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Monographie de la nouvelle province de la Mongala

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La province de la Mongala, à l’instar de celles du Nord et du Sud-Ubangi, de l’Equateur et de la Tshuapa est depuis 2015 une province de la République démocratique du Congo à la suite de l'éclatement de la province historique de l'Équateur. Son chef-lieu est Lisala.

   

Province de la Mongala

 

Le 20/12/2018

  

 

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Fiche de la Province

 

 

Territoires

3

Villes

1

Secteurs

13

Chefferies

0

Communes

5

Groupements

178

Quartiers

63

 

 

Malgré ses 58 141  km2, la Mongala est, avec seulement trois territoires, le plus petit ensemble administratif des 26 provinces de la RDC prévues dans la Constitution du 18 février 2006. N’eût été le passage du fleuve Congo marqué par sa dorsale à cet endroit, la Mongala comme espace administratif et humain n’aurait, en fait, pu se constituer : l’espace frappe, en effet, par son caractère composite.

Son agencement renvoie avant tout à des considérations politico administratives, auxquelles la Mongala doit, d’une part, son étirement d’ouest en est, dont le double objectif était de regrouper un noyau de peuplement ngombe autour de Lisala et de rattacher les Budja installés en territoire de Bumba, traditionnellement apparentés aux populations de la Province-Orientale (Mbole/Mobango, etc.); d’autre part, l’adjonction, en 1955, de son appendice méridional: Bongandanga.

L’évolution tourmentée de sa composition est l’expression même de cet ensemble disparate, qui paraît être l’effet d’une position géographique de transition dans la confluence entre les espaces des peuplements mongo, «Gens d’eau», ngbaka, ngbandi, etc., et qui passe pour être un assemblage à la fois des peuples et des territoires marqués par leur éparpillement.

 

 

 

PREMIÈRE PARTIE

 

La Mongala physique

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Introduction

 

Origine du nom Mongala

 

Avant d’entreprendre l’analyse des caractéristiques du district de la Mongala, il convient de préciser l’origine et la signification de son nom.
Étant donné l’importance de son réseau hydrographique, il n’est pas étonnant que ce soit une rivière qui ait donné son nom au district: la rivière Mongala, qui borne aujourd’hui son territoire, au nord et à l’ouest. Toutefois, de 1955, lorsque le district du Congo Ubangi fut divisé en deux parties (le district de l’Ubangi et le district de la Mongala), jusqu’à la création du district du Nord-Ubangi, en 1977, la rivière Mongala a traversé cet espace d’est en ouest, avant de se diriger vers le sud. 

«Mongala » est, à l’origine, un nom commun qui signifie « rivière », mais qui est devenu un nom propre. Les peuples boloki de Bobeka établis à son embouchure l’appelaient ainsi «mungala», pour la distinguer du fleuve, « ebale ». On dit parfois «Mungala mwa Akula », Akula étant l’un des principaux villages de la basse Mongala. Il s’agit d’une hydronymie.

Le lieutenant Coquilhat confirmait, dans son récit de voyage sur le Haut-Congo, que : 
«Dans le langage d’Iboko, Ngala ou Mongala signifie une petite rivière, large de cinquante à deux cents mètres. Dès lors, Ba-Ngala (ou Ma-Ngala), qui est la prononciation la plus usuelle, se traduit par : gens de la petite rivière […] » (Coquilhat 1888 : 244).

Mais Coquilhat n’est pas le premier Européen à avoir parlé de la Mongala ou des Bangala. Henry Morton Stanley avait vu cette rivière déjà bien avant lui, le 18 février 1877. Dans un tableau annexé à son livre À travers le continent mystérieux, il évoquait la contrée «Manngala » et la rivière «Banngala » qui entrait dans le «Livingstone » (le fleuve Congo) sur la rive droite. Ses riverains, ajoutait-il, sont d’une férocité extrême (Stanley 1879 : 534).

Le capitaine Edmond Hanssens (1843-1884) fut le premier Européen à faire une brève reconnaissance de la rivière Mongala. Le 4 mai 1884, il se trouvait à Makanza, la résidence du vieux chef Iboko. Quelques jours plus tard, le 7 mai, il signait avec lui un traité plaçant le territoire d’Iboko sous la souveraineté de l’Association internationale du Congo (Engels 1948 : 488).

Dans les jours et les semaines qui suivirent, le capitaine Hanssens signa une série de traités dans la contrée qui deviendra célèbre sous le nom de région, pays ou district des Bangala : Mobeka, 29 mai 1884 ; Irenge et Mpesa, 5  juin  1884 ; Upoto, 7  juin  1884 ;Yambinga, 13  juin  1884 ; Bumba, 13  juin 1885 (Denuit Somerhausen 1988 : 121-122).

Toutefois, il convient de souligner que les populations de l’intérieur désignaient la rivière sous d’autres appellations: «Ebola » (Eau blanche) et «Dua » (Eau noire), deux branches formant la rivière Mongala à partir de leur jonction. À partir de la jonction de ces deux branches, d’autres groupes l’appelaient seulement «Ebale ».

La rivière Mongala est aussi connue grâce au récit de voyage, contenant une importante collection de clichés, de l’Autrichien Franz Thonner (1863-1928), taxonomiste et botaniste. En 1896, celui-ci explora cette région à partir de la station de Monveda, située sur la rive plate de la Dua. Il quitta ce poste le 17 octobre, dans une grande pirogue, pour atteindre, deux jours plus tard, l’embouchure de l’Ebola. Là, la rivière prenait le nom de «Mongala ». Continuant la descente, il arriva à l’embouchure de la rivière Likame, à une petite distance de la station de Businga (Thonner 1899 : 48-61). Franz Thonner quitta Businga le 23 octobre. Il passa par les postes de Bokula, Likimi, Mumbia, Mbinga et Akula, où il arriva le 31 octobre. Ensuite, il rencontra encore les grands villages de Bongomela et de Bokanga. À trois heures en aval de Bokanga, il atteignit le village de Mobeka, où la Mongala se jetait dans le fleuve Congo. Il continua alors son parcours, toujours en pirogue, jusqu’à Nouvelle-Anvers, d’où il monta sur le vapeur Ville de Paris, qui le conduisit, en onze jours, jusqu’au Stanley-Pool.

Le nom de «Mongala », donné au district en 1955, avait pourtant été régulièrement appliqué à d’autres entités administratives – voire commerciales – depuis le début de la colonisation. La rivière Mongala avait été choisie assez tôt comme voie de pénétration pour atteindre les bords de l’Ubangi à partir de Mankanza. Elle fut explorée par Baert en 1886 jusqu’à Businga, où fut fondé un poste d’occupation, Mongwandi, en 1890. La même année, les agents commerciaux fondaient des factoreries sur la Mongala, notamment à Gongo.

En 1892 fut créée la compagnie concessionnaire l’Anversoise, qui reçut « le bassin de la Mongala » pour l’achat de l’ivoire et l’exploitation du caoutchouc. Les populations de ce vaste bassin (Ngombe, Ngbandi, Budja, etc.) furent soumises à cette corvée, qui souleva partout des poches de résistance armée, mais surtout chez les Budja. On parla alors des « troubles de la Mongala » et de « la révolte des Budja ». Cette révolte prit fin en 1905. Mais en 1908, lorsque le député socialiste belge, Émile Vandervelde, visita la région, il faisait encore largement écho à la méfiance des populations de la Mongala. La « zone de la Mongala », créée après le retrait de la concession à l’Anversoise, continuait, en effet, à être exploitée selon des pratiques analogues par les agents de l’État colonial.

En 1910, le district des Bangala, qui contrôlait les bassins de la Mongala et de la Ngiri, fut divisé en plusieurs zones et secteurs. La « zone de la Mongala », avec Monveda comme chef-lieu, comptait les secteurs de la Melo, Bokula, Monveda et Budja. En 1912, la « zone de la Mongala » fut coupée en plusieurs territoires. C’est à ce moment qu’apparurent les appellations « territoire de la basse Mongala », « chef-lieu Akula », « territoire de la moyenne Mongala », « chef-lieu Likimi », « territoire de la Mongala-Likame », « chef lieu Businga », « territoire de l’Eau blanche », « chef-lieu Abomumbazi » et « territoire de l’Eau noire », « chef-lieu Monveda ». Toutes ces appellations disparurent en 1915, quand les territoires devinrent des chefs-lieux.

Il fallut attendre 1956 pour voir apparaître l’appellation de «district de la Mongala ». Ce district était issu de la scission de l’ancien district du Congo-Ubangi. Il comprenait, alors, les territoires de Lisala, de Bumba, de Banzyville, de Businga et de Bongandanga. Les territoires de Businga et de Mobayi-Mbongo (ex Banzyville) furent rattachés au nouveau district du Nord-Ubangi en 1976. Malgré cette nouvelle scission, le district garda son ancienne appellation.

 

 

 

Chapitre I : Géographie et hydrographie

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I. Localisation

 

Le district de la Mongala rassemble deux espaces séparés par le fleuve Congo, collés administrativement pour constituer une unité. Le territoire de Bongandanga, qui occupe la partie sud, jadis incorporé dans le district de la Tshuapa, n’intégra la partie nord que lors de la dernière grande réforme administrative du Congo belge en 1955. Le district de la Mongala doit sa forme allongée dans le sens ouest-est à l’effort politico-administratif de regroupement d’un noyau de peuplement ngombe autour de Lisala, prolongé par les Budja (ou Mbuja) dans le territoire de Bumba. C’est donc l’effet d’une position géographique de transition dans la confluence entre les espaces des peuplements mongo, «Gens d’eau», ngbaka, ngbandi, etc.

Le district de la Mongala est situé entre 5° de latitude N et 2° de latitude S et entre 16° et 25° de longitude  E. Il est situé dans la partie nord-ouest de la République démocratique du Congo, au nord de l’Équateur, et s’étend approximativement entre 1° et 3° de latitude N, et 20° et 23° de longitude E. Son altitude varie entre 350 et 500 m et sa superficie est de 58 141  km², soit environ 5,49% de l’étendue nationale.

Le district de la Mongala est borné par les districts de l’Équateur, au sud-ouest, du Sud-Ubangi, au nord-ouest, du Nord-Ubangi, au nord, du Bas-Uele, au nord-est, de la Tshuapa, au sud et de la Tshopo, au sud-est.

La superficie totale du district de la Mongala est de 58 141 km². Le  chef-lieu du district est Lisala. Il est composé de trois territoires administratifs : Bumba, Lisala et Bongandanga. Deux de ces territoires se trouvent sur la rive droite du fleuve Congo (Bumba et Lisala), le troisième sur la rive gauche (Bongandanga).


Limites de la province de la Mongala d’après la loi organique n° 15-006 du 25 mars 2015

Article 20 :
La province de la Mongala a pour chef-lieu Lisala.
Elle est délimitée comme suit :

Au nord :
– par le Sud de la province du Nord-Ubangi;
– la rivière Mongala depuis l’embouchure de la Libala jusqu’à son confluent avec la rivière Mondenda ;
– la rivière Mondenda jusqu’à la source ;
– une ligne brisée joignant les sources des rivières Limba, Maliba, Andzinga et Ebana ;
– la rivière Ebana jusqu’à l km de son confluent avec la rivière Dua ;
– une ligne passant par les points se trouvant à l km de distance de la rive droite de la rivière Dua jusqu’à sa rencontre avec la rivière Yowa ;
– celle-ci jusqu’à son confluent avec la Dua ;
– celle-ci jusqu’à son confluent de la MuturuMotari;
– la Muturu-Motari jusqu’à sa source ;
– une droite joignant la source de la Kabe jusqu’à son intersection avec la ligne de partage des eaux des versants des rivières Likati et Itimbiri.
 

À l’est :
– par l’Ouest de la province du Bas-Uele et le Nord de la province de la Tshopo;
– cette ligne de partage des eaux jusqu’à son point le plus rapproché de la source de Mokadame ;
– une droite joignant la source de la rivière Mokadame ;
– une droite reliant la source de la rivière Monduele ;
– celle-ci jusqu’à son confluent avec la Mokadame ;
– une droite reliant ce confluent à la source de la rivière Mangbia ;
– une droite joignant le confluent des rivières Tshimbi et Abunga ;
– la rivière Abunga jusqu’à sa source ;
– une droite joignant la source de la rivière Pweleke ;
– celle-ci jusqu’à son confluent avec la rivière Pwengwe ;
– une droite reliant le confluent des rivières Belenge et Ebobolo;
– une droite joignant la source de la rivière Ekama ;
– celle-ci jusqu’à son embouchure dans l’Itimbiri;
– cette rivière, vers l’amont, jusqu’à l’embouchure de la rivière Ekoko;
– cette rivière jusqu’à sa source ;
– de cette source, le méridien jusqu’à sa rencontre avec la rivière Lese ;
– cette rivière jusqu’à son confluent avec la rivière Mapo;
– celle-ci jusqu’à sa source ;
– une droite joignant le point le plus rapproché de la ligne de partage des eaux du fleuve Congo et de la rivière Itimbiri;
– cette ligne de partage des eaux jusqu’à la source de la rivière Lingohu;
– la rivière Lingohu jusqu’à son confluent avec l’Itimbiri;
– cette rivière jusqu’à son confluent avec le fleuve Congo;
– le parallèle passant par ce confluent jusqu’à son intersection avec le thalweg du fleuve Congo;
– ce thalweg, vers l’aval, jusqu’à son intersection avec le méridien de l’embouchure de la rivière Litoi dans le fleuve ;
– ce méridien jusqu’à cette embouchure ;
– la rivière Litoi jusqu’au confluent de la rivière Ifwafondo;
– celle-ci jusqu’à sa source ;
– une droite joignant la source de la rivière Losali.


Au sud:
– par le Nord des provinces de la Tshuapa et de l’Équateur;
– de cette source une ligne de crête des rivières Lulonga et Lopori jusqu’à son intersection avec le méridien de l’embouchure de la rivière Lofete dans la Lopori;
– ce méridien jusqu’à cette embouchure ;
– la rivière Lofete depuis son embouchure jusqu’à sa source ;
– une droite joignant cette source à celle de la Bakala ;
– une droite joignant cette source à celle de la rivière Yaka ;
– cette rivière, depuis sa source, jusqu’à son embouchure dans la rivière Bolombo;
– cette rivière, vers l’amont, jusqu’à l’embouchure de la rivière Banta ;
– celle-ci jusqu’à sa source ;
– une droite joignant cette source à celle de la rivière Lopemi;
– une droite joignant la source de cette rivière au confluent des rivières Bolulu et Yanga ;
– la rivière Yanga jusqu’à sa source ;
– une droite joignant cette source à celle de la rivière Waya ;
– cette rivière jusqu’à son confluent avec la rivière Elondja ou Ilongia ;
– cette rivière jusqu’à son embouchure dans la rivière Yekokora ;
– celle-ci jusqu’à l’embouchure de la rivière Tosonge ;
– cette rivière jusqu’à sa source ;
– une droite joignant cette source au point le plus rapproché de la ligne de partage des eaux des rivières Yekokora et Lomako;
– cette ligne de partage des eaux jusqu’à la source de la rivière Boile ;
– une droite joignant cette source à celle de la rivière Ilongo;
– cette rivière jusqu’à son embouchure dans la rivière Yekokora ;

– la rivière Yekokora, vers l’aval, jusqu’à l’embouchure de la rivière Mondjeto;
– cette rivière, de son embouchure, jusqu’à sa source ;
– une droite joignant cette source à celle de la rivière Gwaka ;
– cette rivière, de sa source, jusqu’à son embouchure dans la rivière Lopori;
– la rivière Lopori, en amont de cette embouchure, jusqu’à celle de la rivière Bosofila ;
– celle-ci jusqu’à sa source ;
– le méridien de cette source jusqu’au point d’intersection avec la ligne de crête du fleuve Congo et des rivières Lolonga et Lopori;
– cette crête jusqu’à sa rencontre avec le méridien passant à 2 km en amont du village Dundu.


À l’ouest:
– par le Nord de la province de l’Équateur et l’Est du Sud-Ubangi;
– ce méridien, vers le nord, jusqu’au thalweg du fleuve Congo;
– ce thalweg, vers l’amont, jusqu’à l’embouchure de la rivière Mongala dans le fleuve Congo;
– une droite du thalweg du fleuve Congo à cette embouchure ;
– la Mongala, depuis son embouchure, jusqu’au point d’intersection avec le 2e parallèle N;
– de ce point, la rivière Mongala jusqu’à son confluent avec la rivière Libal

 

    

2 Hydrographie

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Rivière Mongala

Le district de la Mongala est constitué d’un bassin (portant le même nom que le district) et des affluents du fleuve Congo au centre sud (cf. infra). D’après Bultor (1959), le régime des eaux du bassin du district de la Mongala est essentiellement irrégulier. On distingue des mois de hautes, moyennes et basses eaux, respectivement d’octobre à décembre, en janvier et septembre, et de février à août. En période pluvieuse, les débits sont très forts et les crues importantes, notamment après les gros orages. Mais ces débits diminuent assez rapidement après les tornades, et bon nombre de marigots tarissent relativement vite pendant la saison sèche.
Le lit vif lui-même devient alors sec et il ne subsiste que des algues d’eau; seuls les gros collecteurs conservent un débit important.

Comme déjà dit ci-dessus, l’hydrographie du district de la Mongala compte plusieurs cours d’eau, dont les plus importants sont le fleuve Congo et les rivières Mongala, Itimbiri et Lopori, qui sont navigables. Le fleuve constitue l’artère vitale en matière de transport, de commerce, d’écoulement des produits.
Sa largeur, entre Bumba et Lisala, peut atteindre 20 km en certains endroits.
Le territoire de Bumba comporte principalement deux réseaux hydrographiques: les eaux du Sud-Est se jetant dans la Mongala et celles du Nord-Ouest se jetant dans le fleuve Congo.

Les grandes rivières qui arrosent ce territoire sont les suivantes:
– Itimbiri: prend sa source dans l’Uele, en Province-Orientale, et traverse le secteur Itimbiri, auquel il a conféré son nom, pour se jeter dans le fleuve Congo un peu en amont de Bumba ;
– Loeka dont la source se situe dans le territoire même, forme la frontière naturelle entre les secteurs Itimbiri et Loeka, celui-ci lui devant son nom; l’une de ses branches se jette dans l’Itimbiri, une autre se déverse directement dans le fleuve ;

– Molua qui traverse le secteur Molua auquel il a donné son nom, et se jette dans le fleuve à Bumba ;
– Mioka, qui a deux sources, forme la frontière entre les secteurs Mondjamboli et Banda-Yowa.
Elle amasse ses eaux avec celles de la rivière Nkoy, avant de se déverser dans le fleuve Congo, non loin de Bolupi;
– Djambo, qui sépare le territoire de Bumba de celui de Lisala, et se jette dans le fleuve Congo aux environs de Boyange ;
– Banda et Yowa, deux rivières qui baignent le secteur Banda Yowa. Ces deux rivières se situant dans la partie nord du territoire se déversent dans la Mongala ;
– Mongala : rivière formée de la Likame, de la Dua et de l’Ebola, qui font leur jonction près de Businga, dans le district du Nord Ubangi. À noter que la source de la Dua est située dans le territoire de Bumba près de Ts(h)imbi. La Mongala est une longue rivière qui se jette dans le fleuve Congo au niveau de Mobeka, dans le territoire de Mankanza, district de l’Équateur.

 

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Fleuve Congo à Lisala

À ces rivières s’en ajoutent d’autres, dont la Mandungu, la Loloka, la Lolo, la Ngale, l’Anzele, la Djobolia, la Nkoy, l’Ekama, la Libanga. Celles-ci sont alimentées par des ruisseaux, les uns déversant vers la Mongala, les autres vers l’Itimbiri, d’autres encore vers diverses rivières.
Le parcours routier permet de rencontrer/traverser les cours d’eau suivants:
1. sur l’axe Yandombo-Loeka : Lokeli, Lolo, Lindole, Lingodia, Madoso, Boloku et Loeka ;
2. sur l’axe Yandombo-Bokata II-Bopandu: Lokeli, Itimbiri et Lese ;
3. sur l’axe Yandombo-Province-Orientale : Litoi, Litowo et Ekama ;
4. sur l’axe Yamongili-Bumba : Mbolele, Ngengwa, Mbagala, Makongole, Angenge et Monama, qui se trouve à l’entrée même de Bumba ;
5. sur l’axe Bumba-Mondjamboli: Molua, Lingode, Ndinga, Mbaso, Moboma, Masosa, Maoso, Motumba, Lino, Mambisole, Mokanda, Wamba, Kungungu, Likoy, Sumba, Losasu, Tobu, Mwaka, Ingolo, Baisa, Mbongu, Aunda, Lisudu, Ehakala, Likeseka, Makemba, Mwakoko et Libekoli;
6. sur l’axe Mondjamboli-Lisala : Nkoy, Kaka, Likaw, Soazayako, Mioka, Lilogo, Kpanga, Mondobo, Mamboi, Mipendo, Makiadi et Djambo, à la frontière des deux territoires de Bumba et Lisala ;
7. sur l’axe Mondjamboli-Yandongi: Nkoy, Bombi, Mangbangbangba et Likaw;
8. sur l’axe Yamaluka-Yandongi: Mandungu, Mombatu et Maindainda ;
9. sur l’axe Yandongi-Bilia : Yowa, Makundu Akpeta (un cours d’eau dont localement on ne peut situer la source), Nzongola Zuza, Mambelembele, Magbugbu et Mikanda ;
10. sur l’axe Yandongi-Bongelenza : Ekalaba, Nagba-Kpale et Bongolenza

L’hydrographie du territoire de Lisala compte le fleuve Congo, la rivière Mongala et de petites rivières: Langalanga, Nyalolo, Mokabi, Mombwa, Mafoko, Mondongo et Nzongobono, dans le secteur Ngombe-Doko; Kopumalo, Sambo, Kombolo, Mbengia et Kandongo, dans le secteur NgombeMobangi; Motima, Kulupate et Ngumbala, dans le secteur Mongala-Motima ainsi que Kaba et Ebabo, dans la cité même de Lisala.

