Présentation générale de la province du Maniema
Le 1/05/2018
Administration
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Pays
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République démocratique du Congo
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Chef-lieu
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Kindu
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Plus grande ville
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Kindu
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Assemblée
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13 sièges
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Sénat
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4 sièges
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Gouverneur
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Pascal Tutu
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ISO 3166-2
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MN
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Fuseau horaire
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UTC+2
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Démographie
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Population
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2 333 000 hab. (2015)
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Densité
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18 hab./km2
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Rang
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18e
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Langue(s)
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Officielle : français
Nationale(s) : kiswahili
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Géographie
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Coordonnées
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2° 57′ sud, 25° 57′ est
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Superficie
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132 250 km2
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Rang
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6e
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Liens
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Site web
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http://gouvernoratmaniema.com
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Située presque au centre de la RDC, la province du Maniema couvre une superficie de 132.250 Km2 soit 5,6 % de la superficie totale du pays. Elle est comprise entre 0’ et 5’ de latitude Sud et entre 24° 55’ et 28° 8’ de la longitude Est. La Province du Maniema est limitée au Nord par la Province Orientale, au Sud par le Katanga, à l’Est par le Sud- Kivu et le Nord- Kivu et à l’Ouest par le Kasaï Oriental.
La province du Maniema est dans son ensemble située dans la zone dite de basse altitude. Sa partie Nord- Ouest comprenant les Territoires de Lubutu et Punia est entièrement dans la Cuvette Centrale dont l’altitude moyenne est de 500 m. Plus vers le Sud dans le Territoire de Kabambare l’altitude monte progressivement jusqu’à atteindre 800 m.
Le Maniema est caractérisé par un climat chaud et humide. Il évolue du type équatorial au Nord au type soudannéen au Sud, en passant par une zone de transition au Centre. Les Territoires du Sud notamment Kasongo, Kibombo et Kabambare subissent une saison sèche de 3 à 4 mois, soit du 15 mai au 15 septembre. Les Territoires de Pangi et Kailo (Kindu) au Centre n’ont que deux à trois mois de saison sèche par an. Les Territoires de Lubutu et Punia situés à proximité de l’equateur et donc au Nord de la Province ne connaissent pas de saison sèche très marquée. La pluviométrie annuelle varie donc de 1.300 mm au Sud à 2.300 mm au Nord.
La pédogénèse a engendré les sols climatiques de trois types au Maniema à savoir :
o Arenoferralsol : ce groupe de kaolisaol s’étend du Nord au Sud le long du fleuve Congo. Il occupe l’Est de Lubutu, le Centre de Kaïlo dont KINDU, la presque totalité de Kibombo et le Sud de Kasongo.
o Ferrisol : il couvre une partie de Maniema, à l’exception du Sud de Kibombo et Kasongo, et du Nord de Lubutu.
o Ferralsol : groupe qui s’individualise au Sud de Kabambare. Le ferralsol du type Yangambi s’identifie au Nord de Lubutu.
L’étendue de la gamme de différents types de sols que l’on rencontre dans le Maniema provient de la variété de la roche mère, du climat, des altitudes et des reliefs. Le sol étant un édifice d’une extrême complexité, il varie parfois assez considérablement dans une même zone écologique allant du sablonneux du territoire de Kibombo à l’argileux compact des territoires de grandes forêts (Pangi, Kasongo). Ces sols argileux sont d’excellente qualité agronomique et caractérisée par une végétation spontanée plus luxuriante, une génération plus aisée, une réserve en composés minéraux notamment en chaux. Ces sols sont en partie présents à Kasongo, Kailo, Pangi et Kibombo.
SITUATION ADMINISTRATIVE ET POLITIQUE
Sur le plan administratif, la Province du Maniema a été créée par l’Ordonnance n° 88-031 du 20 juillet 1988. Elle est revêtue du Statut provincial après éclatement de l’ancienne Province du Kivu et est composée de :
• 7 Territoires et 3 Communes,
• 34 Secteurs ou Collectivités
• 6 Quartiers et 317 Groupements,
• 2.808 Villages.
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Territoires
1.1. Le territoire de Kabambare
La superficie du territoire de Kabambare est de 19.513 km², ce qui représente 14,74 % de l’espace provincial. Il est situé entre le 4e degré et le 5e degré de latitude sud, et entre le 27e degré et le 28e degré de longitude est. Les territoires limitrophes sont : — au nord : le territoire de Shabunda dans le SudKivu ; — au sud : les territoires de Kongolo et de Nyunzu dans le Tanganyika (Katanga) ; — à l’ouest : le territoire de Kasongo ; — à l’est : le territoire de Fizi dans le Sud-Kivu.
1.2. Le territoire de Pangi
Le territoire de Pangi est situé au sud de l’équateur entre les degrés 2 et 4 de latitude sud, et entre les degrés 25 et 28 de longitude est. Sa superficie couvre un espace de 14.542 km² soit 10,9 % de la superficie totale de la province du Maniema.
1.3. Le territoire de Kailo
Avec une superficie de 21.081 km², le territoire de Kailo occupe le deuxième rang dans la province du Maniema, derrière le territoire de Kibombo. Il s’étend entre 26°05’ de longitude est et 2°39’ de latitude sud. Il est limité géographiquement :
- au nord par le district (province) de la Tshopo et le territoire de Punia ;
- au sud par le territoire de Kibombo ;
- à l’est par le territoire de Pangi ;
- à l’ouest par le district de Kabinda (province de Lomami), le district (province) du Sankuru et le district (province) de la Tshuapa.
1.4. Le territoire de Kasongo
Situé au sud du Maniema, le territoire de Kasongo est d’une superficie de 1.700 km². Il est limité au nord par le territoire de Pangi, au sud par les territoires de Sentery (au Kasaï-Oriental) et de Kongolo (au Katanga), à l’est par le territoire de Kabambare et à l’ouest par le territoire de Kibombo.
