RDC : La route goudronnée entre Walikale et Lubutu est souvent utilisée comme piste d'atterrissage par les avions
Le 17/12/2016

Situé à la limite entre la Province Orientale, le Sud-Kivu et le Nord-Kivu, Walikale est enclavé. La route qui mène à Goma (capitale du Nord-Kivu) est de 200 km. Celle qui mène à Bukavu (capitale du Sud-Kivu) est de 205 km. Seule la route qui mène à Goma via Kisangani (capitale de la Province Orientale), longue de 1.600 km, est praticable. Vu l’état de délabrement de deux autres, les véhicules n’accédaient plus, à partir de Goma ou de Bukavu, à ce territoire riche en minerais. Et l’avion était l’unique moyen pour le transport des minerais.
Après une quarantaine de minutes de vol, le petit porteur venu de Goma atterrit à Kilambo, un village du territoire de Walikale, dans l'est de la République démocratique du Congo. Mais il n’y a pas d’aéroport, ni d’agents de la Régie des voies aériennes. La piste, c’est la route asphaltée qui, coincée entre deux immenses forêts, relie le centre de la localité à Ndjingala.
Dès que l’avion apparaît dans le ciel, les agents au sol de la compagnie bloquent la route, de part et d’autre de la ligne utilisée par les avions comme piste. Piétons, véhicules et motos sont obligés de patienter avant de continuer leur route.
Après avoir survolé la piste et ses alentours, le pilote pose son avion et se gare juste en face du dernier à avoir atterri. Car les avions se succèdent : une quinzaine dans la journée, reliant Walikale à Goma et Bukavu. Et le plus souvent, deux à quatre avions se retrouvent en même temps sur la même piste. Le dernier arrivé vient alors se ranger à côté des précédents, bloquant ceux-ci sur la piste.
Être attentif et patient…
Vite, les passagers et les marchandises sont débarqués. De la bière, du poisson, des vêtements, de l’électroménager à l’arrivée, aussitôt remplacés pour le retour par du minerai. L'opération terminée, l’avion est aussitôt prêt au décollage. "Le dernier arrivé doit décoller le premier pour permettre à ceux venus avant de décoller par la suite", explique un passager habitué à faire des navettes entre Goma et Walikale.
Certes, cette route n’est pas très fréquentée, mais parfois, le trafic est malgré tout plus intense. Un conducteur de taxi-moto explique qu’une rotation d’un avion dure environ une demi-heure, mais quand ils sont quatre, c’est deux heures que les usagers de la route doivent patienter, sans compter les risques d’accident, pour ceux qui franchissent les barrières.
Patient Ndoole