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Tout savoir sur la nouvelle province du tanganyika

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Le Tanganyika est une province du sud-est de la République démocratique du Congo, créée en 2015 à la suite de l'éclatement de la province du Katanga. Il se situe sur les rives du lac Tanganyika. Son chef-lieu est placé à Kalemie.

 

 

 

Tanganyika (province)

 

 

 

Le 10/12/2019

 

 

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Avec une population estimée à 2 977 846 habitants en 2015 (dont 48,9% d'hommes et 51,1% de femmes) cette population représente près de 3 % de la population de la RDC. Sa densité est de 22 Habitants/km² .

CD74

Province de Tanganyika

Code
INS

Subdivision

Chef-lieu

Superficie
(km²)

Population

 

Ville de Kalemie

Kalemie

 

146 974

7061

Territoire de Kalemie

Kalemie

21 155

607 020

7064

Territoire de Kabalo

Kabalo

14 779

194 724

7065

Territoire de Kongolo

Kongolo

13 171

363 955

7063

Territoire de Manono

Manono

34 615

337 955

7062

Territoire de Moba

Moba

23 079

420 302

7066

Territoire de Nyunzu

Nyunzu

15 471

146 310

 

 

 

Première partie : Situation géographique

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La province du Tanganyika est compris entre 26° 00’ et 30° 45’  de longitude est et entre 5° et 8° 30’  de latitude sud. Administrativement, il est limité : – au nord par les provinces du Sud-Kivu et du Maniema ; – au sud par le district du Haut-Katanga et la République de Zambie ; – à l’ouest par les districts du Haut-Lomami et de Kabinda ; – à l’est par le lac Tanganyika. Le district du Tanganyika compte six territoires: Kabalo, Kalemie, Kongolo, Manono, Moba et Nyunzu.
 

LES TERRITOIRES DU TANGANYIKA

La province est constituée d'une ville et de six territoires :

 

1.1. LE TERRITOIRE DE KABALO

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Situé à l’ouest du district, le territoire de Kabalo est limité :

– au nord par le territoire de Kongolo;

– à l’est par le territoire de Nyunzu;

– au sud par le territoire de Manono;

– à l’ouest respectivement par le territoire de Lubao dans sa partie nord (territoire de Kabinda) et par le territoire de Kabongo (province du Haut-Lomami) dans sa partie sud.

La superficie du territoire de Kabalo est de 15240 km².

 

1.2. LE TERRITOIRE ET VILLE DE KALEMIE

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Kalemie, anciennement Albertville (d'après Albert Ier de Belgique), est le chef-lieu de la province du Tanganyika.

 

Géographie

Située sur la route nationale 5 à 2144 km à l'est de la capitale Kinshasa, elle est, avec Baraka, l'une des principales villes de la côte occidentale du lac Tanganyika. Kalemie est le point de départ d'une ligne de chemin de fer de la Société nationale des chemins de fer du Congo qui rejoint la ligne nord-sud (Kindu-Lubumbashi) à la ville de Kabalo.

 

Histoire

 

La ville fut fondée le  par Jacques de Dixmude et fut ensuite rapidement assiégée et attaquée par les troupes de Rumaliza, à l'occasion des campagnes de l'État indépendant du Congo contre les Arabo-Swahilis.

Le poste militaire d'Albertville a été fondé le  par le capitaine Jacques de l'État indépendant du Congo. Il est situé à 15 kilomètres au sud de la rivière Lukuga. Le sergent Alexis Vrithoff a été tué le 5 avril 1892, lors de la défense d'Albertville contre une attaque des marchands d'esclaves arabes. La station a été assiégée par les Arabes sur la base de Kataki du 16 août 1892 jusqu'au 1er janvier 1893. Après que les Arabes eurent quitté le territoire, Albertville a été peu à peu abandonnée, et le nom est resté attaché au poste militaire de Mutoa au nord de la Lukuga, le site de l'actuelle Kalemie. En 1914 et 1915, Albertville a constitué une base pour les forces belges et britanniques (sous commandement de Geoffrey Spicer-Simson) dans la campagne de l'Afrique de l'Est.

Le chemin de fer a atteint Albertville en 1915, et en 1916, le port a été créé et les mines de charbon à Greinerville ouvertes. Albertville a été attaquée par des mercenaires du major Mike Hoare au cours d'opérations contre la rébellion Simba en août 1964. En 1971, à la suite de la zaïrianisation, Albertville a changé son nom en Kalemie.

 

 20429875 1974132789472696 8469795591204507797 n 4 À lire aussi : Ville de Kalemie (Nouvelle province de Tanganyika) 17457828 1913118215574154 6455158162505571161 n 1

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Situé à l’ouest du district, le territoire de Kalemie est limité :

– au nord par les provinces du Maniema et du Sud-Kivu;

– à l’est par le lac Tanganyika ;

– au sud par les territoires de Manono et de Moba ;

– à l’ouest par les territoires de Nyunzu et de Manono. La superficie du territoire de Kalemie est de 30 512,7 km². Le territoire de Kalemie se situe à 1500 m d’altitude, entre 6° et 6° 50’ de latitude sud et entre 26° 40’ et 27° 30’ de longitude est.

 

 

1.3. LE TERRITOIRE DE KONGOLO

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Il est situé au nord-est du district du Tanganyika au bord du fleuve Congo, appelé ici Lualaba, à proximité des chutes dites «Portes d’Enfer ».

Il est limité : – au nord par la province du Maniema ;

– à l’est par le territoire de Nyunzu;

– au sud par le territoire de Kabalo;

– à l’ouest par le territoire de Lubao (district de Kabinda). La superficie du territoire de Kongolo est de 13 403 km². Le chef-lieu du territoire du même nom est situé à 27° 0’ de longitude est et à 5° 21’ de latitude sud, à une altitude de 561 m.

 

 

1.4. LE TERRITOIRE DE MANONO

Aucune description de photo disponible.

 

Superficie 34 198 km², taille estimée de la population 600 865 hab.

DONNÉES GÉOGRAPHIQUES

Entité déconcentrée, le territoire de Manono se trouve au sud de la province du Tanganyika. Créé aux environs des années 1910, d’abord sous l’appellation de territoire de Kiambi puis d’Ankoro, ensuite transféré à Manono en 1940, puisant ainsi sa signification étymologique d’une montagne dénommée Kaulu-Minono (la pierre qui aiguise) située dans la périphérie de la cité de Manono près du village Kanteba à 7 Km de la cité.

Ce territoire a connu d’importantes mutations. Si l’acte juridique de création du territoire reste inconnue (aucune trace trouvée dans les archives) ; mais du moins l’espace de l’actuel territoire de Manono faisait jadis partie intégrante de l’ancien territoire de Kiambi, créé par l’ordonnance n° 291 du 16 octobre 1913. À cette époque, alors que Kiambi était le chef-lieu du territoire, Ankoro était un simple poste soumis au contrôle administratif de ce territoire.

En 1922, l’espace du territoire de Kiambi fut divisé en deux territoires, Ankoro et Kiambi. Cette année-là, les missionnaires du Saint-Esprit s’installèrent à Ankoro, ce qui eut comme conséquence que cet ancien poste administratif devint plus important que Kiambi. Le pouvoir colonial décida de diviser l’espace du territoire de Kiambi en deux parties, dont l’une constitua le territoire d’Ankoro. Les deux territoires de Kiambi et d’Ankoro évoluèrent parallèlement jusqu’en 1933, lorsque le territoire d’Ankoro incorpora celui de Kiambi.

En 1940, non seulement la limite méridionale du territoire d’Ankoro fut modifiée, mais le chef-lieu du territoire fut également transféré a Manono, attiré par les activités de la Géomines opérationnelle à Manono depuis 1920. Le 1er janvier 1941, le territoire d’Ankoro prit alors le nom de Manono et en 1947, l’espace du territoire de Manono recouvre son étendue actuelle.
 
LIMITES TERRITORIALES

Le territoire de Manono est borné :
Au Nord : par le Territoire de Kabalo, Nyunzu et Kalemie;
À l’Est : par les Territoires de Kalemie, Moba et Pweto dans la nouvelle province du Haut Katanga;
Au Sud : par les Territoires de Kabongo, de Malemba Nkulu(Haut Lomami) et Mitwaba (Haut Katanga) ;
À l’Ouest par le Territoire de Kabongo (Haut Lomami) et Kabalo.

COORDONNÉES GÉOGRAPHIQUES

Latitude : 7° 18′ sud
Longitude : 27° 25′ Est
Altitude : 633m
Climat

C’est un Territoire au climat tropical caractérisé principalement par l’alternance de deux saisons dont cinq mois de saison sèche et sept mois de pluie. De manière générale, le climat Aw5 (critères de Koppen) domine le MANONO avec une moyenne de pluies de 165 jours dont sa hauteur est de 1138 mm. La température moyenne est de 22.4°C avec le maxima de 32.3 et le minima de 19.3.

HYDROGRAPHIE
 

Aucune description de photo disponible.

Traversée rivière Luvua branche de la Lukuga dans le territoire de Manono province


Le Territoire de Manono est drainé par le fleuve Congo (Lwalaba), la rivière Luvua et ses nombreux affluents. Le fleuve Congo est appelé en amont Lualaba et en aval, Kamalondo tout juste à son point de rencontre avec la rivière Luvua à Ankoro. La Luvua coule sur une couche d’alluvions souvent épaisse, dans une vallée bien régularisée. Plus en amont et jusqu’au goulot de déversement du lac Moero, chutes et rapides se succèdent presque sans interruption. La première chute est celle de Piana-Mwanga, qui a été partiellement captée et la Géomines y a construit une centrale hydroélectrique. On y trouve d’autres rivières notamment ; Luvidjo, Bally, Lubumbu, Kananga,Lukulu, Lumumba, Musyi, Nyemba, Lwiboso et Lukushi.

Outre les rivières, le territoire contient des principaux lacs(étangs) telsques : le lac Lukushi (à la cité de Manono), Tohwe-Sanga et Zibya à Ankoro, Mpete, Kaulwe, Kyatunga, Tohwe, Lanji.

VÉGÉTATION

La végétation du territoire est composée en général de savanes herbeuses favorables à toutes les cultures et à la chasse. Son relief est accidenté dominé par de forêts touffues, les galeries forestières et de vallées.

SOL ET RELIEF

Le sol est sablo-argileux, alluvionnaire et humifère. On y rencontre cinq types de sol qui sont en général à vocation agropastorale. Le relief du territoire de Manono est marqué par la présence d’une vallée accidentée, de roches dures, de granites, de quartzites, de micaschistes et de plateaux aux bordures violemment déchiquetées, laissant parfois subsister des éperons découpés, comme le pic Kiwele.

SUBDIVISIONS ADMINISTRATIVES

Le territoire de Manono est subdivisé en une cité, quatre secteurs, deux chefferies et 400 villages.

La cité de Manono subdivisée aussi en 5 quartiers ;
Secteur de Kamalondo subdivisé en 5 groupements et en 113 villages;
Secteur de Kyofwe subdivisé en 3 groupements et 36 villages;
Secteur de Luvua en 8 groupements et 112 villages ;
Secteur de Nyemba en 2 groupements et 25 villages.
Chefferie de Kiluba avec 40 villages ;
Chefferie de Bakongolo avec 71 villages
En 1956, alors que les limites du district du Tanganyika subissaient des modifications pour se stabiliser, le nombre de chefferies y diminua dans son ensemble. Dans le territoire de Manono, il passa de 20 chefferies a 14, nombre qui resta inchangé jusqu’en 1958. C’est au cours de cette année-là que certaines chefferies furent regroupées pour donner naissance aux quatre secteurs cités. Les chefferies Bakongolo et Kiluba gardèrent leur statut.

PARTICULARITÉS DU TERRITOIRE

Le territoire de Manono est le plus vaste territoire de la province du Tanganyika. Par rapport aux autres territoires de la province, le territoire de Manono est le seul territoire qui n’a qu’une seule tribu dominante qui est la tribu luba ; bien que les pygmées se retrouvent dans tous les territoires. C’est le principal territoire qui représente encore jusqu’à ces jours l’Empire Luba. Cependant, il sied de noter que le territoire aurait conservé le rite et les traditions Luba. Outre la culture Luba, le territoire regorge de nombreux minerais. Si l’exploitation minière et la culture Luba restent de particularités à cette entité ; l’enclavement en est autre.

