Santé : En 1919, comment le monde s'est-il sorti de la pandémie de grippe espagnole ?

Par Le lundi, 13 avril 2020 0

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Cette grippe se caractérise par de la fièvre et un affaiblissement des défenses immunitaires. La plupart des victimes de la grippe espagnole mouraient de surinfection bactérienne au bout d’une dizaine de jours après les premiers symptômes grippaux.

Selon de récents travaux, la maladie serait née de la combinaison d’une souche humaine (H1), provenant de la grippe saisonnière H1N8, en circulation entre 1900 et 1917, et de gènes aviaires de type N1. De ce croisement aurait émergé une souche H1N1 entre 1917 et 1918, variante de celle qu’on a connue en 2009.

Il y a 100 ans, sévissait la grippe espagnole

 

 

 

Le 13/04/2020

 

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La pandémie grippale de 1918, dite « grippe espagnole », est due à une souche (H1N1) particulièrement virulente et contagieuse qui s'est répandue de 1918 à 1919. Bien qu'étant d'abord apparue aux États-Unis, puis en France, elle prit le nom de « grippe espagnole » car l'Espagne – non impliquée dans la Première Guerre mondiale – fut le seul pays à publier librement les informations relatives à cette épidémie.

Cette pandémie a fait de 20 à 50 millions de morts selon l'Institut Pasteur, et peut-être jusqu'à 100 millions selon certaines réévaluations récentes, soit 2,5 à 5 % de la population mondiale.

Selon l'historien Niall Johnson qui se base sur la fourchette basse, les plus grandes pertes ont touché l'Inde (18,5 millions de morts, soit 6 % de la population), la Chine (4 à 9,5 millions de morts selon les estimations, soit 0,8 à 2 % de la population), l'Europe (2,3 millions de morts en Europe occidentale, soit 0,5 % de la population) et les États-Unis (entre 500 000 et 675 000 morts, soit 0,48 à 0,64 % de la population).

 

En 1919, comment le monde s'est-il sorti de la pandémie de grippe espagnole ?

La grippe espagnole - Cinquante millions de victimes - Herodote.net

À l'heure où l'issue de la pandémie mondiale de Covid-19 semble incertaine, Sciences et Avenir a remonté le temps pour observer ce que nous enseigne les exemples du passé. Entre 1918 et 1919, l'épidémie de grippe espagnole, l'une des pires qu'ait connu l'humanité, fait jusqu'à 50 millions de morts. On peut s'interroger aujourd'hui sur la façon le monde a fini par se débarrer de ce virus, quoique différent de celui qui nous concerne aujourd'hui, et sur la façon dont il s'est relevé de la pandémie, malgré son grand affaiblissement, quelques mois après la Première Guerre mondiale.

 

Sciences et Avenir : On dit que la grippe espagnole a connu trois vagues successives, de différente intensité.

Laura Spinney : C’est exact. Il y a eu une première vague dans l’hémisphère nord au printemps 1918. Elle ne fit que peu de victimes et ressemblait beaucoup à une grippe saisonnière. Une deuxième vague a éclaté vers la fin août de la même année, cette fois bien plus virulente. La majorité des 50 millions de morts a eu lieu dans les treize semaines entre la mi-septembre 1918 et la mi décembre. La troisième vague, enfin, est survenue dans les premiers mois de 1919, jusqu’au printemps, et s’est située entre les deux première en terme de sévérité. Il faut toutefois préciser que le nombre de vagues et leur chronologie sont différentes entre l’hémisphère nord et le sud. Ce dernier a été touché plus durement plus tard, lors de la troisième vague. On en a déduit un rapport probable avec les saisonnalités, même si d’autres facteurs comme la pauvreté ou le manque d’information et de prévention peuvent expliquer cette aggravation tardive dans les pays subéquatoriaux.

Il faut aussi rappeler que la grippe pandémique se comporte bien différemment d’une grippe saisonnière. Dans le cas de la grippe espagnole, on ne comprend toujours pas comment tout s’est joué mais il semblerait que la souche pandémique ait émergé lentement, au printemps 1918, en arrière-plan de la grippe saisonnière. Elle aurait été "diluée" dans la grippe douce et aurait muté progressivement, de façon à devenir de plus en plus transmissible.

© Sciences et Avenir 

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