VILLE DE BENI (Province Nord-Kivu)
Beni est une ville du nord-est de la République démocratique du Congo, située à proximité du Parc national des Virunga, sur le plateau du mont Ruwenzori (5 119 m d'altitude), en bordure de la forêt de l'Ituri. Elle se trouve à 70 km de Kasindi, une cité qui fait frontière avec l'Ouganda.
Administration
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Pays
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République démocratique du Congo
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Communes
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Beu, Bungulu, Mulekera, Ruwenzori
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Province
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Nord-Kivu
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Députés
de la ville
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Arsène Mwaka Bwenge et Grégoire Kiro Tsongo
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Maire
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Masumbuko Nyonyi BwanakawaI
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Démographie
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Population
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355 160 hab
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Géographie
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Coordonnées
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0° 29′ 18″ nord, 29° 27′ 32″ est
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Divers
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Langue nationale
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Kiswahili et Kinande
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Langue officielle
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français
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HISTOIRE
La ville de Beni doit son nom à Mbene, un chef coutumier très influent qui administra cette agglomération avant l'« arrivée des Blancs ». Par la tradition orale, il nous est parvenu l’anecdote suivante : un colon belge s’enquit du nom du village auprès des autochtones. « Chez Mbene », lui répondirent-ils. Mais dans ses notes, le Belge retiendra « Beni » et ce fut dès lors le nom donné à ce village. La sacralisation de toute parole sortant de la bouche d'un Blanc à l'époque coloniale pourrait se vérifier dans plusieurs domaines.
Citons, par exemple, les noms donnés à plusieurs sites, quartiers et rivières autour de la ville de Beni. Ils témoigneraient d'une forte influence des colons belges au Congo-Léopoldville en général et dans l'est du pays en particulier. « Boïkene », c'est le nom d'un des quartiers huppés de Beni. Ce quartier doit ce nom à un Belge qui aurait souhaité un « bon week-end », en fin de semaine, à l'équipe de cantonniers qu'il dirigeait. Nos cantonniers analphabètes ont cru entendre que le Blanc leur disait que ce lieu s’appellerait « Bo-ï-Kene » et se mirent à propager la nouvelle autour d'eux. De Cité Belge (vers Mabolio), un autre Blanc se serait intéressé à la montagne qui surplombe ce village et aurait demandé aux badauds : « Qu'y a-t-il là-haut? » Depuis, ladite montagne s'appelle « La-o ». Et un autre colon belge, alors qu'il se trouvait sur la route de Mangina, donna ordre à ses accompagnateurs : « Passez ici et suivez le chemin de la brousse ! ». Ces pauvres gens se dirent entre eux, très enthousiasmés : « Le Blanc dit que ce village s'appelle 'Pa-sse-si' et que de l'autre côté où son doigt était pointé c'est 'Bou-rou-sse' ». Ainsi seraient nés les noms de Pasisi et de Burutsu. Enfin, pour ce qui est de l'origine du nom porté par la rivière Semliki, on raconte qu'un explorateur aurait demandé à un pêcheur qu'il trouva en train de pêcher de lui communiquer le nom de cette rivière. Pensant que ce Blanc s'intéressait à ses modestes prises de la journée, il lui glissa laconiquement en kinande : « Si-mu-li-ki » ce qui, traduit, veut dire : « Il n'y a rien dedans ». Mais dans son carnet de voyages, l'explorateur indiqua qu'un indigène lui a révélé le vrai nom de cette majestueuse rivière.
DONNÉES GÉOGRAPHIQUES
Beni se trouve à 25 Km de la cité d’Oicha (chef-lieu du territoire de Beni).
Elle est subdivisée en commune dont chacune est composée des quartiers formés par des cellules. Cette ville compte une trentaine des quartiers.
coordonnées géographiques
Ces coordonnées géographiques se présentent comme suit : entre 0° 29’ 18’’ de latitude Nord et 29° 27’ 32’’ de longitude Est.
RELIEF
La ville de Beni est située sur un plateau des petites collines dans la partie Sud-est et dominée par une plaine au Nord-est ainsi qu’au Nord-Ouest.
LE CLIMAT
La température varie entre 20°C faisant de Beni une ville où le soleil brille et pluvieuse. Pluies abondantes et violentes surprennent quelques fois la ville et les rafales des vents s’y déversent en passant par les monts Beu et Rwangoma en provenance du Sud-est. Ces vents causent des nombreux dégâts matériels dans certaines parties de la ville de Beni.
HYDROGRAPHIE
Les principaux cours d’eau qui traversent la ville de Beni sont :
Rivière Tuha, rivière Tabi, rivière Mabakanga, rivière Kilokwa, rivière Kabungulu, rivière Munyabelu, rivière Biautu, rivière Mabakou.