Le territoire de Bongandanga est, quant à lui, traversé par les rivières Lopori, Bolombo, Lofofe et Yokokala et d’autres cours d’eau tels que Bosako, Libole, Bolia, Lo, Saaka, Bobanze, Uwa, Ebala, Litongo, Bofela, Bengo, Bosondjo. Les petites rivières traversées par les routes posent des problèmes en matière de construction de digues et de ponts. Les grandes rivières nécessitent, quant à elles, l’installation de bacs, permettant d’éviter la construction de ponts, trop coûteux en raison de la faiblesse du trafic.

 

 

Chapitre 2 : Géologie

 

1. Relief et climat

1.1 Principaux traits du relief

Le relief du district de la Mongala est constitué de dénivellations et de vallons. C’est dans ce district que se situe la grande cuvette centrale qui se prolonge par un plateau en gradins d’une hauteur moyenne de 600 mètres, qui part de Zongo et couvre littéralement tout le district jusqu’à celui du Bas-Uele.

Le relief du district de la Mongala n’est pas régulier. De plus, il varie d’après les territoires, adoptant une forme de cuvette dans le territoire de Bongandanga et une forme de collines entrecoupées de vallées dans les territoires de Lisala et de Bumba.

Le relief du territoire de Bumba n’est pas homogène. Il varie d’un lieu à un autre. Mais dans l’ensemble, il présente un aspect relativement accidenté, avec un relèvement du sol vers le sud-est. Ceci explique le phénomène de ruissellement des eaux des rivières du sud-est vers l’ouest, où elles se jettent dans la Mongala. Deux expressions empruntées au génie linguistique traditionnel traduisent bien ces deux versants du relief. Il s’agit des expressions « e-lihele » et « e-lisimo ». La première désigne la côte S-E, marquée par une grande forêt et offrant une fertilité non négligeable du sol. La seconde se réfère à la côte N-O, caractérisée par une savane boisée au sol moins fertile (Mangongo 1980 : 10).

Le relief du territoire de Lisala est caractérisé par des cuvettes et des collines, ce qui a conféré à son cheflieu le nom de «Lisala Ngomba » (Lisala Montagne).
En parcourant la Mongala par la route, on rencontre des collines et des surfaces planes. Les routes sont souvent érodées et leur niveau a sensiblement baissé par rapport aux bords, qui restent surélevés.
Le fond de ces bords est le siège des sables provenant de la reptation des grains de terre.
Bref, il s’observe dans le district de la Mongala :
– des reliefs tabulaires et des accidents géographiques au nord de la localité de Bumba ;
– un relief accentué, accompagné d’actions érosives latérales vers le village Yamolengeli, à deux kilomètres de la dérivation carrossable vers Mioka (route Mondjamboli-Bumba);
– près de Lisala, sur la rive droite du fleuve, des collines pouvant atteindre 70 m de hauteur, connues sous le nom de « collines des Upoto».


1.2. Climat

Le district de la Mongala appartient à la zone climatique AmØ, caractérisée par une saison sèche qui dure un mois, à l’exception du territoire de Bumba où l’on observe deux saisons sèches durant respectivement un mois et demi et quatre mois.
 La température est de 20,7°  C minimum et de 30,7° C maximum, la moyenne journalière étant de 25,7° C. L’humidité relative est de 87%.
Les moyennes annuelles de températures maxima journalières se situent aux environs de 30°  C. Les précipitations sont de l’ordre de 1800 mm par an et de 150 mm par mois. Le nombre de jours de pluie oscille autour de 114.


2. Géologie

Le district de la Mongala fait partie des régions de la RDC mal connues sur le plan géologique, contrairement à celles où des travaux d’exploration géologique ont déjà été menés. 

Au plan géologique, le district de la Mongala est dominé par des terrains phanérozoïques. Il serait constitué par les formations suivantes, de bas en haut :

• les séries cristallophylliennes, composées de schistes cristallins, constitués de minéraux tels la hornblende, la biotite, le grenat rouge ; de gneiss à hornblende et de gneiss plus clairs à biotite ; de
schistes amphiboliques et d’amphibolites vertfoncé.

• le complexe de base (système de Banzyville), caractérisé par des schistes et quartzites sériciteux, plus rarement chloriteux ou micacés. La roche prépondérante est le quartzite schistoïde sériciteux accompagné de phyllades lustrés et de poudingues laminés. L’allure tectonique de la formation de Banzyville comprend de nombreux plis en chaise, souvent fortement faillés, d’où la présence des poudingues laminés. La direction générale des plis est voisine de la direction nordsud. Ces plis peuvent être isoclinaux. Les roches schisteuses sont fréquemment écrasées entre les bancs quartzitiques plus résistants.

• le groupe de la Bembe, constitué de trois systèmes:
 
- A. le système supérieur, où l’on observe une nouvelle formation phylladeuse superposée au quartz blanc. Cette formation phylladeuse est caractérisée par la présence de phyllades verts; de schistes phylladeux rouge-lie-de-vin ou de grès violacé ; de schistes siliceux et quartzophyllades finement zonés, rouges et verts avec quelques rares intercalations de poudingue quartziteux et, à la partie supérieure de la masse, des calcschistes zonés et des calcaires verts; de quartzites sériciteux blancs, accompagnés de phyllades satinés, de quartzites verts pyritifères, de conglomérats à pâte sériciteux et à galets aplatis.

- B. le système moyen où l’on voit des phyllades surmontés par une formation quartzitique : quartzite clair, blanc ou blanc rosé et quartzites blancs saccharoïdes souvent parcourus de veines et veinettes de quartz blanc laiteux,

- C. le système inférieur, qui débute par une importante formation de schistes phylladeux principalement rouge violacé ou violets, contenant plusieurs intercalations de grès quartzite à gros grains, grès violacé ou rouge, avec des veines et veinettes de quartz blanc laiteux.

 

 

Chapitre 3 : Végétation

par JoëlleDeWeerdt, BenjaminToirambe, AstridVerhegghen, PierreDefourny, HansBeeckman

 

La province de la Mongala se divise en deux parties physiques séparées par le fleuve Congo qui le traverse d’ouest en est.

Le Nord de la province est caractérisé par la présence de forêt dense humide et d’une quantité considérable de complexes agricoles (22%) au niveau de Lisala et de Bumba. Les pistes et sentiers qui relient ces agglomérations sont entourés de ces complexes. Les forêts sur sols hydromorphes se trouvent dans les îles et le long du fleuve Congo.

Le Sud de la province est dominé par la présence de forêt dense humide et de forêt sur sols hydromorphes, le long du réseau hydrographique (rivières Lopori, Bolombo et Yekokora). Les complexes agricoles en zone forestière sont présents à Bongandanga, mais également le long des sentiers qui longent la rivière Bolombo et le fleuve Congo7.

Le climat du district est de type équatorial, avec des précipitations annuelles de l’ordre de 1800- 2000mm. Il n’y a pas de saison sèche à proprement parler, mais une forte diminution des précipitations s’observe clairement de décembre à février (voir graphique Bumba et Bongandanga). La température moyenne reste stable et constante tout au long de l’année sur tout le district et varie autour de 25° C. Le climat est plus ou moins uniforme dans tout le district.

 

1. La forêt dense humide

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De manière générale, les forêts denses humides sont caractérisées par un peuplement continu d’arbres dont la hauteur varie entre 10 et 50 m; par conséquent, les cimes s’étagent généralement en plusieurs strates. La densité de la canopée empêche le développement important d’une strate arbustive et herbacée et favorise davantage les épiphytes, plantes qui poussent en prenant appui sur d’autres plantes (ex : orchidées, fougères, etc.). On rencontre peu de graminées, mais plus souvent des sous-arbrisseaux (ou plantes suffrutescentes) et quelques rares plantes herbacées à grandes feuilles.

En fonction des espèces ligneuses présentes, se distingue la forêt dense humide sempervirente dont la majorité des arbres restent feuillés toute l’année et la forêt dense humide semi-décidue (qui peut représenter jusqu’à 70% des forêts denses humides), dont une forte proportion d’arbres restent défeuillés une partie de l’année. La flore de la forêt semi-décidue est plus riche que celle de la forêt sempervirente et la densité de sa canopée permet le développement d’un sous-étage arbustif continu.

 

Les forêts secondaires

Définies comme la régénération d’une forêt après une intervention anthropique, font également partie de la forêt dense humide. Elles résultent de l’évolution progressive de la végétation post-culturale : défrichements culturaux, exploitation des forêts, changements climatiques, etc. Selon le stade et l’altitude, on distingue plusieurs types de forêts secondaires.

Dans la province  de la Mongala, les forêts denses humides forment le premier type de végétation dominant au sein du district (48,76%). Les forêts denses humides sont, d’une manière générale, composées de :

• Strate arborescente :

Amphimas pterocarpoides

Autranella congolensis

Brachystegia laurentii

Berlinia grandiflora

Chytranthus carneus

Cola digitata

Cola griseiflora

Dracaena reflexa

Entandrophragma candollei

Entandrophragma utile

Erythrophleum suaveolens

Guarea cedrata

Gilbertiodendron dewevrei

Gilbertiodendron ogoouense

Greenwayodendron suaveolens

Heisteria parvifolia Irvingia grandifolia Isolona thonneri

Julbernardia seretii Lophira alata

Monodora angolensis

Normandiodendron romii

Ongokea gore

Pachyelasma tessmannii

Panda oleosa

Pavetta tetramera

Pentaclethra eetveldeana

Pentaclethra macrophylla

Pericopsis elata

Piptadeniastrum africanum

Prioria balsamifera

Psychotria brevipaniculata

Quassia silvestris

Scorodophlœus zenkeri

Staudtia stipitata

Strombosiopsis tetrandra

 

Répartition des principaux types de végétation dans le district de la Mongala

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7Source : description générale basée sur la carte de l’occupation du sol de la République démocratique du Congo du MRAC.

 

2. Les forêts denses sur sols hydromorphes


De manière générale les forêts sur sols hydromorphes sont situées le long du réseau hydrographique. Elles résultent de la présence de sols mal drainés et de fréquentes inondations. Plusieurs types de forêt peuvent être distingués en fonction de la richesse du milieu ou de la durée des inondations. Les forêts denses sur sols hydromorphes peuvent, dans les meilleures conditions, atteindre 45 m de hauteur. Leur strate supérieure, c’est-à-dire les arbres, est plus ouverte et plus régulière que celle des forêts sempervirentes de terre ferme. Ces formations possèdent une flore endémique diversifiée, quoique assez pauvre d’une manière générale: Uapaca spp., Guibourtia demeusei, Mytragyna spp. et les palmiers du genre Raphia.

Dans la province de la Mongala, les forêts sur sols hydromorphes représentent 23,33% de la végétation totale. Elles se trouvent le long du fleuve Congo, et également le long des rivières Lopori, Bolombo et Yekokora. Les territoires couverts sont: Lisala, Bumba et Bongandanga.

On trouve de manière générale dans la cuvette centrale les types de forêts sur sols hydromorphes suivants: les forêts périodiquement inondées, les forêts marécageuses et les forêts rupicoles colonisatrices.?

 

2.1. Les forêts périodiquement inondées

Les forêts périodiquement inondées sont définies comme étant les forêts bordant les rivières et sujettes à des crues naturelles. Ces forêts sont généralement composées des espèces suivantes: Oubanguia africana, Guibourtia demeusei, Albizia laurentii, Uapaca guineensis, Lannea welwitschii, Didelotia unifoliolata, Zeyherella longepedicellata, Parinari congensis, Scytopetalum pierreanum, Aframomum melegueta et Xylopia aurantiiodora ; et les sous-bois présentent les espèces suivantes: Phœnix reclinata, Eremospatha macrocarpa et Alchornea cordifolia.

 

2.2. Les forêts marécageuses

Le deuxième type de forêt sur sols hydromorphes est constitué des forêts marécageuses, qui se définissent comme les forêts se développant sur les sols gorgés d’eau ou comportant au moins une nappe phréatique superficielle, même pendant les périodes de sécheresse. Ces forêts présentent des associations à Rothmannia munsae et à Lasiodiscus marmoratus. D’autres espèces caractérisent également ce type de forêt comme :

Alstonia congensis

Beilschmiedia corbisieri

Berlinia grandiflora

Cœlocaryon botryoides

Dactyladenia dewevrei

Entandrophragma palustre

Eriocœlum microspermum

Erismadelphus exsul

Hallea ledermannii

Hallea stipulosa

Macaranga saccifera

Macaranga schweinfurthii

Pycnanthus marchalianus

Stachyothyrsus staudtii

Symphonia globulifera

Syzygium guineense

Uapaca guineensis

Xylopia rubescens

 

2.3. Les forêts rupicoles colonisatrices

Les forêts rupicoles colonisatrices comprennent les groupements arbustifs ou préforestiers longeant les cours d’eau, sur les berges, sur les hauts-fonds, sableux ou vaseux, des grandes rivières, etc. Les essences arbustives ou arborescentes sont essentiellement des hélophytes, sempervirents, dont les plus caractéristiques sont :

Alchornea cordifolia
Bridelia sp.
Ficus asperifolia
Memecylon sp.
Dichaetanthera corymbosa
Sesbania sesban
Uapaca heudelotii


 3. Le complexe agricole en zone forestière

De manière générale, le complexe agricole en zone forestière constitue un mélange de jachères forestières, de jardins de case, de cultures vivrières (manioc, maïs, arachides, bananes, etc.) et de plantations villageoises qui ont remplacé progressivement la forêt dense humide. Il correspond aux zones de forte activité anthropique.
Dans la province de la Mongala, les complexes agricoles forment 22% de l’occupation du sol. Les complexes les plus étendus se situent au nord du district, au niveau de Lisala et Bumba. De grandes plantations existent au niveau de Binga, dans le Nord du district, et de Bosondjo, dans le territoire de Bongandanga.

L’agriculture inclut également la culture du cotonnier, qui a un rendement plus élevé dans le district de la Mongala, dans la région de l’Itimbiri, comparé aux districts de l’Uele et de l’Ubangi.

 
La fragmentation de l’écosystème forestier résultant des complexes agricoles et du réseau routier a des conséquences très négatives pour la faune, dont la réduction de leur territoire, la consanguinité et la diminution des sources d’alimentation, et pour la flore : les espèces ombrophiles qui arrivent au soleil en bordure de nouvelles clairières, la dispersion des graines, la pollinisation, la relation plante-insectes/animaux, etc.

La fragmentation de l’écosystème forestier constitue, en outre, simultanément, un problème pour la gestion de la faune et de la flore, car ils s’influencent mutuellement. La végétation représente un habitat pour la faune et les animaux frugivores, par exemple, aident à la dispersion et à la régénération de la flore.


Biodiversité et endémisme

La biodiversité ainsi que le taux d’endémisme constituent une considération supplémentaire dans la gestion de la flore locale. L’endémisme indique qu’une région a une composition floristique unique et parfois même rare. La présence de certaines espèces menacées pour la conservation de la nature et pour la population locale au sein de la province indique la nécessité absolue de trouver un équilibre entre la présence de cette végétation et l’activité humaine (comme l’exploitation forestière). À noter qu’une bonne gestion des complexes agricoles est impérative afin d’éviter leur expansion, en vue de la préservation des différents types de végétation et de la biodiversité floristique qui caractérisent le district de la Mongala.

Plusieurs paramètres doivent être pris en considération pour la gestion des écosystèmes et des espèces qui les caractérisent: l’endémisme du district, la liste rouge des espèces menacées rédigée par l’UICN et l’appendice I de la CITES.

 

 

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Deuxième partie : Les hommes

 

 

Chapitre 4 : Peuples

 

La province de la Mongala est peuplé principalement de trois grands groupes de population: les Soudanais (Mondunga); les Batswa [au singulier Botswa]); les Bantous (composés de Budja, Ngombe-Doko, Mongo) et les «peuples riverains ».

En ce qui concerne les Bantous, il y a lieu de signaler l’existence d’autres groupes (très) minoritaires, assimilés aux groupes ethniques ngombe et budja.
Plusieurs faits attestent que ces groupes n’ont pas toujours habité les territoires de la Mongala. Ils y sont arrivés à une époque relativement récente. Les paragraphes suivants tentent, dans la mesure du possible, de reconstituer la manière dont ces groupes se sont installés dans le territoire actuel du district.
B.O.Thange et G.VanDerKerken affirment que les Bantous seraient venus du Nord, quelque temps avant notre ère ; ils auraient occupé le bassin de l’Uele, d’où ils auraient effectué des migrations suivant un axe est-ouest, sur le versant droit de l’Uele, et un axe ouest-est, sur le versant opposé de ce bassin.
La mouvance suivant le premier axe a abouti dans le Nord-Ouest du pays, puis s’est incurvée dans le sens nord-sud, en suivant le versant gauche de l’Ubangi.
Ainsi les Bantous ont occupé la partie nord de la Mongala, d’où ils seront évincés par les invasions soudanaises, pour se retrouver enfin dans leur habitat actuel (Tshilema 1974 : 64).
Selon R. Mortier, «on peut dire que, jusqu’avant 200 ans (entendez le XVIIè siècle), tout l’Ubangi était encore occupé par les Bantous: à l’ouest, depuis la rivière Ubangi jusqu’au 21°E, habitaient les Ngombe ; dans la région de Yakoma c’étaient les Binza et plus à l’est les Budja […] » (Mortier, cité par Maes 1984 : 80). Vers 1750, il y avait encore une grande concentration de Ngombe dans le bassin de la Loko, affluent droit de la Haute Mongala. Selon les traditions de la migration ngombe, c’est à cette époque, et à partir de ce centre, qu’a commencé la migration de cette population vers l’ouest.


1. Les Batswa

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Cette appellation n’identifie pas l’ensemble des groupements pygmées. Ceux-ci sont divers, malgré la tendance générale à les considérer comme tous identiques. Kamina Misago renseigne que dans le territoire d’Ingende, trois groupes de Batswa se côtoient: les Balumbe, les Bilangi et les Batswa proprement dits. Comme le fait remarquer le père DeRop: « Il s’agit ici apparemment de groupes divers qui se considèrent également comme des sections à part, et entre lesquelles une certaine différence se note, comme entre les différents groupes nkundo, aussi en ce qui concerne la langue » (DeRop 1953 : 129). Généralement, la dénomination de «Batswa » est mal acceptée, à cause de sa charge péjorative. Ailleurs, comme dans le territoire de Monkoto (district de la Tshuapa), on lui préfère le terme « Iyeki ». Le long des rivières Lopori et Lulonga, les Batswa sont appelés «Bafoto».
Actuellement, il est difficile de localiser les populations batswa dans une grande partie de l’espace septentrional du district de la Mongala. Il est cependant possible de retrouver leurs traces dans le passé, spécialement dans le territoire de Bumba. En effet, la région de Bokombo, qui a permis aux Budja de faire leur entrée dans la province, était partiellement occupée par les Batswa. Ils ont été forcés de prendre la fuite et de s’installer sur la rive gauche de l’Itimbiri, avec le concours des riverains. Ces Batswa ont ensuite traversé le fleuve Congo pour s’enfoncer dans les grandes forêts faiblement occupées. Les derniers Pygmées avaient accompagné les Mombesa au moment où ils traversaient le fleuve, mais auraient préféré vivre en liberté et ne pas se confondre avec ceux-ci. Ces Batswa se retrouvent aujourd’hui dans la région au sud du fleuve.

