêves, dans les séances de divination, et en faisant se produire toutes sortes de choses étranges et inhabituelles. Les morts reviennent dans le monde des vivants, donnant leurs noms aux nouveau-nés.
Les Luba Songye sont uniques en ce qu'ils croient à la transmigration de l'âme. Cette âme "semble normalement retourner trois fois sur terre dans un corps humain et la quatrième fois dans le corps d'un animal avant d'aller à Efile Mukulu pour y rester indéfiniment" (Merriam, p. 298).
Les morts interagissent constamment avec les vivants. Leur attitude envers leurs descendants est ambiguë. Les vivants doivent se souvenir des morts et les honorer par l'accomplissement de rituels car la survie des morts dépend du dévouement de leurs proches. Si leurs descendants négligent de faire preuve de piété filiale, les morts retiendront leur faveur et montreront leur colère en provoquant des mauvaises récoltes, des maladies, de mauvais rêves et de mauvais présages. Bien sûr, le devoir de mémoire concerne plus directement les membres de la lignée récemment décédés (parents ou grands-parents décédés). Les personnes décédées dans un passé plus lointain sont appelées collectivité sous le titre vague d' ancêtres ; parmi ce groupe, seules les personnes les plus importantes et les anciens dirigeants politiques sont directement cités.
Au-delà du monde de l'implication humaine, les Luba ont une idée presque innée du monde comme un tout unifié; transcender les différentes représentations luba des institutions humaines est l'idée d'un dieu créateur. Il n'y a qu'un seul dieu créateur et il a créé ce monde unique, homme et femme, et la nature et tout ce qu'il contient, y compris les qualités curatives des herbes et des racines. Le créateur possède tout le monde - tous les pays, comme disent les Luba. L'espèce humaine est une et donc l'esprit humain est un; il transcende la réalité empirique.
Quel que soit l'angle où les Luba regardent leur monde, ils aboutissent toujours, de perception en perception, au concept d'universel. Quand les Luba déclarent, maintes et maintes fois, que vidye udiko (l'esprit existe), ils signifient exactement cela : l'esprit transcende et fonde toute autre réalité et, surtout, la réalité des ancêtres. Dieu n'est pas une sublimation de l'idée des ancêtres; au contraire, les ancêtres ne peuvent exister que parce qu'il y a d'abord eu le concept de dieu créateur. Dans les vieilles prières stéréotypées, Dieu est toujours le père de tout et de tout, celui "qui a sculpté les doigts dans nos mains" (ou un nom de louange similaire est utilisé).
Dieu créateur
La vie humaine ne peut être conçue que comme une partie d'un concept universel d'absolu. Les Luba appellent cet absolu Vidye, Mvidie, Efile Mukulu, Maweja ou Mulopo. Habituellement, ils utilisent ces noms en combinaison avec un ou plusieurs des noms de louange qui sont si abondants dans les prières et les invocations Luba. Bien que Dieu soit toujours présent au fond de leur esprit en tant que grand esprit créateur, les Luba n'ont pas de sanctuaires où des prières ou des sacrifices peuvent être offerts à Dieu. Dieu n'est en aucun endroit -Dieu est partout. Partout où il y a du pouvoir, il y a de l'esprit; que ce soit un arbre puissant ou une cascade tonitruante, les Luba diront qu'ici c'est l'esprit. De la consultation des morts en divination à l'ancienne épreuve du poison, de la chasse à la pluie à l'arrêt du coucher du soleil, il y a une vision à l'œuvre. Le langage mythique donne à ce monde visible sa vraie dimension.
Ce n'est pas comme s'il y avait une opposition fondamentale entre les ancêtres, les fondateurs de la lignée et les institutions politiques d'une part et le dieu créateur de l'autre. L'adoration des ancêtres ou des esprits inférieurs ne signifie pas que le dieu créateur est voué à l'oubli. En effet, les ancêtres, quels que soient leur statut et leur fonction, sont liés à l'être suprême; ce sont des fils de l'esprit. Leur vie continue d'être le vivier existentiel des générations vivantes. Ce sont des héros, des médiateurs entre Dieu et leurs descendants. Au début, Dieu a travaillé à travers des agents connus sous le nom de héros de la culture qui ont reçu la responsabilité de certains domaines. Ces figures imposantes sont au centre des mythes et des légendes. La distinction entre héros culturels et ancêtres n'est pas toujours très claire. Le Songye a développé une figure de filou bien définie dans Kafilefile, l'adversaire de Dieu depuis le début. Ailleurs, la figure du filou a pris des caractéristiques moins dramatiques.