1.5. Le territoire de Kibombo
Situé au sud-ouest de la province du Maniema, d’une superficie de 24.953 km², le territoire de Kibombo est le plus vaste de la province.
Il est compris entre le 25e et le 26e méridien, et entre la 3 e et la 5e parallèles sud et limité au nord par le territoire de Kailo, à l’ouest par le district du Sankuru, au sud par le district de Kabinda, et à l’est par le territoire de Kasongo.
1.6. Le territoire de Punia
Situé au nord de la province du Maniema entre le 23e et le 28e degrés est et entre les degrés 1 et 2 de latitude sud, le territoire de Punia couvre une aire de 19.805 km2 . Ses voisins frontaliers sont :
- au nord, le territoire de Lubutu qui le sépare par la rivière Lowa ;
- au sud, le territoire de Kailo dont la rivière Ulindi constitue la limite naturelle ;
- à l’ouest, la rivière Lowa et le fleuve Lualaba le délimitent avec le territoire d’Ubundu de la Province-Orientale ;
- à l’est, le territoire de Walikale dont la limite est la rivière Kyasa, et le territoire de Shabunda dont la rivière Lugulu constitue la frontière naturelle.
1.7. Le territoire de Lubutu
Le territoire de Lubutu est situé à l’extrême nord de la province du Maniema. Il s’étend sur une superficie de 16.055 km² et il est limité :
- à l’est par le territoire de Walikale au niveau de la rivière Oso ;
- à l’ouest par le territoire d’Ubundu, dont la rivière Babesoe constitue la limite naturelle ;
- au nord, par le territoire de Bafwasende avec la rivière Maïko comme limite ;
- au sud, par le territoire de Punia au niveau de la rivière Lowa.
Géologie
Le territoire du Maniema est géologiquement subdivisé en deux parties :
- la partie ouest, depuis la Lomami jusque un peu au-delà du Lualaba, occupée par la bordure orientale de la cuvette congolaise ;
- la partie est, occupée essentiellement par des formations caractéristiques du kibarien.
Partie Ouest de la province
- le long de la Lomami, une succession d’argilite et marne de la série du Lualaba, comme à Obenge Benge et Bena Kamba, avec parfois des schistes bitumineux, des fossiles dont des ostracodes, des phyllopodes, des débris de poissons et de végétaux ;
- le long du Lualaba depuis Kibombo jusqu’en dessous du grès de la falaise de Lowa, un soubassement dit de la série de la Lukuga ;
- le long de la Maiko et à Lubutu, un socle ancien dit du groupe de la Lindi.
Partie Est dela province
Le reste de la province se trouve entre deux segments de l’axe kibarien SW-NE, avec un segment SW depuis les gorges de Nzilo et les monts Kibara au Katanga jusqu’au 5ème parallèle Sud, ainsi qu’un segment NE affleurant dans les deux Kivu, au Burundi, au Rwanda, au SW de l’Ouganda et au NW de la Tanzanie
On y observe un certain nombre d’éléments caractérisant le Kibarien dans toutes ses occurrences, dont des intrusions granitiques en structures de larges dômes, associées à des roches mafiques, ainsi que de petits plutons granitiques dans des zones de cisaillement.
Entre ces aires granitiques, dans un mémoire présenté sur la géologie des gisements stannifères de Symetain (Mém. Inst. Royal Colon. Belge, Mars 1952), Varlamoff observe une différence dans les métasédiments intrudés :
- loin des granites, on a des schistes noirs graphiteux et quartzites gris bleuâtre foncés, devenant de plus en plus claires au fur et à mesure qu’on s’approche des massifs ;
- vers le contact avec ces granites, les quartzites blanchissent et se chargent de micas blancs ; les schistes se transforment en micaschistes et perdent progressivement leur coloration noire, finissant par devenir gris verdâtre près des contacts, avec formation de micas blancs, d’abord microscopiques et devenant progressivement reconnaissables à l’œil nu près du contact ;
- pour l’aire granitique du nord-est, plus on s’approche des massifs, plus on a des schistes à grands cristaux d’andalousite, des micaschistes à staurotides et des micaschistes à grenat.
Hydrographie
Au bord du fleuve Congo à Kindu
Le Maniema a un réseau hydrographique très dense qui se structure autour du fleuve Congo encore appelé ici Lualaba et qui traverse la province du sud au nord. Les trois quarts du réseau sont constitués par des affluents du fleuve et se situent sur sa rive droite drainant les eaux des rivières ayant leurs sources sur les flancs du Kivu montagneux. Les affluents les plus importants se présentent de la manière suivante : Sur la rive droite :
- la rivière Lwama au sud qui prend sa source au Katanga et baigne le territoire de Kabambare pour se jeter dans le fleuve non loin de Kitete ; - la rivière Kunda au sud de Pangi dans le territoire de Kasongo ;
- la rivière Elila en provenance du territoire de Shabunda, traverse le territoire de Pangi pour se jeter dans le fleuve en territoire de Kailo à 30 km au nord de la ville de Kindu ;
- la rivière Ulindi dont la source est située dans le Sud-Kivu, traverse les territoires de Pangi et de Kailo pour rejoindre le fleuve près de la localité de Kowe en territoire de Punia ;
- la rivière Lowa qui vient du Nord-Kivu pour constituer la limite entre les territoires de Punia et de Lubutu avant de se jeter dans le fleuve Lualaba. Sur la rive gauche :
- la rivière Lufubu au sud en territoire de Kibombo, traverse la chefferie des Aluba pour se jeter dans le fleuve non loin de Nyangwe ;
- la rivière Lowe qui est localisée dans le territoire de Kibombo ;
- la rivière Lweki qui traverse le territoire de Kibombo du sud (à Oleko Kusu dans les Bahina) au nord à Lweki ;
- la rivière Nyembo également dans le territoire de Kibombo ;
- la rivière Kasuku qui prend sa source près de Weta dans la chefferie Ankutshu en territoire de Kibombo pour baigner aussi les chefferies des Bangengele et des Balanga avant de se jeter dans le fleuve à la limite du Maniema avec la ProvinceOrientale presque en face de Kowe.