On ignore l’étendue réelle du territoire qui était exploité dans le passé par les chasseurs-cueilleurs.
Les Batswa de la Mongala furent en contact avec de nombreux autres groupes qui occupaient les plateaux de l’Ubangi et de l’Uele jusqu’en Ituri, au cours de ces dernières cinquante mille années. L’arrivée des Bantous et des Soudanais réduisit sensiblement leur
 territoire, qui ne compte plus que quelques poches dans toute l’étendue de l’ancienne Province-Orientale. Une petite poche persiste, cependant, à la frontière du district du Nord-Ubangi et de celui de la Mongala, près de Ndundusana, sur la rivière Dua. À cause de l’occupation de leur territoire par différents groupes, ces Batswa ont perdu tout contact avec les autres Pygmées de la partie orientale du pays et avec ceux du centre de la cuvette.


2. Les migrations des «Peuples riverains»

 

La province de la Mongala compte, aussi bien le long du fleuve Congo que le long des rivières Mongala et Itimbiri, des populations riveraines qui n’ont pas nécessairement les mêmes origines que les « grands » groupes dont il est question plus bas. Les plus importantes sont les Bapoto et les Motembo.
Les Bapoto occupent les rives du fleuve entre Bomangi (Umangi), en aval de Lisala et Bumba. Ils sont originaires de Lusengo. Avant de s’établir à Lusengo, ils occupaient la rivière Ngiri avec les Boloki et les Libinza. En quittant Lusengo, en aval de Mobeka, les Bapoto remontèrent le fleuve jusqu’au pied de la colline de Lisala, où ils fondèrent plusieurs villages, dont Bomangi (Umangi) et Bopoto (Upoto) (Mumbanza 1980).

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Une vie familiale: autorité locale chez les Bapoto. (AP.0.1.6017, collection MRAC Tervuren; ca 1900.)

Les Bapoto furent rejoints dans ce territoire par d’autres riverains. Les premiers furent les Yaolema, aujourd’hui installés dans le canal de Misongo, en aval de Basoko. Ils seraient venus de la région de Mbandaka et ont remonté le fleuve pour occuper la rive droite entre Lisala et Bumba. Constamment attaqués par les Budja, ils ont abandonné leurs villages pour se retirer dans les endroits difficilement accessibles aux terriens. C’est ainsi qu’ils s’établirent dans le canal de Misongo (Fonds d’archives B. Verhaegen).

Les autres riverains à s’être installés le long du fleuve, dans le territoire de Lisala, sont les Motembo.
Avec leurs voisins, ils pourraient résulter d’une fusion entre les anciens pêcheurs et les groupements Doko attirés par la vie sur l’eau, depuis les marais de la Dua. Ces riverains, que les Ngbandi appellent «Kunda », appartiendraient à la même famille que les riverains de la rivière Ubangi. Repliés plus au sud, ils reprirent leur vie de pêcheurs dans le bassin de la Mongala. L’arrivée massive des Ngombe et des Doko poussa certains groupes à s’installer sur le fleuve. En même temps, certains groupes terriens adoptèrent la  vie des riverains.
Parmi les anciens riverains de la Mongala, sont à signaler les Bolondo, qui se trouvent aujourd’hui sur la rivière Saw-Moeko, juste au sud de Budjala. Ils faisaient probablement partie de la grande civilisation des « villages entourés de fossés », entre la Lua et la Mongala (Mumbanza 2003).

Originaires de la moyenne Mongala, les Motembo débouchèrent sur le fleuve et occupèrent la région entre Mobeka et Lisala. Les principaux villages furent Bokatolaka, Malundja, Elenge et Bokele, près d’Umangi.
Ces riverains du fleuve, les Bapoto en particulier, ont subi une forte influence des Ngombe, du point de vue linguistique et culturel (Coquilhat 1888).
Deux dernières vagues migratoires de riverains eurent lieu pendant la période coloniale. À partir des années 1910, les riverains de la Province-Orientale (les Basoko, Lokele et Topoke) ont émigré vers l’aval et se sont fixés près des centres urbains, jusqu’à Kinshasa. Dans la Mongala, on les retrouve dans les faubourgs de Bumba et de Lisala. Comme ce fut le cas autrefois, les riverains d’aval, spécialement les Libinza et les Balobo de la Ngiri, vinrent, à la même époque, se fixer autour de Lisala. Leur occupation principale est d’approvisionner les habitants de ce centre en poissons et parfois en vin de raphia (Mokandonga Eyanga 2006).


3. Les migrations des Budja (Ba mbunza)

Les Budja proviennent de la région de l’Uele où ils vivaient avec les Bagenza, les Mobango et les groupes apparentés. À partir des sources de la Lubi, affluent de l’Itimbiri, ils se dirigèrent vers le sud ouest, en suivant deux voies principales. La première voie fut suivie par les Budja dits «Yalisika », qui deviendront célèbres pour leur résistance aux Arabisés et aux Européens. L’autre voie fut celle empruntée par les Bagenza et les Bongbongo. La principale raison de leur départ de la région de l’Uele fut la guerre contre les Azande. Malgré leur victoire sur ceux-ci, qui n’osaient plus les attaquer, les Budja ont préféré migrer vers le sud-ouest.

Après avoir traversé la rivière Itimbiri, les Budjadu groupe Yalisika fondèrent plusieurs grands villages dans la région de Makombo ou Bokombo, affluent de la Loeka et près de Kulungame. La région de Bokombo se situe à mi-chemin, sur la ligne reliant Bumba à Ibembo. Après avoir fondé six villages, qu’ils abandonnèrent, à la recherche de meilleures terres, ils furent attaqués par les Ngbandi du territoire d’Abumumbazi, appelés «Butu». Les Budja infligèrent une défaite cinglante aux Ngbandi, qui ne revinrent plus jamais. Vint ensuite le tour des esclavagistes arabo-swahili appelés «Matambatamba » venant des Falls (Kisangani), et qui avaient atteint l’Itimbiri, afin de se mesurer aux Budja. Ils furent également battus, malgré leurs armes à feu, qu’ils abandonnèrent aux mains des Budja.

Si, grâce à leurs victoires sur les Azande, les Ngbandi et les Arabo Swahili, les Budja constituaient une sorte de rempart ou de protection pour les groupes du Sud (Ngombe-Doko et Mongo), ceux ci n’en subirent pas moins les attaques des Budja, qui  allèrent jusqu’à les repousser sur la rive gauche du fleuve Congo.

Les Bongbongo et les Bagenza ne traversèrent pas directement l’Itimbiri. Ils longèrent la rive gauche et vécurent près de nombreux cours d’eau: Lobi, Likati, Matuame, Okange et Motulu. Ils luttèrent aussi contre les Azande et les Ngbandi, qui les repoussèrent vers le sud. Après les attaques des Matambatamba, les Bongbongo attaquèrent, à leur tour, les Apakabeti et nouèrent des relations avec les Budja de Yalisika aux sources de la Dua.

Tenant compte du fait que les attaques des Swahili eurent lieu dans les années 1880, on peut situer l’arrivée des Budja Yalisika aux sources de la Dua dans les années 1870. Ils occupaient donc la région de la haute Mongala depuis plus de deux décennies lorsqu’ils furent visités par les Blancs, dans les années 1890, en vue de les soumettre à l’exploitation du caoutchouc.

Les autres Budja qui traversèrent plusieurs fois l’Itimbiri occupèrent les deux rives de cette rivière, avant de s’étendre sur une bonne partie du territoire actuel de Bumba. Ceux de la rive gauche se retrouvent aujourd’hui dans la région de Mokaria.
Ajoutons que malgré leur bravoure aux combats, les Budja de la rive droite ont parfois affronté des ennemis redoutables (cf. infra).
Les traditions signalent les fameux Ehumba (Fonds d’archives B.Verhaegen), qui attaquaient les villages la nuit et forcèrent quelques groupes à aller s’installer sur la rive gauche de l’Itimbiri.

Il ressort de cette étude que les Budja furent les derniers à occuper le territoire de Bumba, dans la provincr de la Mongala. Les populations antérieures, les Batswa, les Mongo et les Ngombe Doko, furent repoussées soit vers le sud du fleuve, soit vers l’ouest.
Les affrontements entre les Budja et les Ngombe sont pourtant rarement évoqués. En réalité, la province est un point de rencontre, car les deux groupes ont suivi des voies différentes. Bien que venant tous de l’Uele, les Ngombe-Doko passèrent par la Mongala, tandis que les Budja progressèrent par l’Itimbiri.
Dans les frontières communes, se trouvent des populations qui ont subi des influences réciproques et il est difficile de les classer dans le groupe Ngombe ou dans le groupe Budja.

Les Budja et les groupes apparentés sont facilement identifiés par leurs villages, qui portent les noms des fondateurs précédés de Ya, par exemple Ya-Ligimba (Yaligimba), Ya-Molanga (Yamolanga), Ya-Ndombo (Yandombo), Ya-Mongili (Yamongili).
D’après Jan Vansina, il s’agit ici d’un indice important d’une innovation institutionnelle qui apporta une innovation linguistique dans son sillage.

« […] on se mit à désigner les maisons, les villages et parfois les districts8  par le nom de l’ancêtre patrilinéaire fondateur supposé, préfixé par ya- qui signifie “les enfants de” ou “les gens de”. Quelle que soit l’origine ultime de cette pratique, ce fut une innovation dans la région, et une innovation toujours liée à la nouvelle institution patrilinéaire. Elle exprima la nouvelle vision d’une façon à la fois économique et puissante » (Vansina 1991: 141).

Précisons, pour terminer, que les Budja avaient traversé l’Itimbiri avec l’aide des riverains bombanga. Pour les services rendus lors de la traversée, les Yandongi avaient dû offrir une femme au chef des Bombanga. À l’époque pré-coloniale, le pays des Budja, qui ne se réduisait pas au territoire de Bumba, mais s’étendait jusque dans la Province Orientale, dans le secteur Mobango-Itimbiri, était divisé en chefferies traditionnelles à base clanique.
Chacune d’elles avait son chef et demeurait indépendante des autres. 

 

Voici comment la tradition explique l’origine et l’expansion des Budja

 

Les Budja sont originaires d’«Okombo» ou «Bokombo», lequel mot signifie «parassolier » (Musanga cecropioïdes). Bokombo est l’ancêtre des Budja actuels.

À la suite d’une disette, les compatriotes de Bokombo durent déménager en quête de sites propices. Celui-ci partit lui aussi à la recherche d’un milieu favorable pour habiter avec sa famille.
Il appela le lieu trouvé de son propre nom. Dans ce nouveau village, il eut quatre enfants: Mbesa, Obango, Budja et Ngelema. Ce lieu est actuellement localisé à cinquante kilomètres de Bumba au N-E de la rivière Itimbiri.
Devenue nombreuse, la famille de Bokombo se heurta à des conflits qui la divisèrent. Certains estiment que les causes de cette séparation seraient les querelles interclaniques: Mbesa se sépara de son frère Budja à cause de l’adultère. Cependant, les vieillards qui racontent cette aventure avec le souci de ne pas toucher à la morale, contournent la cause en disant que Mbesa et son frère Budja se disputèrent la tête d’une antilope et ce conflit occasionna leur séparation.
Ainsi, Mbesa traversa le fleuve – qu’ils appelaient Mbanze –, avec son fils, pour s’installer sur l’autre rive ; Obango et Ngelema partirent pour l’est de Bumba actuel. Mais Budja ne voulut pas quitter le village ancestral, il y demeura et engendra cinq enfants: Sila, Mweke, Likombo, Eleko, et Zonga.
De nouveaux conflits naquirent et les cinq frères se divisèrent. Eux pourtant finirent par s’éparpiller dans la périphérie de la zone de Bumba de la manière suivante :

a). Sila : là où il fut, engendra Ndombo (Yandombo). Ndombo lui donna deux petits-fils: Liambi (Yaliambi) et Onama ;

b). Mweke, de son côté, eut deux fils: Salaka (Wasalaka) et Sanga (Bosanga). Salaka engendra Mbula (Yambula), Esele (Yaesele) et Opoto (Bopoto). Sanga eut comme enfants Mongi, Tinda, Soku, Humba, qui est le père de Etowa (Yaetowa).

c). Likombo est le père de Lisambi (Bosambi). Bosambi engendra six enfatnts: Ngolu (Bongolu), Mongili (Yamongili), Muha, Mbongo, Nkoyi et Koma.

d). Eleko eut lui aussi six enfants: Manga, Misiko (Yamisiko), Lombo (Yalombo), Paka (Yampaka), Molanga (Yamolanga) et Kpanza (Kwanza).

e). Zonga engendra un seul fils, Nkasi, qui eut lui aussi un enfant, Mombwa; ce dernier est le père de Tsonzo (Yatsonzo), Boli et Ngola (Yangola).
On le voit, d’après cette tradition orale, toutes les appellations du territoire de Bumba dérivent des noms des fils de Budja.


Dans la province de la Mongala, les Budja habitent le territoire de Bumba. D’autres groupes y résident également, les Bangenza et les Pakabete, qui représentent respectivement, d’après les estimations de l’équipe locale dépêchée sur le terrain, 9% et 1% de la population totale, les Budja représentant 90% et deux peuples, démographiquement très minoritaires, les Bapoto et les Mabinza.

Les Budja sont éparpillés dans l’ensemble du territoire ; d’autres peuples cohabitent avec eux :
– les Bapoto, qui habitent les rives du fleuve Congo, près de Bumba et d’Ebonda ;
– les Bobanga, des riverains qui, actuellement, parlent l’ebudja. Ils sont installés près de Yambuku;
– les Pakabete, aussi appelés «Libombo», qui forment une dizaine de villages au nord de Yandongi;
– les Bangenza, apparentés aux Ngombe, du groupe des Bokoi Engbanda ; ils habitent au nord de la mission catholique Yalosemba.

 

8 Les termes «maison», « village » (ou assemblage de maisons) et «district » sont précisément définis par J.Vansina au sens ethnologique. Par exemple, «district » n’est pas utilisé ici au sens administratif relatif à la division coloniale du territoire congolais. Jan Vansina parle, lui, du district comme groupe social imbriqué dans l’armature de la « société ancestrale » (Vansina 1991 : 89, 101-104). Et de là, à travers son évolution, on en arrive à la notion de « chefferie territoriale » (Vansina 1991 : 144).

 

4. Les migrations Doko et Ngombe

 


Les Doko ont été assimilés aux Ngombe, probablement parce qu’ils habitent ensemble depuis assez longtemps et qu’ils sont plus ou moins apparentés. En réalité, ils constituent un groupe à part.
La filiation matrilinéaire qui les caractérise montre qu’ils entretenaient peu de contacts avec les autres groupes, qui sont patrilinéaires.

Leur histoire connue, comme celle des Ngombe et des Budja, commence dans la région de l’Uele, berceau de nombreux peuples bantous qui peuplent la cuvette centrale. Ils semblent avoir quitté cette région avant les Ngombe et les Budja. Ils ont alors occupé le
territoire aux sources de la Mongala, entre les rivières Ebola et Dua. Leur séjour dans cette région, où certains des leurs se trouvaient encore à l’arrivée des Européens, semble avoir été suffisamment long pour donner naissance aux groupements riverains qui se 

sont probablement mêlés aux anciens, les Babale et les Motembo. Les informations actuelles attestent que les groupes riverains de la Mongala sont formés par les parents des groupes terriens.

Lorsque les Ngombe, repoussés par les Ngbandi, arrivèrent aux sources de la Mongala, ils entrèrent en relation avec les Doko, appelés également «Bwela ».
Concentrés dans la région de Bangu, sur la rive gauche de la Mongala, en amont de son confluent avec le fleuve Congo, certains groupes Doko et Ngombe s’y maintinrent, tandis que d’autres traversèrent le fleuve et poussèrent leur migration jusqu’au territoire de Bolomba, entre la Lulonga et l’Ikelemba.
Les Doko du territoire de Lisala se trouvent dans le secteur Ngombe-Doko, mais il s’en trouve aussi dans les secteurs Ngombe-Mobangi et Mongala-Motima.
Les quatre principaux groupements doko sont Bongombo, Bwela, Ndeke et Popolo (DeGeist 1922).
Au sujet de la période probable de l’arrivée des Doko dans leur territoire actuel, l’hypothèse vraisemblable est qu’ils étaient aux sources de la Mongala vers la fin du XVIIIe siècle et que leur établissement près du fleuve Congo remonte au début du XIXe siècle. Ils furent délogés des sources de la Dua, région marécageuse qui leur servait de refuge contre les Ngbandi, par les Budja venant de l’est.

Les Ngombe sont probablement arrivés, avec d’autres peuples bantous, de la région située entre le Haut-Nil, le Bahr-el-Ghazal, les lacs Victoria et Albert.
Ils seraient entrés au Congo, de même qu’une partie des ancêtres des Mongo, en longeant les affluents du Mbomu, pour se répandre ensuite dans la région du Mbomu et de l’Uele. De là, ils se seraient dirigés encore davantage vers l’ouest, de sorte qu’ils se trouvèrent,
déjà aux XVIe et XVIIe siècles, à l’est de Yakoma. Là, ils auraient été battus par les Ngbandi, mieux armés, et contraints à marcher de nouveau vers l’ouest et vers le sud. En traversant l’Ebola, ils se frayèrent plusieurs chemins pour atteindre finalement leur habitat actuel.
En quittant Yakoma, les Ngombe et les Doko suivirent alors la rive sud de l’Ubangi jusqu’à Mobayi-Mbongo.
De là, ils se dirigèrent vers le sud jusqu’à Loko, où ils restèrent pendant de longues années, se multiplièrent et devinrent puissants.

Le surpeuplement les aurait obligés à se disperser.
Un groupe partit pour le sud-ouest, sur les rives de l’Epita, un petit affluent de la Lua, au nord de Budjala.
Un autre groupe se dirigea vers le nord, jusqu’aux environs de Bosobolo. Après des querelles avec les Ngbandi, ils furent refoulés vers le sud. Plus tard, ils durent traverser la Ngiri et la basse Mongala (probablement avant 1850) entre son embouchure et le village d’Akula. Ceux qui avaient suivi le cours de la Mongala peuplèrent alors le territoire entre la Dua et le fleuve Congo. Sous la double poussée des envahisseurs, celle des Ngbandi sur la Mongala et celle des Budja venant de l’Itimbiri, certains groupes ngombe et leurs voisins doko se replièrent sur la rive gauche du fleuve. Ce fait est attesté par le père Léon Lemaire, qui précise : «Les Ngombe sont très nombreux et répandus dans l’Ubanghi, la Ngiri, la Mongala ; ils ont partout la même langue. Depuis une cinquantaine d’années, diverses tribus “Ngombe” sont passées de la rive droite à la rive gauche du fleuve Congo» (Lemaire 1908).

Quant à la traversée du fleuve Congo, elle se fit en plusieurs endroits. Les Ngombe Likungu bénéficièrent du concours des riverains, entre Mobeka et Lusengo. D’autres, qui traversèrent entre l’embouchure de la Mongala et Lisala, profitèrent de la présence des riverains motembo de Bokatolaka et malundja. D’autres encore furent aidés par des Mongo, plus précisement des Djombo, qui se trouvaient sur la rive gauche du fleuve. Pour rester en vie, les Ngombe-Doko payèrent les piroguiers en femmes et en esclaves (Bokongo 1984).

La tradition des Ngombe évoque cependant une traversée mythique sur un pont de pierres, aux environs d’Umangi. Les magiciens ou sorciers qui avaient établi ce pont interdisaient formellement à tout le monde de regarder derrière soi. Au milieu du fleuve, alors qu’une bonne partie de la population avait traversé, une femme, qui avait oublié son filet servant à porter son enfant, se retourna et regarda en arrière. À l’instant même, le pont s’écroula, empêchant ainsi ceux qui restaient de traverser; ainsi, les Ngombe se retrouvèrent sur les deux rives. Seuls ceux qui avaient réussi à traverser firent la guerre aux Mongo et les repoussèrent jusque dans le bassin de la Lulonga (Bokongo 1984).

Sur la rive droite du fleuve Congo, les Ngombe se rencontrent dans les territoires de Bosobolo, Libenge, Kungu, Budjala, Lisala, Mankanza et Bumba. Sur la rive gauche, ils peuplent les territoires de Bongandanga, de Basankusu et de Bolomba. Les Ngombe 

sont mélangés à d’autres peuples dans la région de la Lua supérieure, aux environs de Bosobolo; dans la région s’étendant de Bomboma sur la Ngiri à Akula sur la Mongala ; dans la Lulonga et l’Ikelemba inférieures; sur la rive gauche de la Lomela ; sur la rive gauche du fleuve Congo et la rivière Lopori supérieure.

Signalons, enfin, que les derniers déplacements se situent entre 1880 et 1907. C’est au terme de cette période que l’occupation effective des Européens mit fin à toutes ces migrations. On peut donc retenir que les Ngombe auraient été harcelés par les conquérants soudanais Avungara et seraient entrés au Congo avant le XVIe siècle. Après un long périple, marqué par des bousculades, des replis et des dispersions provoquées par la pression des Ngbandi, leur migration fut stoppée net par l’occupation effective du territoire par les Européens en 1907. Ajoutons que les guerres entre peuples autochtones avaient cessé à partir de 1892, mais que les combats avec les Européens avaient continué jusqu’à la fin des révoltes de la Mongala et de la Lulonga de 1905-1907. Depuis lors, les groupes se sont définitivement fixés dans leurs villages.