RICHESSES DU TERRITOIRE

L’agriculture est la principale activité du territoire. Elle constitue pour le territoire la principale source de revenus du territoire.

Outre l’agriculture, le territoire de Manono regorge de nombreux minerais dont la cassitérite(SnO2) qui s’accompagne parfois de minéraux de tantale et de niobium ; le coltan, wolframite, le cuivre, la tourmaline verte,… Le gîte stannifère se développe sur l’axe Manono-Kitotolo. Une des caractéristiques des gites stannifères de Manono-Kitotolo est l’abondance du spodumène (Li, Al) Si2O6 dans la pegmatite ; il s’y trouve dans une proportion variable pouvant atteindre parfois 25 %.

La présence d’un gisement primaire stannifère a été signalée entre la tête de la Kikoyo et au-delà du village de Kifuita. À Kikoyo affleurent d’abord un massif granitique (granite à biotite, granite à deux micas avec filonnets de pegmatite à tourmaline), puis une pegmatite à muscovite et tourmaline et, enfin, de grosses masses de quartz filonien.

Dans la gamme de produits de cassitérite dans le territoire; on y rencontre un minerais le plus recherché qui est l’Etain. C’est pourquoi le territoire est appelé la capitale d’étain ou de cassitérites pour les autres.

Dans le temps ces minerais cités ont été courtisés par différentes sociétés dont CONGO-ETAIN et SOMIKA qui malheureusement sont tombées faillite en 1982. Depuis lors, l’extraction artisanale vit les jours profitant de la faillite de ces sociétés minières.

La presence d’importantes chutes sur la Luvua constitue aussi de potentielles richesses du territoire qui malheureusement ne sont pas exploitées.


DONNÉES CULTURELLES
 

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Deux tribus peuplent le territoire de Manono :
Les BALUBA (95%)
Les Pygmées (5%)
Les Baluba sont de peuple majoritaire et sédentaire qui appartenait à l’ancien Empire Luba dont l’activité principale est l’agriculture. Les Batembo (pygmées) par contre, sont de peuples nomades qui ne vivent que de la cueillette et la chasse. Actuellement, la cohabitation de ces deux peuples cause énormément de problèmes et la guerre interethnique en est le résultat bien qu’elle a profité de la bénédiction de la guerre d’agression. Les efforts des autorités locales semblent porter leur fruit.

Outre ces deux tribus dominantes, le territoire contient plusieurs clans dont les principaux sont :

Les Bahumbu à Ankoro ;
Les Beyandes dans le secteur de Kiofwe ;
Les Bena-Kiluba à Kiluba ;
Les Bashimbi à Nyembwa-Kunda et Kiyombo ;
Les Bena-Masango à Kifwa ;
Les Bena-Nkala à Makena.
Ce sont de peuples lubaisés qui pour la plupart se répartissent en six groupes ethniques ci-dessus.

LANGUES PARLÉES DANS CE TERRITOIRE

Kiluba (100%)
Swahili (45%)
Kitwa ou kimbote (5%)
Appartenant à l’Empire Luba ; la population de Manono est principalement formée par les Baluba qui ne parlent que le Kiluba. Le Swahili par contre est une langue d’ouverture qui n’est parlée que dans de grandes agglomérations sous influence étrangère. Les Baluba et les Batembo( pygmées) ne parlent que Le Kiluba bien que le Kimbote est une langue particulière des pygmées.

PRINCIPALES ACTIVITÉS

Agriculture (75%)
Activité minière (35%)
Pèche (5%)
Elevage (8%)
Commerce (3%)
Dans le temps, environ un actif sur deux était dans le secteur minier. Mais avec la chute de cour internationale de produits miniers, cette tendance semble évoluer au profit de l’agriculture qui emploie actuellement trois actifs sur quatre. La pèche n’est pratiquée par une petite partie de la population riveraine au grand fleuve et à la rivière Luvua. L’élevage et le commerce bien que cités ne représentent rien en terme de proportion dans cette population.

Sur le plan agricole; notons que l’agriculture pratiquée à Manono est une agriculture de subsistance dans laquelle les agriculteurs locaux n’utilisent que les outils agricoles rudimentaires (houe, hache, machette, bêche, râteau,…). Cette agriculture itinérante à Manono se pratique souvent sur brûlis dans lequel les paysans ne recourent qu’à la main d’œuvre familiale et non aux intrants modernes. Notons aussi la moyenne de superficies cultivées par paysan dans ce territoire dépasse rarement le 50 hectares. La production agricole reste sujette à la consommation locale. Le besoins alimentaire est strictement supérieur à la production domestique. L’élevage par contre n’est pas assez développé ; les animaux sont souvent laissés en divagation. Les caprins sont pour la plupart de cas gardés dans un enclos en bois. La pisciculture n’est pas du tout pratiquée dans le territoire de Manono bien qu’il contienne de cours d’eau. Le lac artificiel Lukushi est le reflet piscicole du territoire.

Sur le plan minier ; signalons que le potentiel minier du territoire attire la quasi-totalité de la main d’œuvre active de jeunes surtout. Cette activité est plus concentrée au centre de Manono dans les deux chefferies et le secteur de Luvua. Le reste est plus agricole que minier. L’extraction de minerais se fait d’une façon artisanale. Le secteur minier d’exploitation artisanale prouve de problèmes d’encadrement et de la formation des exploitants artisanaux et de la sécurité de sites miniers. A cela s’ajoute les problèmes de transport, des outils, la baisse de cours de produits miniers sur le marché mondial. Dans le nouveau démembrement de la province du Katanga ; l’actuelle province du Tangagnika a besoin d’un flux financier. Aussi faut-il que les produits miniers transitent par le port de Kalemie pour leur exportation. D’où la route nationale N°33 nécessite la réhabilitation.


PRINCIPALES SOURCES D’ÉNERGIE

Energie solaire
Groupe électrogène
Bois.
Manono comptait dans le temps un barrage hydroélectrique à Mpiana Mwanga, détruit en 1999 par la guerre de rébellion. Depuis lors, la population fait avec ce qui se présente : les ménages aisés possèdent des plaques solaires ; les plus nantis encore ont leur propre groupe électrogène. Soulignons ici qu’Ankoro dispose d’un réseau électrique, alimenté par un gros groupe électrogène, qui fonctionne cinq heures par jour.
Le bois, prisé pour la cuisine, se fait de plus en plus rare à Manono, par faute de reboisement.

 


?SITUATION SANITAIRE

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Hopital du Cinquantenaire. Manono, 30 décembre 2015
 


Nombre d’hôpitaux dans le territoire de Manono : 4
Nombre de centre de santé : 78
Le territoire de Manono compte trois zones de santé, 4 hôpitaux (un autre en construction à Manono centre) et 78 centres de santé. Parmi les trois zones de santé ; notons qu’on y trouve au moins un hôpital dans chaque zone de santé. La zone de santé de Kiambi contient deux hôpitaux.

Soulignons encore que ; peu d’investissements privés sont constatés dans ce secteur. La plupart de structures sanitaires sont des structures publiques.

L’état des infrastructures sanitaires reste déplorable. En général, les bâtiments abritant les hôpitaux datent de l’époque coloniale et nécessitent de profonds réaménagements. Les centres de santé par contre, sont pour la plus part en chaumes et briques adobes. Sur les 78 centres répertoriés ; 54 sont à construire, 18 à réhabiliter et le reste en bon état.

En général le territoire compte 585 personnels médicaux dont 160 personnels techniques et 385 personnels d’appoint. Parmi ce personnel ; 85% d’entre eux sont de nouvelles unités contre 15% d’agents admis sous statut.

L’approvisionnement en médicaments se fait généralement par le moyen de bord. Mais du moins, les structures sanitaires du territoire reçoivent de ravitaillements de SANRU et d’ASF pour les intrants contre le VIH et le Paludisme.

La médecine interne, la gynécologie, la pédiatrie et la chirurgie sont de services offerts dans le territoire. Mais pas de soins spécifiques pour la simple raison que le territoire n’a aucun spécialiste à part celui en santé publique de la zone de santé d’Ankoro.

Maladies les plus récurrente :
Paludisme
Rougeole
Malnutrition
Tuberculose
Les Infections Respiratoires aigües (IRA)
Le paludisme est la maladie la plus fréquente dans toutes les trois zones de santé ; bien que des actions de distribution de moustiquaires imprégnées soient entreprises dans le territoire. La plus part de ces moustiquaires distribués sont utilisés comme intrant de pèche. La malnutrition est le résultat de conflit interethnique qui a occasionné un déplacement massif dans le territoire mais aussi des conséquences issues des catastrophes naturelles et d’attaques d’éléphants survenues dernièrement dans une partie du territoire.

ÉDUCATION

Enseignement primaire et secondaire
Ecoles primaires 344
Ecoles secondaires 174
Le territoire possède deux sous divisions; la sous division d’Ankoro et la sous division de Manono.

La qualité des édifices abritant les écoles reste à déplorer dans toutes les deux sous divisions. Outre les écoles conventionnées catholiques qui ont généralement de bons édifices, les écoles privées et conventionnées protestantes n’ont pas de bons bâtiments et les conditions d’étude restent à déplorer. La plupart d’élevés n’ont pas de banc et se mettent à même le sol. Notons que sur 2.524 classes répertoriées ; 70.9% sont en pailles.

Signalons que très peu d’écoles ont été construites ou réhabilitées ces dernières années.
La qualité d’enseignement est moyenne. Mais cependant, le nombre d’élèves est moindre comparé à la taille de la population; 103.887 élèves soit 82.600 élèves à l’école primaire et 16.949 à l’école secondaire. Ce phénomène est dû au désagrément occasionné par le conflit interethnique entre les pygmées et les bantous occasionnant ainsi ce déficit.Soulignons encore que la faible fréquentation scolaire de jeunes filles au niveau secondaire résulterait du mariage précoce observé dans le territoire.

ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET UNIVERSITAIRE

Universités 2
Instituts supérieurs 3
Le territoire de Manono possède 5 institutions supérieures dont deux sont des Institutions Universitaires du Congo (IUC Manono et UIC Ankoro) et trois autres des institutions supérieures dont l’ISP Manono, l’ISTM, l’ISTMA. Parmi ces institutions; notons que deux seulement sont des institutions publiques.

La plupart d’institutions du territoire sont de locataires. Outre l’ISTM et l’ISTEMA qui sont propriétaires de leurs propres bâtiments ; l’ISP n’est propriétaire encore moins locataire. Il abrite dans un bâtiment lui confié par l’église catholique. Ce bâtiment appartenait dans le temps à une ONG catholique qui par la suite, a été abandonné. Avec l’aval de l’église catholique, L’ISP a réhabilité ledit bâtiment abandonné. Les deux institutions universitaires n’ont pas leurs propres bâtiments.

En général, le nombre d’étudiants dans toutes les institutions supérieures du territoire est insignifiant par rapport à la taille de la population que compte le territoire. En effet, le territoire sort d’une guerre qui a porté un coup fatal à son économie en aggravant ainsi le niveau de la pauvreté. Pour la plupart de cas, les Frais académiques demandés ne permettent pas aux fils du terroir de poursuivre leur cursus académique. D’autre part, la population ne trouve aucun intérêt à poursuivre les études supérieures. Cela prouve à fortiori le manque d’implication des autorités aux institutions supérieures; d’autant plus qu’elles sont gérées directement par le ministère de tutelle et non par l’autorité locale. Cette implication devrait être globale (implication financière par de subventions aux frais académiques, sensibilisation de la population…).

La plupart de professeurs ne sont pas propres à ces institutions bien que leur nombre n’est pas proportionnel aux étudiants retrouvés. Ce sont des professeurs visiteurs qui viennent de Lubumbashi.

ACCESSIBILITÉ DU TERRITOIRE

Aucune description de photo disponible.