À la limite entre Kibombo et Kailo, ce cours d’eau a formé une grande retenue d’eau appelée « Lac Ndjale », une réserve naturelle de la biodiversité ;
- la rivière Lomami qui fait la limite naturelle entre le Sankuru et la province du Maniema.
Le territoire de Kabambare est drainé par trois grandes rivières qui se jettent dans le fleuve Lualaba, notamment :
- la rivière Lwama : la plus longue du territoire. Elle prend sa source au Katanga et traverse le territoire de Kabambare pour se jeter dans le fleuve à partir de la rive droite. Cette rivière est réputée pour ses nombreux crocodiles, ses hippopotames, ainsi qu’une nombreuse variété de poissons d’eau douce. Ses affluents sont entre autres : Momboyi, Ndaka, Lukala, Ilunguyi, Lubondoyi, etc. ;
- la rivière Luika : elle prend sa source dans la partie méridionale de Kabambare et verse du côté de la rive droite ses eaux dans le fleuve. Cette rivière constitue la limite naturelle entre les territoires de Kabambare et de Kongolo ; - la rivière Lulindi : à l’instar de la rivière Luika, celle-ci prend sa source dans le territoire même de Kabambare.
À côté de ces trois rivières, il en existe d’autres de moindre importance comme Kibila, Kama, Dila, Muludi, etc.
Le territoire de Pangi possède deux grandes rivières : l’Ulindi au nord et l’Elila au centre, toutes deux affluents du fleuve Lualaba. De façon sommaire, ce réseau se présente comme suit :
le réseau de la rivière Ulindi :
- la rivière Andamane sur l’axe Kalima-Lubile. Un pont d’une longueur de 50 mètres la traverse au niveau du village Lukunzi à 27 km de Kalima. Cette rivière, qui vient des contreforts de la chaîne de Mikenzi, débouche sur l’Ulindi par la rive gauche ;
- la rivière Lubilaza située sur la rive droite, elle alimente le barrage hydroélectrique de Lubilaza qui, avant l’accès de cette contrée à l’électricité de Luzilukulu, alimentait les camps miniers de Moga, Makunzu, Tuparaka et Misoke ;
- la rivière Luzilukulu prend sa source dans la chaîne de montagnes de Bokanga. Des barrages d’eau construits au sommet de cette chaîne alimentent la rivière. C’est la principale rivière qui alimente la centrale hydroélectrique de Rutshurukuru (déformation du mot Luzilukulu). Avec la Lipangu qui possède presque le même débit, les deux rivières traversent l’axe routier Kalima
- Lubile à deux kilomètres de la Cité de Kakutya et se jettent dans la rivière Ulindi par la rive gauche ;
- la rivière Mususano prend sa source sur le mont Atondo au sud-est de Kalima. Elle traverse l’axe routier Kalima
- Lubile au niveau du village Mobile et se jette dans l’Ulindi par la rive gauche ;
- deux rivières, Mukwale à l’est et Kamisuku à l’ouest, forment les frontières naturelles du quartier Munyangi. Kamisuku se jette dans Mukwale
pour rejoindre Ulindi en amont de la localité de Kimbiambia ;
- la rivière Kimbala prend sa source sur les flancs de la chaîne de Mikenzi et se jette dans l’Ulindi au niveau du village Kinkungwa à 15 km de l’agglomération de Kalima. À 3 km plus loin, la rivière Nzale qui vient des mêmes flancs se jette sur Ulindi par la rive gauche.
le réseau de la rivière Elila :
Le réseau hydrographique de la rivière Elila est de loin le plus important du territoire de Pangi.
Minéralisations
La province du Maniema contient un important potentiel minier à l’est du fleuve Congo dans les formations d’âge Kibarien (carte 6) dont une exploitation artisanale importante.
Il s’agit essentiellement de minerai d’étain (cassitérite) et d’éléments associés comme le tungstène (wolframite), de niobium dit aussi columbium et tantale (coltan), localisés plus vers la partie nord de la province (Lubutu, Punia, Kasese, Kailo, Kalima), ainsi que de l’or dans des sites situés principalement dans la partie sud (Kama, Bikenge, Salamabila/Namoya, Kabambare).
Quelques exploitations de diamant sont signalées à l’ouest du fleuve Congo, dans les terrains Phanérozoiques dans la chefferie Bahina à Kibombo, ainsi qu’à Amilulu au nord de Lubutu.
Province à étain et éléments associés
Il existe une association géographique entre ces minéralisations et les granites, les pegmatites et les veines de quartz du Kibarien, sous forme de minéralisations primaires, mais aussi de minéralisations secondaires dans des alluvions et/ou des éluvions.
La végétation
Les deux tiers nord de la province du Maniema sont essentiellement occupés par la forêt dense humide y compris une petite portion de forêt d’altitude humide. Seuls les complexes agricoles en milieu forestier et des zones d’agriculture permanente viennent perturber cette grande forêt dense humide.
Le tiers sud de la province du Maniema est principalement occupé par la savane arbustive. Au sein de celle-ci, quelques savanes herbeuses sont présentes au sud-ouest de la province. Tandis que dans le sud-est de la province en bordure de la province du Sud-Kivu, on rencontre une mosaïque de végétation : la savane arbustive, quelques petites forêts claires, une savane boisée de petite superficie, quelques savanes arborées et des complexes agricoles de petite dimension en milieu de savane.
La forêt dense humide et la savane arbustive peuvent être délimitées par une ligne brisée qui part de Kimia jusqu’à Kibombo en longeant le Lualaba et puis qui se dirige jusqu’à Mwana-Ndeke pour rejoindre Mulala sur la Kama à la frontière entre la province du Maniema et la province du Sud-Kivu.
Il règne deux types de climat qui sont : le climat du type équatorial au Nord et le climat du type tropical humide au Sud. Les pluies sont abondantes : 1200 à 2000 mm par an. C’est une province chaude. La température moyenne varie entre 23° et 25 °C. Le nord et le sud de la province du Maniema connaissent deux climats distincts qui se manifestent par une végétation typique : la forêt dense et la savane.