Les Ngombe sont majoritaires dans le territoire de Bongandanga, où ils occupent la totalité des secteurs de Boso-Melo et de Boso Ndjanoa ; ils se partagent avec les Mongo les secteurs Bongandanga et BosoSimba. Mais c’est d’abord Lisala qui constitue leur territoire, un point de rencontre des peuples venus du nord-est et du nord en suivant la rivière Mongala, mais également du sud-ouest en remontant la rivière Ngiri et le fleuve Congo. Les principaux groupes sont les Ngombe et les Doko ou Bwela. Les groupes minoritaires sont les Motembo, riverains de la basse Mongala et du fleuve, les Bapoto, riverains du fleuve, et les Mondunga (cf. infra).

Voici leur répartition dans l’espace du district de la Mongala.

Les Ngombe : ceux-ci sont les plus nombreux dans le territoire de Lisala. Ils se trouvent dans les trois secteurs. Ils seraient les derniers à avoir envahi le territoire de Lisala. Mais à cause de leur nombre, leur culture se serait imposée aux autres groupes, sans pour autant qu’ils les assimilent.

Les Doko: ceux-ci ont vécu longtemps à côté des Ngombe dans le territoire de Lisala. Ils ont aussi émigré ensemble jusque dans le territoire de Bolomba.
Ils ont pourtant leur propre parler et se distinguent par une filiation matrilinéaire. Ils vivent dans le secteur Ngombe-Doko.

Les Motembo: ils sont les riverains de la basse Mongala. Une partie occupe les bords du fleuve entre Mobeka et Umangi.
Les Mondunga : leur espace est situé à plus de dix kilomètres au nord de Lisala. Ils forment le groupement Mondunga avec, comme villages principaux, Mazalanga, Kanya et Ngale.

Les Bapoto: ceux qui habitent le territoire de Lisala, comme ceux du territoire de Bumba, sont des riverains du fleuve Congo. Ils viennent de Lusengo, en aval de Mobeka. Ils avaient comme village principal Bopoto, au bas de la colline de Lisala. Ils ont incorporé des Ngombe dans leur groupe.
Comme les Budja du territoire de Bumba, dont les noms de villages commencent généralement par Ya, les Ngombe ont des noms de villages qui se réfèrent à ceux des fondateurs des clans, précédés de Boso (que les Européens ont parfois orthographié Busu): Boso Modanda, Boso-Djanoa, Boso-Mangbundu, etc.

 

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Danse des Bopoto à Bumba. (Photo Antonio Lisuma, janvier 2013.)

 

 

5. Les migrations des Mondunga

Les Mondunga du district de la Mongala vivent en majorité aujourd’hui aux environs de Lisala.
D’autres groupements alliés sont éparpillés dans le territoire de Bumba et dans les districts du Bas-Uele et de la Tshopo.
Une controverse subsiste quant à l’identité des Mondunga, en ce qui concerne leur appartenance au groupe bantou ou au groupe soudanais. Ce sont les sources d’information recueillies par les agents coloniaux appartenant aux territoires administratifs différents qui sont à l’origine de cette situation. Selon une source, les Mondunga constituent l’avant-garde des populations désignées autrefois sous l’appellation de « Soudanais » et que l’on qualifie de nos jours de «peuples oubanguiens ». Leur langue n’est pas apparentée à celles des Ngbandi et des Azande, mais à celle d’un autre petit groupe, les Mba [Bamanga ?], des environs de Kisangani. L’autre source présente les Mondunga comme apparentés aux Mabinza du territoire d’Aketi, dans le Bas-Uele. L’émiettement 

administratif de leurs groupements entre les districts de la Mongala, du Bas-Uele et de la Tshopo est à la fois expliqué par les contacts qui ont eu lieu au moment de leur migration et par des raisons sociopolitiques et sanitaires à la base des divisions administratives de la période coloniale.
La version se rapportant aux Mondunga du territoire de Lisala est reproduite dans ce paragraphe.
Celle concernant les groupements établis dans le territoire de Bumba et autre est fournie au dernier paragraphe de ce même chapitre («Divers autres groupes » de la Mongala). L’intérêt de présenter dans cet ouvrage les deux versions séparées est la richesse des faits rapportés par chacune des sources. Les récits  ne coïncident pas exactement, ce qui indique que de nouvelles recherches ethnologiques s’avèrent utiles.

Selon les traditions recueillies à l’époque coloniale, dans les territoires de Businga et de Lisala, les Mondunga vivaient aux environs d’un grand lac qu’ils appellent «Kpwakpwa gbo mbi gbo ». Il pourrait s’agir du lac Tchad, le seul qui existe au nord de la rivière Ubangi. Pour des raisons qui restent inconnues, ils se sont dirigés vers les rives de l’Ubangi.
Ils reconnaissent avoir habité plusieurs sites, dont Kengo et Bieli, avant de traverser la rivière Ebola.
Après la traversée de l’Eau blanche, ils s’installèrent à Liema. Ils furent alors attaqués par les Mando Singi.
Ne pouvant faire face à leurs puissants ennemis, ils gagnèrent la rivière Biti et occupèrent successivement Kpwakpwadua et Dongali. Là, ils furent attaqués par Zengo (chef mbanza ?) et ses hommes. Tous les clans mondunga (Walo, Zege, Bige, Bo, Kande, Zongi et Damba), qui étaient jusque-là unis, se dispersèrent. Certains restèrent dans le territoire (clan Zege), groupement Kanda (Yakoma), alors que les autres traversèrent l’Eau noire (Dua).
S’étant alliés aux Bahuma, grâce aux échanges de femmes, les Mondunga apprirent la langue apakabeti. Il s’agit des groupements issus de Mongende et Mondunga. Parmi ceux qui avaient traversé la Dua, certains restèrent à Ndundusana (clan Zogi) ou s’établirent près de Mondjamboli (clan Damba), dans le territoire de Bumba. D’autres (clans Bige, Bo et Kande) s’introduisirent parmi les Ngombe, dans le territoire de Lisala. Les Mondunga de Lisala, les plus nombreux, comprennent les groupements Ngali (Ngali Wele et 
Guga), Mombilu (Mombilu et Lupembe), Kania et Madjalanga, près de Bolongo, au nord de Lisala.
Les Mondunga n’étaient pas un peuple belliqueux. Ils furent dispersés et absorbés par divers groupes qui les entouraient. Leur langue, qui témoigne de leur particularité, a subi les influences des parlers Ngbandi, Ngombe, Budja et Apakabeti. Il en est de
même sur le plan culturel en général. Ils n’ont pas formé d’ensembles politiques importants. La fixation des Mondunga dans leur territoire actuel n’est pas facile à dater; elle pourrait remonter à la fin du XVIIIe siècle ou au début du XIXe siècle (DeGeist: 1922).

 


5. Les migrations des Mongo

 

Les Mongo, comme les autres Bantous du district de la Mongala, sont originaires du bassin de l’Uele.
Dans l’état actuel de nos connaissances, il apparaît qu’ils furent les premiers à quitter la région. Par différentes vagues, ils se sont dirigés vers le sud en longeant les rivières Itimbiri et Aruwimi. Ils ont ensuite traversé le fleuve avec l’aide d’anciens riverains, que nous ne sommes plus en mesure de reconnaître. On ignore les raisons réelles des premières migrations Mongo. Contrairement aux Ngombe, aux Budja et autres groupes apparentés qui ont affronté directement les Azande et les Ngbandi, les premiers groupes Mongo ont quitté l’Uele avant l’arrivée des Soudanais. En effet, certains groupements se trouvaient déjà loin sur la Lomami et dans la région des lacs Ntomba et Maindombe, aux environs de 1600, époque à laquelle les Bolia ont fondé leur royaume (Engowanga Nsongo 1983).
Les Mongo du territoire de Bongandanga sont à classer parmi les derniers migrants qui ont précédé les Mobango, les Basoko et les Mbole. En traversant le fleuve Congo sous la pression d’autres Bantous, refoulés à leur tour par les Soudanais, les Mongo ont emprunté plusieurs voies qui leur ont permis d’occuper le centre de la cuvette. Les groupes qui avaient longé le Lomami ont progressé rapidement vers le sud. D’autres, au contraire, ont longé le fleuve en progressant vers l’ouest. Un peu plus loin à l’intérieur, ils ont découvert les sources de la Lulonga, la Lopori et la Maringa. C’est ainsi que fut occupée toute la contrée de la rive gauche, entre le fleuve Congo et la Lulonga.
Cette région fut alors le théâtre des affrontements entre les Ngombe-Doko et les Mongo, entre les années 1830 et 1890. Les Mongo furent refoulés vers le sud, jusqu’au bassin de l’Ikelemba, dans le territoire de Bolomba, et vers l’est, jusqu’aux sources de la Lopori, dans les territoires de Bongandanga et de Basankusu. Ainsi, dans le vaste territoire de Bongandanga, les Mongo ne constituent qu’une petite minorité, dans le Sud-Est.
Les Mongo qui habitent le territoire de Bongandanga appartiennent au groupe «Yamongo» (formé de Mongo Bolaka et de Mongo Nkole) et au groupe «Ntomba ». Les premiers occupent la région entre la rive gauche du fleuve Congo et la rivière Lopori, les seconds peuplent le sud de la Lopori. Ils occupent le secteur Bongandanga et une partie du secteur Boso-Simba. Pendant les guerres qui durèrent plus de cinquante ans, plusieurs clans Mongo furent soumis et absorbés, et plusieurs prisonniers livrés aux commerçants du fleuve (Bokongo 2011).


7. Divers autres peuples

 

Ces peuples se trouvent, pour la plupart, situés dans deux ou trois territoires différents et partagés entre deux ou trois districts. D’où le danger qu’ils soient considérés comme peuples n’étant représentatifs d’aucune de ces entités administratives, surtout, lorsque parmi eux, aucun ne s’impose vraiment dans les sphères politiques ou sociales. Favorisée par le contexte de la tradition orale, la domination socioculturelle de ces groupes, par d’autres peuples démographiquement ou socialement dominants dans un territoire, ou leur intégration peut aboutir à ce qu’ils soient oubliés ou faire croire qu’il s’agit d’un seul peuple.
Si les Mondunga sont présents dans le territoire de Lisala, d’autres groupes bondunga se retrouvent dans le territoire de Bumba, frontalier de celui d’Aketi (district du Bas-Uele). Mais s’agit-il réellement du même peuple ? Dans le territoire d’Aketi, une chefferie Bondunga-Bokoi fut même organisée, avant d’être supprimée plusieurs années plus tard (en 1953). Diverses données figurant dans la source utilisée dans le rapport de C.L.M. Saerens, administrateur du territoire d’Aketi, pour étudier ces peuples lient ces derniers au groupe bantou, plus précisément aux Ngombe. Quant aux Bokoi et aux Bondunga (dont l’orthographe est parfois Bodunga), ils sont reconnus appartenir à la « tribu Mabinza », majoritairement présente dans le Bas-Uele. Mais ces deux groupes ne se reconnaissent aucun lien entre eux, si ce n’est leur origine commune des Mabinza.
Cette entité, jadis dénommée sous le nom ethnique de Bondunga-Bokoi, deviendra le secteur Yoko, avec des parties intégrées dans les autres secteurs Ngbongi et Bongongola du territoire d’Aketi, frontalier du secteur Itimbiri dans le territoire de Bumba.
En outre, les secteurs Kolongwandi, Ngbongi et Bondongola du territoire d’Aketi sont intégrés dans un même bloc géographique (dans le sens du nord au sud) avec les secteurs Loeka et Yandongi du territoire de Bumba.

 

 

 

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Chapitre 5 : Langues et cultures

 

1. Situation linguistique

En dehors de lingala, langue nationale, chaque peuple de la Mongala a sa propre langue. Chaque langue présente quelques variantes d’après la répartition géographique de l’ethnie considérée. Les principales langues parlées dans la Mongala sont les suivantes :


a). l’« Ebudja », la langue des Budja. C’est une langue bantoue qui, dans la classification de Guthrie, fait partie du groupe «Bangi-Ntomba ». Elle est parlée dans tout le territoire de Bumba, mais avec diverses variantes formant chacune un dialecte :

– le «Mbila », parlé dans les environs de Bumba,
– le «Mondzamboli », parlé dans l’Ouest,
– le «Bosambi », parlé au Nord-Est,
– le « Yaliambi », parlé à l’Est et au Sud-Est,
– le «Mobango», parlé dans le territoire de Basoko;

b). le « Lingombe », langue des Ngombe, parlé dans les territoires de Lisala et de Bongandanga ;

c). le « Lomongo», langue des Mongo, parlé dans le territoire de Bongandanga, spécialement dans une partie importante du secteur Boso-Simba (10 groupements sur 19) et dans tout le secteur Bongandanga ;

d). le «Bwela » et le «Ngbele », deux parlers de la langue doko, en usage dans le territoire de Lisala, secteur Ngombe-Doko;

e). le « Lingombe-Ngenza », parlé dans le territoire de Bumba, une partie du secteur Banda-Yowa ;

f). le «Ndungale », langue des Mondunga. C’est l’unique langue soudanaise parlée dans la Mongala, dans les territoires de Lisala et de Bumba. Ce parler est classé dans le groupe linguistique Mba (L.U.4.) par Tucker et Bryan. Greenberg le classe dans la division 8 du sous groupe oriental avec le «Mba » et le «Dongo» ;

g). le «Pakabete», parlé dans le secteur Yandongi, dans le territoire de Bumba ;

h). le « Lipoto», langue des Bapoto, apparenté au Lingombe, parlé par les riverains qui habitent le long du fleuve Congo dans les trois territoires de la Mongala ;

i.) le «Motembo», langue des Motembo, parlé par les riverains de la rivière Mongala et du fleuve Congo;

j.) le Lingala, langue nationale, la langue commune de tous les peuples du district de la Mongala.
De sa naissance, vers la fin du XVIIIe siècle, jusqu’au milieu du XIXe siècle, le Lingala – ou plutôt le Kibangi – ne remplit que des fonctions commerciales. Il était utilisé dans toutes les agglomérations du fleuve, depuis Kinshasa jusqu’à Lisala, ainsi que dans certains tronçons des principales rivières: Ubangi, Ruki, Ikelemba, Lulonga et Mongala.
L’adoption du Lingala dans l’ensemble du district de la Mongala procéda d’un choix délibéré des missionnaires de Scheut et des agents de l’État.

Ainsi, le Lingala, le nouveau nom de l’ancienne langue du fleuve, fut adopté comme langue d’évangélisation et d’enseignement par les missionnaires, et comme langue de l’Administration et de l’armée par les agents de l’État.
Tout le district de la Mongala fut évangélisé par les Pères de Scheut, qui œuvrèrent pour l’élaboration de la grammaire lingala et des manuels d’enseignement.
Ceux-ci écrivirent aussi des livres religieux dans la même langue. Par l’enseignement et l’évangélisation, le vicariat apostolique de Nouvelle-Anvers/Lisala imposa le lingala dans tous les territoires. L’Administration utilisa, pour sa part, la même langue dans les  camps militaires d’Umangi et de Lisala. La position du lingala se renforça avec le transfert du chef-lieu du district des Bangala de Nouvelle-Anvers à Lisala, en 1913. Les Ngombe et les Budja ont apporté leur part dans l’évolution du lingala. Ils parlent un lingala ayant ses spécificités propres. Ainsi, chez les Budja on dit «Boni koto ? », au lieu de «Boni koo ? » et chez les Ngombe on dit «Akende abi », au lieu de «Akende kala ». 

 

2. Croyance et pratiques magico-religieuses

 

Les peuples de la Mongala, comme divers peuples de l’Afrique noire, baignent dans l’univers de croyances multiples qui englobent à la fois la reconnaissance d’un dieu unique (monothéisme) et la persistance des esprits des ancêtres et des esprits de la nature. Il faut recourir à eux pour avoir vie et protection. La croyance à la magie et à la sorcellerie implique, pour leur part, la pratique de comportements déviants, poussant les hommes à recourir aux fétiches et aux féticheurs. Dans la mesure où toutes ces croyances et toutes ces pratiques sont semblables, l’analyse des convictions des groupes les plus importants suffit à fournir une vue d’ensemble.
Les peuples de la Mongala croient d’abord à un être suprême, créateur de l’univers visible et invisible.
Il s’agit d’un esprit qu’aucun groupe ne représente.
Il est appelé Akongo par les Ngombe, Mongali par les Budja, Njakomba par les Mongo. Les personnes habilitées à entrer en contact avec dieu sont les chefs de familles, de villages, de clans. Ils reçoivent au préalable une initiation, lors de l’intronisation à cette fonction d’intermédiaires avec le divin.
Les prières sont adressées à dieu dans les circonstances les plus diverses: périodes de détresse ou de calamités (maladies, famines, stérilité, chasses et pêches infructueuses, etc.), avant d’aller au travail (pêche, champ, chasse) ou en voyage, etc. À côté des prières de demande, il y a celles de remerciements, après une chasse fructueuse ou une naissance, une bataille victorieuse, etc.
Chez les Ngombe, les prières à dieu comme aux ancêtres se font sous l’arbre sacré appelé libaka. Il s’agit du kapotier, connu généralement sous le nom de Gbukulu. Les Budja se réunissent aussi sous un arbre eloko. Les chefs qui intercèdent pour leurs peuples ont aussi le pouvoir de bénir leurs enfants, leurs sujets, en crachant sur leurs fronts ou sur leurs mains, ou encore en élevant leurs mains au ciel, etc.
Ces gestes s’accompagnent de paroles de bénédiction correspondant aux circonstances.
Malgré sa toute-puissance, dieu ne semble pas être très exigeant pour les hommes. Il ne leur donne ni commandements, ni recommandations particulières pour entrer en contact avec lui, sauf peut-être pour les chefs, qui les gardent secrets. Les peuples ignorent donc tout de la volonté de l’être suprême.
C’est la raison pour laquelle les prières à dieu sont rares. D’ailleurs, dans sa bonté, dieu veille sur les hommes et ceux qui meurent selon sa volonté vivent très longtemps.
Les peuples de la Mongala croient également aux bons esprits des ancêtres, fondateurs des clans et des tribus, qui continuent à vivre à côté d’eux, avec la mission – reçue dès l’arrivée sur cette terre – de protéger leurs descendants. Les Ngombe les nomment Membo, les Budja Ndili et les Mongo les appellent Bekali. Pour obtenir les faveurs des ancêtres, il faut remplir nombre d’obligations. Il faut, par exemple, perpétuer leur présence à travers les noms des nouveau-nés, leur accorder des sacrifices, les honorer par des danses, évoquer leurs noms chaque fois que l’occasion s’en présente, etc. Le non-respect de ces obligations peut attirer leur colère et, par conséquent, des sanctions sévères. Ainsi, presqu’à tout moment, les vivants offrent un peu de viande de chasse, un peu de poisson, versent un peu de vin par terre pour les ancêtres qui participent ainsi à la vie de chaque jour.
Les peuples de la Mongala croient, enfin, aux esprits de la nature, appelés Keta par les Ngombe et Bilima par les Mongo. Les bons génies se rattachent à des familles ou à des villages pour assurer leur protection et leur prospérité. Ils exigent aussi des sacrifices en fonction des services rendus. Ces esprits s’incarnent dans des animaux divers appelés totems: léopard, éléphant, serpent, hippopotame, crocodile, etc. Ils sont supposés habiter certains endroits, comme les sources des cours d’eau, les tourbillons dans le fleuve et les rivières, les gros arbres, les grandes forêts, etc. En outre, certains génies sont rattachés à des familles spécifiques depuis très longtemps, mais d’autres peuvent être recherchés par les nouvelles générations désireuses d’accroître leur puissance.

Les magiciens se servent des mauvais esprits qui causent des ravages dans les sociétés. La mort naturelle étant rare, presque chaque mort, et bien entendu la maladie qui en est la cause, sont attribuées aux sorciers.

 

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Procession des morts à Upoto. (AP.0.0.2680, collection MRAC Tervuren; photo Van Campenhout, © MRAC Tervuren.)?

Généralement, les sorciers n’agissent jamais seuls; ils commettent leurs crimes en groupe.
Chez les Ngombe, on va jusqu’à parler d’une espèce de secte, Demba, qui permet aux sorciers, bemba,  de renforcer leur efficacité et de se couvrir mutuellement. En effet, selon les croyances, le sorcier ne peut s’en prendre qu’à un membre de sa famille. En se mettant ensemble, chacun apporte au groupe une victime de sa famille, que tout le monde se partage.
C’est ici qu’intervient le rôle des devins, des guérisseurs et des féticheurs, pour dénoncer les sorciers, guérir les maladies qu’ils provoquent et protéger contre leurs attaques. La découverte et la dénonciation des sorciers se faisaient après la consultation de devins.

