RDC : Joseph Kabila a laissé à Tshisekedi des indicateurs macroéconomiques dans le vert.
Le 26/10/2019
Félix Tshisekedi, président de la RDC, a hérité d’un bilan de 18 ans de règne de Joseph Kabila, comprenant l’actif et le passif.
Dans quelles conditions Tshisekedi hérite-t-il du trône présidentiel ? Qu’est-ce qu’il a trouvé dans le compte du Trésor ?
Ainsi, depuis le 24 janvier 2019, date de sa prestation de serment devant la Cour constitutionnelle, Félix Tshisekedi est le 5ème président de la RDC depuis Joseph KasaVubu en 1960. Il prend les commandes de la RDC après 18 ans de règne de Joseph Kabila. Il devra composer avec un bilan lourd à porter.
En effet, la RDC reste encore un pays à reconstruire. Les « Cinq chantiers » de la République initiée entre 2006 et 2011, suivis du grand projet de la « Révolution de la modernité », porté par Joseph Kabila entre 2011 et 2018, n’ont pas été à la hauteur des défis. Dans la société congolaise, des fissures sociales sont encore béantes. Depuis sa prise des fonctions, le chef de l’Etat fait face à un mouvement de grève qui pourrait bien se généraliser.
Félix Tshisekedi a l’obligation de colmater les brèches – le plus rapidement possible d’ailleurs – pour rétablir la confiance d’une population qui a soif du changement. Il aura besoin de mobiliser des ressources nécessaires pour relever les nombreux défis qui s’offrent à lui.
Dans quelles conditions a-t-il hérité de la République ? Dans quel état a-t-il trouvé les comptes de l’Etat ? Jouit-il d’une marge de manœuvre assez large pour réaliser ses promesses de campagne ? A ces questions, des analystes sont partagés.
DES STATISTIQUES AU VERT, SELON LA BCC
Dans une récente rencontre avec la presse, le gouverneur de la Banque centrale du Congo, Deogratias Mutombo Mwana Nyembo, a fait le point de ce qu’il faut considérer comme le bilan économique de 18 ans de règne de Joseph Kabila. Le gouverneur de la BCC a fait comprendre que Joseph Kabila a légué à son successeur une économie en bonne santé, avec des chiffres encourageants pour une économie caractérisée par des faiblesses récurrentes. « Le cadre macroéconomique de la RDC est resté stable en 2018 et même à ce jour, il est toujours stable. C’est un cadre propice à toute activité économique, au regard de l’évolution des indicateurs pertinents », s’est félicité Deogratias Mutombo.
Toutefois, des statistiques présentées par le gouverneur de la BCC entre 2001 et 2018, on peut tirer quelques enseignements pertinents.
Dans la rubrique des finances publiques, sans faire mention des dépenses déjà validées par la chaine de la dépense, le gouverneur de la BCC a fait état d’un solde positif de 53.517.190.000 FC à fin 2018. Quant aux réserves internationales, elles se situeraient à 879.480.000 USD à fin 2018, soit l’équivalent d’environ trois semaines d’importations. Preuve que l’économie congolaise se porte bien, la BCC a misé pour l’année 2018 sur un taux de croissance de 4,1%, contre 3,7 % en 2017.
À la lecture des condensés statistiques de la BCC, on note évidemment des avancées certes de l’économie, malgré une période de flottement entre 2016 et 2017, mais dans l’ensemble, l’économie congolaise est loin de faire preuve de résilience. Trop dépendante de l’industrie extractive, une moindre contraction des cours de principaux minerais d’exportation de la RDC, essentiellement le cobalt et le cuivre, peut avoir des conséquences désastreuses sur l’ensemble de l’économie. On l’a d’ailleurs ressenti à partir de 2016 lorsque le marché mondial a traversé une crise qui a conduit à une chute vertigineuse des cours des métaux
Le PotentielOnline