La faune
Le Maniema dispose d’une faune riche et variée. Parmi les mammifères rencontrés dans le Maniema, les plus emblématiques sont le gorille, le chimpanzé, l’okapi, l’éléphant et le léopard, tandis que parmi le grand nombre d’oiseaux rencontrés dans la province, l’unique paon du continent africain, le paon du Congo, est endémique pour le bassin du Congo.
Les deux parcs nationaux Maiko et Kahuzi-Biega et le domaine de chasse de Kimano II jouent un rôle important dans la conservation de cette faune. La survie des espèces est menacée par plusieurs facteurs. Les grands mammifères et certains oiseaux sont entre autres menacés par la perte de leur habitat et la chasse. La pêche artisanale intensive et la pêche avec des produits ichthyotaxiques peuvent avoir un grand impact sur la survie des populations de poissons dans les rivières.
À partir de différentes sources, une liste des espèces a été constituée pour les quatre groupes de vertébrés : poissons, amphibiens et reptiles, oiseaux, mammifères (voir les détails ci-dessous). Il est important de tenir compte du fait que ces listes sont basées sur nos connaissances actuelles et qu’elles reposent sur les collections et les observations de terrain réalisées à ce jour et sont dès lors incomplètes. Un bref aperçu de l’origine des collections au Musée royal de l’Afrique centrale (MRAC) montre, en outre, que le nombre de stations zoologiques où des spécimens ont été collectés dans la province du Maniema reste très limité. D’autre part, il faut également tenir compte du fait que ces collections sont « historiques » et qu’en conséquence, elles ne donnent pas nécessairement une image fidèle de la composition de la faune aujourd’hui. Les premières collections du MRAC datent de la fin du xixe siècle. Il est donc possible que des espèces qui apparaissaient autrefois à un endroit déterminé n’y soient plus présentes actuellement. Les causes de la disparition d’espèces sont liées à la pression croissante des populations humaines. Cette influence de l’homme peut prendre différentes formes. Sous l’effet de la chasse ou de la perte de leur habitat (déboisement, assèchement des marais, etc.), des populations peuvent disparaître et des espèces peuvent même, dans des conditions extrêmes, s’éteindre totalement.
Écologie
La plupart des animaux sont attachés à un habitat ou un biotope spécifique. Parmi les animaux terrestres, il y a par exemple des espèces que l’on retrouve uniquement dans les forêts tropicales humides (comme l’okapi ou le paon du Congo), tandis que d’autres sont adaptées à la savane ou à la montagne. De même, parmi les animaux aquatiques, certaines espèces marquent clairement leur préférence pour un habitat bien déterminé. Il faut donc en tenir compte en examinant les listes d’espèces. C’est ainsi que la plupart des espèces se retrouvent non dans l’ensemble de la province, mais seulement dans une zone bien déterminée avec un habitat spécifique. La province du Maniema comporte une grande variété de biotopes : cela va des forêts humides de basse altitude dans le nord de la province à la savane faiblement ou plus densément arborée dans le sud. Le sud-est de la province, plus montagneux, fait partie, quant à lui, du « rift Albertin».
Parcs nationaux et réserves
Deux des parcs nationaux congolais se trouvent en partie sur le territoire de la province du Maniema. Il s’agit des parcs Maiko et Kahuzi-Biega, tous deux situés dans le nord-est de la province. Dans le cas du parc Maiko, environ un tiers se trouve dans la province du Maniema, tandis que pour le parc Kahuzi-Biega, seule une petite partie se situe dans cette province.
Ces deux parcs jouent un rôle très important dans la protection et la survie d’un certain nombre d’espèces menacées, parmi lesquelles plusieurs primates (chimpanzé et gorille des plaines) et des oiseaux comme le paon du Congo.
Outre ces parcs nationaux, la province compte aussi plusieurs réserves. L’une d’elles se situe le long de la rivière Lomami, à la frontière occidentale de la province ; une autre réserve est située le long du fleuve Lualaba, entre la ville de Kindu et la frontière sud de la province ; enfin, dans le sud-est de la province, une zone est en partie délimitée comme réserve animalière et comme domaine de chasse.
La diversité des vertébrés dans la province du Maniema
Poissons
En ce qui concerne les poissons, les listes d’espèces sont entièrement basées sur une série de cartes de distribution portant sur l’ensemble des poissons d’eau douce du Congo (ces cartes de distribution ont été réalisées au sein du laboratoire d’ichtyologie du MRAC). Ces cartes ont été établies et mises à jour à partir de données obtenues de FishBase (www.fishbase.org) et de la littérature. La plupart des espèces de la liste ont été recueillies à l’intérieur des frontières de la province. Par ailleurs, un certain nombre d’espèces recueillies en dehors de la province ont également été ajoutées à la liste. Ces espèces sont soit largement répandues dans le Haut Congo (il s’agit de la partie du fleuve Congo en amont de Kisangani), soit ont été recueillies non loin des frontières de la province du Maniema, dans des affluents débouchant dans le fleuve Lualaba à l’intérieur de la province. La présence de ces espèces à l’intérieur de la province même est par conséquent hautement probable.
En ce qui concerne les poissons, la faune est dominée au Congo et donc aussi dans la province du Maniema par une série d’ordres ou de familles.
L’ordre des Characiformes est l’un des plus riches en termes d’espèces dans le bassin du Congo et est dominé par les familles des Alestiidae et des Distichodontidae. Le genre Hydrocynus (poisson-tigre) fait partie de la famille des Alestiidae. Le poisson-tigre est le plus grand poisson prédateur du bassin du Congo. Il se caractérise par un corps fuselé et par une large bouche pourvue de dents acérées et fortement développées.