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Groupe de danseuses à Upoto avant « la danse des sorcières ». (AP.0.0.2681, collection MRAC Tervuren; photo VanCampenhout, ©MRAC Tervuren.


Les sorciers dénoncés, mais qui refusaient d’admettre leurs forfaits, étaient soumis aux épreuves du poison par le conseil de village. Ils devaient, par exemple, boire une potion très amère préparée avec les racines de l’arbre mbondo. Ils s’exposaient eux-mêmes directement ou tenaient un animal, un chien, de la vie duquel ils répondaient. Celui qui échappait à la mort était innocenté car, selon les croyances, le sorcier devait absolument mourir. L’autre épreuve consistait à mettre une sève de l’arbre bokungu dans l’œil et le sorcier perdait immédiatement la vue. Les corps des sorciers reconnus coupables étaient brûlés afin de détruire leurs esprits qualifiés de nuisibles.
Après avoir soigné et guéri les malades victimes de la sorcellerie, les guérisseurs leur imposaient une série d’interdits pour éviter les rechutes. Ils leur donnaient aussi des fétiches puissants pour assurer leur protection. Les autres fétiches étaient recherchés par quiconque voulait assurer son succès personnel à la guerre, à la chasse, à la lutte, à la procréation, etc.
Tel est l’univers complexe dans lequel vivaient les peuples de la Mongala. Ils étaient partagés entre les pratiques qui, d’un côté, leur assuraient le bonheur et la protection de Dieu, des ancêtres et des esprits de la nature, et de l’autre, les éloignaient des mauvais sorts jetés par les sorciers. Les acteurs principaux pour le premier volet étaient les chefs de familles nantis des pouvoirs spirituels qui agissaient en qualité de médiateurs. Dans le second volet, c’étaient les devins-guérisseurs, pourvus des pouvoirs spirituels spéciaux, qui agissaient en qualité de responsables de la santé et de l’équilibre social. Les chefs et les guérisseurs étaient condamnés à s’entendre pour combattre les maux suscités par les sorciers. Plusieurs palabres dans les villages tournaient autour de la sorcellerie et des femmes qu’on se disputait.

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À Moeko, l’épreuve du poison. (AP.0.0.2010, collection MRAC Tervuren; photo G.Gustin, 1902.)

La vie dans l’au-delà, qui se déroulait non pas au ciel, mais sous la terre, ou mieux, sur cette terre et près des hommes, semblait aussi préoccuper chaque peuple, car elle se passait de la même manière que chez les vivants. Ainsi, les hommes bons et paisibles étaient enterrés avec soin pour garantir leur passage et leur séjour dans le monde invisible. Les chefs étaient enterrés avec leurs richesses, leurs femmes préférées et leurs esclaves, pour continuer à jouir des mêmes prestiges dans l’autre monde. En cas de 

manquement, les morts se manifestaient par des rêves pour faire connaître tout ce dont ils avaient besoin pour agrémenter la vie dans leur demeure éternelle.
En ce qui concerne les mauvais hommes, qui étaient déjà des marginaux sur cette terre, il fallait les empêcher de continuer à nuire dans l’au-delà.
Telle est la raison pour laquelle les corps et les âmes des sorciers étaient détruits. Les esprits malfaisants pouvaient aussi être enchaînés, éloignés et même détruits par les puissants féticheurs, après la mort.
La croyance en la réincarnation est attestée par l’insistance à faire se perpétuer les noms à travers les tribus et par la lutte que les ancêtres se livraient pour faire connaître les noms à donner aux nouveau-nés.
Une autre approche de l’étude des croyances sur les relations des hommes avec la nature peut se faire à partir des signes. Les peuples de la Mongala croyaient à un grand nombre de messages envoyés par la nature. Le cours de la vie des populations anciennes, comme celui d’aujourd’hui, est marqué par des événements considérés comme révélateurs des malheurs ou du bonheur. La manifestation de certains faits amenait les gens à s’attendre à une réussite ou à un échec. À titre d’exemples, citons :

– la rencontre d’un serpent qui traverse le sentier devant quelqu’un est signe de malheur;

– le cri répété du caméléon dans un village annonce une mort; il en est de même des cris des hiboux pendant la nuit;

– les battements intensifs des paupières annoncent des problèmes et l’exténuement présage d’un
complot;

– le passage de perroquets en nombre pair traduit une bonne chance ;

– les heurts successifs des obstacles sur un sentier traduisent différemment le bonheur ou le malheur, suivant qu’il s’agit de la jambe gauche ou droite. Si l’aîné de la famille est un garçon, le heurt du pied droit annonce la réussite et si c’est une fille, c’est la gauche qui l’annonce, et vice-versa.

 

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Le chef de Mbali, ses filles et les autorités de la chefferie près de Lisala. (AP.0.0.11213, collection MRAC Tervuren; photo Ferraris, ca 1913, ©MRAC Tervuren.)


Les tabous alimentaires étaient nombreux et stricts. Ils étaient liés à des décisions graves ou à des entreprises importantes (individuelles et collectives) comme, par exemple, la chasse et la pêche ; au cycle de la vie (la naissance, le mariage, la mort et les funérailles); à la religiosité (culte des esprits, totémisme).
Ces tabous spéciaux variaient d’un sexe à l’autre. Ils étaient plus nombreux pour les femmes que pour les hommes: la femme ne pouvait pas manger de léopard, de la tortue, du serpent, de l’escargot, de chimpanzé, de poissons ayant une queue en forme d’aiguille, de bêtes à phérohormone forte, de chauve-souris… afin d’épargner les enfants des défauts liés à ces animaux. Les femmes grosses ne pouvaient pas manger la patte d’éléphant ou de sanglier. Il y avait aussi des tabous en rapport avec certains métiers (forgeron, féticheur, guerrier d’élite), avec le statut social (chefs, jumeaux, anormaux) ou avec l’état de santé (une personne blessée, par exemple, ne pouvait manger ni de sel, ni de fourmi, ni de porc…).
Sous aucun prétexte, l’animal-totem ne pouvait être mangé (Weeks, cité par Mobanda 2011).
Chez les Budja, par exemple, durant les fiançailles, l’époux ne pouvait manger ni de poulet, ni de viande d’antilope, ni de tortue dans sa belle-famille, de peur que le futur couple ne rencontre de graves difficultés, telles que la mort des enfants, l’insuccès dans leurs entreprises. Il existait aussi des interdits sexuels, surtout lorsqu’on se préparait à de grandes épreuves ou à des compétitions.

 

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Troisième partie

 

Occupation Européenne et organisation administrative

 

Chapitre 6 : La pénétration Européenne

 

Vers la fin du XIXe siècle, l’espace actuel du district de la Mongala fut parcouru par les Européens. Ceux-ci apportèrent de profonds changements dans la mentalité et l’organisation des populations autochtones. Les faits les plus marquants à l’époque furent l’installation des sociétés agro-industrielles et l’introduction de la monnaie, du point de vue économique, l’organisation socio-administrative des territoires, du point de vue politique, et l’arrivée des missionnaires aussi bien catholiques que protestants – du point de vue de l’évangélisation. Dans le présent chapitre, nous analyserons comment l’espace de la Mongala fut occupé depuis les premières explorations jusqu’à l’organisation coloniale, avant de présenter ses subdivisions socio-administratives actuelles.


 

La Mongala à l'époque du Congo Belge 1908-1960

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Missionnaires et élèves à Boyange. (AP.0.2.6907, collection MRAC Tervuren; photo Mission Scheut.)


En 1908, l’espace du district des Bangala était divisé en quatre secteurs et une zone administrative :
– zone de la Mongala : chef-lieu Monveda ;
– secteur de Lisala : chef-lieu Lisala ;
– secteur de l’Itimbiri: chef-lieu Moenge ;
– secteur de Banzyville : chef-lieu Banzyville ;
– secteur de Yakoma : chef-lieu Yakoma, comptant le poste de Monga.

Le chef-lieu du secteur de Lisala était le siège d’un camp d’instruction. Quant au secteur de l’Itimbiri, il comptait les postes de Bumba, Loeka, Mandungu et Mobwasa.
Bumba était un poste de transit pour les marchandises provenant des régions de l’Uele et du Nord-Est et/ou destinées à celles-ci.

L’arrêté royal du 7 mars 1910 divisa le district des Bangala en huit secteurs :

– secteur Lisala : chef-lieu Lisala ;
– secteur Budja : chef-lieu Yambuku;
– secteur Monveda : chef-lieu Monveda ;
– secteur Banzyville ;
– secteur Yakoma ;
– secteur Melo: chef-lieu Akula ;
– secteur Bokula : chef-lieu Bokula ;
– secteur Nord: chef-lieu Yala.
S’y ajoutait un espace dit « secteur Ouest ».
L’essentiel de ce qui deviendra l’espace du district actuel de la Mongala était inclus dans les secteurs Melo, Bokula, Monveda et Budja formant la zone de la Mongala.

Le 27 mars 1911, le district des Bangala comptait toujours huit secteurs, mais des modifications étaient apportées et leurs appellations mieux précisées (BO 1911 : 940) :
– secteur Nouvelle-Anvers: chef-lieu Nouvelle Anvers;
– secteur Ngiri: chef-lieu Musa ;
– secteur Melo: chef-lieu Akula ;
– secteur Bokula : chef-lieu Bokula ;
– secteur Monveda : chef-lieu Monveda ;
– secteur Lisala : chef-lieu Lisala ;
– secteur Budja : chef-lieu Yambuku;
– secteur Itimbiri: chef-lieu Moenge.

Les secteurs de Melo, Bokula, Monveda et Budja formèrent la zone de la Mongala, avec Monveda comme chef-lieu. Pour des raisons d’hygiène, le décret royal du 1er décembre 1911 ordonna le transfert du chef-lieu du district des Bangala de Nouvelle Anvers à Lisala.
L’arrêté royal du 28 mars 1912, confirmé par l’ordonnance du gouverneur général du 1er mars 1913, maintint les limites du district des Bangala, mais il le subdivisa en vingt territoires, dont treize se partageaient le bassin de la Mongala et de l’Itimbiri. Il s’agit des territoires de :

– Basse-Mongala : chef-lieu Akula ;
– Moyenne-Mongala : chef-lieu Likimi;
– Mongala-Likame : chef-lieu Businga ;
– Eau blanche : chef-lieu Abumombazi;
– Eau noire : chef-lieu Monveda ;
– Budja-Eloa : chef-lieu Mombongo;
– Budja : chef-lieu Mondjamboli;
– Molua : chef-lieu Bumba ;
– Basse-Itimbiri: chef-lieu Moenge ;
– Lese : chef-lieu Mandungu;

– Isambi: chef-lieu à déterminer (Isambi: cf. infra);
– Basse-Ngiri: chef-lieu Bomana ;
– Moyenne-Ngiri: chef-lieu Bomboma ;
– Haute-Ngiri: chef-lieu Musa ;
– Nouvelle-Anvers: chef-lieu Nouvelle-Anvers;
– Ukaturaka (Bokatolaka): chef-lieu Boso-Melo;
– Dolo: chef-lieu Budjala ;
– Melo: chef-lieu Libanza ;
– Lisala : chef-lieu Lisala ;
– Lobala : chef-lieu Karawa.

C’est l’ordonnance du 12 décembre 1913 qui désigna Isambi comme chef-lieu du territoire du même nom. L’ordonnance n° 64/2 du 18 mai 1915 transféra le chef-lieu du territoire de la Basse-Mangala d’Akula à Gumba.
L’ordonnance n°  128/SG du 15  septembre  1915 divisa le district des Bangala en quatorze territoires dont chaque chef-lieu portait le nom même du territoire : Bomboma, Bomana, Nouvelle-Anvers, BosoMelo, Lisala, Binga, Budjala, Karawa, Abumombazi, Businga, Monveda, Mondjamboli, Bumba et Mandungu. La même année, une ordonnance d’administration générale n°  158/SG du 11  décembre apporta des modifications spatiales aux territoires de Mondjamboli et de Bumba.
L’arrêté royal du 21 mars 1917 modifia les limites est du district des Bangala au profit du district du Bas Uele avec l’annexion d’une partie importante du territoire de Bumba. Il s’agit de la partie située audelà de la ligne reliant les sources de la Loeka et de la Molua ; cette dernière rivière devint la frontière.
Par ordonnance du 3 octobre 1917, les territoires de Bumba et de Mandungu furent supprimés, tandis que fut délimité le territoire de Yakata. À l’occasion, les limites des territoires de Boso-Melo et de Lisala furent aussi modifiées (BA 1917 : 796-797).
L’ordonnance du vice-gouverneur général de la province de l’Équateur n° 4 du 14 mai 1918 supprima la circonscription urbaine de Nouvelle-Anvers, créée par l’arrêté royal du 23 février 1895 (BA 1918 : 428-429). À noter que dans le district des Bangala, Bumba et Lisala avaient été érigées en circonscriptions urbaines successivement en 1910 et 1911 (BA 1910 : 903 et BA 1914 : 338).

  
L'space de la Mongala jusqu'à 'indépendance


En 1932, disposant d’une meilleure connaissance géographique du Congo, Tilkens, qui était alors gouverneur général du Congo belge, procéda à une nouvelle réorganisation de l’ensemble de l’espace territorial de la colonie (BA 1932 : 170-300). Il était surtout question de réduire les besoins en personnel. De cette façon, le nombre de districts fut ramené de 21 à 16, tandis que celui des territoires passa de 181 à 113.
L’ordonnance n°  32/AIMO du 21  mars  1932 regroupa les cinq districts de la province de Coquilhatville en trois districts, dont celui de l’Ubangi Congo, par la fusion des districts de l’Ubangi et des Bangala. Ce nouveau district eut Lisala pour chef-lieu. Les deux autres districts furent ceux de la Tshuapa et du lac LéopoldII. Mais l’ordonnance du 29 septembre 1933 rattacha ce dernier district à la 
 province de Léopoldville. Et dès lors, la province de Coquilhatville ne compta plus que deux districts: celui de l’Ubangi-Congo, avec Lisala comme chef-lieu et celui de la Tshuapa, avec Boende pour chef-lieu.


Le nouveau district fut subdivisé en neuf territoires :

– territoire de la Ngiri: chef-lieu Bomboma ;
– territoire de la Moeko: chef-lieu Budjala ;
– territoire de Lisala : chef-lieu Lisala ;
– territoire des Budja : chef-lieu Bumba ;
– territoire des Ngombe : chef-lieu Boso-Melo;
– territoire de Libenge : chef-lieu Libenge ;
– territoire de Bosobolo: chef-lieu Bosobolo;
– territoire des Ngbandi: chef-lieu Banzyville ;
– territoire des Bwaka : chef-lieu Gemena.

Le résultat de cette réorganisation fut que ce qui avait constitué les territoires de Mondjamboli et de Bumba, peuplés en majorité par les Budja, forma le territoire des Budja ; les Ngombe au sens strict furent regroupés dans le territoire qui porte leur nom. Le territoire de Lisala, issu de la fusion des anciens territoires de Likimi et de Lisala, fut désormais peuplé de façon hétérogène : Doko, Mabinza et Bapoto.

Le 1er  novembre  1932, le district de l’Ubangi Congo changea de dénomination et s’appela Congo Ubangi. Par l’ordonnance du 15  février  1934, le chef-lieu du territoire des Ngombe de Boso-Melo fut transféré à Boso-Djanoa. L’ordonnance n°  37/ AIMO du 15 mars 1935 modifia les dénominations de certains territoires. Ainsi, celui des Budja devint territoire de Bumba ; celui de la Moeko, territoire de Budjala ; celui des Ngombe, Boso-Djanoa ; ceux des Ngbandi et des Bwaka, respectivement Banzyville et Gemena.
Le territoire de Nouvelle-Anvers fut reconstitué le 1er janvier 1939 ; il fut inclus dans le nouveau district de l’Équateur reconstitué en 1950.
L’ordonnance n° 21/180 du 13 avril 1955 scinda le district du Congo-Ubangi en deux districts: Ubangi et Mongala. En vue de remédier aux problèmes administratifs que posait la vaste étendue du district du Congo-Ubangi (population nombreuse estimée à l’époque à près d’un million d’habitants, soit environ 60% de la population de la province de l’Équateur; le volume des affaires de 9 territoires entravait le contrôle du commissaire de district…), il dut être scindé, selon un tracé nord-sud, en deux nouveaux districts: le district de l’Ubangi à l’ouest, avec 4 territoires, et celui de la Mongala, à l’est. Ce dernier avait une superficie de 101 480  km² et cinq territoires :
Lisala, dont le chef-lieu était aussi le chef-lieu du district, Bumba, Businga, Banzyville et Bongandanga.
Cette organisation administrative se maintiendra jusqu’à l’indépendance du pays en 1960 et même jusqu’à la création, le 5 février 1963, de la province du Moyen-Congo, avec Lisala pour chef-lieu.
La province du Moyen-Congo (cf. infra) comprenait les territoires de Bomongo, Bumba et Lisala; les territoires de Budjala, Businga et Kungu, amputés des régions de Ngbaka-Mbanza ; le territoire de Banzyville, qui était soumis au référendum; le secteur Gombalo, dans le territoire de Basankusu; les secteurs Bolomba, Diyenga et Mompoko, dans le territoire de Bolomba ; les régions ngombe du territoire de Bongandanga ; les régions Bolobo-Yumbi, dans le territoire de Mushie, province de Maindombe ; Lukolela, dans le territoire de Bikoro. La loi créant la province du Moyen-Congo modifia celles du 14 août 1962 portant création des provinces du Mai Ndombe, de l’Ubangi et de la Cuvette-Centrale et abrogea l’arrêté royal du 5 février 1935 portant création de la province de l’Équateur.

La province du Moyen-Congo fut supprimée, le 6 avril 1966, et l’ordonnance du 3 mai 1967 rétablit le district de la Mongala dans ses limites du 30 juin 1960. Le 8 décembre 1972, fut délimité le territoire de GbadoLite, dans le district de la Mongala ; l’ordonnance n° 72/462 créant ce territoire plaça son administrateur territorial « sous l’autorité directe du président de la République ».
Le 30  juillet  1977, les espaces des districts de l’Ubangi et de la Mongala furent aménagés pour donner naissance à trois districts: Nord-Ubangi, Sud Ubangi et Mongala. Le nouveau district de la Mongala perdit les anciens territoires de Businga et de Banzyville (dénommé «Mobayi-Mbongo») au profit du Nord-Ubangi. En gros, ce district se vit retirer les populations en majorité Ngbandi, comme le président Mobutu. Cette recomposition administrative trouve son explication dans l’expérience de la décentralisation initiée au cours de la Première République (1960-1965), lors de laquelle de nombreux conflits frontaliers avaient éclaté dans la province de l’Équateur. Les territoires Ngbandi firent l’objet d’un conflit entre les «nouvelles » provinces ou furent même contestés par les peuples Mongo, Ngombe et Ngbaka s’attribuant le rôle de leadership local.
Il y a lieu de souligner cet aspect, qui contribua à influencer les divisions administratives de la province de l’Équateur, et auquel le pouvoir de Mobutu fut particulièrement attentif. 

 

 

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Chapitre 7 : La Mongala pendant la première République

 

Cette période comporte deux phases : la Mongala au sein de la province de l’Équateur (30 juin 1960 août/septembre 1962/ février 1963) et la Mongala dans la province du Moyen-Congo (février 1963-avril 1966).


 La Mongala à l'aube de l'indépendance

Les peuples de la Mongala, comme la plupart des peuples de l’ancienne province de l’Équateur,n’étaient pas préparés à l’indépendance. Le caractère essentiellement rural de ces sociétés renforçait davantage leur isolement, car elles n’étaient pas touchées par les grands changements qui s’opéraient dans les villes, du fait des élections communales qui s’étaient tenues à partir de 1957.
La Mongala était pourtant représentée dans toutes les villes du fleuve (Léopoldville, Coquilhatville et Stanleyville) par son élite intellectuelle. Les commis formés à Umangi et à Ebonda, les moniteurs formés à Boyange et les séminaristes formés à Bolongo s’étaient installés à Léopoldville où ils travaillaient dans les entreprises, dans l’enseignement, dans la presse et dans l’Administration.
Il convient d’ajouter que depuis la fin du XIXe siècle et, surtout, depuis le début du XXe siècle, de nombreux natifs de la Mongala descendaient par bateau jusqu’à Léopoldville, à la recherche de travail. Ils comptaient parmi les membres d’équipages de l’ONATRA et parmi les travailleurs du chantier naval. D’autres s’engageaient comme soldats dans la Force publique. Ces originaires du «Haut-Congo», parmi lesquels se trouvaient, outre les Riverains, les Mongo, les Ngombe et les Budja, étaient tous désignés sous l’appellation commune de «Bangala ». C’est d’ailleurs pour cela que le lingala devint la langue de la capitale congolaise.