Routes Oui
Voies aériennes Oui
Biefs navigables Oui
Train Oui
Le territoire de Manono est enclavé bien que certaines voies d’accès s’y retrouvent. En général, les routes d’intérêt national et local se trouvent dans un état de délabrement très avancées sauf une vingtaine de Km de part et d’autre de la cité d’Ankoro qui est bâtie en dur. La route d’intérêt provincial(RP17) de plus ou moins 650 Km part de Manono passant par le territoire de Mitwaba jusqu’à Lubumbashi. Tandis que celle d’intérêt national(RN33) part de Manono passant par Kalemie jusqu’à Moba longue de 430 Km.

Le bief navigable ne renferme qu’une petite partie du territoire passant par le port d’Ankoro et de Muyumba à 45 Km de la cité de Manono. Il part de Katchambuyu jusqu’à Kiya tout prêt de la frontière avec le Territoire de Kabalo. Ce bief est une partie du bief navigable de Lualaba qui part de Kongolo à Bukama. Pareille situation avec la voie ferroviaire longue de 41 Km et qui ne transite que par de petits villages Kitanda et Makena dans Le secteur de Kamalondo.

La flotte aérienne n’est à vocation humanitaire pratiquée principalement par la Monusco et les ONG internationales. Une seule compagnie d’aviation commerciale (Congo AirFast) opère à Manono pour de vol Lubumbashi-Manono et Manono-Lubumbashi chaque vendredi. Il faut ajouter que le Territoire compte 4 aéroports dont un est en construction à Ankoro et un autre opérationnel à Manono. Les deux autres ne sont que des aéroports privés se trouvant respectivement à Shamwana et Somika.

RÉSEAUX DE COMMUNICATION

Africel Non
Airtel Oui
Orange Oui
Tigo Non
Vodacom Oui
Trois opérateurs sont implantés dans le Territoire de Manono. Le réseau Vodacom couvre pratiquement tout le territoire sauf le secteur de Nyemba ; les deux autres opérateurs n’opèrent que dans la cité de Manono et les villages environnant. Il sied de souligner que le besoin en couverture cellulaire se fait encore sentir.


ATTRAITS TOURISTIQUES

Parcs Non
Jardins botaniques Non
Jardin zoologiques Non
Chutes d’eaux Oui
Sites touristiques Oui
Sites sacrés Oui
Le territoire connaît plusieurs chutes d’eau, notamment celles de Mpiana, sur la rivière Luvua (c’est là où se trouve le barrage hydroélectrique alimentant Manono), et celles de la rivière Lukushi. Signalons aussi la présence des sources thermales de Nkulu ne Kabila et celles de Kahia.

On y trouve également une grotte de Kiala Dibwe dy Mukolo, dans le secteur de Kamalondo ; on y extrait du sel. Ces sites, bien que touristiques, ne sont pas aménagés et entretenus ; ce qui compromet leur niveau d’attractivité.

ESPÈCES PHARES DE LA FAUNE

Les gazelles
Les antilopes
Ces deux espèces qui jadis peuplaient les savanes du territoire se retrouvent actuellement menacées à cause de la forte pression exercée (chasse et le feu de brousse).

ESPÈCES PHARES DE LA FLORE

Les fleurs de Mimosa

SITUATION SÉCURITAIRE

La situation sécuritaire du territoire de Manono reste très volatile. Après une accalmie observée en 2015-2016 ; le territoire a sombré encore dans la terreur ethnique au dernier trimestre de l’année 2016. Les séquelles de ce conflit se font encore sentir ; bien que les efforts de pacification sont entrepris.

Source : Cellule d'Analyses des Indicateurs de Développement (CAID)
Rapport annuel 2016 de l’Administration du Territoire)

 

 

1.5. LE TERRITOIRE DE MOBA

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Moba, anciennement Baudouinville ou Boudewijnstad (d’après le prince Baudouin de Belgique).

 

Géographie

Il est situé sur la rive occidentale du lac Tanganyika, principalement à l’est du district, comme le territoire de Kalemie. Compris entre les 26e et 30e méridiens est et les 4e et 8e parallèles sud, il est limité :

– au nord par le territoire de Kalemie ;

– au sud, par la République de Zambie ;

– à l’est par le lac Tanganyika jusqu’à la frontière zambienne (en Zambie);

– à l’ouest par les territoires de Manono et de Pweto (district du Haut-Katanga).

 Elle fait frontière avec la Zambie et le territoire de Pweto au sud,le lac Tanganyika à l'est, le territoire de Kalemie au nord. Au point de vue fluviale, elle dessert le trafic maritime aux ports de Baraka , de Kalemie et d'Uvira. Elle est desservie par la route nationale RN34 à 319 km au sud du chef-lieu provincial Kalemie.

Le territoire de Moba s’étend entre + 28° et 30° 33’ de longitude est et entre + 6° 33’ et 8° 30’ de latitude sud.

 

Histoire

La localité est fondée en 1893 par les Pères blancs qui y établissent une mission. Elle est nommée Baudouinville, d'après le nom du jeune prince Baudouin, neveu de Léopold II et mort récemment.

Dans les années 1980, la ville est le lieu d'un conflit entre les forces armées zaïroises de Mobutu et le parti de la révolution du peuple de Laurent-Désiré Kabila, les guerres de Moba.

 

Particularités et richesses du territoire

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  • Le territoire de Moba, avec sa superficie est l’un des plus vastes territoires de la province du Tanganyika. Il est caractérisé par la présence des montagnes et des plateaux.
  • Il est limitrophe à deux pays (Zambie et Tanzanie) et trois territoires (Kalemie, Pweto et Manono).
  • Il est bercé par le lac Tanganyika qui lui facilite les transactions commerciales avec un des territoires limitrophes et les pays voisins en plus de sa grande richesse en poisson. Il a un sol fertile avec une diversité des cultures et favorable à l’élevage.
  • Le sous sol regorge plusieurs richesses dont l’or, le cuivre, la cassitérite, le cobalt, le coltan, la tourmaline, le fer, le Wolframite, le plomb, le zinc et l’argent ainsi que d’autres minerais non connus. Ces ressources de sous sol sont quasiment inexploités. 
 
Données culturelles

Trois grandes tribus vivent dans le territoire de Moba :

  1. Les « Batabwa » constituent la tribu dominante, plus de 80% de la population. Ils sont  majoritaires dans toutes les chefferies du territoire et vivent de l’agriculture, de la pêche, de l’élevage et de l’artisanat. Les Batabwa sont une tribu hospitalière et du régime social matriarcal.
  2. Les baluba 10% de la population viennent en deuxième position et vivent  dans la chefferie de Nganie particulièrement dans le groupement de Kasenga et Mupanga par la pêche et le commerce des produits de pêche;
  3. Les « Ba- bemba » arrivent en troisième position et vivent dans les territoires limitrophes à la Zambie grâce à l’agriculture et des activités informelles.Les pygmées dits « batwa» sont éparpillés dans les localités de Mulungushi, Pepa, Sikisimba, Kampela, Lusenga, Tumbwe et vivent essentiellement de l’agriculture et de la chasse.
  4. Outre ces tribus, on rencontre une minorité des Ba- hemba, des Ba- tetela, des Ba- shi, des Ba- Kassai, des Bavira, des Ba- Toka Kasongo,  des Ba- Tetela, des Ba- Karundi, …
  5. Par ailleurs, le territoire possède un centre culturel, trois radio locales notamment la Marungu FM, la radio Moba FM, la radio communautaire de Moba (RCMO) et la radio- télé locale à l’instar de la RTM actuellement en panne depuis un semestre. Quelques associations culturelles locales comme Buvwano, Sorena, Buluba, Bukata, 8 groupes de danse traditionnelle, trois orchestres de musique moderne et 7 salles de spectacle sont aussi actives.
  6. Religions : Christianisme dominant (catholicisme en majorité, protestantisme en minorité) et islamisme. On retiendra que le territoire abrite la première mission catholique du Congo ; la cité de MPALA qui est par ce fait un site touristique. Le premier prêtre catholique congolais d’heureuse mémoire Stéphane KAOZE est aussi originaire du territoire et de tribut Tabwa.
  7. Croyances : la grande partie de la population sombre encore dans la superstitution manifestée par la croyance à la sorcellerie, aux ancêtres, aux fétiches, au recours aux guérisseurs et caractérisé par des migrations saisonnières pour la chasse et la cueillette. En témoigne, le phénomène majini qui associe bon nombre des maladies aux mauvais esprits imputés à certains chefs coutumiers et d’autres phénomènes sensibles. 
  8. Sport: Le sport le plus répandu est le foot ball avec 5 grandes équipes qui font le renom du territoire  à savoir l’AS Romain (champion provincial 2016 et champion territorial 2017), l’AS Moba Sport (champion territorial 2015, vice champion provincial 2017), US Kaoze, Nazis jaguar et AS Visco. Toutes fois, l’encadrement financier et matériel de ces jeunes reste précaire et à désirer ; pourtant ils ont du potentiel. Le territoire possède trois grands stades (Mulowa en bon état et nécessitant une clôture, Kinzungi en assez bon état et Mutambala en bon état nécessitant une clôture). En plus du foot ball, les jeunes KARATEKA se font entendre.
 
Langues parlées dans ce territoire
  1. Le swahili 90%
  2. Le kitabwa 85%
  3. Le tshiluba 8%
  4. Le kibemba 5%

Par ailleurs, par suite de l’hétérogénéité culturelle dans la cité de Moba, chef lieu du territoire, le Swahili est entrain d’absorber le Kitabwa qui n’est plus d’ailleurs retransmis ou appris aux nouvelles générations.

En dehors du français qui est plus utilisé dans l’administration et l’éducation, le Swahili est parlé presque par toutes les tribus et sur l’ensemble du territoire. Le Kitabwa est parlé par les Batabwa et d’autres tribus pour de fin d’intégration et  d’avoir vécu longtemps dans le territoire. Ceci dans la grande partie du territoire avec plus de 85% de la population. Le Tshiluba est parlé par les Baluba qui vivent en grande partie vers Mwanza, Kamena, Kasenga, Mazondo, Mupanga en limite avec le territoire de Manono et de Kalemie tandis que le Kibemba avec certains mots empruntés de Kitabwa est parlé par les Babemba qui vivent vers Muliro, Kikongo, Kitendwe,  Mukobe, Kabele en limite avec le territoire de Pweto et de la Zambie.

Principales activités
  1. Agriculture : 63,50%
  2. Pêche : 12,50%
  3. Artisanat : 7%
  4. Petit commerce 6%
  5. Emplois salariés 5%
  6. Elévage 4% 
  7. Exploitation artisanale de l’or 0,5%
  8. Autres activités: 1,5%
  • L’agriculture est en général de type familial et de subsistance réalisée sur des petits espaces avec des outils rudimentaires (houes, machettes, haches, …) et rarement avec les machines (tracteurs). Les grandes cultures du territoire sont le manioc 69,41%, le maïs 12,11%, les haricots 10,61%, arachides 5,19%, pomme de terre 0,32%, patate douce, voandzou, … tandis que l’alimentation reste dominée successivement par les maïs, les haricot, les maniocs, les légumes feuilles (feuilles de manioc « sombe », feuilles des patates douces « matembele », feuilles des courges « kibwabwa », feuilles des haricots « Kinsisa », choux, et les poissons ;
  • L’élevage est au redémarrage dominé par l’espèce bovine pour les grands éleveurs, ovine et caprine pour les petits éleveurs avec très peu des fermes. Les grandes fermes actuelles sont (Elgyma à Pepa, Cedaco à Kipiri et Espoir à Kabwela). Cependant, à la fin de décembre 2016, les têtes de bovins s’élèvent à 7 758, des ovins à 27 264, des caprins à 36 172, des porcins à 6 245 et des volailles (poules, canards, dindons et pintages) 79 299 sur l’ensemble du territoire.
  • La pêche est en général fructueuse avec deux espèces très rependu ; le Lattes stapperssi (Mikebuka) et le Stolotrissa tanganikae (Ndakala). On trouve aussi le Lumbu, le sangara, le Tubunda, le capitaine, le milonge, kambale, … . Néanmons, elle n’en demeure pas moins artisanale avec l’usage des sennes de plage, le lifnet, palangre de fonds, catamaran, …
  • S’agissant de l’exploitation artisanale de l’or, elle est plus pratiquée à Mpala, Kazombwe, Karonja et à Maseba en majorité par les Bashi venus de Bukavu et la vente est aussi effectuée à Bukavu sous l’intermédiaire des négociants originaires de Bukavu.
  • Quant au commerce, il est plus effectué dans la cité de Moba avec des grands marchés comme Kapanga et Regeza tous deux à Moba port, Kirungu à Kirungu ainsi que des marchés secondaires comme celui de Kala à 30 km de Kirungu et de Kasenga. La majorité des commerçants du territoire sont en grande partie les Bashi ; le commerce n’étant pas dans les habitudes de Batabwa. Cependant, ils commencent déjà à s’y exercer.
  • Les emplois salariés sont peu nombreux, l’Etat est le grand employeur malgré qu’une part importante des fonctionnaires demeurent soit non immatriculés, ou soit immatriculés non budgétisés ou encore sous rémunérés. Ce qui pérenisent la faible efficacité des agents de l’Etat et qui accroit la corruption.

