Tourisme Lac Tumba
Le 05/11/2017
À 128 kilomètres à l'Est de Mbandaka, on accède à la petite localité de Bikoro, chef-lieu du territoire du même nom, au terme d'un voyage de 3 heures si on dispose d'un bon véhicule (compter +/ 250$ TTC pour la journée avec chauffeur). Possible de s'y rendre en moto mais nettement plus aléatoire et moins confortable, au vu des multiples petits "ponts" et sources à traverser. La piste en latérite est bonne cependant, récemment réaménagée par le Fonds Européen de Développement. Les tons oscillent entre le rouge vif de la piste, le vert émeraude de la forêt environnante, le noir dense de ces rivières pourtant si pures, et le bleu du ciel quand un orage ne menace pas... Entrecoupés de nombreux villages dont certains habités par des populations pygmées Ekonda, et d'autres aux murs des cases joliment décorés de fresques naïves et slogans incantatoires divers ("moi et ma maison servont Dieu", "dans un monde de paresseux, les courageux sont des sorciers"...).
Bikoro
Au terme de cette piste rectiligne sans fin, à l'exception de l'un ou l'autre croisement, on tombe nez à nez avec le lac Tumba, qui annonce l'entrée dans Bikoro. A droite, le marché. A gauche, l'imposante cathédrale et le grand séminaire de 1926, ainsi que le bâtiment de l'administration territoriale où annoncer sa venue et s'enregistrer (gratuitement). L'administrateur du territoire vous indiquera où trouver sa belle résidence de type colonial le long d'une allée aux manguiers séculaires, et qui offre une belle vue sur le lac. Possibilité d'y camper gratuitement sur demande. L'autre possibilité de logement (15$), c'est chez les Soeurs de la Charité de Saint-Vincent de Paul qui disposent de quelques logements fonctionnels et très propres dans leur petite mission, au milieu des champs de riz abandonnés et plantations d'ananas et vieux palmiers.
Contact : + 243 85 820 19 91 (Soeur Elise). Il est conseillé de réserver plusieurs jours à l'avance, et/ou d'amener sa nourriture de Mbandaka pour la confection des repas.
Le Lac Tumba
Ou Tomba. Il couvre une surface de 500 km² et offre un beau panorama par temps clair. Seul un rocher le sépare du lac Mai-Ndombe de la province du Bandundu voisine. Des oiseaux migrateurs et papillons y coulent des jours heureux en saison. Il était jadis poissonneux à souhait, mais la surpêche des alevins et la pollution du lac engendrée par les moustiquaires imprégnées de lotion anti-moustique utilisées pour la pêche (prévues au départ pour contrer la malaria !) ont des conséquences catastrophiques sur le biotope naturel du lac. Et engendrent peu à peu une pénurie de tilapias et autres espèces phares que l'on y trouvait jadis... Sans parler des conséquences sur la santé humaine à terme. Un beau gâchis ! Reste que le lac permettrait le développement potentiel d'activités touristiques et nautiques dans un magnifique cadre, si les moyens étaient mis à disposition et la province désenclavée. Non loin, on trouve la société libanaise ITB qui exploite le bois, seul véritable opérateur économique de la région à l'heure actuelle.