Ce mouvement ne cessa de croître tout au long de la colonisation. Ainsi, en 1957, il y avait à Léopoldville, 29 753 ressortissants de l’Équateur, dont plus de 10 000 en provenance des territoires de Lisala et de Bumba (Mokolo 1968 : 45). À Coquilhatville, l’élite de la Mongala, spécialement les Ngombe, constituait le groupe dominant au sein des postes administratifs. Ce furent donc ces hommes qui jouèrent un rôle de premier plan dans l’évolution politique de la Mongala.

À Léopoldville, au milieu des années 1950, les Bangala militaient dans plusieurs associations culturelles, qui se muèrent ensuite en partis politiques : Liboke lya Bangala ou Front de l’Unité bangala (FUB), Association des ressortissants du Haut-Congo (ASSORECO), Fédération des ressortissants du Nord-Équateur.
Le Front de l’unité bangala, avec à sa tête Jean Bolikango, un Akula (peuple riverain) de Lisala, passait pour être le plus puissant. C’est donc à l’initiative du FUB que naquit, à Lisala, le 27 mars 1960, le Parti de l’unité nationale (PUNA), après un congrès tenu du 24 au 27. Ce nouveau parti politique dominé par les Ngombe obtint de bons résultats lors des élections de mai 1960.

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Arrivée, le dimanche 10 janvier 1960 de Jean Bolikango, président de l’Association des Bangala, pour inaugurer à Léopoldville le bureau de l’Association. Jean Bolikango était Akula (et non Ngombe) du territoire de Lisala. Il naquit à Léopoldville, le 2 février 1908. Vers la fin de la colonisation, il fut nommé commissaire général adjoint à l’Information. Il fut le premier Congolais promu à d’aussi hautes fonctions dans le cadre de l’Administration. Il est décédé en février 1982. (HP.1960.4.80, collection MRAC Tervuren; photo J.Makula [Inforcongo], 1960, ©MRAC Tervuren.)

 

 

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Chapitre 8 : La Mongala sous la deuxième République 1966-1997


 Les espoirs déçus


Les débuts de la Deuxième République furent porteurs d’espoirs et beaucoup de gens y crurent. Il y eut, en effet, un semblant de retour à l’ordre, et les promesses d’une paix durable s’accompagnèrent d’une reprise économique et d’une amélioration des conditions sociales.
La politique de « Salongo» ou du « retour à la terre » revalorisait les travaux des champs. Une certaine prospérité économique sembla marquer la zone de Bumba. Centre important de production de riz, Bumba contribua à l’alimentation de Kinshasa, la capitale, et de la ville de Mbandaka, le chef-lieu de la région de l’Équateur. Les activités des unités agro industrielles des Plantations Lever connurent aussi un certain rebond, après la rébellion. L’importance du port de Bumba augmenta, avec l’ouverture du chemin de fer Aketi-Bumba. Dès lors, les produits de l’Uele et du Nord de la sous-région de la Mongala passèrent par le port de Bumba. De plus, la navigation entre Kisangani et Kinshasa s’effectua de façon régulière.
Les territoires de Lisala et de Bongandanga continuèrent à bénéficier d’une certaine prospérité due aux grandes unités agro-industrielles de Binga et de Bosondjo ainsi que de diverses petites unités agricoles. Celles-ci connaîtront cependant une chute brutale avec la politique de zaïrianisation intervenue en 1973, qui ordonnait la remise obligatoire des petites entreprises étrangères entre les mains de Zaïrois.
Les plantations, surtout les palmeraies, qui connaissaient déjà des difficultés à cause de la contestation des méthodes coloniales et de la conjoncture, furent ruinées, du fait de l’incompétence et de la mauvaise gestion des acquéreurs. La main d’œuvre et les paysans qui en bénéficiaient commencèrent à souffrir du non-paiement des salaires et de l’abandon de beaucoup d’entre elles. Les voies de communication et les moyens de transport, qui dépendaient de ces entreprises, connurent une dégradation, au point d’isoler les régions autrefois reliées entre elles. Les acquéreurs n’ayant pas les mêmes capacités que les commerçants, habitués à acheter et à revendre divers produits sur les marchés appropriés, découragèrent les producteurs. Ce fut le début de la misère rurale qui s’est poursuivie jusqu’à nos jours.
 

 

 

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Les territoires de la Mongala

 

Territoire de Bongandanga

Superficie 33 912 km²
Taille estimée de la population 1 114 350 hab.

 

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Données géographiques

Le territoire de Bongandanga est une entité décentralisé de la province de la Mongala et est crée  en 1912 par un décret royal. Il est subdivisé en quatre secteurs qui sont:

Le secteur de Bongandanga avec 15 groupements dont 57 villages ;
Le secteur de Boso-simba avec 19 groupements dont 94 villages ;
Le secteur de Boso-djanoa avec 15 groupements dont 134 villages et
Le secteur de Boso-melo avec ses 18 groupements dont 81 villages.

Territoires et/ ou pays limitrophes :

Au Nord limité par le territoire de Lisala
A l'Est par le territoire de Yahuma et de Djolu
A l'Ouest par le territoire de Bansakusu et de Makanza.

 
Données culturelles

Dans le territoire de Bongandanga nous trouvons 2 grandes tribus : les Mongo qui sont mitigées des peuples pygmées et les Ngombe. Le peuple Mongo est majoritaire et est constitue des artisans agriculteurs. Ils sont plus installés  au Nord et au Sud du territoire représentant plus 70% de la population,  par contre le peuple Ngombe représente que 30% de la population et est localisée au centre du territoire dans le secteur de Boso-ndjanoa et Boso-melo.


Langues parlées dans ce territoire

Lingala (80%)
Mongo (70%)
Ngombe (60%)
Swahili (5%)
Dans ce territoire le Lingala est la langue parlée par la majorité de la population tout âge confondu et dans tous les coins du territoire. Le Mongo et le Ngombe est surtout parlée par les autochtones fils et filles du territoire par contre le Swahili est une langue parlée par les migrants commerçants venus de l'Est du pays et ils sont particulièrement du peuple Ndande. 


Principales activités

Agriculture
Cueillette
Elevage
Petits commerce
Pêche

 

Situation économique

Principales activités des opérateurs économiques
Vente des produits manufacturés au prix de gros,
Vente de produit pharmaceutiques,
Vente et élevage de vaches,
Boutique d'habillement et articles divers,

Principales activités des PME/PMI

Production et vente de caoutchouc
Production et vente d'huile de palme
Exportation de bois
Production de cacao

Principaux produits agricoles
Huile de palme
Chikwangue
Manioc
Maïs
Arachide
Riz

Principaux produits non agricoles
Les poissons fumés et frais,
La viande,
Les chenilles.


Situation sanitaire


Nombre d’hôpitaux    4
Nombre de centre de santé 90
Le territoire de Bongandanga  possède quatre hôpitaux de référence dont l'hôpital de référence de Bongandanga centre, l'hôpital de référence de Bosondjo, l'hôpital de Pimu dans le secteur de Boso-ndjanoa et enfin l’hôpital de référence de Boso-mondana dans le secteur de Boso-melo. L'hôpital de Bosondjo existe grâce au fonctionnement de la société. Nous trouvons également au sein de ces hôpitaux des services de généraliste, de pédiatrie et gynécologie. Tous ces hôpitaux ne disposent d'aucunes prises en charge. Il y a en moyenne 2 a 3  médecins par HGR . Les infrastructures qui abritent les HGR sont encore en moyen état. 
 
Maladies les plus récurrentes
Paludisme
Infections respiratoires aiguës
Méningite
Anémie
Choléra
Diarrhée
Dans le territoire de Bongandanga le paludisme tue en moyenne 15 personnes par mois et atteint la majeur partie de la population. Signalons aussi que la méningite et l’anémie affectent plus les enfants de moins de 10 ans tandis que le choléra est observé à tout le niveau d’ages de la population.


Éducation


Enseignement primaire et secondaire
Écoles primaires    410

Écoles secondaires 256

Enseignement supérieur et universitaire
Universités 0
Instituts supérieurs 3

 

Accessibilité du territoire


Routes Oui
Voies aériennes Non
Biefs navigables Oui
Train Non 

 

 

 

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Territoire de Bumba

Superficie : 15 598 km², Taille estimée de la population : 1 298 773 hab.

 

 Données géographiques

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Le territoire de Bumba est situé au Nord de la république démocratique du Congo à une altitude de 420 mètres.
Sa superficie étant de 15598 Km2.. C’est une entité déconcentrée de la nouvelle province de la Mongala.
Sur le plan de la géolocalisation agricole, le territoire de Bumba intègre la zone économique spéciale.
C’est une zone qui rassemble les parties de la république démocratique du Congo à très forts potentiels agricoles.
Les principales coordonnées géographiques du territoire de Bumba sont les suivantes :
Latitude : 20° 10° 26° à 3° 13° 66° ;
Longitude : 21° 45’’ à 23° 37’ 66’’.
La précipitation mensuelle est de 150 mm et la précipitation annuelle est de 1.801 mm, la température maximale est de 30,7° C et la température minimale de 20,7° C, ce qui donne une température moyenne journalière de 25,7° C.
Le territoire de Bumba connait deux saisons :
La saison pluvieuse est abondante et va de mi-mars à mi-novembre ;
La saison sèche va de mi-novembre jusqu’à mi-mars.

Le territoire de Bumba partage ses frontières avec d’autres territoires qui sont les suivants :
Au Nord le territoire de Yakoma ;
Au Nord-Est le territoire de Businga ;
Au Sud le territoire de Yauma et de Bongandanga ;
Au Sud-Est le territoire de Basoko ;
À l’Est le territoire d’Aketi.

Les six secteurs qui composent le territoire de Bumba sont :
Banda Yowa ;
Yandongi ;
Loeka ;
Itimbiri ;
Ces six secteurs donnent un total de soixante et un groupement.

 

Hydrographie  

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Fleuve Congo à Bumba


Le fleuve Congo le traverse dans sa partie Sud où l’on retrouve notamment dans la ville de Bumba un grand port public aux infrastructures délabrées et plusieurs ports privés ; tandis que la rivière Itimbiri le borne dans sa partie Sud-Est. De même qu’il existe une série d’autres rivières comme : Kole, Molua, Loeka, Londo, Mongala Dua, Tshimbi et Yowa.


SOL
Le territoire de Bumba a un sol riche en propriétés physiques et chimiques. Ses propriétés physiques sont notamment sa teneur en limon, calcaire, sable et argile et ses propriétés chimiques sont sa teneur en Azote (N), phosphore (P), calcaire et bien d’autres encore.

 

Particularité et richesses du territoire

 

Le territoire de Bumba peut se distinguer d’autres territoires de la république démocratique du Congo par des faits tels que :
Le potentiel agricole du territoire de Bumba avec un sol très riche à grande capacité de production agricole ;
Le colonisateur belge l’a doté de beaucoup de moyens de communications ou des infrastructures de communication qui sont à ce jour dans un état de délabrement très avancé ;
Les rivières Itimbiri et Molua qui longent le territoire de Bumba sont des rivières capables de produire des grandes quantités de courant électriques pouvant alimenter toute ou une bonne partie de la province de la Mongala ;
Le territoire de Bumba se retrouve dans la zone économique spéciale (ZES), zone qui doit être créée en vue de valoriser l’agro-industrie ;
Depuis l’époque coloniale, les hommes et les femmes du territoire de Bumba sont réputés être des bons combattants au sein de la force publique et de l’armée.

 


Données culturelles   

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Le territoire de Bumba est la terre du peuple Budja qui l’occupe à 99%. Ce peuple est originaire du Bas-Uélé, il a immigré dans la terre qui constitue aujourd’hui le territoire de Bumba durant la période précoloniale suite aux guerres tribales qui les opposaient aux tribus des Azande, Babenza et Babati, qui ont eux-mêmes été repoussées par les Arabes vers le courant du XVIII éme siècle.
Il se distingue dans la pratique des activités agricoles, dans la chasse des gibiers de la forêt équatoriale, dans la pêche des poissons frais des rivières Kole, Molua, Loeka, Londa, Itimbiri, Yowa, Tshimbi, Mongala Dua et du fleuve Congo.
Le peuple Budja se donne aussi dans la pratique des activités commerciales.
Il y a quelques décennies où la culture admettait le remariage de la veuve du frère défunt par son frère vivant, mais du vivant de l’époux, le concubinage avec l’épouse de son frère était strictement réprimandé par les membres de la société.
Le peuple Budja est un bon compositeur des chansons folkloriques et des œuvres d’art à des fins de représentativité de la vie en famille et en communauté.
Les Budjas occupent d’ailleurs la meilleure place juste après les Ngombe et les Mongo dans la composition des chansons traditionnelles Ngalas.
L’autre élément qui le caractérise est sa consommation du Malemba, qui n’est autre que la cossette du manioc bouillie, raffiné et nettoyé dans l’eau de la rivière.
Les Budjas sont culturellement liés aux tribus Ngalas des Bapoto, Mongo, Ngwandi, Ngombe et Soko, dans lequel cas, l’appellation « Noko » ou oncle est chaleureusement accepté entre eux.

 

 

Langues parlées dans ce territoire


Budja, estimée à plus de 85% de la population du territoire ;
Lingala à 14% ;
Swahili 1%
Le territoire de Bumba est la terre des Budjas, peuples venus vers le milieu du XVIII éme de Bas-Uélé à l’ancienne province voisine orientale, ils y ont été poussés à migrer par les peuples Azande, Babati et Babenza. Le Budja est de ce fait la langue la plus utilisée par la population du territoire. Assimilés aux Bangalas, les Budjas font aussi usage du Lingala et le Swahili est notamment parlé par une minorité d’immigrants, composée essentiellement des commerçants venus de l’ancienne province orientale et des Kivu.

 

Principales activités

 

Agriculture : 73%
Moyen et petit commerce : 10%
Elevage : 7%
Pêche : 6%
Chasse : 4%
La grande majorité de la population autochtone du territoire de Bumba se donne à l’exploitation agricole de survie.
Cette activité est suivie du commerce, plus pratiquée par une partie minoritaire de la population de Bumba et aussi de la population immigrée.

 

Situation économique

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PHC Yalingimba Milona (plantations des palmiers à huile)

 

Principaux opérateurs économiques

La société PHC Yalingimba Milona est une entreprise spécialisée dans des plantations des palmiers à huile et dans la transformation agro-industrielle. Elle emploie en ce jour un nombre important des travailleurs. C’est une société appartenant au Groupe Feronia.
L’entreprise Nocafex, qui appartient à Mr Jean Claude Hoolans, est une entreprise dont le secteur d’activité est l’exploitation agricole avec des plantations de Caoutchouc, des palmiers à l’huile et de cacao. Cette société emploi en ce jour un assez grand nombre de travailleurs vu son importance dans la région.
La société SOCAM est l’une de grandes entreprises du territoire et de la cité de Bumba. Sa principale activité est l’achat, le traitement et la commercialisation du riz de Bumba. L’entreprise a comme principaux actionnaires Mr Economou, Mr Olikios et Mr Blater.
The Glory Group (Ex Congo Futur), appartenant à Mr Ahmed Tahideen. Elle est spécialisée dans la vente des produits divers pour la consommation ménagère et des outils de construction.
Note: ceci ne représente qu’un échantillon des opérateurs économiques œuvrant dans le territoire de Bumba.

Principales activités des opérateurs économiques
Commerce général avec plus de 62,1% des activités
Pharmacie 5%
Agro-industrie avec plus de 2,5 % des activités
Messagerie Financière avec plus de 0,4%

Autres services commerciaux 
(Transport routier, fluvial, aérien, téléphonie mobile, hôtellerie, restauration et bar, exploitation artisanale forestière, etc.) 30%.
Les activités entreprises par les opérateurs économiques du territoire de Bumba se concentrent dans le commerce général avec des entrepôts divers et des grands magasins de revente des produits manufacturés d’importation, ainsi que des nombreux autres petits détaillants des produits manufactures principalement importés de la Chine via Kampala en Ouganda.
Des nombreuses pharmacies, détenues pour la plupart par des Nande place cette catégorie en deuxième position avec une part de marché estimée à 5% sur l’ensemble du marché Bumbatracien.
Le nombre de petites et moyennes entreprises, tout comme des grandes entreprises agro-industrielles de transformation ne représente que 2,5% dans l’ensemble des activités entreprises par les opérateurs économiques (en raison de 35 PME de production comme indiqué dans la rubrique “économie du territoire” et de 2 grandes entreprises agro-industrielles (PHC et Nocafex)).
En termes d’importance dans les transactions économico-financières, la messagerie financière représente une part non négligeable dans ce sens, mais le nombre d’opérateurs dans ce secteur ne représente qu’une petite part.
Dans la catégorie des autres opérateurs économiques, y sont répertoriés, tous les autres services commerciaux identifiés par les bureaux des PME et PMI du territoire, mais dans laquelle catégorie, le secteur informel occupe une place non négligeable.


Principales activités des PME/PMI
Le commerce général
L’exploitation du riz de Bumba et d’autres produits agricoles
La vente des produits pharmaceutiques
L’exploitation artisanale des bois de forêt
L’hôtellerie.
* Source : Service territoriale des petites et moyennes entreprises.

Le commerce de gros et de détail est la principale activité des petites et moyennes entreprises du territoire de Bumba et sont nombreux dans cette liste auprès des registres de la FEC et des services étatiques de l’économie du territoire, ce qui justifie que cette catégorie est classifiée première.
Il existe des micros-usines de traitement de riz de Bumba à travers, non seulement la ville de Bumba, mais dans toute l’étendue du territoire de Bumba. Cette activité est justifiée en deuxième position du fait de la production abondante du riz, du maïs, de l’huile de palme, du tubercule de manioc, de arachide et autres produits agricoles par la population paysanne de Bumba, faisant ainsi l’objet des transactions commerciales importantes.
Elle est suivie de la vente des produits pharmaceutiques et de l’exploitation artisanale du bois de forêt, à des fins de revente pour la construction immobilière et des biens de meubles.
L’hôtellerie est aussi importante car dans la cité de Bumba, on rencontre une forte présence des hôtels, flats hôtels et autres auberges pour passagers, entreprise faite par des PME de la ville de Bumba et dans d’autres secteurs du territoire.


Grandes entreprises locales

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PHC (Plantations & Moulins à Huile du Congo) est une société du groupe Feronia.


Plazza
Ogetraf
New Sarah
Savon Lokole
Mahi Compagnie


*Source : Fédération des entreprises du Congo, bureau de représentation de Bumba.


Outre les grands opérateurs cités plus-haut, nous avons ajouté sur la longue liste des grandes entreprises locales ces cinq dernières à cause de leur importance non négligeable.
Plazza est une entreprise de commerce général qui est spécialisée dans la revente des produits manufacturés. Elle appartient à un entrepreneur indien du nom de Mr Sipten. Cette société emploi en ce jour plus de 250 travailleurs.
Ogetraf, appartenant à Mr Asho de nationalité Libanaise, est une société qui emploie 50 personnes et se retrouve dans le commerce général.
New Sarah, qui appartient à Mr Habib Sannam FIROJ, est une entreprise du commerce général avec plus de 200 employés dans le territoire de Bumba.
Savon Lokole, appartenant à Mr Ahumangele, un entrepreneur local qui emploi en amont 25 personnes et en aval beaucoup de commerçants libéraux qui ont des liens d’affaires immenses avec cette savonnerie.
Mahi Compagnie, un groupe indien qui emploie plus de 50 travailleurs. Ce groupe est spécialisé dans la vente des friperies et dans le commerce général. Ses activités sont d’une grande importance. En effet, beaucoup de revendeurs locaux sont bien occupé en revendant les produits de cette société.

 

Principaux produits agricoles
 

Manioc (74,23%)
Riz (14,25%)
Bananier (9,14%)
Arachide (1,4%)
Igname (0,98)
*Source : service de l’inspection de l’agriculture du territoire de Bumba.


Le territoire de Bumba est une zone de forte production agricole. Les cinq principaux produits de ce territoire sont les manioc avec une production annuelle de 1.947.600 Tonnes, le Riz avec une production annuelle de 373.950 Tonne, le Bananier avec 239.826 Tonnes l’année, le Niébé qui connait une production annuelle de 36.800 Tonnes et suivi de l’Igname qui a une production annuelle de 25.329 Tonnes.
La production du manioc est faite sur toute l’étendue du territoire et sert à l’autoconsommation, à la commercialisation avec des débouchés sur des grands centres de consommation tels que Kinshasa et la cité de Bumba.
La production du riz est pratiquée dans tous les secteurs du territoire avec une forte concentration dans les secteurs de Banda Yowa et de Yandongi. Le riz est consommé localement par les ménages qui l’exploitent dans leurs plantations, il est aussi consommé dans la cité de Bumba et sert de produit d’exportation en dehors du territoire, avec un grand débouché vers Kinshasa la capitale.
Le bananier et l’igname sont produits dans tout le territoire, mais ne pas des produits destinés à l’exportation. La production de ces deux produits sert plus à l’autosuffisance alimentaire des ménages qui les exploitent et à la commercialisation dans la ville de Bumba.
Le Niébé est produit en grande quantité dans la Zone Ouest du territoire et est revendu dans la cité de Bumba et dans les autres territoires environnants.