La famille des Cyprinidés ou carpes (dans l’ordre des Cypriniformes) comprend plusieurs genres. Deux d’entre eux comportent de nombreuses espèces : le genre Barbus qui regroupe principalement les petits barbeaux, et le genre Labeo dans lequel on retrouve une série d’espèces de plus grande taille. Bien que ces deux genres regroupent de très nombreuses espèces, celles-ci sont souvent fort semblables et donc difficiles à identifier.
La famille des Mormyridés ou poissons-éléphants (dans l’ordre des Osteoglossiformes) comprend une série d’espèces caractérisées entre autres par la présence d’un organe électrique. Cet organe se trouve à la base de la queue et peut émettre des impulsions électriques. Leur tête est dotée de récepteurs avec lesquels ils peuvent capter ces impulsions électriques. Ces impulsions leur permettent de s’orienter et de détecter leur proie (ce système est donc comparable au système d’écholocation des chauves-souris) et servent aussi à la communication entre individus de la même espèce. La forme des impulsions est différente pour chaque espèce, si bien que ces animaux sont capables de faire la distinction entre des impulsions émises par des membres de leur espèce (partenaires potentiels) et des individus appartenant à une autre espèce.
L’ordre des Siluriformes (poissons-chats) comprend différentes familles qui présentent une grande variété sur le plan morphologique et écologique. Les poissons-chats se caractérisent entre autres par l’absence d’écailles sur le corps et la présence de barbillons parfois très longs au niveau de la bouche et du menton. Le genre Clarias (famille des Clariidae) a une importance commerciale considérable. Différentes espèces sont fréquemment utilisées en aquaculture en raison du fait qu’elles présentent une grande tolérance par rapport à leur environnement et peuvent être élevées en grandes densités.
Tout comme les poissons-chats, les espèces de la famille des Cichlidae (dans l’ordre des Perciformes) présentent une grande variété morphologique et écologique. La plupart des espèces sont fortement adaptées à un habitat spécifique (type de sol ou de végétation particulier, rapides…). Dans cette famille, les soins apportés à la progéniture sont très développés et très variés. Il y a les pondeurs sur substrat qui déposent leurs œufs sur le sol ou la végétation et qui continuent par la suite à protéger leurs œufs ainsi que les juvéniles. Il y a ensuite les incubateurs buccaux spécialisés : les femelles dans certains cas, les mâles dans d’autres, ou encore les individus des deux sexes conservent les œufs et les juvéniles dans la bouche afin de les protéger contre la prédation. La perche du Nil (Oreochromis niloticus et les espèces apparentées) est très importante économiquement.
Ces espèces sont souvent utilisées en aquaculture et sont ainsi bien souvent introduites dans des régions où elles n’étaient pas présentes à l’origine. L’Oreochromis niloticus qui, excepté le lac Tanganyika, n’est pas présent dans le bassin du Congo, a été introduit en de nombreux endroits où il entre en compétition avec les Cichlidae d’origine, qu’il finit bien souvent par évincer.
Amphibiens et reptiles
La liste des amphibiens et reptiles a été constituée à partir des données des collections présentes au MRAC. Seules les espèces capturées dans la province ont été reprises dans la liste.
Les connaissances taxinomiques relatives aux grenouilles (amphibiens) sont problématiques. Étant donné que les spécimens conservés dans les collections sont souvent fort similaires sur le plan morphologique et qu’aucune information n’est disponible quant aux cris et aux motifs de couleur, bon nombre de ces spécimens sont difficiles à identifier. Pour mettre au point la classification de ce groupe, il est indispensable de recueillir des informations sur le terrain concernant les motifs de couleur et leur variabilité à l’intérieur d’une espèce. En outre, il convient aussi de documenter le cri du mâle et de déterminer quels individus s’accouplent entre eux.
Les amphibiens (parmi lesquels les grenouilles) ont souvent un cycle de vie qui comporte deux phases distinctes. Les juvéniles (têtards chez les grenouilles) sont entièrement aquatiques, tandis que les individus adultes se meuvent aussi bien dans l’eau que sur terre. De nombreuses grenouilles arboricoles vivent même l’entièreté de leur vie hors de l’eau. Les grenouilles ayant une peau fortement perméable (la respiration se fait ainsi principalement par la peau), elles constituent aussi d’importants bioindicateurs. En cas de pollution du milieu aquatique, elles sont souvent les premières espèces à disparaître. Sous l’effet de la pollution et de l’infection fongique croissante, de nombreuses espèces sont menacées au niveau mondial, si bien que nombre d’entre elles figurent sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Oiseaux
Le Paon du Congo (Afropavo congensis)
Pour la composition de la liste des espèces d’oiseaux, différentes sources ont été utilisées. Une partie de la liste des espèces est basée sur les spécimens de la collection du MRAC qui ont été recueillis dans la province. D’autre part, une série d’espèces ont été ajoutées sur la base des listes d’espèces établies pour les parcs nationaux du Congo, parmi lesquels Maiko et Kahuzi-Biega. Il est vraisemblable que parmi ces dernières espèces, certaines ne se retrouvent pas dans la province, si bien qu’elles ont été représentées dans le tableau avec différents symboles. Les espèces que l’on retrouve plutôt dans un environnement montagneux ne sont probablement pas présentes dans la province du Maniema, mais plutôt dans les parties plus orientales des deux parcs nationaux, qui sont plus élevés en altitude et font partie du « rift Albertin ». La nomenclature pour les oiseaux respecte celle qui est donnée dans Avibase (2009).
L’une des espèces d’oiseaux les plus remarquables dans la liste est le paon du Congo. Cet animal rare et farouche (statut vulnérable ; tendance de la population : décroissante, selon la liste rouge de l’UICN37) est endémique pour le bassin central du Congo et est du reste l’unique espèce de paon du continent africain, tous les autres paons trouvant leur origine en Asie. Chapin, un collaborateur de l’American Museum of Natural History, a découvert les premières plumes de cette espèce sur un chapeau congolais lors d’une expédition dans la région de l’Ituri (1909-1915). Ces plumes appartenaient à un gallinacé inconnu de grande taille, et même après avoir consulté différents collègues, Chapin n’était pas parvenu à identifier l’espèce. Ce n’est qu’en 1936, lors d’une visite au MRAC, qu’il découvrit par hasard deux spécimens empaillés appartenant à cette espèce. Les deux spécimens étaient inscrits en tant que Pavo cristatus (le paon bleu bien connu et largement répandu), l’hypothèse étant que ces deux exemplaires avaient été introduits en Afrique et ne faisaient donc pas partie de la faune africaine. Chapin fut le premier à les identifier en tant que nouvelle espèce et les décrivit en 1936 en tant que Afropavo congensis, un nouveau genre et une nouvelle espèce endémiques pour le continent africain.