LE SOL
Le sol est argileux sur les plateaux, argilo-sablonneux dans les plaines, et aux pieds des collines.
PARTICULARITÉS ET RICHESSES DE LA VILLE
C’est une ville qui est au carrefour des routes de Goma à Kisangani via Butembo et de Butembo à Kasindi, c’est-à-dire elle a la national 4 et 2. La ville de Beni est le centre commercial et administratif le plus important du territoire.
Beni est, en effet, la seule région au monde produisant à la fois le café arabica et robusta.
DONNÉES CULTURELLES
La ville de Beni est cosmopolite c’est-à-dire nous y trouvons plusieurs tribus, c’est un milieu qui ne connait pas radicalement ce qu’est une tribu à la manière d’autres milieux urbains congolais habités en grande partie par les autochtones. La majorité des Nande qui se disent originaires de cette contrée ne sont pas du genre de ses congolais xénophobes. C’est l’une des raisons qui donnent à cette agglomération un caractère culturel particulier. Ses habitant bien que ressortissant de diverses provinces vivent en parfaite harmonie, les uns avec les autres. Néanmoins nous trouvons 7 grandes tribus des autochtones : les Wanande, les Bambuba, les Batalinga, les Babila, Bapakombe, Balese et les pygmées (Basumba, Mbuti).
LANGUES PARLÉES DANS CETTE VILLE
Swahili
Lingala
Kinande
Kimbuba
Kipakombe
Les langues nationales de liaison sont le Swahili et le Lingala. Le français est langue officielle et d’enseignement est parlée par une minorité instruite. Les langues locales sont : Le Kinande : parlé par les yira ou nande ; Le Kimbuba : parlé dans la tribu mbuba ; Le Kibila : parlé par les babila ; Le Kipakombe : langue proche du Kilese et parlé par les Bapakombe ; Le Kilese: parlé par les Balese ; Le Kibwisa ou Kitalinga : parlé par les watalinga ; Le Kihumu : parlé par les Bahumu. Les Mbuti (pygmées) n’ont pas de langue spécifique. Ils s’expriment dans la variante de la langue des tribus qui leur sont voisines (Kilese, Kibila).
PRINCIPALES ACTIVITÉS
L’agriculture
L’élevage
Le commerce
L’Industrie
L’artisanat
L’Agriculture est axée : sur les cultures vivrières : manioc, maïs, riz, haricot, soja, bananes, arachides, pomme de terre, choux,… et sur les cultures pérennes : cacao, caféiers, papayer, reboisement, le palmier à huile.
L’élevage : Elle repose sur la volaille, caprins, les lapins, les bovidés, ovidés,…
Le commerce est basé sur : Le commerce général (magasins et boutiques) ; l’importation des produits pétroliers (stations, dépôts et kadhafi), produits agricoles et forestiers, des produits manufacturés, des produits pharmaceutiques ; commerce de denrée alimentaires (marchés publics) ; le commerce des produits des services, etc.
L’Industrie : elle porte sur la savonnerie, l’eau minérale, le bois, la papaïne, la brasserie, l’huile de palme, etc.
L’artisanat : il repose sur la menuiserie, le salon de beauté, coupe et couture,…
SITUATION ÉCONOMIQUE
Principales activités des opérateurs économiques
Le commerce des produits agricoles
Le commerce des produits forestiers
Le commerce des produits manufacturés
Le commerce des produits pharmaceutiques
Le commerce des produits des services
Principales activités des PME/PMI
Commerce général
Savonnerie artisanale
le commerce des produits agricoles
commerce ambulant et informel
Achat et vente des produits de beauté
Le commerce est largement pratiqué : Il y a l’importation, l’exportation, le commerce ambulatoire, l’achat et la vente des produits agricoles, des produits et sous produits forestiers. Un grand nombre d’opérateurs sombrent encore dans l’économie informel. Rares sont ceux qui sollicitent le registre de commerce et l’identification nationale.
Grandes entreprises locales
Enra
Kal-mango
Group okapi afia
Autriophar
Enra est une entreprise locale qui s’occupe de la production de papaïne Latex, et emploie autour de 167 personnes.
Kal-mango, est une entreprise locale œuvrant dans l’importation du carburant, fabrication de jus et d’eau en bouteille, cette entreprise emploie 88 personnes.
Group Okapi afia produit l’eau minérale en bouteille et importe aussi le pétrole.
Autriophar est une entreprise locale qui s’occupe de la fabrication de savon et d’eau en bouteille.