Principaux produits non agricoles

Viande de gibier
Poisson frais du fleuve
Chenille
Charbon de bois
Champignon
*Source : service de l’inspection de l’agriculture du territoire de Bumba.


La consommation locale de ces différents produits ci-haut énumérés est faite grâce à une exploitation de survie entreprise par des populations paysannes, ce qui revient à dire que cela se différencie des produits agricoles tout simplement parce que ces produits émanent de la pêche artisanale, la chasse ou encore de la cueillette. Le surplus ainsi recueilli servant à être déversé sur le marché local pour augmenter le pouvoir d’achat des exploitants artisanaux et de ce fait répondre aux besoins journaliers de consommation familiale.

 

Principales sources d'énergie
 

Puits Artésiens
Charbon en Bois
Panneaux Solaires
Bois de Chauffage
Rivières
*Source : Cellule d’analyse des indicateurs de développement, expert du territoire de Bumba, enquête ménages.


Malgré ses potentialités en énergie hydro-électrique du fait de la présence des puissants affluents du fleuve Congo pouvant servir au montage des micro-barrages et la présence du barrage de Mobayi-Mbongo à Gbadolite au Nord de la république, la quasi-totalité de la population du territoire de Bumba reste plongée dans le noir absolu la nuit par manque d’électricité.
Certes, on peut noter la présence des quelques panneaux à faible puissance dans quelques ménages, tout comme des quelques groupes électrogènes des certains opérateurs économiques, mais cela ne permet pas de desservir correctement la population et de répondre au besoin d’agro-industrialisation dans ce territoire.
Il existe néanmoins une centrale thermique de la SNEL d’une capacité de 630 Kva en état de fonctionner, mais le manque de transformateurs, de carburant et une négligence interne de la SNEL continuent malheureusement de perdurer le noir dans ce territoire de la république.
Les conséquences de cette situation sur l’écosystème du fait de l’utilisation du bois de forêt comme source d’énergies sont désastreuses et même la fuite des potentiels capitaux étrangers, car le courant électrique étant nécessaire à faire fonctionner les machines et donc un préalable dans le développement de l’économie industrielle.
L’énergie sous-entendant l’électricité et l’eau, il est à noter que la distribution d’eau par la Regideso n’est pas faite par un système de robinet dans les ménages, car jusqu’à fin d’année 2015, cette régie ne dispose que de huit bornes fontaines dans la ville de Bumba incapables de répondre au besoin en eau potable de toute la population du territoire.
Plus de 95% de la population utilise l’eau de la rivière et des puits artésiens pour la consommation finale dans les foyers, cette même difficulté s’observe auprès des quelques opérateurs économiques et industriels qui pour la plupart recourent au forage pour leurs besoins de consommation, technique qui du reste est moins compétitive.

 

Situation sanitaire
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Nombre d’hôpitaux 6
Nombre de centre de santé 162
Le territoire de Bumba compte cinq zones de santé dont celle de Bumba, Lolo, Yamaluka, Yambuku et Yamongili.
Le territoire de Bumba compte quatre hôpitaux généraux de référence (Bumba, Lolo, Yamaluka, Yamongili) et deux de référence (Carlos et Pembe).
On y retrouve 162 centres de santé, selon les statistiques de l’année 2016.
Les services les plus organisés et utilisés dans les zones de santé du territoire de Bumba sont :
La médecine générale ;
La pédiatrie ;
La chirurgie interne ;
La gynécologie
Le besoin en infrastructures médicales se fait présent dans le territoire de Bumba et le manque de médecins spécialistes.
Le paquet VIH/SIDA n’est pas entièrement intégré dans l’ensemble des zones de santé du territoire de Bumba.
Les pathologies les plus récurrentes dans l’ensemble des zones de santé de Bumba sont :*
Le paludisme ;
Les infections respiratoires aiguës ;
L’anémie ;
Le choléra ;
L’Ebola.

Les médicaments traceurs du territoire de Bumba sont :
Artesunate ;
Amoxicilline ;
Paracétamol ;
Mebendazole ;
Quinine.
Maladies les plus récurrentes
Le paludisme ;
Les infections respiratoires aigües ;
L’anémie ;
Le cholera ;
L’Ebola.

 


Éducation 

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Enseignement primaire et secondaire
Ecoles primaires 418
Ecoles secondaires 196
Le territoire de Bumba compte deux sous-divisions en son sein dont celle de Bumba I et celle de Bumba II.
Le total des écoles de la sous-division I est de 318 écoles dont 218 écoles au primaire. La proportion d’élèves filles est moins par rapport à celle des garçons.
La sous-division de Bumba II compte 296 écoles dont celles 200 sont du cycle primaire. La proportion des filles est plus élevée que celle des garçons.
Le problème qui gangrène l’éducation au niveau de l’enseignement primaire, secondaire et professionnel est le manque de gratuité de l’enseignement du fait d’un phénomène qui s’appelle communément « per diem ».
Enseignement supérieur et universitaire
Universités 3
Instituts supérieurs 5
La principale préoccupation des universités et autres instituts supérieurs dans le territoire de Bumba reste et demeure le manque des infrastructures propres.
Beaucoup d’autres encore font en ce jour l’objet d’exclusion au niveau des structures tant nationales que provinciales pour non-respect des réglementations ou pour d’autres raisons d’ordre administratif.
Note : L’institut supérieur pédagogique et technique ainsi que l’ISTA/Ebonda ne figurent pas sur cette liste par ce que n’ayant pas coopéré à fournir les éléments en rapport avec leurs établissements.

 

Accessibilité du territoire

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Routes Oui
Voies aériennes Oui
Biefs navigables Oui
Train Non
Le territoire de Bumba est accessible par voie fluviale avec un port public relié au chemin de Fer. Le chemin de Fer est délabré et impraticable en ces jours. Ce chemin de Fer est long de plus de 800 Km en partant du port fluvial de la ville de Bumba vers Isiro-Mungbere.
Les activités du port public de l’ex ONATRA sont aussi presqu'inexistantes, à cause du délabrement de ses infrastructures et de l’inactivité du chemin de Fer.
Le territoire de Bumba, en partant de la ville de Bumba, comprend trois axes routiers en terre bâtie dont :
Axe de l’Est qui part de la ville de Bumba en partant vers les villes d’Aketi, Bondo, Buta, Bambesa, Ango, Usiro et Mungbere. Cet axe est capable de joindre la ville-capitale de Kampala en Ouganda.
Axe de l’ouest qui part de la ville de Bumba en partant vers les villes de Lisala, Abuzi, Gemena, Libenge et Zongo. Cet axe se prolonge vers la république voisine de Centrafique.
Axe du centre en partant de la ville de Bumba et en partant vers Gbadolite et Mobayi Mbongo, dans la frontière entre le Soudan et la République Centrafricaine.
Cette route est longue de plus de 737 Km de long, mais reste non modernisée car elle est en terre bâtie. Cette situation fait que la route se coupe par endroit.
L’aérodrome de Bumba a une piste d’atterrissage long de 1.800 m. cette piste est en terre bâtie et ne permet pas de ce fait l’atterrissage des gros appareils.
Les infrastructures communicationnelles sont un facteur déterminant pour le développement du secteur agricole, touristique, industriel et du commerce en général. De ce fait, la modernisation du chemin de fer avec des nouveaux wagons cargos et des trains voitures pour les passagers aura un impact très significatif, non seulement pour la RD Congo mais aussi pour le commerce transafricain.
En effet, la réhabilitation du chemin de fer Bumba vers Mungbere doit se poursuivre par la construction d’une ligne jusqu’à Kampala au Burundi et de Kampala vers Nairobi au Kenya et Dar Es Salam en Tanzanie. Cela, dans le but d’ouvrir le pays au corridor économique Est, corridor qui vise les ports africains de l’Est.

 

Réseaux de communication

 Africel Non
Airtel Oui
Orange Oui
Tigo Non
Vodacom Oui
Trois opérateurs mobiles couvrent en ce jour le territoire de Bumba.
Le réseau le plus présent reste et demeure Vodacom/Congo notamment par son service 3G et une grande étendue de sa couverture réseau, ainsi qu’avec son service M Pesa.
Il est suivi par Orange et Airtel, qui ne couvrent pas assez le territoire de Bumba.

 

Attraits touristiques

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Parcs Non
Jardins botaniques Non
Jardin zoologiques Non
Chutes d’eaux Non
Sites touristiques Non
Sites sacrés Non
Le territoire de Bumba est traversé au sud par le majestueux fleuve Congo et est entouré par la forêt dense du bassin du Congo.
C’est un territoire d’une potentialité touristique importante qui reste non exploité par ce que l’industrie touristique exige des préalables tels que les moyens de communications routières, ferroviaires et portières. La modernisation du secteur touristique dépend donc en amont du développement et de la modernisation des infrastructures de transport.
Mais la vétusté du chemin de fer fermé au trafic, le mauvais état des routes et le délabrement des infrastructures aéroportuaires constituent un frein au développement du secteur touristique, du moins la situation sécuritaire demeure très stable pour la pratique du tourisme par des étrangers et des nationaux dans le territoire de Bumba.


Espèces phares de la faune
Antilopes
Singes
Porte Pics
Sangliers
Buffles

Espèces phares de la flore
Iroco
Tchitola
Sapeli
Padouk
Esesang

 

Situation sécuritaire

 

La situation sécuritaire du territoire de Bumba est calme et la population tant nationale qu’étrangère vague normalement à ses activités sur toute l’étendue du territoire.

 

 

Opportunités de développement 
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Les opportunités de développement économique dans le territoire de Bumba sont à regrouper par axes d’opportunité, pour mieux cerner ses potentialités de croissance et de développement économique.
De ce fait, nous pouvons énumérer et expliquer les différents axes suivants :
L’axe de la disponibilité des infrastructures de communication dans le territoire : en effet, le territoire de Bumba dispose d’une route d’intérêt national qui est la route nationale N° 6 et des routes d’intérêt provincial ou régional, le port fluvial de Bumba avec deux grues et des vastes entrepôts, la présence des opérateurs de téléphonie mobile qui offrent l’internet à haut débit G3, la présence d’un chemin de Fer partant de Bumba ville et pouvant atteindre le territoire lointain d’ISIRO, l’existence d’un aérodrome nationale avec une vaste piste d’atterrissage en largeur tout comme en longueur. Ainsi, il suffit juste de rationaliser ces différentes infrastructures de communication en les modernisant pour réaliser des rentrées énormes d’argent au niveau des caisses de l’état, revitaliser le secteur bancaire par la pratique efficiente des intervenants dans les infrastructures de communication et du même coup booster la pratique de l’Agriculture, de l’Agro-industrie et de l’économie de manière générale ;
L’axe forestier : la présence de la forêt équatoriale dans le territoire de Bumba constitue une opportunité favorable pour les exploitants forestiers, mais à condition de penser au reboisement pour les générations futures ;
L’axe de grenier agricole : faisant partie de la zone verte de potentialité agricole de la Zone équatoriale, la modernisation du secteur agricole par des vastes parcs Agro-industriels, la mise en place des coopératives agricoles et des banques de crédit agricole pourra renforcer la pratique de l’activité agricole ;
L’axe du potentiel Hydro-électrique de la rivière Itimbiri, de la disponibilité de l’énergie solaire et des vastes possibilités de mise en place des éoliennes, fera de ce territoire un grand fournisseur d’énergie électrique pour les territoires voisins, ce qui sera une véritable source de rentrée d’argent pour l’état et les opérateurs privés ;
L’axe des investisseurs financiers : beaucoup d’opérateurs financiers sont à ce jour présent dans le transfert des fonds au niveau de ce territoire, avec la croissance économique, l’on peut espérer encore un attrait important des opérateurs dans ce secteur de la vie économique ;
L’axe éducationnel et socio-culturel: le développement ou la modernisation du secteur de l’éducation primaire, secondaire et professionnel au niveau supérieur fera de ce territoire un fournisseur important de la main d’œuvre qualifié dans beaucoup de secteurs d’intervention économique, facteur quasi nécessaire au développement économique et le développement des infrastructures culturelles et sportives pour une prise en charge de la jeunesse en particulier et des communautés en général.


* Source : Cellule d'Analyses des Indicateurs de Développement (CAID)

 

 

 

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 Territoire de Lisala

 

 (chef-lieu de la nouvelle province de la Mongala) 
Superficie : 18 417 km²
Taille estimée de la population 848 033 hab.

 

Données géographiques

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Le territoire de Lisala est une entité décentralisée de la province de la Mongala, situé entre 21° 31’ de longitude Est et 2° 16’ de latitude Nord localisé dans la partie septentrionale de la RDC. Il est limité à l’Est par le territoire de Bumba, à l’Ouest par les territoires de Budjala et Makanza, au nord par les territoires de Businga et Budjala et au Sud Dans sa partie sud, il s’étend sur le fleuve Congo qui constitue même sa frontière naturelle avec le territoire voisin de Bongandanga.

Saisons

Le régime climatique est caractérisé par deux saisons: la saison sèche qui va du 21 décembre au 15 mars, suivi par la petite saison de pluie qui va du 15 mars au 21 juin, la petite saison sèche va du 21 juin à la fin de juillet et en fin, la grande saison de pluie allant de la fin du mois de juillet au 21 décembre.
Ces saisons connaissent des fluctuations dues probablement à l’agriculture itinérante sur brulis et l’extension récente de l’exploitation forestière non suivie du reboisement.

 

Cours d'eau

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Le fleuve Congo constitue le principal cours d’eau de ce territoire,  loin au Nord dans le secteur de Mongala-motima se trouve une rivière importante du nom de Mongala qui relie Lisalaau territoire voisin de Businga. Cette rivière est navigable pendant la période de crue, de juillet à décembre, et permet les échanges entre différents villages qu’elle relie. 

 

Types de sol

Extrêmement varié, les plus dominants sont sablonneux, sablo-argileux et latéritiques. Le taux d’argile varie entre 14 et 40% et celui des matières organiques dépasse rarement 2% et le pH oscille généralement entre 4 et 6.

 

Température  
La moyenne de température varie entre 24°C et 25°C avec un maximum de 30°C et un minimum de 19°C. Avec le changement climatique ces moyennes ne sont plus respectées et des fois la température va au-delà de 30°C.

 

Végétation

Jadis, la flore de Lisala était constituée par la forêt ombrophile sempervirente, actuellement suite aux activités anthropiques incessantes axées sur les cultures itinérantes sur brûlis entrecoupées par les jachères éphémères sur les sols fugaces d’une part et d’autre part l’exploitation illégale de la forêt pour les besoins en bois de sciage, en charbon enflammé, en certains minerais et par extension l’urbanisme, cette forêt ombrophile sempervirente cède progressivement sa place à la forêt secondaire tendant à certains endroits vers la savanisation.

 

Organisation administrative

 Le territoire de Lisala est subdivisé en trois secteurs à savoir: Ngombe Doko, Ngombe-Mombangi et Mongala-Motima. ces trois secteurs ont respectivement comme chef-lieu Lisala, Binga et Boso-Manzi qui constituent les principales agglomérations du territoire. Il compte 43 groupements et 374 villages.

 

Particularités et richesses du territoire

 Lisala est un territoire à fort potentiel de développement. L’agriculture constitue l’activité principale de la population, beaucoup d’espaces cultivables sont encore inexploités. L’activité agricole est totalement manuelle et l’activité pastorale complètement extensive et très peu développée. Dans quelques parties du territoire (Ngombe Doko), l’agriculture connaît une stagnation suite au découragement de certains paysans qui éprouvent beaucoup de difficultés pour acheminer leur production dans les grands centres de consommation, le problème principal étant l’impraticabilité des routes (surtout les routes de desserte agricole dont les deux-tiers sont en mauvais état et la route nationale n°6 qui laisse à désirer).
La pêche à la ligne est encore d’actualité malgré les quantités importantes de poissons dont regorge le fleuve. Ainsi la production n’est pas significative par rapport à la demande du territoire et ses voisins.

L’artisanat bat encore son plein dans les domaines de menuiserie, de construction, de boulangerie, presque tout se fait à la main. Cette situation est due d’une part, au manque d’expertise des opérateurs qui œuvrent dans ce secteur et, d’autre part, au manque de l’énergie pouvant permettre l’utilisation des machines adaptées dans ces secteurs.   

Le secteur de l’audio-visuel reste aussi pauvre car le territoire ne dispose que de 4 radios communautaires qui fonctionnent selon la disponibilité de l’énergie et qui n’ont pas de programme assez structuré. Par ailleurs, il ne dispose d’aucune chaîne de télévision.

Le secteur énergétique est encore sous exploité alors que le territoire regorge de plusieurs cours d’eau. 
À en croire les spécialistes dans le domaine, la rivière Langa-Langa, situé à 8 Km de Lisala, aurait suffisamment des potentialités pour abriter un mini-barrage et produire de l’énergie suffisante (10 Megawatts) pour alimenter la ville de Lisala où la demande de cette denrée rare est très forte.

Le secteur de transport urbain est essentiellement assuré par les motocyclettes, les quelques véhicules utilitaires présents dans le territoire appartiennent aux différents responsables politiques et quelques hommes d’affaires. Les gros véhicules (camions) assurent le transport des hommes et des biens pour les longs voyages, notamment vers Bumba qui est l’une des villes à forte activité dans la région.

Les besoins sont donc présents et visibles dans tous les secteurs d’activités et les investisseurs qui désirent s’y lancer peuvent être sûrs d’y trouver leur compte.

 

Données culturelles

 

La population du territoire de Lisala est jeune en grande partie et les femmes sont plus nombreuses que les hommes. Il y a cinq grands groupes ethniques: les Ngombe et les Doko sont majoritaires et leur activité principale est l’agriculture, les Motembo vivent le long du fleuve et sont en grande partie pêcheurs et, en fin, les Moweya et les Mondunga qui sont minoritaires avec comme activité principale l’agriculture.  

 

Langues parlées dans ce territoire

Lingala (90%)
Ngombe (75%)
Swahili et Tshiluba (2%)
Ngwandi (1%)
Mongo (1%)
Dans ce territoire le lingala est la langue parlée partout. Le territoire étant fortement dominé par le peuple « Ngombe », leur langue est aussi rependue et utilisée simultanément avec le Lingala. Il existe d’autres langues vernaculaires telle que le Ngwandi, le Mongo qui sont parlées dans certains villages simultanément avec le lingala. Le swahili est surtout parlé par les opérateurs économiques ainsi que les travailleurs venus de l’est du pays (Kivu et ex-Province Orientale) et le Tshiluba par ceux venus du grand Kasaï.

 

Principales activités

 Agriculture (60%)
Exploitation artisanale et industrielle de la forêt (15%)
Fonction publique (10%)
Pêche et Elevage (10%)
Autres (menuiserie, fabrication artisanale et vente de la chikwange, pain, savon…) (5%)
LISALA étant un territoire à vocation agricole, la grande partie de la population œuvre dans ce secteur. Dans l’ensemble du territoire on dénombre 11 cultures vivrières, les cultures industrielles ont été abandonnées depuis longtemps par les paysans suite au manque d’acheteurs de leur production, en plus, ce genre des cultures exigent beaucoup de patience de la part des paysans qui de surcroit doivent se conformer au prix de vente fixé par les sociétés de transformation.

Dans le secteur de Mongala-Motima, se trouvent des grandes sociétés industrielles comme la Société de Culture au Congo (SCC) à Binga  qui entretient des plantations de palmier à huile, cacao et hévéa, le Centre d’Adaptation de l’Agriculture Industrielle (CDAI) à Boso-Modjebo, la Celco Bolaba. Cependant, plusieurs plantations ont été abandonnées depuis la période des grandes guerres (1997-2003) et les activités tardent à reprendre.

Etant un ancien poste colonial, le territoire de Lisala compte un nombre important d’employés dans la fonction publique. Le bureau territorial compte à lui seul 210 agents repartis dans ses différents services techniques.

À côté de l’agriculture se développe une activité pastorale qui est entretenue par les ménages. Les espèces qui intéressent ces éleveurs sont généralement les gros et petits bétails, les petits rongeurs ainsi que la volaille.

Au cours de l’année 2014, le territoire comptait 59.475 pêcheurs et leur production a été évaluée à 168.817 tonnes de poissons frais, salés et fumés, alors qu’en 2015 leur nombre est passé à 85.644 et la production a été estimée à 96.972 tonnes de poissons frais, 89.105 tonnes de poissons fumés et 57.018 tonnes de poissons salés (source: rapports annuels 2014 et 2015 de l’inspection provinciale de l’agriculture, pêche et élevage de la MONGALA).

Le secteur artisanale regorge à son tour un bon nombre de travailleurs dans la fabrication des biens ménagers tels que lits, armoires, chaises, … mais aussi un bon nombre des femmes qui fabriquent artisanalement les savons, les pains, la chikwange pour les vendre au marché local.