Dans la collection d’oiseaux du MRAC se trouvent deux spécimens de l’espèce Grus carunculatus (grue caronculée) recueillis à Kindu en 1938. Ces grues sont les plus grandes de l’Afrique et les plus attachées à l’eau. Les grandes formations d’herbe et de carex dans les zones de crues constituent leur lieu de fourrage et de reproduction, tandis que les petites zones de crues ne sont utilisées qu’à titre temporaire. Alors que l’espèce est présente en différents endroits dans le sud de l’Afrique (par exemple le Banguelu et le Mweru en Zambie, le delta de l’Okavango et les cuvettes de Makdigadi au Botswana), on sait peu de choses de sa situation exacte en RDC. En RDC, elle est en tous les cas présente au Katanga. La capture de Kindu est cependant située bien plus au nord et dans une zone où l’on ne trouve plus actuellement d’habitat adéquat. Dans la mesure où les zones de couvaison potentielles pour la grue caronculée se sont raréfiées et où cette espèce s’est vue attribuer le statut « vulnérable » (tendance de la population : en décroissance) par l’UICN38, il est important de mettre en lumière la distribution historique de cette espèce.
Mammifères
Pour la composition des listes de mammifères pour la province du Maniema, différentes sources ont été utilisées également. Une première liste a été constituée à partir de la banque de données des mammifères du MRAC. Ensuite, une série d’espèces ont été ajoutées sur la base des faunes mammaliennes. Pour les chauves-souris (ordre des Chiroptères), une liste a été établie sur la base des cartes de distribution de l’« African Chiroptera Report ».
Pour une série de grands mammifères, grâce à l’importance qu’ils revêtent dans la préservation de la nature, nous disposons de données récentes sur leur présence et leur nombre dans les parcs nationaux Maiko et Kahuzi-Biega. Ces données sont fournies et commentées plus en détail ci-dessous. C’est ainsi qu’en 2006, une étude de la faune a été réalisée dans une zone limitée du parc national Maiko. Cette zone, située dans le sud du parc, est appelée bloc OSO et est entièrement située dans la province du Maniema40.
1) Gorille
Dans les plaines de l’est du Congo, on trouve une sous-espèce endémique de gorilles : Gorilla beringei graueri. Celui-ci se distingue du gorille occidental (Gorilla gorilla gorilla), présent uniquement en Afrique centrale occidentale, à l’ouest du fleuve Congo et de la rivière Ubangi, et du gorille de montagne montagnes de la région de Kivu. Ce gorille se retrouve aussi bien dans le parc Maiko que dans le parc Kahuzi-Biega. La présence de gorilles dans deux zones du bloc OSO a été confirmée dans l’étude de 2006 et aucune tendance à la baisse n’a été clairement décelée par rapport à une étude de 199041. Les gorilles, toutefois, se manifestent toujours en nombre assez limité et de manière très localisée. Cette espèce (statut : en danger ; tendance de la population : décroissante, selon la liste rouge de l’UICN42) est toujours menacée, ceci sous la pression, entre autres, de petites implantations d’agriculteurs, de l’exploitation minière et de la chasse43. Ces mêmes facteurs ont aussi, bien entendu, un impact similaire sur la survie des autres espèces décrites ci-dessous.
2) Chimpanzé
Le chimpanzé Pan troglodytes schweinfurthii (qui, comparativement aux gorilles, présente une distribution relativement grande dans les forêts humides d’Afrique centrale et occidentale) est présent lui aussi dans les deux parcs nationaux. Dans le bloc OSO étudié récemment, le chimpanzé est assez largement présent et en plus grand nombre que le gorille, et tout comme pour le gorille, aucune tendance à la baisse n’a été observée dans les chiffres par rapport à l’étude de 199044. Selon la liste rouge de l’UICN, le statut du chimpanzé est : en danger ; tendance de la population : décroissante45.
Sur la liste rouge de l’IUCN, aucune différence n’est faite entre les sous-espèces reconnues de Gorilla beringei et Pan troglodytes. Le statut des sous-espèces peut, de ce fait, être différent de celui défini sur le site de l’IUCN. Certaines sous-espèces connaissant une distribution très limitée (comme Gorilla beringei graueri) peuvent ainsi être encore plus menacées que leur statut sur le site de l’IUCN ne le laisse présager.
3) Éléphant
Lors de l’étude menée dans le bloc OSO, peu d’éléphants ont été identifiés et toujours à bonne distance des implantations humaines. La comparaison avec les recensements de l’étude de 1990 a cette fois clairement montré une tendance à la baisse quant au nombre d’individus et à la taille des zones dans lesquelles des éléphants ont été observés. Bien que l’éléphant ne soit pas globalement menacé, certaines populations locales comme celles des parcs nationaux de Maiko et Kahuzi-Biega sont, elles, fortement menacées.
4) Okapi
L’Okapi n’a été observé qu’au nord de la rivière Oso, dans le bloc OSO. La rivière Oso forme donc l’extrémité sud de la zone de distribution de cette espèce, que l’on ne retrouve donc pas dans le parc national Kahuzi-Biega. Dans sa zone de distribution à l’intérieur du parc national Maiko, l’okapi est assez commun. Ceci confirme une fois encore l’importance de ce parc national pour la protection et la survie de cette espèce (Okapia johnstoni : statut : presque menacé d’extinction ; tendance de la population : stable, selon la liste rouge de l’UICN46)47.