Principaux produits agricoles
Manioc (82.1%)
Maïs (5.3%)
Riz (3.5%)
Haricot (3.4%)
Soja (2.8%)
Le Manioc reste l’aliment de base de la population, c’est la culture la plus pratiquée de la ville de Beni. Le Manioc assure la stabilité sur le plan sécurité alimentaire. Les feuilles ainsi que les cossettes de Manioc sont les plus consommées. La production annuelle de 2015 de la ville est de 44300 tonnes.
Le Maïs est produit en quantité suffisante soit 2836 tonnes produit en 2015.
Le Riz est également produit en très grande quantité dont la production annuelle en 2015 est de 1900 tonnes.
Le Haricot est la légumineuse la plus consommée compte tenu de sa teneur en protéine. Elle est utilisée dans l’alimentation sous diverse forme (cuite, farine, cette dernière est utilisée dans l’alimentation des animaux domestiques). La production annuelle en 2015 est de 1850.
Le Soja est aussi produit en quantité suffisante (1533 tonnes) en 2015. Il est utilisé pour la consommation locale.
Principaux produits non agricoles
Volailles (62.2%)
Lapins (17%)
Caprins (16%)
Canards (3.2%)
Porcins (1.7%)
L’élevage peut bien se développer dans la ville de Beni, il faut qu’on amène de bons géniteurs.
Les volailles restent l’élevage le pratiqué de la ville de Beni, sa production annuel en 2015 est de 75361 têtes ;
Les Lapins ont une production annuelle en 2015 de 20600 têtes, cette production est accrue par rapport aux années antérieur car il y a eu un programme d’appui à la population la plus démunie.
Pour ce qui est des Caprins est des Ports, la population éleve plus de Caprins que des Porcins respectivement 19327 têtes contre 2056. Cela suggère que les Caprins prospèrent mieux que les Porcins dans la ville de Beni. L’effectif est assez réduit pour les porcins, ceci est certainement dû à la peste porcine africaine qui reste un réel fléau dans la contrée.
L’élevage des Canards est fait avec intérêt par la population de la ville de Beni qui a comme production annuelle en 2015, 3887 têtes.
Ces animaux constituant des ressources qui suppléent significativement en cas de forte demande en protéines d’origine animale. Les techniques d’élevage ne sont pas encore améliorées.
Tous ces produits sont destinés à la consommation locale.
PRINCIPALES SOURCES D’ÉNERGIE
Charbons de bois (70%)
Groupe électrogène (17%)
Solaire (13%)
La ville de Beni est dépourvue d’énergie électrique industrielle bon marché.
Le charbon de bois est utilisé comme source d’énergie calorifique principale dans les ménages en rapport avec le bois de chauffage de plus en plus rare et qui lors de la cuisson dégage la fumée. Toutes unité de production se servent de groupe électrogènes pour leur besoins en énergie électrique, ce qui rend ce coût très élevé de contribuant négativement au coût exagéré de la charge d’exploitation.
Le nouveau recensement du contrôle technique de conformité des groupes électrogènes dans la ville de Beni nous a permis d’identifier quelques groupes électrogènes et nous a aussi permis d’estimer les besoins en énergie électrique. Les différents membres de l’association se regroupent à 30, 40, 50 OU 60 abonnés pour acheter un moteur et alternateur couplé pour fournir de l’énergie qu’on injecte dans un réseau ou canalisation électrique aérienne pour desservir les membres de 18h30 à 22h00 au frais de 15, 20 ou 30$ le mois.
Signalons que la ville de Beni a 77 groupes électrogènes qui ont une puissance de 1921,4KVA.
SITUATION SANITAIRE
Nombre d’hôpitaux 1
Nombre de centre de santé 18
La ville de Beni a une zone de santé : Zone de santé de Beni et dispose d’un Hôpital général de référence et 3 centres hospitaliers, des centres de santé et des postes de santé. Le taux de couverture médical est suffisant. Néanmoins, les structures de santé manque d’infrastructures adéquates (Bâtiments, matériel et équipements, médicaments). Il ya aussi des Cliniques, les Centres Hospitaliers, les Centres Médico – Chirurgicaux, les Dispensaires, les Postes de Santé Privés sont très nombreux. Sous équipés, sans stock des médicaments, sans personnel qualifié et encadré. Dans l’ensemble, ils ne rendent pas de services de qualité.