 

Situation économique

 

Le territoire de Lisala compte plusieurs opérateurs économiques. Seulement que les 317 répertoriés en 2014 sont ceux-là qui sont en ordre avec la documentation administrative nécessaire pour le fonctionnement. Elle compte plus ou moins 150 petites et moyennes entreprises.  Le nombre peut aller au-delà de 1.000, mais la plupart sont dans l’informel.

 

Principales activités des opérateurs économiques

Vente des produits manufacturés
Vente des produits alimentaires
Vente des appareils électroménagers
Vente du bois scié
Fabrication artisanale des meubles
 

Principaux produits agricoles

 Manioc (65%)

Maïs (22%)
Niebé (7%)
Riz (3%)
Bananes plantain, arachides, soja, courges, patates douces, ignames,… (3%)
Le manioc constitue la base de l’alimentation dans le territoire de Lisala. Il est consommé sous forme de foufou après avoir été moulu, il est aussi consommé sous forme de chikwangue.

Le territoire de Lisala comprend trois bassins de production: Mongala-Mutima, Ngombe-Doko et Ngombe-Mombangi. Chacun d’eux produit l’arachide, le riz, le maïs et le manioc mais dans des proportions bien différentes.

L’arachide est produite à 60% par le bassin de Mongala-mutima, alors que 55% de la production du riz viennent de Ngombe-Doko et 65% de maïs vient de Ngombe-mombangi. Le territoire a une forte vocation agricole qui est pratiquée dans tous les secteurs.  Les principales cultures vivrières, à part le manioc, sont le riz, le maïs et l’arachide.

Quant aux cultures industrielles, il s’agit principalement de l’hévéa, du palmier à huile et du cacao qui sont entretenues dans le secteur de Mongala-Motima principalement à Binga par le CDAI (Centre d’Adaptation de l’Agriculture Industrielle) sociétés SCC (Société de Culture au Congo) et CELCO appartenant au groupe BLATTNER.

À côté de l’activité agricole se développe l’élevage des gros et petits bétails ainsi que la volaille entretenu par les différents ménages. 

Les tiers de la production de maïs sont consommées localement sous forme de foufou, parfois les grappes de maïs sont bouillies et ainsi consommées. Le maïs est aussi utilisé comme matière première dans la fabrication de l’alcool appelé localement «Lotoko». Les deux tiers de la production sont vendus aux territoires de l’ex-province Orientale et Kinshasa le transport étant facilité par le fleuve.

Sur les 11 cultures vivrières, quelques-unes, comme le manioc, le riz, le maïs, l’arachide et le niebé connaissent une progression impressionnante alors que d’autres comme le courge et la banane sont en train d’être abandonnées progressivement, le courge suite aux attaques des criquets et des maladies et la banane suite au mauvais état de la route nationale n°6 qui ne permet pas l’acheminement de ce produit, difficile à conserver vers le centre de consommation.

Les autres cultures telles que la patate douce, l’igname et le soja suivent leur cours normale, les productions ne sont pas importantes et sont généralement destinées à la consommation des ménages qui les produisent. 

 

Principaux produits non agricoles

 Poisson

Noix de coco
Escargots
Chenilles
Pommes et autres fruits sauvages 
Le territoire de Lisala est connu pour sa richesse halieutique. Sa proximité avec le fleuve Congo constitue un véritable atout. Ainsi l’activité de pêche est très pratiquée et la production des poissons y est intense. Les autres produits non agricoles les plus consommées dans le territoire de LISALA sont les fruits qui poussent à l’état sauvage comme les fruits du cocotier, les pommes sauvages, mangues, safous et maracuja. Les chenilles sont également prélevées dans les forêts situées non loin des habitations et sont consommées durant toute l’année, alors que les escargots sont visibles en très grande quantité pendant la période pluvieuse.

 

Principales sources d'énergie

 Bois (80%)

Pétrole (10%)
Solaire (10%)
La principale source d’énergie dans le territoire de Lisala reste le bois de chauffage. Tous les ménages du territoire recourent au bois de chauffage pour faire la cuisine et quelques autres travaux qui nécessitent l’énergie calorifique telle que la production de l’huile de palme.

Le groupe électrogène (à essence) est utilisé par les différentes sociétés industrielles et entreprises de transformation telles que menuiseries et moulins, mais aussi par certains ménages nantis pour la charge des téléphones, ordinateurs et téléviseurs.

L’énergie à base des kits solaires est aussi très utilisée par les ménages et les micro-entreprises qui font la charge des téléphones ou la vente des matériels électroniques. L’utilisation combinée de ces deux sources d’énergie est aussi observée dans les structures sanitaires et les bureaux des différentes organisations non gouvernementales.

Pour le reste la population utilise le bois de chauffage pour la cuisine et le pétrole pour allumer leurs lampes tempêtes la nuit.

La société nationale d’électricité ne fonctionne plus depuis les années 1990 ses bureaux existent encore, mais à part la partie habitée par certaines familles le reste est vide, aucun responsable de cette société n’y passe le temps.

En ce qui concerne l’approvisionnement en eau, la population qui peut supporter le coût s’approvisionne auprès des 58 bornes fontaines installées dans la cité de Lisala, un bidon d’eau de 25 litres coûte 150 fc, des nombreux foyers trouvant ce prix excessif continuent à s’approvisionner aux différentes sources où ils peuvent accéder à l’eau gratuitement. 

 

Situation sanitaire

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Hôpital Général de Lisala. 

 Nombre d’hôpitaux  3

Nombre de centre de santé 83
Le territoire de Lisala possède trois hôpitaux de référence qui correspondent aux trois zones de santé et quatre-vingt-trois centres de santé. Le paludisme, les infections respiratoires aigües, la fièvre typhoïde et la diarrhée simple constituent les maladies les plus récurrentes dans les trois zones de santé.

Une grande partie des médicaments pour soigner ces maladies sont disponibles dans les centres de santé et pharmacies. Le ravitaillement des hôpitaux en termes de médicaments était assuré grâce au projet PARSS (Programme d’Appui à la Réhabilitation du Secteur de Santé), pour le moment il est assuré par le Centre d’Approvisionnement des Médicaments Essentiels. 

Des campagnes réalisées dans la lutte contre l’onchocercose et la lèpre ont porté des fruits palpables car ces deux maladies endémiques ont vu leur progression reculé d’une manière spectaculaire, quelques cas rares sont signalés dans les coins trop reculés du territoire et l’accès aux soins est assuré grâce à la mobilité des équipes soignantes.

Les quelques médicaments spécialisés qui ne sont pas disponibles sont commandés des mois à l’avance dans les grandes villes voisines, notamment Gemena et Gbadolite quand ça ne vient pas de Kisangani ou Kinshasa.

Il faut, néanmoins signaler que le nombre de médecins est encore réduit par rapport à l’importance de la population.
La zone de santé de Lisala, avec une population estimée à 302.989 en 2016 dispose d’un seul Hôpital Général de Référence qui est public ainsi que de 34 centres de santé dont un privé. Elle dispose également de cinq médecins dont une femme. Tous sont généralistes à l’exception d’un qui a une formation en ophtalmologie. La zone compte également 334 infirmiers dont 129 femmes. Elle compte 35 sages-femmes et 5 accoucheuses qualifiées. Le paludisme, la grippe saisonnière, l’anémie, la diarrhée ainsi que les IST sont les maladies les plus récurrentes de la zone, les trois premières étant les causes principales de la mortalité.

Les infrastructures de l’HGR sont vétustes, bien que les bâtiments soient encore en bon état. Les lits de malade ainsi que les matelas ont déjà donné le meilleur d’eux-mêmes et pourtant le remplacement ne suit pas. D’’une capacité d’accueil de 222 malades, l’HGR de Lisala ne compte que 156 lits et il y a des pavillons qui sont complètement vides.

Le prix des soins pour les malades ambulants est un forfait de 8.500 FC qui donne droit au malade à une consultation par le médecin, aux différents examens de laboratoire ainsi qu’aux médicaments, si ces derniers se trouvent dans la pharmacie de l’hôpital. Dans le cas contraire, le malade devra les acheter en dehors de l’hôpital et à ses propres frais. Le prix journalier de location d’un lit d’hôpital est de 2.000 Fc le jour.

Pour ce qui est de la zone de santé de Boso-Manzi, elle a une population estimée à 129.832 âmes en 2016. Elle dispose d’un Hôpital Général de Référence. Il a une capacité d’accueil de 100 malades, mais dispose de 60 lits et ses infrastructures sont déjà vétustes. Tous les trois médecins de l’HGR sont des généralistes.

La zone de santé compte 82 infirmiers dont 21 femmes ainsi que 34 sages-femmes. Les maladies les plus récurrentes de cette zone sont le paludisme, les infections respiratoires aiguës, la méningite, les maladies diarrhéiques ainsi que la malnutrition protéino-calorique. Les trois premières sont les principales causes de la mortalité dans la zone de santé.

Les frais de soins pour les malades ambulants sont fixés à 5.000 Fc, forfait qui donne droit aux médicaments pour les maladies telles que le paludisme, la fièvre typhoïde, les infections uro-génitales, les douleurs abdominales et les infections urinaires.

Pour les maladies chroniques comme l’hypertension, la cardiopathie simple, le diabète, la drépanocytose, l’épilepsie et l’asthme; le malade doit payer un forfait de 7.000 Fc

Les frais pour les interventions chirurgicales varient entre 10.000 Fc pour les chirurgies mineures et 150.000 Fc pour les majeures comme l’hystérectomie, adénectomie, le prix de la césarienne étant fixé à 80.000 Fc.

Le prix de l’hospitalisation est fixé à 15.000 pour 15 jours, soit 1000 Fc par jour et par lit. La transfusion sanguine coûte 6.500 Fc alors que la consultation prénatale est gratuite.

D’une capacité d’accueil de 110 malades, l’Hôpital Général de Référence de Binga ne dispose pas de spécialiste, tous les 04 médecins étant généralistes. Elle compte 162 infirmiers dont 58 femmes, 02 accoucheuses qualifiées ainsi que de 96 sages-femmes.

Les maladies les plus récurrentes sont le paludisme, la malnutrition, l’anémie, les maladies d’origine hydrique ainsi que les infections respiratoires aiguës; les trois premières constituant les maladies-causes de la mortalité.

La zone de santé de Binga dispose d’un Hôpital Général de Référence qui est privé, il appartient à la Société de Cultures qui assure sa gestion. Elle a une population estimée à 275.944 âmes en 2016.

 Ses infrastructures ont déjà de l’âge, mais elles sont bien entretenues. L’HGR ne dispose pas d’un équipement adéquat pour traiter toutes les maladies. Le tarif forfaitaire pour les soins est fixé à 4.000 Fc pour les malades ambulants et la consultation à 3.000 Fc. Les travailleurs de la Société de Cultures ne payent pas directement les frais des soins, ils se font soignés et les frais des soins sont déduits de leur salaire conformément à leurs accords avec leur employeur. Ils sont les seuls, avec leur famille, à bénéficier d’un mécanisme de protection sociale dans toute la zone. Le prix d’une chambre varie entre 1.000 Fc et 5.000 Fc le jour selon qu’il s’agisse d’une chambre commune ou privée.

Dans ces trois zones de santé, les médicaments pour soigner la malaria, sont fournis par l’organisation SANRU (Santé Rurale) qui effectue la distribution en collaboration avec les ONGs nationales Centre de Développement Intégral (CDI Bwamanda) et Centrale d’Approvisionnement en Médicaments Essentiels (CAMENE). Mais dans toutes ces zones de santé, les responsables estiment insuffisante la quantité de ces ACT par rapport aux besoins.

Maladies les plus récurrentes

Paludisme (55%)
Grippe saisonnière et Infections Respiratoires aiguës (20%)
Diarrhées (10%)
IST (8%)
Anémie, lèpre et autres (7%)

 

Éducation

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Bâtiment de l'Institut Monyele. Lisala, 30 novembre 2015

 

Enseignement primaire et secondaire

Ecoles primaires 403
Ecoles secondaires 209
Le territoire de LISALA a deux sous-divisions. La sous-division de Lisala 1 compte 325 écoles dont 219 primaires et 106 secondaires. La sous-division Lisala 2 compte 287 écoles dont 184 primaires et 103 secondaires.

Les salles de classes sont en majorité construites en paille, les peu d’écoles construites en dur revenant aux confessions religieuses, notamment à l’église catholique.

Le nombre des garçons scolarisés reste supérieur à celui des filles.

 

Enseignements supérieur et universitaire

 Universités         1

Instituts supérieurs 3
Il existe à Lisala une université « UNILIS » ainsi que trois instituts supérieurs : l’Institut Supérieur Pédagogique, l’institut supérieur des techniques médicales ainsi que l’Institut Supérieur des Etudes Agronomiques ISEA. Toutes ces institutions se trouvent dans le secteur de Ngombe-Doko à Lisala à l’exception de l’ISEA qui se trouve à Mondongo à 24 km du chef-lieu.

 

Accessibilité du territoire

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Routes  Oui

Voies aériennes Oui
Biefs navigables Oui
Train  Non
Il y une forte nécessité de pouvoir moderniser les infrastructures de communication dans le territoire de Lisala enfin de permettre un accès touristique plus sur.

 

Réseaux de communication

 Africel Non

Airtel Oui
Orange Oui
Tigo         Non
Vodacom Oui
Dans le secteur de télécommunication trois opérateurs économiques sont présents à Lisala. Mais la majeure partie de la population utilise le réseau de Vodacom qui couvre tous les secteurs du territoire et dont les unités sont disponibles partout. Une autre partie réduite de la population utilise simultanément avec Vodacom le réseau Airtel dont les unités ne sont pas disponibles partout et dont la connexion n’est pas bonne quand on est en dehors de la cité de Lisala. Le réseau Orange s’est implanté il n’y a pas longtemps et commence à avoir quelques abonnés grâce à l’accessibilité de ses tarifs et la permanence de son personnel ici à Lisala.

 

Attraits touristiques

 Parcs      Non

Jardins botaniques Non
Jardin zoologiques Non
Chutes d’eaux         Non
Sites touristiques Oui
Sites sacrés         Non
Etant donné que Lisala est la ville de naissance de l’ancien president, Mobutu les visiteurs sont curieux d’aller visiter la maison maternelle où il a passé les premiers jours de sa vie, mais aussi sa résidence privée de Lisala qui malheureusement est dans un état de délabrement avancé et la population locale occupe ces installations dont elle a transformé une partie en école primaire, une autre en église de réveil et une dernière en habitation familiale où logent multiples familles.

Dans le territoire il y a trois sites touristiques naturels à EBELE, à MWANA et à LANGA-LANGA. Le deux premiers sont des huttes naturelles autour desquelles on trouve des pierres assez particulières alors que le troisième est un ruisseau assez impressionnant par sa forme et ses jets d’eau.

 

Espèces phares de la flore

 Afromosia

Iroko
Sapelli
Tola
Sipo
Le territoire de Lisala dispose d’une flore très riche et diversifiée. Les essences les plus rependues sont l’afromosia, l’iroko et le sapelli qui sont très appréciées dans l’industrie du bois.

 

Situation sécuritaire

 

Le territoire de Lisala est calme dans son ensemble. Néanmoins, il faut noter qu’il y a quelques cas de conflit de terres dus à la succession dans certaines familles. On signale aussi des fois des cas des petits vols.

 

Opportunités de développement

 Lisala est un territoire à fort potentiel de développement. L’agriculture constitue l’activité principale de la population, beaucoup d’espaces cultivables sont encore inexploités. L’activité agricole est totalement manuelle et l’activité pastorale complètement extensive et très peu développée. Dans quelques parties du territoire (NGOMBE DOKO), l’agriculture connaît une stagnation suite au découragement de certains paysans qui éprouvent beaucoup de difficultés pour acheminer leur production dans les grands centres de consommation, le problème principal étant l’impraticabilité des routes (surtout les routes de desserte agricole dont les deux-tiers sont en mauvais état et la route nationale n°6 qui laisse à désirer).

La pêche à la ligne est encore d’actualité malgré les quantités importantes de poissons dont regorge le fleuve. Ainsi la production n’est pas significative par rapport à la demande du territoire et ses voisins.

L’artisanat bat encore son plein dans les domaines de menuiserie, de construction, de boulangerie, presque tout se fait à la main. Cette situation est due d’une part, au manque d’expertise des opérateurs qui œuvrent dans ce secteur et, d’autre part, au manque de l’énergie pouvant permettre l’utilisation des machines adaptées dans ces secteurs.   

Le secteur de l’audio-visuel reste aussi pauvre car le territoire ne dispose que de 4 radios communautaires qui fonctionnent selon la disponibilité de l’énergie et qui n’ont pas de programme assez structuré. Par ailleurs, il ne dispose d’aucune chaîne de télévision.

Le secteur énergétique est encore sous exploité alors que le territoire regorge de plusieurs cours d’eau. A en croire les spécialistes dans le domaine, la rivière Langa-Langa, situé à 8 Km de Lisala, aurait suffisamment des potentialités pour abriter un mini-barrage et produire de l’énergie suffisante (10 Megawatts) pour alimenter la ville de Lisala où la demande de cette denrée rare est très forte.

Le secteur de transport urbain est essentiellement assuré par les motocyclettes, les quelques véhicules utilitaires présents dans le territoire appartiennent aux différents responsables politiques et quelques hommes d’affaires. Les gros véhicules (camions) assurent le transport des hommes et des biens pour les longs voyages, notamment vers Bumba qui est l’une des villes à forte activité dans la région.

Les besoins sont donc présents et visibles dans tous les secteurs d’activités et les investisseurs qui désirent s’y lancer peuvent être sûrs d’y trouver leur compte.

 

Source : Cellule d'Analyses des Indicateurs de Développement (CAID)


Références

- Bokongo, L. 1984. « Installation des Ngombe de l’Équateur ». Revue de pédagogie appliquée 4 : 246-272. Kinshasa.
 Coquilhat, C. 1888. Sur le Haut-Congo. Paris: Lebègue & Co.
- DeGeist. 1922. Histoire des peuples du territoire de Lisala. Origine, migration, organisation foncière, familiale, sociale et politique. Lisala.
- DeRop, A. 1953. «Kanttekeningen bij: les pygmées du Congo belge ». Æquatoria 16 : 129-133.
- De Rouck, R. 1947. Atlas ge?ographique et historique du Congo belge et des territoires sous mandat du Ruanda-Urundi. Bruxelles: De Rouck.
- Engowanga Nsongo. 1983. «Histoire socio-économique des Bolia, du XVIIe siècle à 1911 ». Mémoire de licence en histoire. Université de Lubumbashi.
- Lemaire, L. 1908. «Les Ngombe. Épreuve du poison. Danse macabre ». Mission en Chine et au Congo 3 : 67-71.
- Maes, V. 1984. Les Peuples de l’Ubangi. Kinshasa : Saint-Paul.
- Mokandonga Eyanga. 2006. «Les migrations des pêcheurs le long du fleuve à l’époque coloniale. Cas des Lokele, Basoko, Boloki et Libinza (1910-1960) ». Mémoire de licence en histoire. Université de Kinshasa.
- Mumbanza mwa Bawele, J.E. 1980. «Histoire des peuples riverains de l’entre Zaïre-Ubangi: évolution sociale et économique (ca 1700-1930) ». 2 tomes. Thèse de doctorat en histoire. UNAZA, campus de Lubumbashi.
- Mumbanza mwa Bawele, J.E. 2003. «Villages entourés des fosses, abandonnés dans le Sud-Ubangi au milieu du XIXe siècle ? À quels peuples appartenaient-ils? » Annales Æquatoria 24 : 53-76.
- Rapport annuel AIMO 1938 : Affaires indigènes, Province de l’Équateur. 1938.
- Rapport annuelAIMO 1939 : Affaires indigènes, Province de l’Équateur. 1939.
- Tshilema, T. 1974. «Histoire de l’organisation administrative de la population de l’ancien district de la Mongala (1888-1960) ». Mémoire de licence. UNAZA.


Archives
- Fonds d’archives B. Verhaegen, service Histoire et Politique, MRAC, dossier VII-BV/RDC Équateur n° 001 :
- Bertrand. 1914 (17 juin). «Note du commissaire général Bertrand adressée au vice-gouverneur général de Stanleyville ».
- Saerens, C.L.M. 1953. «Études Bondunga-Bokoi ». Document manuscrit. Fonds d’archives B.Verhaegen, service Histoire et Politique, MRAC.

 

 

Date de dernière mise à jour : lundi, 22 juillet 2019

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Commentaires

  • JANVIER MUDEKUZA

    1 JANVIER MUDEKUZA Le samedi, 07 décembre 2019

    bonjour
  • NDONDA

    2 NDONDA Le mercredi, 02 octobre 2019

    Merci de nous fournires les detail sur notre territoires, secteur et province de Mongala.
    nous aimerons aussi avoir l'idée sur les nom de chaque groupement et village que nous ignorons encore

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