 

ACCESSIBILITÉ DU TERRITOIRE

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Routes Oui
Voies aériennes Oui
Biefs navigables Oui
Train Non
Le territoire de Moba est accessible par voie routière, par voie lacustre et par voie aérienne. Il est traversé par 445 km des routes nationales dont la plus grande partie appartient à la RN 5 et 323 km des routes provinciales. Sur l’ensemble, seul 350 km des routes nationales sont en bon et moyen état car entretenu régulièrement par la compagnie chinoise basée à Kabwela et le reste impraticables. Un entretien régulier peut désenclaver le territoire et intensifier les activités commerciales tout en contribuant à l’évacuation des produits agricoles.
S’agissant de la voie lacustre, 9 bateaux sont disponibles sur le lac Tanganyika pour faciliter la communication avec le territoire de Kalemie et Uvira. Les transactions vers la Tanzanie et la Zambie sont effectuées grâce aux hors bords et pirogues motorisées. Par ailleurs, depuis février 2016, le bateau super Okako 2 effectue aussi le voyage vers la Tanzanie. La navigabilité sur le lac Tanganyika est apaisée sauf pour certains jours du mois de juillet « dit Saba saba » et du mois d’août où le lac est agité. L’état du grand port de Moba est aussi en vétusté, moins large et présente des risques.

 

1.6.  TERRITOIRE DE NYUNZU

 

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Situation générale

Le territoire de Nyunzu fut créé le 4 juillet 1952 par décret royale n° 21/136.

Sa superficie est de 17 275 km². La densité de population est d’environ 18 habitants au km². Sa population estimée à 313 8692 . 

 

Données géographiques

Il est situé au nord du district, placé entre les territoires de Kalemie, de Kongolo et de Kabalo. Il est limité :
– au nord par la province du Maniema ;
– à l’est par le territoire de Kalemie ;
– au sud par le territoire de Manono;
– à l’ouest par le territoire de Kabalo.

28°01’1.2 » de longitude Est, 5°57’0 » de latitude Sud et plus au moins 700m d’altitude.

 

Administration

Le territoire de Nyunzu est découpé en 3 entités administratives :

1. Commune (ex-cité) Nyunzu composée de 10 quartiers (Mangala, Kamakonde, Kapulo, Kampe, Nyembo, Hopital, Kamituga, Tchanga-Tchanga, Dilume, Kimbangu) ;

2. Secteur Lukuga ;

3. Secteur Nord Lukuga.

 

Climat et saisons :

Le territoire de Nyunzu a un climat tropical humide caractérisé par deux saisons:
La saison sèche qui dure plus ou moins trois mois, soit du 15 Mai au 15 Août.
La saison de pluie, qui dure neuf mois soit du 15 Août au 15 Mai.
La température varie entre 25°C et 26°C.

Type de sol

Son sol est argileux et sablonneux

 

Végétation

Ledit territoire a une végétation dominée par la savane boisée et la forêt.

Hydrographie

Il est traversé par de nombreux cours d'eau. Les plus importants sont :

les rivières Lukuga, Luvango, Lwilu et Lipanda au Nord
La rivières  Luizi à l'Ouest
La rivière  Lweyeye au Sud
En dépit de cette hydrographie, le territoire de Nyunzu renferme malheureusement moins des cours d'eau poissonneux.

 
Données culturelles

 

Communautés

Il est habité par plusieurs communautés. Le régime matrimonial se tend presque sur toute l’étendue du territoire. Le régime patriarcal est observé dans les groupements Kasanga Ndega et Zongwe dans le secteur du Nord Lukuga.


Les grandes ethnies du territoire sont :

- les bakalanga (35%)
- les baluba (30%) qui peuplent tout le secteur Sud Lukuga et une partie, dans le secteur Nord Lukuga, plus précisément dans le groupement Kanunu),
- les bahemba (15%) se localisent également dans le nord Lukuga
- les batungwa (10%) de Kitengetenge très rapprochés de Baluba dans le nord Lukuga.
- les pygmées ou mbotes (10%) au sud Lukuga et au Nord Lukuga. Mais cette dernière ethnie reste nomade raison pour laquelle ils se trouvent dans les deux secteurs.
Toutes ces ethnies sont des agriculteurs à l'exception du peuple batwa, qui pratique la chasse et la cueillette.

Langues parlées dans ce territoire : 
Swahili (95%)
Kiluba (50%)
Kikalanga (60%)
Kitungwa (5%)
Twa (10%)
Kinanyembo (15%)
Kinalengwe (15%)
Dans ce territoire le swahili est la langue parlée par la majorité de la population et dans tous les milieux. Le Kiluba est surtout parlé par les Baluba dans le secteur Sud Lukuga et Nord Lukuga dans le Kanunu, Kilia et Kyuba. 
Le Kikalanga et Kinanyembo sont des langues parlées par les Bakalanga et les Bena-Nyembo respectivement ; en grande partie au Nord Lukuga et dans le chef-lieu du territoire ; 
Kitungwa est parlée par les Batungwa au Nord Lukuga dans le plus grand groupement du territoire(Baseba) ; 
Kinalengwe parlée au Nord Lukuga par les Bahemba et enfin le Kimbote est une langue parlée seulement par les peuples autochtones pygmées.

 

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Economie

Le territoire de Nyunzu possède :

I. Des forêts et savanes arborées ;

II. Une faune riche composée notamment d’éléphants, hippopotames, buffles, antilopes et singes ;

III. Des terres agricoles sur lesquelles sont produits essentiellement du maïs mais aussi du manioc (aliment de base), du riz, de la banane, de l’arachide et de l’huile de palme. Les paysans pratiquent également le petit élevage de caprins et de volaille.

IV. Des minerais dont le coltan (colombo tantalite) ; la cassitérite et l’or. L’or, le coltan et la cassitérite sont des ressources minières exploitées à grande échelle dans le secteur Nord et à faible quantité dans le secteur Sud. Le diamant est uniquement exploité dans le secteur Nord Lukuga. La population vit surtout de la pêche, de l’agriculture, de la chasse et du petit commerce.

 

Principales activités -  Agriculture (80%)
-  Exploitation artisanale et industrialisée des coltan, l'Or, cassitérite, (10%)
- Petit commerce (9%)
-  Cueillette (1%)
Nyunzu est un territoire rural dont la plus grande partie de la population vit de l'agriculture. Jadis, il fut le plus grand producteur de maïs mais il convient de noter que cette production a sensiblement baissée avec la détérioration des voies d'évacuations des produits agricoles (routes nationales, voies ferrées, route de dessertes agricoles) et le conflit récent entre Pygmées et Bantus.
 
?(source Caid : Rapport annuel 2016 du territoire de Nyunzu)
 

 


 

2. PRINCIPAUX TRAITS DU RELIEF DE LA PROVINCE DU TANGANYIKA

 

La province du Tanganyika se trouve encastré dans un bourrelet. L’altitude croît jusque vers la cote 1000 m et augmente plus à l’est jusqu’à la côte 1800 m, voire 2 000 m et plus, à hauteur de la bande des plateaux bordant la rive ouest du lac Tanganyika. Le point culminant de cette bordure est le plateau de Marungu (2400 m) par 7° 30’ de latitude sud et 30° de longitude est. Les plateaux se présentent en larges lambeaux de vieilles surfaces aplanies, à présent déchiquetées par une érosion active. Le vaste bourrelet allongé du sud au nord (SN) borde, non seulement, le lac Tanganyika, mais aussi toute la bande des grabens de l’Afrique centrale. Sa surface est constituée de pénéplaines anciennes parfois dégradées et se raccorde vers l’est à la vieille pénéplaine de plateaux moins surélevés de l’Est africain par des pentes régulières. Le tronçon du lac Tanganyika, dirigé du NNO au SSE, fait partie de la branche ouest du graben de l’Afrique centrale. Le district regorge de chaînes de montagnes à l’est et de plateaux et de vallées à l’ouest. Dans les polygones COLOKAT 1 à 6 (dans le bassin de la Luika, affluent important du Lualaba), par exemple, on aperçoit: – des vallées allongées parallèlement à l’orientation générale N45E des lignes orographiques et tectoniques; – trois massifs montagneux parallèles entre eux : les monts Kulunga, les monts Luvinga et les monts Kayumba. Ces massifs délimitent les vallées de la Bolumbu, de la Bobo et de la Kalala. Cette dernière trouve son prolongement naturel dans la vallée de la Kisumba. De même, la vallée de la Bolumbwe trouve son prolongement naturel dans celle de Kalwiba, affluent de Kisambila. De nouvelles cassures à l’origine d’un relief en creux caractérisé par une série de gorges, de vallées encaissées (ex : de la Lufia, de la Luvua), de chutes et de rapides (ex. : Portes d’Enfer en aval de Kongolo) et de cascades sont intervenues au Quaternaire. Le district du Tanganyika comprend trois principales zones de relief:

1. La zone de l’«Entre-Lualaba-et-Lomami » : elle est constituée de plateaux, surtout sur la rive gauche du fleuve Congo. Les territoires de Kongolo, de Kabalo et de Manono constitutifs de cette zone ont une altitude variant entre 670 et 800 m à la ligne de séparation des bassins du fleuve Lualaba et de la rivière Lomami (Chambon & Alofs 1958 : 1467).

2. La zone centrale : elle est comprise entre la rive droite du fleuve Congo et le méridien situé à 28° 30’ de longitude est. Elle atteint une altitude moyenne de 650  m. On y distingue une partie nord et une partie sud séparées par la Lukuga. Le nord est caractérisé par une succession de collines relativement rapprochées délimitant des vallées fertiles.

3. La zone du lac : à proximité des frontières administratives des territoires de Nyunzu et de Manono, le relief devient nettement plus tourmenté et l’altitude moyenne atteint 1200 m. C’est une zone dont le type de relief représentatif est celui de la montagne Muhila, type également attesté dans les territoires de Kalemie et de Moba. En territoire de Moba, la région des HautsMarungu atteint une altitude de 1800 à 2300 m.

 

3. HYDROGRAPHIE

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Le lac Tanganyika 

À 775  m d’altitude, le lac Tanganyika a, avec 650 km de long et 54 km de large, une superficie de 3500 km² et 1435 m de fond maximal, soit 660 m en dessous du niveau de l’océan Indien.

Au nord, il reçoit les eaux du lac Kivu par la Ruzizi, coupée de chutes et de rapides. À Kalemie, vers son extrémité sud-ouest, il est relié au Lualaba par la Lukuga.

Les rives du lac Tanganyika sont formées de falaises abruptes, très peu découpées, donnant l’aspect d’une région précédemment sculptée par l’érosion et récemment noyée. On peut observer dans la bathymétrie du lac Tanganyika deux dépressions séparées l’une de l’autre par un dos d’âne : la première est une dépression méridionale d’une profondeur maximale de 1470  m et la deuxième une dépression septentrionale de 1310 m de profondeur. Une crête transversale les sépare approximativement à hauteur du 6e parallèle, entre les monts Kungwa et le nord immédiat de Manono. Il existe aussi, en différents endroits du lac, de véritables crêtes, larges de 3 à 4  km, dont le sommet s’élève jusqu’à 500 à 600 m.

