Parc national de la Maiko
Le 21/10/2017
Localisation
Situé dans les provinces Orientale et du Nord Kivu.
Superficie
10.000 km²
Le parc national de la Maiko est l’un des parcs de la RDC les plus exigeants sur le plan logistique et l’un des plus riches en biodiversité. Il est l’un des deux seuls parcs nationaux au monde à abriter le gorille de Grauer, une sous-espèce de gorilles de l’Est grandement menacée et mal connue, l’okapi et le paon du Congo, deux espèces endémiques, ainsi que les éléphants de forêts, les léopards, les chimpanzés et les pangolins géants.
Statut Juridique et Administratif
Le Parc National de la Maïko, avant d’être créé Parc National le 20 novembre 1970 par l’Ordonnance loi n 070-312 et couvrant une superficie de plus ou moins 10.000 km 2 , il a été identifié en 1938 par les colonisateurs belges comme une réserve de chasse. Le parc est propriété de l’Etat de la RDC et son organe de gestion est l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN). Il s’étend sur trois Provinces de l’Est de la RDC à savoir la province du Nord-Kivu en territoire de Lubero, province Orientale en territoire de Bafwasende, province de Maniema en territoire de Lubutu.
Valeur Unique du Parc National de la Maïko
Le Parc National de Maiko a une valeur de conservation unique en tant qu’unité de gestion et en tant qu’élément clé dans un Landscape régional de conservation significatif. Ci-dessous se trouve une brève liste d’aspects importants :
- C’est une grande étendue de forêt continue, un des plus grand bloc intact du Bassin du Congo
- La présence d’espèces en danger d’extinction, tels que les Gorilles de Grauer, les chimpanzés, les éléphants de forêt, les okapi.
- Le parc couvre une gamme d’altitudes du Rift Albertin aux forêts de plaine, fournissant une vaste variété d’habitats.
- Le parc, avec le Parc Natinal de Kahuzi-Biega, est une aire protégée clé pour le Landscape Maiko-Tayna-Kahuzi-Biega, une des 12 zones prioritaires pour la conservation définie par le Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo.
- Ces dernières années, Maiko est devenu un exemple à succès de la transformation d’un “parc papier” en une aire protégée ayant des opérations sur le terrain. Malgré de nombreux défis logistiques, techniques et sécuritaires, l’ICCN, l’autorité congolaise pour la faune et la flore, a une présence physique dans le parc pour la première fois depuis sa création en 1970.
Aspects physiques
Le PNM est à cheval sur l’équateur entre 1 latitude Nord et 1 latitude Sud, et entre 27 et 2830’ longitude Est. Il connaît une altitude moyenne approximative de 850 m. La topographie est variée à travers la région. Dans l’extrême sud du parc, des montagnes surplombent abruptement de 550-1300 m couvrant une superficie approximative de 3400 km2 entre les limites sud et ouest du parc. Vers les sources des eaux de la rivière Maïko la topographie attenue considérablement et la majeure partie des secteurs centre et Est est légèrement ondulée dans une altitude moyenne de 800 m. La forêt est ponctuée dans l’extrême nord-est et ouest par plusieurs massifs isolés, qui atteignent une altitude maximum de 1000 m.
La région sud de la Maïko est drainée premièrement dans la direction nord-sud par les rivières Lubutu, Ufia, Ubilikeko et Mesa. Toutes ces rivières sont tributaires du réseau de la rivière Oso-Lowa, qui se déverse dans la rivière Lualaba vers l’ouest. La rivière Maïko qui est aussi tributaire de la Lualaba a sa source dans les montagnes dans l’est lointain de ce secteur et serve comme une caractéristique primaire du drainage pour l’intérieur et parcourant la direction sud est - nord ouest à travers le parc.