Médecine, sorcellerie
Les Luba croient en une force spirituelle générale qui imprègne toute la nature. Là encore, les Songye occupent une position de leader franche: "Efile Mukulu est considéré comme existant en tout et comme étant tout, et donc tout fait partie d'Efile Mukulu" (Merriam, p. 297). Ce concept n'est peut-être pas aussi clairement formulé par d'autres groupes, mais l'idée qu'une ombre ou une âme opère dans tout est présente dans toute la pensée luba. Cette force cachée est créée par Dieu lui-même dans les œuvres de ses propres mains. C'est comme si Dieu avait laissé quelque chose de son être dans toutes les choses créées, tout comme les humains communiquent quelque chose d'eux-mêmes aux choses qu'ils créent et manipulent. Connaître le nom et la force de vie intérieure des choses, afin de pouvoir les utiliser en toute sécurité pour le bien de l'humanité, c'est connaître la médecine ou la sorcellerie, c'est-à-dire:pouvoir basé sur les connaissances et les compétences créatives.
Pour le Luba central, Dieu est Shamanwa (le père des compétences). Sorcellerie- utiliser les forces cachées dans les choses avec une mauvaise intention de tuer des gens ou de détruire des choses - est mauvais. Tout comme les gens façonnent leur monde par le pouvoir de leurs mots et par les compétences de leurs mains, ils essaient également de maîtriser la force de vie invisible derrière toutes les apparences matérielles. Ils essaient de surmonter cette réalité invisible, les forces cachées, pour les façonner en formes matérielles visibles. Ils leur donnent des noms et des figures animales ou humaines pour les mettre à la portée de l'imagination, de la vision et du langage humains. Ils les sculptent dans des statues en pierre ou en bois et, ce faisant, leur donnent de l'individualité, afin qu'ils puissent être discutés, excités, loués ou même maudits. Le monde de la médecine, des amulettes et autres objets rituels est le lien entre les réalités spirituelles et le monde empirique.
Vie rituelle
Les activités rituelles telles que les prières, les invocations et les offrandes peuvent être effectuées par des individus ou par des fonctionnaires. Les fonctionnaires tirent leur capacité d'officier de leur fonction et de leur position dans le groupe (par exemple, chef de ménage, chef aîné d'une lignée, chef de village) ou d'une initiation spéciale en tant que devin et guérisseur traditionnel. L'artiste prophétique succède à l'officiel à des occasions particulières pour diverses raisons: divination, guérison, nettoyage des personnes ou des villages souillés, etc. Ces actions rituelles ont lieu lorsque les morts interfèrent avec les vivants en réclamant l'attention ou en demandant à être consultés; des rituels peuvent également être exigés parce que les ancêtres veulent être honorés par la prière et le sacrifice.
La principale caractéristique du guérisseur traditionnel dûment initié est la possession spirituelle accompagnée d'énoncés prophétiques. Les devins et les guérisseurs traditionnels constituent une sorte de guilde informelle, l'un initiant l'autre, mais cette guilde ne doit pas être confondue avec les sociétés secrètes qui étaient autrefois abondantes dans le Lubaland. La possession spirituelle se produit généralement dans les sanctuaires. Les sanctuaires eux-mêmes sont constitués de minuscules huttes contenant différents types de récipients dans lesquels sont placés des objets simples, symbolisant la présence de l'esprit lors des rituels. Parfois, le sanctuaire est un arbre planté pour honorer un ancêtre. Les objets rituels, généralement des réceptacles de médicaments, peuvent également être placés à l'entrée d'un village (par exemple, les esprits de chasse) ou peuvent être cachés avec des médicaments spéciaux sous le toit de la cabane principale.