Le Lualaba et ses principaux affluents drainent la totalité du district du Tanganyika. Le réseau hydrographique secondaire est constitué, suivant les localités, des rivières suivantes :

– localité de Kabalo: les rivières Lukuswa, Zofu et Kasinge ;

– localité de Nyunzu : les rivières Luweyez et Luizi;

– localité de Kalemie  : les rivières Lukuga, Niemba et Lubay ;

– localité de Kongolo : les rivières Lufutuka et Lufwango;

– localité de Manono : les rivières Luwinza, Lukushi et Luivua.

La plupart de ces rivières coulent de manière parallèle. Outre les rivières précitées, il en existe d’autres telles :

– Kibuviba, non loin de la localité de Sange ;

– Lubile, coulant non loin des localités de Mokimbo et de Kahule ;

- Luboso-Lukoso, au confluent avec la Lukulu: coulant non loin des localités de Makuende et de Kaboko;

– Lukumbi et Lukitua, non loin des localités de Kabere et de Lubika ;

– Luvidjo, non loin de la localité de KalumbaLumbu;

– Kaheko, non loin de la localité d’Ankoro.

La province du Tanganyika fait partie du graben africain caractérisé par la présence de quatre grands lacs: le lac Tanganyika, le lac Kivu, le lac Édouard et le lac Albert.

Le lac Tanganyika baigne une grande partie, sinon tout l’est, du district. À ce titre, il constitue l’essentiel de son hydrographie. En outre, le district du Tanganyika est traversé à l’ouest par le Lualaba et arrosé au centre par les rivières Moba, Lufuko, Lukuga, Niemba, Luizi, Tubule, Luvua, Lofwa, Lukumbi et la Mulwila, dont aucune n’est navigable. Récemment, le caractère accidenté de la rivière Moba a permis la construction d’une centrale hydroélectrique, qui alimente en énergie la cité éponyme.

Le Lualaba traverse trois territoires du Tanganyika : celui de Manono, celui de Kabalo et celui de Kongolo. Il reçoit la Luvua à Ankoro. Les cours d’eau tels la Lukuga et la Luvua deviennent de plus en plus encaissés et torrentueux (Chambon & Alofs 1958 : 16); ils ne sont pas navigables.

La Lukuga constitue l’exutoire naturel du lac Tanganyika vers le fleuve Lualaba en aval de Kabalo, après avoir traversé la région accidentée entre Kalemie et Niemba (Chambon et Alofs 1958 : 15) à altitude moyenne constante. Le sud de la Lukuga a un relief moins prononcé que celui de la partie nord. Cette situation hydrographique lui confère des atouts agricoles majeurs.

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La Lukuga 

Quant au réseau hydrographique du territoire de Kalemie, il est constitué d’un seul bassin, celui de la Lukuga. Celle-ci ne fait pas qu’arroser le territoire d’est en ouest, mais elle constitue également le déversoir unique et naturel du lac Tanganyika vers le Lualaba. Le lac Tanganyika, d’une superficie de 35 100 km², est situé entre 3° et 9° de latitude sud. La longueur de ses rives en ligne droite est d’environ 1350 km et de 1830 km de côtes. Sa longueur est de 650 km sur une largeur variant entre 54 et 80 km à une altitude d’environ 775  m. La température en surface est de 25° à 30° C. Sa profondeur, qui ne le cède qu’à celle du lac Baïkal (en Russie), atteint le maximum connu de 1435 m, soit 660 m en dessous du niveau de l’océan Indien. Il reçoit les eaux du lac Kivu par la Ruzizi, alors qu’il déverse les siennes dans le Lualaba par la Lukuga.

  À l’ouest et au nord-est, ses rives sont formées de hautes murailles rocheuses, souvent à pic. Le lac Tanganyika est renommé pour l’abondance de ses poissons, estimés à 873 espèces, dont dix seulement sont exploitées. En saison des pluies, le vent se révèle faible ou nul. Outre les fluctuations annuelles dues aux précipitations, le lac connaît des fluctuations périodiques. La rivière Lukuga connaît aussi des flux, surtout pendant la saison des pluies. Ses crues occasionnent souvent des inondations catastrophiques affectant le réseau ferré. Un pont route-rail long de 55 m enjambe la rivière : le pont de Niemba. Ce pont a été réhabilité en 2006 avec le concours de la Coopération technique belge, après de sérieux dommages dus aux érosions et son effondrement pendant les années de guerre, de 1998-2002.

  Outre la Lukuga, des cours d’eau d’importance inégale traversent le territoire. C’est le cas de la rivière éponyme Kalemie, qui sourd au sud du territoire du même nom et se déverse dans le lac Tanganyika à hauteur du centre-ville. Le port de Kalemie érigé à son embouchure connaît des ensablements causés par les crues de la rivière en saison des pluies.

  D’autres cours d’eau sont notamment la Lugumba, la Lubunduyi, la Lubeleyi, la Koki, la Niemba, la Lwama et la Kimbi, dotée d’un barrage hydroélectrique. Toutes ces rivières déversent leurs eaux dans le lac Tanganyika, excepté la Lukuga qui le relie au Lualaba où elle se jette au niveau de la localité de Kitule, à 36 km de la gare de Kabalo, en direction de Kongolo.

  La Lukuga compte parmi les rivières les plus poissonneuses de la chefferie Tumbwe (dans le territoire de Kalemie). Elle a un débit saisonnier par sa crue et son étiage dépendant du lac Tanganyika : lorsque les eaux du lac Tanganyika gonflent, c’est la période de crue de la Lukuga, et lorsque ses eaux se rétrécissent, c’est l’étiage.

  La Niemba prend sa source dans les collines du groupement Fatuma et jette ses eaux dans la Lukuga, au niveau de Kasongo-Nyembo.

La Kimbi, par contre, doit son importance au barrage hydroélectrique de Bendera qui alimente la cité de Kalemie en électricité. Cette rivière marque également la frontière naturelle entre la chefferie Tumbwe (district du Tanganyika) et le territoire de Fizi (province du Sud-Kivu).

  Du point de vue hydrographique, le Lualaba traverse le territoire de Kongolo. En aval, il pénètre dans une sorte de rétrécissement rocheux appelé Portes d’Enfer, un bief impraticable à la navigation. Par ailleurs, le Lualaba où se déversent plusieurs affluents, dont la Lusindo et la Luluvituka, deux cours d’eaux non navigables, se dessine comme une véritable colonne séparant le territoire en deux rives importantes.

  Le territoire de Manono est traversé de part en part par le Lualaba, appelé Kamalondo dans la région. Navigable uniquement en période de hautes eaux, entre son confluent avec le Lualaba à Ankoro et en amont de Kiambi, la Luvua coule sur une couche d’alluvions souvent épaisse, dans une vallée bien régularisée. Plus en amont et jusqu’au goulot de déversement du lac Moëro, chutes et rapides se succèdent presque sans interruption. La première chute est celle de Piana-Mwanga, à 50  km en amont de Kiambi. Elle a été partiellement captée et la Géomines y a construit1 une centrale hydroélectrique. La présence d’autres cours d’eau non moins importants est aussi attestée. Il s’agit des rivières Luvidjo, Kananga, Lumumba, Musyi, Nyemba, Lwiboso et Lukushi.

  Il existe, en territoire de Manono, quelques étangs, appelés lacs, qui constituent sa particularité : Kabwita à Mikomwenze, Kiziba, le grand étang de Lukushi, Mpete, Kaulwe, Kyatunga, Tohwe, Lanji. En territoire de Moba, la majorité des pieds de montagnes sont arrosés par des cours d’eau :

– à l’ouest, la Lukumbi coule du nord au sud vers le territoire de Pweto; 1 Robert, M. 1956. Géologie et géographie du Katanga. Bruxelles, p.  216.

– au nord coule la Lufuko, qui se jette dans le lac Tanganyika au nord de Mpala. Les deux rivières arrosent la région centre-nord du territoire.

La pluviosité du territoire oscille entre 1000 et 1200 mm d’eau par an. Lorsqu’on tend vers l’est, le long du lac Tanganyika ou plus au sud-ouest et au nord du lac Moëro, les précipitations annuelles atteignent parfois 1400 mm. La température du lac Tanganyika est rafraîchie par un vent de montagne qui souffle la nuit d’ouest en est (lubangwe) et le jour en sens inverse, c’est-à-dire d’est en ouest (karema). Ces vents sont dangereux pour la navigation.

Les cours d’eau importants pour les activités économiques du territoire sont les suivants : Liluvya, Masanza, Livwa, Moba, Mulobozi, Lufuko, Kipuma, Kisenga, Mutungulu, Munamazi, Lukumbi, Lunangwa et Maoma. C’est sur la Maoma, coulant plus en hauteur que la cité de Moba, que la Regideso, société de distribution des eaux du Congo, a construit ses installations de captage pour alimenter le chef-lieu du territoire en eau potable. La rivière Mulobozi prend sa source dans la partie centrale du territoire et se jette dans le lac Tanganyika, un peu au nord de Moba. Dans la partie sud-ouest coule la Lunangwa, qui termine sa course au lac Tanganyika pendant que, dans la partie sud-est, la Luvua frôle la frontière des territoires de Moba et de Pweto. Le chef-lieu lui-même est traversé par la rivière Moba, qui prend sa source dans le Haut-Marungu au sud pour se jeter, elle aussi, dans le lac, divisant à son embouchure la cité de Moba en deux quartiers.

 

LA VÉGÉTATION

Le nord-ouest du district du Tanganyika se distingue par la présence de grandes étendues de complexes agricoles autour de Kongolo et par la présence de forêts denses humides et de forêts sur sols hydromorphes.

Le nord-est du district du Tanganyika est principalement occupé par la savane arbustive et arborée et par une petite étendue de forêt claire. Au niveau du lac Tanganyika, une forêt de montagne ainsi qu’une forêt dense humide le longent du nord au sud (de Kabobo à Kabimba), pendant que des complexes agricoles entourent Kalemie.

Le sud-est du district du Tanganyika se caractérise par une mosaïque de savanes herbeuses, de lambeaux de complexe agricole autour de Moba, de savanes arbustives et arborées. Il se distingue également par la présence de grandes étendues de forêt claire entre Mukomena et Senge-Tshimbo; à Kasenga-Ganie et à l’extrême sud-est. Sur les crêtes bordières, à l’ouest et au sud-ouest du lac Tanganyika, l’on rencontre principalement des forêts de montagne (<1  % de la végétation du district, voir tableau ID).

Le sud-ouest du district du Tanganyika se distingue par de grandes étendues de savane arbustive et arborée. Les complexes agricoles sont le plus étendus à Manono.

Tableau ID: Répartition des principaux types de végétation dans la province du Tanganyika et au niveau national.

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Les potentialités de la province du Tanganyika

La province du Tanganyika est riche en minerais. Elle regorge notamment la cassitérite, l’or, le coltan et l’émeraude.Avec une superficie de 134 940 km carrée, le Tanganyika est également une province agro-pastorale. Elle produit le manioc et le maïs dans le territoire de Nyunzu, considéré comme son grenier.

Au Haut-Plateau de Marung, en territoire de Moba, le Tanganyika développe l’élevage de bovins, la culture des haricots et autres produits maraichères.

Il y a quelques années, le Tanganyika constituait le troisième bassin d’élevage de la RDC, selon des sources concordantes.

L’ouverture de la province à l’extérieur passe par le port de Kalemie qui facilite les commerces transfrontaliers avec les pays qui partagent le lac Tanganyika comme le Burundi, la Tanzanie et la Zambie.

Le commerce est également florissant entre le Tanganyika et les autres provinces du pays comme le Maniema, le Kasaï-Oriental, Le Haut-Lomami et le Sud-Kivu.