Aspects Ecologiques
Principales ressources fauniques
La faune au PNM est très riche et très diversifiée. Elle va des plus petites aux plus grandes espèces. Ainsi parmi les pholidotes on peut citer le pangolin géant ; les primates : le cynocéphale, le cercocèbe agile, le cercopithèque ascane, le cercopithèque mitis, le cercopithèque wolfi-denti, le cercopithèque de l’hoest, le cercopithèque hamlyn, le colobe d’Angola, le colobe badius, le gorille de plaine de l’est et le chimpanzé en face claire. Parmi les carnivores on peut citer le léopard ; les tubulidentés on peut citer l’oryctérope ; les hyracoïdes on peut citer le daman d’arbre ; les proboscidiens on peut citer l’éléphant de forêt ; les artiodactyles on peut citer le potamochère, l’hylochère, le chevrotin aquatique, l’okapi, le sitatunga, le bongo, les différents céphalophes comme le nigrifron, monticole, a dos jaune, sylvicultor, callipygus, leucogaster ; l’antilope pygmée, le buffle de forêt.
L’éléphant est une espèce intégralement protégée mais menacée au PNM, sa présence était dans le temps signalée sur presque toute l’étendue du parc, mais aussi moins sensiblement dans certaines zones aux alentours du parc. Soit ses différents indices de présence sont le plus souvent trouvés dans les habitats ouverts au sein des forêts, mais également dans le type de forêt de régénération comme dans les forêts naturelles. Malgré tout beaucoup de signes de concentration on été trouvés dans les zones en Gilbertiodendron après que les grains soient tombés ce qui suppose que les éléphants peuvent migrer sur une base saisonnière dans ces zones pour la recherche de la nourriture (Hart & Sikubwabo 1994).
Le gorille de plaine de l’est est présent dans plus ou moins certaines zones discrètes et isolées avec des groupes apparemment séparés de leur proche voisinage par plus de 60 km. (Hart & Sikubwabo 1994). Le gorille est également présent dans des zones additionnelles, spécialement dans la partie sud du parc.Le gorille est trouvé dans une variété de type de forêt y compris les formations naturelles de basse altitude. Leurs activités sont les plus abondantes dans les forêts secondaires et dans les zones où les herbacées sont en prédominance et dans les forêts en régénération. Les pentes sont préférées, probablement par le fait que dans certaines zones elles supportent une association de végétations denses dans le sous bois des forêts en canopées ouverts. Le gorille est menacé au PNM par la chasse et le trafic des bébés gorilles.
Malgré que le chimpanzé ait une large distribution au PNM, il apparaît être non commun dans certaines zones. Sur 10 quadrats d'échantillonnage au nord-est du parc, la présence des chimpanzés a été enregistré dans deux quadrats seulement ( aux tournants de Mangila et Sasi). Il y a eu également très peu d’observations en amont des rivières Tshopo et Bilota. Par contre une grande densité d’indice de présence des chimpanzés ont été relevés dans la région de Penetula et d’Angumu. En général, le chimpanzé fréquente les mêmes associations d’habitats que le gorille dans le PNM. Il évite comme le gorille les zones en fort pourcentage couvert en dominance par la forêt en Gilbertiodendron. Le chimpanzé est également menacé par le trafic des bébés et sa viande.
Okapi
L’Okapi est une espèce solitaire. Ses indices de présences incluent principalement les empreintes entières, des brindilles et petites branches broutées. Les crottes sont également trouvées en petite fréquence. L’okapi tend à déféquer dans un même espace déterminé et la fréquence des fumiers éparpillés par les scarabées peut égaler presque la fréquence de défécations. (Hart & Sikubwabo, observations non publiées). L’okapi est présent sur presque toute l’étendue du PNM. Il est observé soit ses indices de présence du nord au sud. Il est abondant dans la partie nord-est du parc ainsi que la partie nord-ouest dans la zone de Penetula. Pendant leur recensement, Hart et Sikubwabo en 1994 ont trouvé moins d’indices de présence au sud de la rivière Maiko, et il a été complètement absent au sud des rivières Oso et Uvira. Ces rivières apparaissaient constituer la limite