À certains moments, des rituels standardisés ont lieu: rituels du premier fruit, rituels de fertilité à la pleine lune, rites de passage, enterrement, etc. La religion traditionnelle Luba forme un tout bien équilibré dans lequel les vivants et les morts peuvent trouver la paix et le repos des angoisses de l'existence humaine et à travers lequel les Luba se trouvent insérés dans le monde universel de la quête religieuse et des préoccupations spirituelles.La religion traditionnelle Luba forme un tout bien équilibré dans lequel les vivants et les morts peuvent trouver la paix et le repos des angoisses de l'existence humaine et à travers lequel les Luba se trouvent insérés dans le monde universel de la quête religieuse et des préoccupations spirituelles.La religion traditionnelle Luba forme un ensemble bien équilibré dans lequel les vivants et les morts peuvent trouver la paix et le repos des angoisses de l'existence humaine et à travers lequel les Luba se trouvent insérés dans le monde universel de la quête religieuse et de la préoccupation spirituelle.
Baluba du Katanga
Les Baluba du Katanga (Baluba-Kat ou Baluba Centraux) : ce sont les peuples du coeur du Buluba où est issu tous les autres peuples Luba et tous ceux qui leur sont reliés. Ils sont situés dans la région du Katanga en majorité, mais il y a quelques de leurs tribus établies dans le Kasaï Oriental dans le secteur de Baluba Shankadi et Baluba Lubangule. Leur langue est le Kiluba (luba-Kat, luba-Central). Ce sont les peuples fondateurs de l' empire luba dans la région du lac Kisale et du Bupemba. A coté de L' empire Luba il y avait d'autres chefferies Luba qui purent garder leur autonomie face à celui-ci, on peut citer les Bena-Kalunduwe, le royaume de Kinkondja, etc.
Référence
Encyclopædia Universalis : luba-et-lunda
Luba (peuple d'Afrique) », Notice RAMEAU, BnF
Luba Religion : encyclopedia.com
Bibliographie
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Colle, RP Les Baluba . 2 vols. Collection de monographies ethnographiques, vol. 10. Bruxelles, Belgique, 1913. Également écrit par un missionnaire. Encore une des sources de base, en particulier pour les Luba Hemba.
G ö hring, Heinz. BaLuba: Studien zur Selbstzuordnung und Herrschaftsstruktur der baLuba. Studia Ethnologica , vol. 1. Meisenheim am Glan, Allemagne, 1970. Une merveilleuse synthèse; une offre de travaux savants avec une bibliographie complète; l’introduction indispensable à toute recherche ultérieure.
Merriam, Alan P. "La mort et la philosophie religieuse du Basongye." Antioch Review 21 (automne 1961): 293 - 304. Excellent.Mukenge, Leonard. "De Croyances structures de ET socio-familiales en soci é t é Luba: 'Buena Muntu,' 'Bakishi,' 'Mi-lambu." Cahiers é conomiques et sociaux 5 (Mars 1967): 6 - 94. Le th è se de licence d'un étudiant Luba à l'Université Lovanium (maintenant Unaza). Exceptionnel.
?Reefe, Thomas Q.L'arc-en- ciel et les rois: une histoire de l'empire Luba jusqu'en 1891 . Berkeley, Californie, 1981. Indispensable à toute étude ultérieure de la culture Luba. Exceptionnel.
Theuws, JA (Th.). «De Luba-mens». Annales du musée royal de l'Afrique centrale, Sciences humaines , vol. 8, non. 38. Tervuren, Belgique, 1962. G ö hring appelé ce travail par un missionnaire d' une "synthèse intuitive." Les informations sont basées sur des recherches de terrain prolongées dans le centre du Lubaland.
van Caeneghem, PR La notion de Dieu chez les BaLuba du Kasai. Mémoires de l'Acad é mie Royale des Sciences Coloniales, Classe des Sciences Morales et Politques , vol. 9, fasc. 2. Bruxelles, Belgique, 1956. La meilleure œuvre d'un prêtre missionnaire qui a vécu pendant des années parmi les Luba Kasaï.
van Overbergh, Cyrille. Sociologie descriptive: Les Basonge . Collection de monographies ethnographiques, no. 3. Bruxelles, Belgique, 1908. D'après les premiers rapports de voyageurs et de membres de la fonction publique . Ça vaut toujours la peine.
Verhulpen, Edmond. Baluba et Baluba ï s é s du Katanga . Anvers, Belgique, 1936. Étude détaillée des groupes Luba par un ancien fonctionnaire . Comme première orientation, les informations administratives sont toujours utiles.
À lire également
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