Parmi les industries encore opérationnelles au Tanganyika, on cite l’usine de fabrication de ciment de Kabimba. Cette usine alimente, en ciment gris, toute la région et les pays frontaliers comme le Burundi.

Pour se développer, la province de Tanganyika doit faire face à l’insécurité, entretenue par les groupes armés et les conflits interethniques.

 

Tourisme

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Site touristique de Kalemie : le canon Krupp de la première guerre mondiale . 

Le canon Krupp qui a été utilisé par la Belgique pour vaincre l'Allemagne lors de la bataille du lac Tanganyika, au cours de la Première Guerre mondiale, un conflit majeur qui eut lieu de 1914 à 1918, surtout en Europe de l'ouest et en Europe orientale et balkanique.

 


 

DEUXIÈME PARTIE : LES HOMMES 

 

Chapitre 1 : les peuples et les langues


  L’occupation de l’espace actuel du district du Tanganyika remonte au XVIsiècle. Elle est le résultat de la migration de différents peuples dont un grand nombre arriva dans la contrée par vagues successives. Selon Jan Vansina, les Hemba et apparentés vivaient depuis très longtemps dans la région Tanganyika-Haut-Katanga où des autochtones, chasseurs bochimans ou pygmées, les avaient précédés. Ces derniers disparurent peu à peu et il ne subsisterait d’eux que quelques petits groupes, notamment dans les environs de Kiambi près de la Luvua (Vansina 1966 : 187).

  Dans sa grande majorité, le district est peuplé de Tabwa, de Luba et de Hemba. D’autres peuples, principalement les Songye, les Bwile, les Kou, les Lumbu, les Kalanga et les Holoholo sont rattachés, de près ou de loin, à ces trois grands ensembles. Les Tabwa constituent en réalité une des composantes du peuple bemba de la République de Zambie, au même titre que les Bwile (sud de Moba et territoire de Pweto) et les Kunda, etc. Les Bemba sont à cheval sur la frontière de la République de Zambie et de la République démocratique du Congo. Au Congo, leur présence est attestée dans le Sud-Est (territoire de Moba) et dans le Sud-Ouest (territoire de Sakania, de Kambove et de Mutshatsha dans le district du Haut-Katanga).

 

1. LES MIGRATIONS

  D’après Jan Vansina, déjà au XVI siècle, certains Luba-Hemba étaient organisés en chefferies conduites par des balopwe sacrés. Des éléments bemba s’avancèrent en pays tabwa, vraisemblablement dans la seconde moitié du XVIIsiècle, et plus loin vers les Aanza, les Tumbwe et les Holololo. Par la suite, à partir de 1800 jusqu’à environ 1850, les Kazembe du Luapula dominèrent les Aanza et les Tabwa, provoquant le départ de quelques chefs vers le nord, le long du lac. Depuis sa constitution vers 1740, le royaume kazembe domina tout le Haut-Katanga, à l’exception des groupes kaonde réunis par Musonkantanda, chef lunda, qui les avait conquis vers 1700.

  Vers la fin du XVIIsiècle, surtout de 1800 à 1850, les rois du grand royaume luba tentèrent d’annexer les groupes hemba et même tumbwe. Les Hemba de la Luvua et de la région de Kabalo-Kongolo furent soumis, mais se libérèrent dès 1850. Entre 1856 et 1865, le Haut-Katanga fut occupé par un commerçant nyamwezi, Msiri, qui y fonda le royaume yeke, après avoir vaincu les Kazembe.

  Msiri fut tué en décembre 1891 et son royaume tomba en ruine, principalement suite à la révolte des Sanga et des groupes apparentés, commencée déjà vers 1887. Jusqu’en 1900, toute la région fut le théâtre de désordres ininterrompus. Des groupes de Yeke, de swahili et d’Arabes razziaient les populations au sud de la Lukuga. Divers chefs et les troupes de l’État indépendant du Congo tentèrent de ramener l’ordre et de mettre le territoire sous contrôle, ce qui fut fait vers 1900.

  Divers peuples se transmirent, de génération en génération, des narrations sur leur origine et surtout sur le parcours qu’ils avaient fait pour s’installer dans la région du Tanganyika. Voici comment les Luba et les Tabwa relatent leur migration vers la rive occidentale du lac Tanganyika.

 

1.1. LA MIGRATION LUBA

  «Les Baluba se réclament des ancêtres Kongolo et de son neveu Kalala Ilunga. La légende de ces ancêtres permet de situer l’un des foyers lointains des dispersions baluba ultérieures dans la région du lac Kisale (dépression de l’Upemba). Le mythe montre en outre le mélange de sangs – sang de la sœur “rouge” de Kongolo et sang du sultan Kakenda, “noir comme la nuit” ; l’union de l’Ouest et de l’Est, l’union de la femme agriculteur et de l’homme chasseur, l’union des qualités d’astuce (Kongolo) et des qualités de courage (Kalala), l’union du sang royal (Bulanda, sœur de Kongolo, mère de Kalala) et de la puissance (Kakenda). Il n’en fallait pas plus pour fonder une “dynastie” dynamique, entreprenante, envahissante, qui, en dépit de ses démembrements et de ses migrations ultérieures, devait conserver au fil du temps une cohésion remarquable» (Sauvy 1961: 77-82). Selon la légende, Kalala Ilunga, devenu chef des Luba après qu’il eut tué son oncle, engendra plusieurs fils: Ilunga-Nsungu, IlungaKabale, Kibanza, etc. À la mort de leur père, ils se partagèrent le pays situé entre le Lualaba et le Lomami. Leurs descendants l’occupent encore aujourd’hui, et toute cette région était encore, dans les dernières années du xixe siècle, sous l’autorité des sultans benaluba de la famille Kongolo-Mwamba.

  À leur tour les fils de Kalala engendrèrent des fils, certains émigrèrent, en direction du nord-est et du sud-est notamment, jusqu’à la Lukuga et au Tanganyika. Puis, sous le jeu de conquêtes et de reconquêtes, il y eut des pointes et des reflux sur lesquels l’information est insuffisante. Il est certain, en tout cas, qu’une zone d’implantation relativement permanente des Luba se situe dans le quadrilatère formé par le Lualaba, la Luvua, la Lukuga et le lac Tanganyika, quadrilatère qui constitue lui-même une partie de l’Urua. C’est cette fraction des «Baluba de l’Est », étudiée particulièrement par le R.P. Colle, et qu’il désigna sous le nom de Luba-Hemba.

  Une première migration de Luba porta un certain nombre de familles dans le pays dénommé Itawa, correspondant sensiblement à la région située entre les lacs Banguelo, Moëro et Tanganyika. C’est une femme de sang noble, c’est-à-dire apparentée à la famille « royale » (mulopwe), qui conduisit l’expédition. Elle s’appelait Mowa Kakunga Mukulu et elle fonda la royauté des Zimba. En tant qu’habitants de l’Itawa, ils prirent le nom de Tabwa.

  D’autres migrations, effectuées sans doute en plusieurs étapes, provoquèrent l’implantation de noyaux luba dans une région connue sous le nom d’Utumbwe, au nord-ouest du Tanganyika, région qui englobe notamment les hauts plateaux du Marungu. Les habitants de ce pays portent le nom de Tumbwe et leur chef le titre de Tumbwe.

  D’autres migrations, enfin, amenèrent une branche luba dans la région du lac Banguelo, en Ubemba (à ne pas confondre avec Upemba), pays des Bemba (à ne pas confondre avec Hemba). L’ancêtre des Bemba porte le nom de Citi (ou Kiti) Muluba («Citi le Muluba »). Bien que ce groupe ait pris, par la suite, sa physionomie propre, nettement différenciée de celle des Luba de l’ouest du Lualaba, de nombreuses similitudes culturelles sont actuellement encore remarquables entre les deux populations, ainsi que l’existence chez les Bemba d’une langue archaïque proche du luba. Ce faisceau de faits tend à confirmer que les Bemba sont bien de souche luba.

  Tel est le schéma général. Mais, dès que l’étude entre dans les détails, en s’appuyant sur les traditions locales, les choses se compliquent singulièrement. L’une des difficultés, et non des moindres, provient de ce que les chefs d’une branche donnée portent tous, outre le nom qui leur est vraiment propre, le nom du fondateur de la dynastie et, éventuellement, le nom d’un autre ancêtre auquel ils s’apparentent de quelque façon…

  Ainsi l’histoire de la branche tumbwe, originairement installée en pays utumbwe apparaît-elle comme assez mouvementée. À une certaine époque, l’un des chefs tumbwe avait réussi à établir sa suprématie sur un vaste territoire allant jusqu’à la Lukuga, au nord et au-delà de la Luvua, à l’ouest.

  Il était maître de tout le pays, rapporte l’histoire locale, et percevait l’impôt de tous. De sa mère était né un deuxième fils, appelé Lombo, plus jeune, mais plus fort que son aîné. Voyant que tout le monde s’empressait de porter l’impôt chez Tumbwe, l’aîné de la famille qui seul y avait droit, il résolut de lui disputer le pouvoir. Tumbwe vaincu s’enfuit vers l’Urua où il obtint sans peine des guerriers pour l’aider à se venger. Lombo l’ayant appris, se mit à trembler. Il dépêcha des gens en Urua pour en ramener son frère aîné et lui exprimer son regret. En se repentant, Lombo lui dit: «Toi, Tumbwe, tu es le plus grand, reste maître du pays de Mrumbi (plateaux des Marungu?). Que toutes les choses que tu as reçues de tes vassaux continuent à me passer sous les yeux (c’est-à-dire garde-les pour toi seul) pourvu que tu restes ici tout près. »

  Parmi les familles nobles que Tumbwe avait installées dans le pays se trouvaient les familles Mwenge et Mulenga. Un jour cependant, celles-ci virent disputer leur autorité par des Luba d’Ilunga Nsungu, c’est-à-dire des Luba de l’ouest, installés dans la région de Nsungu, entre Kamina et KabondoDianda, et dépendant de la branche Ilunga. Ils soumirent le pays, laissèrent quelques « lieutenants » et repartirent vers Nsungu. Tumbwe, désireux de réinstaller sa suzeraineté sur Mwenge et Mulenga dépêcha les fils d’une de ses sœurs vers Nsungu pour qu’ils rencontrent Ilunga. L’expédition conduite par l’un de ces fils, Sohola, était pacifique et s’accompagnait de nombreux présents. Le vieux chef fut tellement enchanté qu’il confia à Sohola l’administration de vastes domaines, lui remettant deux esclaves dont l’un portait un bouclier et l’autre une lance, en guise d’insignes de ses nouveaux pouvoirs.

  Quelque temps plus tard, Sohola eut la bonne fortune de pouvoir se mêler d’une dispute opposant deux chefs ngoy (luba) restés dans le pays lors de l’invasion dont il a été question plus haut. À la suite de son intervention, il obtint en récompense un lambeau de territoire situé au sud de la Luizi, un petit affluent de la Lukuga, et fonda une dynastie qui reçut le nom de Bakyombo, en souvenir du fait que, lors de son arrivée chez Ilunga-Nsungu, il avait arraché de l’herbe pour s’asseoir dessus, ce qui lui avait valu le surnom de Kyombo (herbe).

  À d’autres époques, difficiles à situer avec exactitude, à la suite d’une invasion de Ngoni (Zulu) venus du sud, les Bemba du Banguelo refluèrent vers le Luapula, l’Itawa et l’Utumbwe, laissant des «colonies» dans ces divers pays. Mais, sous la pression des Bemba, des Tabwa partirent à leur tour s’établir de l’autre côté du lac Tanganyika, dans la partie orientale de l’Urua.

  Ces mouvements expliquent la grande diversité de peuplement de la région où des clans luba-nsungu, tabwa, tumbwe (luba-hemba proprement dits), bemba, bakyombo et bena Marungu se côtoient.

  Ces migrations forcées concernent l’aire de dispersion des Luba en direction de l’est et du nord-est. Mais les Luba n’en restèrent pas là. Dès la première moitié du xviie siècle, d’autres fractions luba émigrèrent vers le sud pour se fixer entre le Haut-Lubudi et le Haut-Lualaba, au nord de Kolwezi.