La Zone de Santé de Beni dispose d’un HGR et de 18 CS dont 11 pour l’Etat et 7 pour les Eglises. Pour la ZS Beni-ville, la distance moyenne entre les domiciles et les structures de santé est de 15 Km. L’HGR de Beni-ville date de 1930 et assez délabré et les 18 CS sont aussi dans état délabré avec des bâtiments en dur, semi-dure et d’autre en planche. L’HGR a une capacité d’accueil de 180 lits tous installés mais la grande partie est en bois, l’HGR a reçu du gouvernement national 35 lits. Il y a 19 médecins dans toute la zone de santé dont 11 à l’HGR qui tous sont des généralistes, néanmoins dans l’HGR nous avons aussi la gynécologie, la cardiologie, la dermatologie, la pédiatrie, l’ophtalmologie, etc, et 330 infirmiers pour toute la zone de santé. Les populations trouvent facilement des médicaments grâce aux ONGs nationales tant qu’internationales intervenant dans la zone de santé qui approvisionnent aussi bien les structures de santé que les pharmacies. C’est surtout les médicaments contre le paludisme, les IRA, les diarrhées, la verminose et la grippe qui sont courants, les médicaments spécialisés sont assez rare. Toutefois le coût des médicaments est abordable car avec 100FC on peut obtenir une plaquette de 10 comprimés de paracétamol et avec 2.000FC on peut acheter des médicaments pour soigner les IRA. Les médecins et infirmiers sont très disponibles pour les patients.
Maladies les plus récurrentes
Paludisme (60%)
Infections respiratoires (15%)
Diarrhée simple (12%)
Grippe (10%)
Anémie (3%)
La malaria : malgré la distribution de moustiquaires imprégnées, la malaria persiste.
La verminose : Plusieurs campagnes de vaccination ont aligné le déparasitage au mébendazole.
Les autres maladies fréquentes sont : la diarrhée, les infections respiratoires et l’anémie pour les enfants.
ÉDUCATION
Écoles primaires 140
Écoles secondaires 104
Sous Division de Beni :
-Écoles Maternelles 24
-Écoles Primaires 140
-Écoles Secondaires 104
Il y a 105 écoles qui sont payée par l’Etat, on les appelle les écoles budgétisés mais 51 écoles qui sont payée totalement par l’Etat sans apports des parents.
Nombre d’enseignent au primaire est de 1391 dont 768 femmes.
Enseignement supérieur et universitaire
Universités 5
Instituts supérieurs 8
La ville de Beni compte 13 universités et instituts supérieurs.
ACCESSIBILITÉ DE LA VILLE
Routes Oui
Voies aériennes Oui
Biefs navigables Non
Train Non
RÉSEAUX DE COMMUNICATION
Africel Non
Airtel Oui
Orange Oui
Tigo Oui
Vodacom Oui
Africel est le seul réseau n’existant pas dans la ville de Beni. Tous les quatre autres réseaux ont une bonne qualité du réseau, disponibilité des produits
Ces quatre réseaux ont un service de transfert d’argent.
ATTRAITS TOURISTIQUES
Parcs Non
Jardins botaniques Non
Jardin zoologiques Oui
Chutes d’eaux Oui
Sites touristiques Oui
Sites sacrés Non
Il existe le jardin zoologique, des chutes d’eau et des sites touristiques dans la ville de Beni
ESPÈCES PHARES DE LA FAUNE
Crocodiles
Tortues
Serpent
ESPÈCES PHARES DE LA FLORE
Khayaanthotheka ou Acajou d’Afrique (Linzo)
Cordiaabyssinica (Mulingati)
Entandrophragmacylindricum (Liboyo)
SITUATION SÉCURITAIRE
La ville de Beni a connue les opérations Sokala qui ont été menées contre les ADF/NALU par les FARDC.
Des kidnappings et des tueries crapuleuses à la machette, à la hanche, au couteau (plusieurs dizaines de morts enregistrés dans la commune de Rwenzori) ont été commis dans les champs situés au côté gauche de la route Beni – Eringeti par les groupes résiduels des ADF/ Nalu,
Il faut aussi noter les cas de vol qualifié (vol à mains armées dans les habitations et dans les maisons de commerce); les cas d’indiscipline des militaires, les cas de suicides; le trafic et la consommation des stupéfiants et de l’alcool, … néanmoins une certaine tranquillité s’observe dans la ville depuis le début de l’année 2017.
OPPORTUNITÉS DE DÉVELOPPEMENT
Opportunité d’affaire dans le secteur de l’agriculture :
- La ville de Beni est milieu très à l’agriculture et à l’élevage,
- Main d’œuvre disponible et dynamique,
- bon marché ainsi que des consommateurs potentiels,
Opportunité d’affaire dans le secteur agro-pastoral
- Installation des fermes pour la production du lait brut
Opportunité commerciale
- Beni est une ville se trouvant au carrefour de la RN2 et RN4, pourra permettre l’exportation des produits vers d’autres villes de la RDC mais aussi vers les pays limitrophes de la RDC (Rwanda et Ouganda)
- Implantation d’une usine de transformation des bois, du café et du cacao.
Source : Cellule d'Analyses des Indicateurs de Développement (CAID)