Le 26/02/2019

Les forces de sécurité ont ouvert le feu sur un groupe des miliciens qui refusaient de libérer un civil enlevé dans un marché. "Une dizaine des miliciens sont tombés sur place et les autres se sont enfuis", a déclaré le commandant de la police de Kamako (Kasaï), le capitaine Franck Mbuta, à l'AFP.
Probablement plus de victimes
Sur place, "nous avons vu dix-neuf corps" et récupéré "14 blessés graves. Nous craignons un bilan plus lourd", a indiqué un responsable de l'hôpital de Kamako, une cité située à 150 kilomètres au sud de Tshikapa, le chef-lieu de la province du Kasaï. Cette localité est frontalière avec l'Angola.
Un total de 318 miliciens y étaient regroupés depuis jeudi, après avoir déposé les armes. Mais ils n'étaient pris en charge par personne, selon des habitants.
L'incident est intervenu dimanche, après que des miliciens ont tenté de collecter de force de la nourriture et de l'argent auprès des vendeurs du marché de Kamako. Face à la résistance de certains vendeurs, ils ont enlevé le président de la communauté Tetela (tribu du Kasaï) et l'ont transporté dans leur foyer initiatique, a expliqué le capitaine Mbuta.
Une secte violente
Après cet incident, "d'autres miliciens Kamuina Nsapu ont regagné la brousse et promettent de venger leurs frères. Mais pour l'instant la situation est calme", a affirmé un prêtre catholique, l'abbé Gabriel Famba.
Les Kamuina Nsapu sont des membres d'une secte mystico-politique qui a pris les armes après la mort de leur chef coutumier tué le 12 août 2016 par les forces de sécurité congolaise. Les violences entre les rebelles et les forces régulières ont fait au moins 3.000 morts, et plus d'un million de déplacés, selon l'ONU.
Des centaines de miliciens Kamuina Nsapu ont récemment déposé les armes, satisfaits de l'arrivée au pouvoir du président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, un Kuba, enfant du fief familial des Tshisekedi, le Kasaï.