Il s’agit de fractions connues sous le nom de Beena ba Malwa et dont les migrations paraissent avoir eu lieu sous le règne des chefs luba (balopwe) Ilunga Liu et Kasongo Mwine Kabanze. Voici ce que disent les chroniques orales à leur propos : 

«Un pulopwe engendra un enfant lutala, c’est-à-dire

un enfant dont les premières dents apparaissent à la

mâchoire supérieure, Lubende ; un enfant kishyeta,

c’està-dire un enfant difforme ou incapable de se

mouvoir, Mwana Mwadi, et un enfant wa mwi, c’est-à-dire

vieux ou à cheveux blancs, Dimina Mununu. La coutume

exigeait de les faire disparaître, mais le mulopwe

préféra les chasser quand ils eurent grandi. Ils partirent

vers le sud. Lubende s’installa sur les terres sises entre

le Lualaba et le Lubudi; Mwana Mwadi se fixa sur la

rive gauche du Lualaba, non loin de Busanga ; Dimina Mununu

s’établit à proximité de Sankishia (Bukama).

Du groupe Lubende faisait partie la femme Ina Kivunge, ancêtre des

Beena Lubondo ou Beena Nsope. Elle dut quitter la résidence du

mulopwe parce que son état de grossesse avait été constaté avant

qu’elle eût subi les rites du Kisungu. En compagnie de son époux

et de ses parents, elle occupa les terres situées de part et d’autre du

Lualaba, en amont des rapides de Zilo. »

  Il s’agit là de clans d’origine luba formant des ensembles relativement agrégés. D’autres, au contraire, apparaissent beaucoup plus disséminés et isolés. Ils se rencontrent principalement à l’est du Lualaba, « sur les contreforts du Biano, sur les rives du Lualaba, de la Lufupa, des Kalule et des principaux affluents de la Dikulwe moyenne ». Selon Grévisse, ils sont eux aussi venus du nord, mais ont émigré sans ordre et par petits groupes. La tradition raconte, par exemple, que des Luba chasseurs qui remontaient le Lualaba atteignirent la Kyavie, petit affluent de droite du fleuve. Là, leur chef Mwafwe Lumbwe Shyabanza rencontra une femme du groupe musompo et l’épousa. Il obtint des terres en s’immisçant dans la querelle de Pwibwe et de Musompo. Un de ses compagnons de voyage, Lubangu, s’installa à la Mutanda ; un autre, qui devait être Mutombo Kola, le futur Panda – le fameux ancêtre des Basanga, qui voulait atteindre la lune – s’attarda quelque peu à la Lungeya, puis se fixa à la Muhombe où Mwamfwe lui céda des terres.

  En résumé, il y a deux grandes zones et deux zones plus petites d’implantation luba. En gros, les deux grandes zones se situent de part et d’autre du Lualaba moyen, c’est-à-dire en aval des lacs. La zone ouest, qui s’étend jusqu’au Lubudi et Kamina, est occupée par les présumés «Luba de souche » ; celle qui s’étend jusqu’au Tanganyika et à la Lukuga est occupée par les Luba orientaux, généralement appelés Hemba ou Luba-Hemba. Enfin, les deux petites zones situées plus au sud, de part et d’autre du Haut-Lualaba, correspondent à une implantation plus récente et moins « étoffée ».

 


2. LES PEUPLES

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2.1. LES LUBA

La composition de la population luba est assez complexe à déterminer. Trois groupes se distinguent généralement : les Luba orientaux, centraux et occidentaux. Les Luba orientaux se composent principalement des : Kunda, Lumbu, Boyo, Kalanga et Zimba. Ils furent très longtemps connus comme les Luba «Hemba », appellation qui contribua à créer une confusion avec d’autres groupes vivant au nord de la Lukuga. Cette dénomination couvre également des Luba habitant la région comprise à l’est de la dépression de l’Upemba, entre le Lualaba et les lacs Tanganyika et Moëro. Il y a des Luba à Kongolo et à Nyunzu. Certains groupes se sont constitués à Kalemie sur la rive du lac Tanganyika ; d’autres sont répartis le long de la Lukuga et de Makalumbi à Kabalo. D’autres encore peuplent la région de la Luvua, de Kyombo à Ankoro, à Kiambi et la cité de Manono, dont les Luba représentent 30% de la population (Neyt 1993 : 222-223).

  Les Luba seraient venus de l’est du Lualaba et de l’Upemba, une lagune située près du lac Kisale. Cependant, l’origine du groupe ne se situerait ni à l’extrême Sud-Ouest (lac Kisale) ni au lac Bangwelo, ni même au Maniema dans le Nord-Ouest, mais plus loin encore vers l’Orient.

  Cette origine est en fait intimement liée à leur histoire politique, elle-même caractérisée par une série de rebondissements monarchiques souvent dus à des éléments extérieurs. Ce sont ces événements qui permettent de la diviser en deux grandes périodes: la période des empires (luba) et la période de leur désintégration.

 

2.1.1. LA PÉRIODE DES EMPIRES (Neyt 1993: 228-231)

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  La genèse du royaume luba est liée à la généalogie des rois. Aux dires mêmes de l’historien Th. Q. Reefe, cette généalogie est une reconstruction composite basée sur des sources diverses. L’ordre des trois premiers noms est déterminé par les premiers récits mythiques: (1) Kalala Ilunga (appelé Mwine Munza); (2) Ilunga Mwila et (3) Kasongo Mwine Kibanza. Les sources divergent sur l’ordre des rois suivants, mais quatre noms reviennent régulièrement: (4) Kasongo Bonswe, (5) Kasongo Kabundulu; (6) Ngoye Sanza et (7) Kumwimbe Mputu. En revanche, en ce qui concerne les six derniers rois, presque toutes les sources s’accordent sur leurs noms, à savoir: (8) Ndaye Mwine Nkombe ; (9) Kadilo; (10) Kekenya ; (11) Ilunga Sungu; (12) Kumwimbe Ngombe et (13) Ilunga Kabale. Enfin, les enfants du dernier roi, Ilunga Kabale, rivalisèrent entre eux pour lui succéder à la fin du xixe et au début du xxe siècle. Ces derniers noms sont associés à la fin du royaume luba et à l’époque coloniale.

  La chronologie de ces dynasties demeure toutefois approximative. Si le roi Ilunga Kabale est le dernier souverain à régner sur l’intégralité de son royaume, il est aussi le premier dont la mort peut être fixée avec quelque précision, fin 1870. Les témoignages de David Livingstone et de Vernon Lovett Cameron sont précieux à cet égard. Les explorateurs portugais H. Capello de Britto et R. Ivens, qui découvrent le centre de l’Angola dans les années 1877-1880, rapportent que Kasongo Kalombo est un souverain luba important. Mais, déjà, les conflits de succession se multiplient. Le royaume éclate en deux branches. La première est celle de Kasongo Nyembo, dont la capitale se trouve à Kinkunki près de Kamina ; les princes Ndaye Emmanuel et Kisula Ngoy en sont des descendants directs. Quant à l’autre branche, issue du frère de Kasongo Nyembo, Kabongo Kumwimbe Tshimbu, elle demeure à Kabongo et les princes Kalowa Boniface et Makasa en font partie.

  La connaissance des principaux moments de l’expansion du royaume luba est fondamentale pour l’historien de l’art. Elle éclaire singulièrement la diffusion de certains regalia, tels les sièges à cariatide. Cette expansion se fit principalement sous les règnes de trois rois importants: Ilunga Sungu (1780-1810), Kumwimbe Ngombe (1810-1840), qui fut en contact avec les Portugais au sud-est de son royaume, et Ilunga Kabale (1840-1870). La période d’expansion et d’assimilation des peuples vivant aux marches du royaume régressa vers les années 1880 ; puis, très vite après cette date, le royaume luba connut un déclin. À chacun de ces trois règnes est liée une étape de croissance et, corrélativement, l’émergence et le développement de différents ateliers de sculpture liés à la sensibilité des peuples concernés.

 

...

 

2.2. LES TABWA

  Plusieurs versions concordantes expliquent les origines de la mosaïque de peuples tabwa habitant sur le territoire de l’actuel district du Tanganyika.        D’après ces versions, les Tabwa, comme les Tumbwe, disent être sortis de l’eau: une allusion aux grands lacs africains à l’est de la République démocratique du Congo. Leurs ancêtres, Kyomba pour les Tabwa, Mpungwe pour les Tumbwe, sont accompagnés d’autres membres de leur parenté. Dans une des versions de l’abbé Stefano Kaoze, premier prêtre congolais, ordonné peu après l’installation du pouvoir colonial (en 1917), Kyomba était accompagné de ses trois femmes: Bulanda, Kamanya, Kangondo et des frères de Bulanda (Tanga, Mpungwe et Mwindi).

  Cette sortie de l’eau demeure mystérieuse. Elle peut être envisagée en termes de traversée ou d’une fuite devant des persécuteurs, mais l’idée de considérer l’eau comme « l’inconnu» fait l’unanimité. Ainsi, par exemple, les Tabwa du clan de Beena Kilunga (l’un des six clans des Tabwa) occuperaient encore actuellement les territoires situés autour du lac Bangwelo, mais n’en seraient pas originaires. Ils sont assimilés aux Bemba qui seraient, eux-mêmes, venus de l’est du lac Tanganyika.

  Selon la légende, deux hommes (Kyomba ou Mpungwe et Tanga) auraient traversé la mer, probablement le lac Tanganyika, pour soustraire leurs familles aux tortures de leurs chefs. Ils débarquèrent sur la côte est soit du lac Tanganyika, soit de l’océan Indien. Le chef Tumbwe présente le premier homme comme le père de tous les descendants. L’abbé Kaoze, quant à lui, le présente comme le frère aîné de certains membres du groupe et le mari des trois premières mères, certainement les trois épouses dont il vient d’être fait mention.

  Partis du nord-est de l’Afrique, après de longs mois de voyage, ces groupes se seraient dirigés vers le sud-ouest pour atteindre les bords du lac Kivu. De là, ils seraient arrivés au bord du Lualaba en passant par le pays montagneux du Bulega. Ils auraient ensuite longé la rive orientale du Lualaba en direction du mont Muhila pour traverser le Lualaba et fonder plusieurs chefferies le long de ses affluents. Ensuite, un groupe se serait dirigé vers la terre située à l’ouest du fleuve et occupée par Kasongo Nyembo. À partir de là, certains auraient quitté le pays de Kasongo Nyembo pour se diriger de nouveau vers l’actuel district du Tanganyika en passant par le Kundelungu jusqu’au pays des Sanga. D’après l’abbé Kaoze, en arrivant dans le pays de Kundelungu, les Beena Kilunga auraient exprimé leur joie à l’idée d’avoir rencontré un pays merveilleux. C’est pour cette raison qu’ils parlent des peuples sanga comme des peuples frères laissés dans la région de Kundelungu. Leur parler, le sanga, est d’ailleurs un mélange de kibemba, de kitabwa et de kiluba.

 

2.3. LES HOLOHOLO (Mugoya Mukome 1974: 7-12)

  Jusque vers 1897, ceux qui sont connus comme «Holoholo» portaient le nom de «Guha ». Leur région s’appelait «Uguha ». Les marchands swahili substituèrent l’appellation de «Holoholo» à celle de «Guha » et la répandirent à son détriment. En effet, il se raconte qu’à leur arrivée dans l’Uguha, ces marchands constatèrent que les Guha employaient à tout bout de champ l’adverbe holo (seulement) sous la forme redupliquée holo-holo, à telle enseigne que les marchands de Zanzibar se mirent à ne plus les appeler que par le nom «Holoholo». Ceux-ci ne protestèrent pas. Ils prirent l’habitude de se désigner eux-mêmes sous le nom de «Holoholo».

  Cela étant, comment les Holoholo justifient-ils leur installation sur les rives du lac Tanganyika ?