5) Léopard
Le léopard présente une assez large distribution à l’intérieur du parc national Maiko. La plupart des observations ont été réalisées dans les zones du parc où les proies du léopard (petites antilopes et cochons) sont également présentes en grand nombre48. Le fait qu’un prédateur comme le léopard soit présent dans le parc est un signe que le parc est relativement sain sur le plan écologique. Le parc est suffisamment grand et offre suffisamment de nourriture pour la subsistance de populations d’animaux servant de proies qui, à leur tour, sont suffisamment grandes pour la subsistance d’un grand prédateur comme le léopard (Panthera pardus : statut : presque menacé d’extinction ; tendance de la population : en décroissance, selon la liste rouge de l’UICN49).
OCCUPATION ET ORGANISATION SOCIO-ADMINISTRATIVE DU MANIEMA
1. Occupation
1.1. Le peuplement du Maniema
Groupes ethniques
La Province du Maniema est peuplée uniquement des Bantous composés de trois groupes ethniques selon les anthropologues et les historiens (J. Abemba, 1995). Le premier groupe se compose d’une mosaïque de lignages comportant les Binja- Sud, Buyu, Songye, Hemba, Mikebwa et les sous-groupes comme Nonda, Mamba Kasenga et Kwange. Ces groupes seraient les fractions migrées du grand complexe Luba à cause de leurs affinités culturelles avec les Luba du Katanga.
Le second groupe appartenant à l’ensemble Ana- Mongo comprend les Kusu, Ombo, Langa, Ngengele, Bindja- Kuna (Wazimba), Samba. Le troisième groupe est venu de l’ancien royaume du Bunyoro et englobe les groupes Kumu, Rega, Mituku, Lengola et Bindja- Nord.
1.2. Histoire et héritages
Le Maniema est aujourd’hui une entité administrative. Elle a été détachée des deux Kivu (Nord et Sud) en 1988. Trois articulations distinctes marquent son histoire : celle des Arabo-Swahilis, celle de la colonisation belge et celle qui débute avec l’indépendance du Congo.
1.2.1. Les Arabo-Swahilis : une page de l’histoire du Maniema
L’appellation des traitants esclavagistes venus des côtes africaines de l’océan Indien n’a pas toujours fait l’unanimité. Certains auteurs les ont désignés sous le vocable d’« Arabes » [(Cornet, R. J. 1952 ; Ceulemans, P. 1959 ; Abel, A. 1960 ; et même Verhaegen, B. 1969)]. D’autres, notamment les explorateurs, les appelaient Wa Swahili ou Wa-Souahéli [Livingstone, E. Foa, Cameron]. Ndaywel I. (1998) les appelle Swahilis. Kimena Kekwaka (1984) et F. Kabemba Assan (1987) utilisent le terme d’Arabo-swahilis. L’aire historique swahilie s’est propagée à partir de la côte orientale de l’Afrique en fonction de la recherche de l’ivoire et des esclaves, et s’est étendue au Maniema vers le milieu du xixe siècle.
À cette époque, l’approvisionnement de la côte en ivoire et en esclaves a été compromis par les guerres et les mahongo (droit de passage) instaurés par des chefs africains. Les Arabo-Swahilis se virent dès lors obligés d’étendre leur zone d’exploitation. Dès les années 1835- 1840, des populations habitant la rive occidentale du lac Tanganyika (Bembe, Vira …) commerçaient déjà avec les Arabo-Swahilis. À cette époque, ceux-ci étaient établis à Ujiji sur l’autre rive du lac Tanganyika. Dans la seconde moitié du xixe siècle, les Arabo-Swahilis étendirent leur zone d’exploitation à l’intérieur du continent. Ils s’établirent à Tabora à partir d’où ils pénétrèrent dans la région du lac Tanganyika et au Katanga. Le Maniema, qui était riche en ivoire, fut atteint par l’expansion des Arabo-Swahilis à cette époque.
Leurs expéditions, qui pénétrèrent au Maniema vers 1858-1860, partirent de Mtoa en passant par la région des Bembe. À l’intérieur du Maniema, l’installation des AraboSwahilis s’effectua en trois temps. D’abord ils s’établirent au sud chez les Bangubangu, Benye Mamba, Zula et Kwange. À partir des années 1865, les Arabo-Swahilis se dirigèrent vers le nord et le centre du Maniema. De chez les Binja, ils atteignirent la région des Lega et des Songola. C’est de là qu’ils arrivèrent chez les Komo et les Langa.
L’installation des Arabo-Swahilis à Nyangwe était dictée par des raisons économiques, même si des facteurs politiques locaux y ont contribué. Informé de leur arrivée à Mwanakusu et surtout de l’efficacité de leurs armes, le chef Lualaba Nongoya Kipopo de Kimbelenge invita les Arabo-Swahilis à venir chez lui. Il leur affirma que sa région était riche en ivoire, que la sécurité était assurée et exclues les attitudes belliqueuses de Benye Mbale, un clan rival avec lequel il était souvent en conflit. Il persuada les chefs Kasongo Luhusu, Marungu Makombe ou Katende Telwa de laisser passer les Arabo-Swahilis. Assez vite, aidé par les Arabo-Swahilis, il atteignit son but en organisant une expédition contre les Benye Mbale qu’il soumit. Après un séjour passé chez Pene Buki, Mukandilwa et Tambwe Mwimba, apparentés à Nongoya Kipopo, les Arabo-Swahilis sollicitèrent de ce dernier un appui pour aller résider dans ces villages situés à l’embouchure de la rivière Kunda et au bord du fleuve Lualaba où se tiennent à proximité des marchés comme Tanganyika, Malela et Nyangwe64.
