Le bilan mondial de la déforestation
Le 05/12/2019
La déforestation au cours du temps
La déforestation de masse sévit depuis plusieurs siècles. Elle a été répartie très différemment selon les époques. Par exemple, après le XVIIème siècle, les États-Unis ont perdus 90 % de la surface de forêt primaire afin de gagner en terres agricoles. En Europe, la moitié des forêts du territoire ont été détruites au Moyen-Âge, en réponse à l’essor de la population.
Globalement, les besoins alimentaires, la demande en bois-énergie, le développement de l’industrie a conduit à une destruction massive des forêts dans les pays du Nord. La tendance actuelle dans les pays européens, va à l’augmentation des surfaces forestières. Ainsi la France a regagné 30.000 hectares par an ces dernières années et a augmenté de 10 % sa surface de forêts en 30 ans.
L'importance des forêts
Les forêts recouvrent près de 31% de la surface de notre planète et sont peuplées par plus de 3 billions d'arbres. Il n'est donc pas étonnant de savoir qu'elles abritent plus de 80% de la biodiversité terrestre. De l’air que nous respirons à l’eau que nous buvons, en passant par la nourriture que nous mangeons, les forêts subviennent à une grande partie de nos besoins.
Les écosystèmes et la diversité biologique des forêts rendent un grand service à notre planète en jouant un rôle clé dans notre adaptation aux changements climatiques et dans la réduction des risques de catastrophes naturelles. Ils sont un atout de taille pour augmenter la résilience des populations les plus vulnérables face aux impacts des changements climatiques.
Les forêts sont également importantes pour les loisirs et le bien-être mental. Dans de nombreuses cultures, les paysages naturels sont étroitement liés aux valeurs spirituelles, aux croyances religieuses et aux enseignements traditionnels.
Une déforestation répartie dans les pays tropicaux
À l’inverse, nous avons aujourd’hui des pays qui détruisent massivement leur ressource forestière. Le bilan des surfaces préservées, ou non, est mis en relief par la Banque Mondiale. Et le visuel est clair, les pays tropicaux sont les plus touchés par la déforestation. Les forêts d’Amérique du sud, d’Asie du sud-est et d’Afrique sont menacées.
Les gains ou pertes en forêts dans le monde entre 1990 et 2015. Source : Banque Mondiale
Le Brésil en tête du classement
Le journal argentin la Nation a créé une infographie qui donne une bonne représentation des 15 pays classés selon l’importance de la déforestation. L’urbanisation, et surtout l’agriculture intensive, sont pointées du doigt dans la déforestation mondiale. Dans beaucoup de pays, la déforestation est due à l’augmentation de la production de caoutchouc, de soja pour l’alimentation animale, d’huile de palme et de bœuf.
Le Brésil arrive largement en tête des pays les plus déboisés ces vingt-cinq dernières années. La situation au Brésil est préoccupante. Alors que la déforestation de la forêt amazonienne perdait de la vitesse depuis 2004, elle accélère de nouveau depuis 2015. À un rythme effréné de 859 arbres par minute. Afin de soutenir son élevage bovin et sa production de biocarburant, le Brésil utilise ces surfaces comme pâturage, cultures de soja et canne à sucre.
La RDC, deuxième front de la déforestation mondiale
A la différence du Brésil qui a su mener des politiques ambitieuses de lutte contre la déforestation, l’application des lois constitue le grand point faible dans cet Etat aussi vaste que l’Europe occidentale.
L’élection de Félix Tshisekedi augure-t-elle de jours meilleurs pour la protection des forêts de République démocratique du Congo (RDC) ? Le nouveau président s’est jusqu’à présent montré peu prolixe sur le sujet. Sa seule intervention lors de la réunion du One Planet Summit au mois de mars 2019, à Nairobi, a été perçue par les plus indulgents comme une occasion manquée. Les plus sévères ont jugé la prestation ratée, révélatrice d’un homme indifférent aux enjeux écologiques.
Les données mondiales publiées jeudi 24 avril par Global Forest Watch, le projet d’observation par satellites conduit par l’université du Maryland (Etats-Unis) montrent pourtant que le pays, qui abrite près de la moitié de la forêt africaine, continue à perdre ce capital de biodiversité à un rythme croissant depuis le début du siècle. En 2018, la RDC a enregistré une réduction de la superficie de ses forêts primaires de 481 000 hectares, confirmant son deuxième rang derrière le Brésil et devant l’Indonésie parmi les pays les plus affectés par le recul des écosystèmes arborés. En quinze ans, la RDC a perdu 6 % de son couvert forestier.
Il est urgent de lutter contre la déforestation
Le Brésil, l’Indonésie et l’Afrique Équatoriale semblent complètement en dehors des préoccupations mondiales de protection de la nature et de la lutte contre le changement climatique dont l’arbre est l’un des piliers. Avec 3 billions d’arbres sur Terre, soit environ 400 arbres par personne, on a pourtant l’espoir d’une gestion plus durable de cette ressource.
Vous souhaitez en savoir plus ?
Le World Resources Institute propose sur son site Global Forest Watch une carte interactive qui permet de suivre l’évolution de la déforestation dans le monde.