Voici un résumé de leur histoire, telle qu’elle fut recueillie au début du xxe siècle. Les Holoholo situent leur origine dans l’extrême sud-ouest d’un pays semé d’énormes roches, nommé Moamba. Celui-ci serait situé plus loin que le lac Kisale. Sous la poussée violente de la deuxième invasion des Luba, ils entreprirent leur exode vers le lac Tanganyika entre 1733 et 1750. Dans leur marche, ils s’arrêtèrent quelques années aux sources de la rivière Niemba, avant de pénétrer dans la région du lac où ils s’établirent sans difficulté. Passé la Lukuga, certains y trouvèrent les Budjue, qu’ils repoussèrent vers l’ouest. Ils se heurtèrent alors aux gens de Goma, qui se mirent en devoir de les expulser. Il s’ensuivit une guerre. Vaincus, les Holoholo acceptèrent la souveraineté de la famille royale des Bakwa-Mamba, originaires de la plaine de la Lugumba. Dans leur exode, les Holoholo étaient suivis des Luba, dont l’avant-garde était constituée par le clan de Tumbwe. Ce clan se divisa au passage du Kamalondo. Poussant vers le nord, une partie s’établit près de la Luizi, tandis qu’une autre passa la Lufuko et planta ses fétiches sur le plateau de Kirungu, à l’actuel emplacement de la ville de Moba. Cette implantation eut lieu vers 1820. Le chef du clan trouva des Kalanga au lac, les défit et les chassa vers le nord. Par malheur, une trentaine d’années plus tard, les gens du sud, les Tabwa de la famille de Manda, envahirent le Marungu. Ils livrèrent bataille à Tumbwe qui fut battu et obligé à son tour de fuir et de se replier derrière la Lufuko. La rage au cœur, le grand vaincu se lança vers le nord, brûlant, rasant, tuant tout sur son passage. Il poussa vers la Lukuga. Les Gonia de Kasanga tentèrent de l’arrêter. Il les écrasa et escalada les montagnes de l’Ugoma. Il tomba sur l’Ubwari qu’il saccagea, puis sur le Masanze qu’il mit à feu et à sang. Après ce raid vertigineux de 400 km, il fit halte croyant avoir trouvé la terre où il allait demeurer et mourir. Il défricha les plaines bordant le lac, puis abandonna tout à coup la région et redescendit vers le sud jusqu’à la rivière Lubadju. Il s’y fixa. Les Holoholo du pays acceptèrent facilement sa souveraineté. Vers 1860, une famille de chasseurs luba, les Beena Kunda, conquit sur les Holoholo un territoire au nord de la Lukuga.

  Il apparaît donc que, politiquement, l’Uguha était dominé par trois clans: Tumbwe, Kasanga et Moni. Le clan de Tumbwe régnait sur les Tumbwe et les Holoholo que ce chef luba s’était attachés avant et après son fameux raid vers le nord. Ils habitaient la partie sud de la Lukuga. La famille royale de Kasanga régnait sur les Bakwa Mamba. Ils occupaient la région de Mtoa. Enfin, le clan de Moni régnait sur les Beena Kunda.

  Quoique riverain du lac Tanganyika et de la Lukuga, le Holoholo était avant tout cultivateur. Il cultivait le maïs, le millet, le sorgho, le manioc et le coton. Les femmes prenaient part au labour et à la moisson, la cueillette des fruits de la savane n’étant pour elles qu’un passe-temps. Le Holoholo pratiquait aussi l’élevage du petit et du grand bétail (chèvres, moutons, vaches).

  Le premier recensement des Holoholo remonte à 1910. Ils comptaient en tout 5650 âmes.

 

2.4. LES AUTRES PEUPLES DU TANGANYIKA

  Outre les Luba, les Tabwa et les Holoholo, le district du Tanganyika est habité par divers autres peuples, dont les Bangu-Bangu, les Hemba, les Kunda, les Lumbu, les Egnya, les Songye, les Kalanga et les Kusu.

 

2.4.1. LES BANGU-BANGU

  Le terme « bangu-bangu» serait un sobriquet donné par les Arabes et les Européens (Boone 1961 : 5-8). Les Bangu-Bangu wa Chini sont originaires des Bena Luona na Lulindo en territoire de Kabambare dans le Maniema. Dans la chefferie Bao du territoire de Kongolo, ils ont adopté le sobriquet de «Binga » (ceux qui ont raison), mais ils peuvent être considérés comme un groupe à prédominance boyo, avec des fractions de Bangu-Bangu, de Lumbu et de Kunda.

 

2.4.2. LES HEMBA

  C’est un sobriquet donné parfois par les Luba de la rive gauche du Lualaba aux gens de l’Est habitant les pays situés le long du fleuve Lualaba et du lac Tanganyika. Il s’agit, en fait, des Luba du NordEst jusque près du Tanganyika ; ils occupent BukiKiloshi, sur la rive gauche et sont mêlés aux Kunda (Boone 1961 : 42). Les principaux clans sont les Zila Simba, les Zila Koni, les Zila Nge, les Zila Nduba et les Zila Nyoka.

 

2.4.3. LES KUNDA

  Ils sont apparentés aux Boya, aux Lumbu et aux Kalanga et semblent être parmi les anciens habitants de l’entre-Lualaba-Tanganyika-Moëro. Ils occupent l’est de Kongolo et la région buli (Boone 1961 : 90). 2.4.4. LES LUMBU Ils furent souvent désignés sous le nom de Luba ou Semba, parce que certains d’entre eux avaient été soumis à des chefs luba lors de l’extension du second empire luba. Ils sont apparentés aux Boyo, aux Kunda et aux Kalanga. Ils peuplent les chefferies Yambula et Bena-Kanunu (Boone 1961 : 159).

 

2.4.5. EGNYA (OU NGENIA)

  Ce sont des riverains du Lualaba, échelonnés entre Kisangani et 5° de latitude sud (Boone 1961: 32).

 

2.4.6. SONGYE

  Il s’agit d’un groupe assez important. Leur vrai nom serait Yembe. Le terme « Songye » aurait été introduit par les Européens (Boone 1961 : 215-219). Les Songye, un peuple apparenté aux Luba, sont localisés dans les territoires de Kongolo, de Lubao, de Kibombo et de Kasongo. Dans le territoire de Kongolo, ils occupent les chefferies Kayaye, Wangongwe, Kumbo, Kalonda, Bayashi, Buki-Kiloshi, Paye (nord de la chefferie).

  Selon la tradition, le fondateur du premier empire luba fut Kongolo (Willame 1964 : 85), un seigneur des Songye. Au xvie siècle, les guerres de succession entraînèrent l’effondrement de ce premier empire et le grand mouvement migratoire des Luba vers l’ouest, c’est-à-dire vers le Kasaï. D’après J. Vansina, c’est avant 1700 que les Songye se répandirent au-delà du Lomami dans les régions qu’ils occupent actuellement.

 

 

20429875 1974132789472696 8469795591204507797 n 4 À lire aussi : Les Songye, Basongé, peuple établi dans le Sud-Est de la RDC 17457828 1913118215574154 6455158162505571161 n 1

 

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2.4.7. LES KALANGA

  Ils habitent le territoire de Nyunzu à côté des Luba et des Bangu-Bangu.

 

2.4.8. LES KUSU

  Ils proviennent de la région de Kasongo, dans le Maniema, appelée Lubunda. Plusieurs sont connus sous le sobriquet de «Ngwana ».

 

2.5. LES ARABISÉS OU WANGWANA

  Dans la région du Tanganyika, la plus grande majorité des musulmans est localisée dans la vallée du Lualaba, de Kongolo vers Kisangani. L’islam pénétra au Congo à partir de l’est. C’est au début du xixe siècle que des trafiquants de Zanzibar et de la côte établirent des routes de caravanes en direction de l’intérieur du pays. Dès 1840, ils fondèrent une base permanente à Ujiji, sur la côte est du lac Tanganyika et, peu de temps après, des groupes de trafiquants arrivèrent au Congo (Young 1967 : 14-31).   

  Plus vers le sud (Katanga), ces commerçants affrontèrent le pays de Kazembe des Lunda du Luapula, une région conquise par Msiri, un immigrant nyamwezi. Sur un autre front, ils pénétrèrent dans le domaine de l’empire lunda du Mwant Yav et du royaume luba de Kasongo Nyembo, déjà en désagrégation. Msiri et les Lunda possédaient des armes à feu. Ainsi les contacts se limitèrent-ils dans leur région strictement au commerce et il n’y resta aucune trace de l’islam. Vers l’est et le nord, ces trafiquants rencontrèrent des sociétés et des communautés moins solidement structurées, moins organisées et munies de peu d’armes à feu.

  Ujiji s’ouvrait sur deux principales voies de pénétration fréquentées; l’une allait directement vers l’ouest, via Fizi et Kabambare jusqu’à Nyangwe et Kasongo sur le Lualaba, d’où les relations commerciales s’étendaient vers l’aval et jusqu’à la région située entre le Lualaba et le Lomami; l’autre coupait vers le nord, en passant par Uvira et en remontant le Lualaba à Kirundu. De là, des bandes swahili allaient établir un avant-poste aux Stanley Falls (Kisangani) et progresser vers l’est et le nord par les vallées de la Lindi, de l’Aruwimi et de l’Ituri jusqu’à Buta, Bafwasende et Mambasa. Ces routes et ces avant-postes déterminaient la zone de diffusion de l’islam.

  Les trafiquants étaient accompagnés des nyamwezi du Tanganyika central. Certains commerçants amenaient des Yao, originaires du Malawi, réputés très bons chasseurs d’éléphants. À l’apogée de leurs activités au Congo, leur nombre avoisinait les mille. L’Urua étant malencontreusement pauvre en ivoire, cette région n’attirait pas beaucoup de trafiquants.

  «Wangwana » veut dire, littéralement: «hommes libres et musulmans ». Le mot «Arabisé » est quelque peu trompeur. C’est sous cette étiquette que les Ngwana sont habituellement connus au Congo. En fait, ce terme sert à une grande variété de buts taxonomiques, allant de la description de tout habitant du Maniema à l’appellation appliquée uniquement aux musulmans congolais. Le point principal, c’est la culture swahili qu’ils suscitaient, et non l’arabe. Dès lors, le terme «Wangwana » est employé ici pour désigner ceux qui, dans la partie orientale du Congo, adoptèrent la composante la plus importante de la culture côtière, c’est-à-dire sa religion.

  Dans une certaine littérature, il est question du « kingwana » au lieu du « swahili ». Cette langue est présentée comme un mélange de kingirima (dialecte des environs de Dar es Salaam) et de kiunguja (dialecte de Zanzibar). Au Congo, il fera des emprunts au luba-hemba, au kusu, au lega, au lingala, etc. Cette langue fut introduite au Congo par les trafiquants et leurs auxiliaires, mais assez vite, vers 1890, les esclaves libérés, établis d’abord sur la côte ouest du lac Tanganyika et peu après dans la vallée de la Lukuga, l’adoptèrent.

 

2.5.1. L’IMPLANTATION ET LA CONSOLIDATION

  À l’époque coloniale, certains Arabisés originaires de la côte orientale de l’océan Indien vivaient dans des agglomérations disséminées sur les deux rives du lac Tanganyika, au Kivu, au Tanganyika et au Maniema. D’autres commerçants arabisés, en provenance du Soudan égyptien, étaient actifs dans les royaumes zande dans le bassin de l’Uele, au nord du Congo.

  Ces (Wa)Ngwana influencèrent les cultures locales ou imposèrent parfois leur architecture et leur mode vestimentaire, dont la longue robe musulmane était le meilleur symbole. Lors de leur pénétration au Congo, les deux groupes d’Arabisés introduisirent tant la langue arabe que le swahili, devenu lingua franca. En outre, dans certaines régions, les populations autochtones adoptèrent certaines coutumes et mœurs arabes (Luffin 2004 : 373-398).

  À maints égards, dans la seconde moitié du XIXe siècle, l’histoire de l’Afrique orientale et centrale dans l’État indépendant du Congo fut dominée par les invasions arabe et européenne.  

 

Sources 1 : africamuseum.be

Sources 2 : Cellule d'Analyses des Indicateurs de Développement (CAID)

Sources 3 : http://tanganyika.gouv.cd 

 

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Moba

 

Date de dernière mise à jour : jeudi, 12 décembre 2019

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