Mwinyi Dugumbi, un traitant zanzibarite réussit avec son compagnon — un autre zanzibarite nommé Abed bin Salim à pénétrer dans le Maniema via Ubwari, et s’installa à Nyangwe vers 186065. Selon I. Ndaywel, le choix de ce lieu fut probablement motivé par l’existence d’un grand marché périodique où il était interdit de commettre un quelconque acte hostile envers ceux qui s’y rendaient ou qui en revenaient66. Plus tard, sous le régime des AraboSwahilis venus à la suite de ces premiers pionniers, ce centre deviendra le principal marché des esclaves dans le Maniema.
Les négociants zanzibarites étaient les bienvenus parce qu’ils fournissaient aux autochtones des articles tels que des fusils et de la poudre, mais également des tissus, des perles et d’autres produits de beauté.
De Nyangwe, les traitants arabo-swahilis pénétrèrent dans la grande forêt équatoriale du nord du Maniema. Après quelques années, les relations entre les natifs et les Arabo-Swahilis se dégradèrent, surtout lorsque ceux-ci, propriétaires des établissements d’une certaine importance, voulurent s’immiscer dans les affaires politiques des autochtones et imposer leur volonté afin de protéger leurs intérêts commerciaux. Dès ce moment, les principaux traitants arabo-swahilis installés dans le « Maniema historique » entamèrent une véritable économie de prédation, se livrant à des campagnes de razzia d’esclaves et d’ivoire.
Le plus important et le plus puissant de ces traitants fut sans conteste Tippo-Tip. De son vrai nom Hamed-BenMohamed el-Mujerb, il s’agit d’un métis né à Zanzibar de l’union de Juma-Ben-Rajab, un Arabe de Mascate venu à Zanzibar pour y chercher fortune, et d’une autochtone de la côte67. Très entreprenant, endurant et tenace, il parcourut presque toute la partie est du bassin du Lualaba depuis le Katanga jusqu’aux Stanley-Falls (Kisangani) en passant par le Kasaï et le Maniema, réussissant à mettre sous sa coupe d’immenses territoires. P. Ceulemans délimite ses « possessions » de la manière suivante :
« Les possessions de
étaient situées aux environs de Stanley-Falls, à Kasongo, sur toute la rive gauche du Congo jusqu’à Isangi, et au confluent du Lomami et du Congo68.»
Tippo Tippo
Tippo-Tipo établit sa capitale à Kasongo dans le Maniema méridional qui, selon lui, occupait une position centrale par rapport à toutes ses possessions. Mais il n’y demeura pas souvent, car ses activités le poussèrent à voyager énormément. C’est lui personnellement qui aida Stanley à descendre le Lualaba jusqu’aux Stanley-Falls. Son remarquable sens de l’organisation et sa puissante emprise sur ses territoires poussèrent d’ailleurs les autorités de l’EIC à en faire le wali (gouverneur) de cette contrée du Maniema69. En son absence, c’est son fils Sefu qui gérait ses affaires à Kasongo. Outre son fils, Tippo-Tip confia aussi la gestion de ses possessions aux membres et aux proches de sa famille. Ainsi, comme l’évoque P. Ceulemans, il installa comme sultani (sultans ou encore dignitaires) dans d’autres centres70 :
- son neveu Rachid, qui le remplacera comme gouverneur à Stanley-Falls en 1890 ;
- son fils adultérin Selim-Ben-Massudi et son demi-frère Mohamed-Ben-Saïd-Ben-HamedBen-Mujerbi, alias Bwana Nzige, père de Rachid résidant aux Falls ;
- son autre fils adultérin, Selim-Ben-Hamed, et son gendre Saïd, qui s’installèrent à Yambinga ;
- son neveu Abibu-Ben-Saïd qui occupa pendant un temps le poste d’Isangi sur le Lomami ;
- son autre neveu Saïd-Ben-Ali, qui s’établit à Yambuya sur l’Aruwimi.
En dehors de sa famille, Tippo-Tip eut également recours à certains de ses fidèles sujets pour gérer ses affaires. Parmi eux, citons71 :
— Mohamed-Ben-Ghalfan alias Rumaliza, ancien sujet devenu plus tard associé qui résida à Ujiji et commanda tous les postes sur le lac Tanganyika ;
- Ghalfan-Ben-Zohar qui opéra dans l’Itimbiri au Nord-Ouest.
Mais il n’y a pas que les Arabo-Swahilis que Tippo-Tip utilisait. Certaines affaires étaient également confiées à des serviteurs autochtones de la côte, notamment à :
- Ali-Mohamed (alias KarondaMirambo), homme de confiance de Tippo-Tip qui opéra au nord de l’Aruwimi ; — Kipanga-Panga et Mawute qui opérèrent sur l’Uélé ;
- Mirambo qui opéra sur le Bomokandi ;
- Mwinyi-Mania qui opéra sur le Maringa ;
- Chibou et Senia qui dirigèrent les esclaves sur les plantations des Falls. Tippo-Tip ne fut pas le seul chef araboswahili du Maniema. Un autre chef aussi puissant, métis comme lui, fut MwinyiMtagamoyo-Ben-Sultani, alias Mwinyi-Mohara. Il vivait à Nyangwe. Ses possessions s’étendaient entre la rivière Kasuku et la localité de Nyangwe, ainsi que sur les régions comprises entre les localités de Faki et Yanga sur le Lomami. Il avait, comme associés, son fils Mwinyi Pemba établi à Chari sur la Lomami, et son sujet Mzelela, qui résidait à Riba-Riba (actuellement Lokandu). Contrairement à Tippo-Tip, Mwinyi-Mohara n’a jamais coopéré avec les autorités de l’EIC. Bien au contraire, il les combattit et fut à la base du massacre de l’expédition Hodister. Après la chute de Kabambare aux mains des troupes de l’EIC, il s’enfuit et fut tué à la bataille de Goia-Kapopa72.
La carte de dispersion des lieutenants de Tippo-Tip ci-dessous montre qu’il y eut débordement de l’espace initialement désigné par les explorateurs comme constituant le Maniema. Beaucoup d’historiographes des Arabo-Swahilis, dont P. Ceulemans, n’hésitent d’ailleurs pas à associer le « domaine » de Tippo-Tip et de ses lieutenants au Maniema historique.
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