Désinfecter les rues pour lutter contre le coronavirus, est-ce efficace ?
Le 14/04/2020
Pour lutter contre la pandémie de coronavirus et surtout enrayer sa propagation, de plus en plus de villes se mettent à désinfecter les rues ou le mobilier urbain. La Chine, premier pays touché, avait mis en place dès début février une impressionnante opération de désinfection, notamment dans la province de Wuhan. Les images de camions et drones en train de déverser une solution à base d'eau de javel dans les rues ont fait le tour du monde. La Corée du Sud et l'Iran ont rapidement suivi.
Quel intérêt pour limiter la propagation du virus ?
À l’heure actuelle, il subsiste un doute sur la contagiosité des surfaces. Si l’on sait que le COVID 19 reste présent sur les surfaces inertes, on ne connaît pas la durée pendant laquelle il demeure contagieux sur ces surfaces. Les spécialistes s’accordent à dire que le virus n’est plus actif au bout de quelques heures.
Le recours à la désinfection des rues inquiète, pour l'heure, l'association franaise Robin des Bois. « Les désinfectants pulvérisés en masse sur les voiries publiques sont des biocides réglementés et par conséquent réservés à des usages professionnels confinés. Les désinfectants sont des produits bactéricides, virucides, fongicides et algicides. Leur utilisation non contrôlée dans les milieux ouverts conduirait, si elle se généralisait, à une catastrophe environnementale rampante, qui s'ajouterait, à terme, à la catastrophe sanitaire foudroyante du Covid-19. Les rivières et les eaux côtières en seraient les premières victimes », précise un communiqué de l'association.
RD Congo : désinfection de bâtiments et lieux publics à la Gombe, première étape pour Kinshasa.
En République démocratique du Congo, le gouverneur de Kinshasa Gentiny Ngobila a lancé dimanche 12 avril 2020 l'opération de décontamination de la commune de la Gombe. À l'aide de jets d'eau, des sapeurs-pompiers arrosent les grandes artères "avec une solution chlorée dosée à 5%". "L'impact, c'est pour décontaminer les sécrétions, les saletés, là où il y a des gens qui touchent, qui peuvent contaminer des bâtiments, les entrées des bâtiments, ils peuvent cracher par-ci, par-là", a expliqué Jean Mbuyi, un sapeur-pompier rencontré sur le boulevard du 30 juin.
Plusieurs camions des pompiers ont été mobilisés pour effectuer cette opération de désinfection de grandes artères du centre d'affaires de Kinshasa.
Kinshasa Gombe confinée
Siège des institutions, des grandes ambassades, de plusieurs banques et des grandes entreprises, la commune de la Gombe, considérée comme l'épicentre de l'épidémie de COVID-19 en RDC, est confinée depuis le 6 avril. L'accès y est strictement filtré par des policiers et plusieurs barrières sont érigées soumettant au lavage obligatoire des mains et à la prise de température les rares passants porteurs d'un laissez-passer.
Depuis le début de l’épidémie déclarée le 10 mars en RDC, le pays a enregistré 235 cas confirmés de coronavirus avec 20 décès, d'après le dernier bilan officiel. L'épidémie touche actuellement cinq provinces sur 26. La ville-province de Kinshasa vient en tête des contaminations avec 223 cas dont la majorité habite la commune de la Gombe.