- Ethnie Ngombé (Bangombé)

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Les Ngombe (ou Ng?mb?) sont une population bantoue de la République démocratique du Congo. Ils vivent principalement dans la Province de l'Équateur, c'est-à-dire dans le nord-ouest du pays. La vie de ces « gens d'eau » est étroitement liée à celle du fleuve Congo. Ils pratiquent la pêche, l'agriculture sur les rives et font du commerce en amont ou en aval.

 

Le 23/01/2018

 

 

Ngombe (peuple)

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1 Présentation du peuple Ngombe


Le peuple Ngombe constitue un groupe ethnique important au sein de la population de la Province de l’Equateur et moins important en nombre dans la Province Orientale. On le trouve disséminé dans plusieurs districts de la République démocratique du Congo : Mongala, Sud-Ubangi et Equateur respectivement dans les territoires de Lisala et de Bongandanga (Mongala), de Libenge et dans le territoire de Budjala (Sud-Ubangi), de Basankusu et de Bolomba (Equateur).

1.1 Bref aperçu historique

Selon les Pères Scheutistes et les Baptistes Britanniques qui ont évangélisé la région de Lisala et de ses environs vers la fin de 1800, mais surtout nous fondant sur les travaux de Léon de Saint Moulin, les Ngombe qui occupent aujourd’hui la province de l’Equateur comme ceux de la Province Orientale font partie des premiers bantous qui vivaient en bordure de forets humides et qui s’étaient adaptés au milieu de la savane en s’étendant vers le sud au Cameroun et au Gabon. Ils sont venus du Cameroun lors des grands mouvements de migration bantous partis du Nord vers le Sud du Cameroun suite aux conflits des Chefs ethniques (vers la fin du 17 è siècle).

Ainsi, après avoir fait des très longues marches, des guerres entre ethnies habitant le nord du Congo, ils atteindront le bassin de la Mongala, à Lisala, où ils ont créé un véritable foyer jouant le rôle du lieu de rassemblement pour plusieurs tribus au début de la seconde moitié du 19è siècle. C’est ici qu’on verra les Ngombe se diviser en différents groupes et prenant différentes directions. Les uns descendant plus au Sud de l’Equateur, et prenant la direction de Bongandanga et de Basankusu. Les autres feront irruption dans la Cuvette Centrale vers l’an 1.800 chassant devant eux plusieurs groupes Mongo jusqu’à s’installer à Bolomba où ils ont été obligés de partager les mêmes territoires avec d’autres Mongo.

L’occupation des Ngombe dans la Province de l’Equateur fut un processus de longue durée, ils sont les derniers venus dans ce territoire par rapport aux Ngbandi, Ngbaka, Mongo et surtout les Pygmées qui sont d’ailleurs les premiers occupants de l’ensemble de notre territoire. Malgré leur diversité et malgré la distance qui sépare les différents territoires qu’occupent les Ngombe, ils reconnaissent avoir tous une origine commune et ont tous presque les mêmes coutumes et la culture, et ils gardent la même langue bien entendu avec quelques nuances particulières et souvent sont vus d’un œil toujours un peu hostile par les Mongo.
Il faut dire que les Mongo, dans le passé, avaient toujours eu une opinion sévère si pas hostile sur les Ngombe. C’est ainsi que Honoré Vinck pouvait écrire de manière comparative :
Les Ngombe sont très nombreux. Mais nous ne savons pas qu'ils sont tous un seul peuple, ou si ce n'est qu'un seul nom. Les Ngombe sont dans la région de Bangala au delà de Bakanja, Lisala et Bumba. Certains sont dans la région de la Lulonga et la Lopoli, quelques uns dans l'Ikelemba, d'autres vers le côté de Kisangani. Certains Ngombe habitent la Lomela. C'est à dire certains villages y sont là appelés par ce nom. Les Ngombe qui sont dans la Lomela n'ont pas la même manière et la langue que d'autres Ngombe. Ils ont imité la manière d'autres tribus qui sont près d'eux. Ils parlent les langues de ces tribus. Beaucoup d'entre eux sont des gens de la terre, mais d'autres sont des riverains. Une bonne partie d'eux ont reçu la foi. Les vrais Ngombe ont leurs manières. Ils ne ressemblent pas aux Mongo. Ils sont dangereux et guerriers. Une chose mauvaise dans laquelle ils excellent c'est la pratique magique. Leur langue diffère de la nôtre. Il y a une grande différence. Certains pensent que les Ngombe ne sont pas de vrais bantous, qu'ils sont apparentés aux Ngbandi et Banjande. Les Ngombe se divisent en grand groupe, chacun avec sa manière et sa langue, comme des Ngombe de Lulonga, Buja et beaucoup d'autres.

1. 2 Caractéristiques anthropologiques et sociologiques

 

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Les Ngombe ont une taille normale, mais on peut trouver ceux qui sont élancés et ceux de petite taille. Ils sont des faciès ovales avec teint claire ou sombre. Les tatouages et les scarifications ne sont pas vraiment de leur apanage, peut être on peut en trouver comme signe distinctif de la chefferie coutumière.

Avec les peuplades apparentées et voisines, les Ngombe ont toujours entretenus des relations de domination, ils se voient comme les plus civilisés parmi d’autres peuples de l’Equateur. Leur relation avec le pouvoir colonial n’était pas très bonne de ce fait non développée car quelque peu problématique. Le vrai problème était celui du goût à l’insoumission. Pour bien de cas, on peut dire qu’en ce peuple résidait toujours un esprit de résistance surtout quand il trouvait que faire les travaux manuels de champs, de ménage. Pour les colons étaient réservés pour les peuplades apparentées et non pour eux. Comme le pouvoir colonial était aussi lié aux lucres, ses relations avec le peuple Ngombe étaient difficiles à cause de l’insoumission. Dans bien de cas, le pouvoir colonial se voyait obligé de faire venir les Ngbandi, les Ngbaka voire les Mbunza pour travailler dans les plantations de Caoutchouc, de palmier, de café, etc.


1.3 Structures politiques et sociales

Les Ngombe qui occupent près des 2/5 de la population de la Province de l’Equateur, depuis les migrations, sont un peuple qui accorde une grande valeur au chef coutumier appelé Kumu. Celui-ci avait un pouvoir absolu, héréditaire et sacré car il était considéré comme un intermédiaire entre les vivants et les morts. En d’autre terme, le Kumu ou le chef coutumier savait prévoir les dangers ou les malheurs qui guettaient la société pour le bien être de sa population. Il incarnait même la sorcellerie dite « protectrice » du village. Le Kumu de fois jouait le rôle du griot et du guérisseur traditionnel avec le pouvoir d’esprits ancestraux. Il était le plus souvent consulté pour deviner la destiné du peuple avant de poser une quelconque action d’intérêt commun. Les grands chefs guerriers les plus connus qui ont donné de noms à leurs descendances sont : Ndjano, Melo, Simba, Libenge et Kuluki. Ainsi on parle de Boso Ndjano, Boso Melo, Boso Simba pour ne prendre que ceux- là. C’est ici qu’il peut y avoir rapprochement à ce que pense Léon de Saint Moulin sur les noms ethniques quand il écrit :
Les noms ethniques ont des provenances extrêmement variables. Il y a ainsi beaucoup de Bena, c'est-à-dire de "gens de", ou de Bakwa, c'est-à-dire de "gens de chez", auxquelles correspondent diverses expressions dans d'autres langues pour désigner des populations par référence à un nom de chef ou de lieu. Ces dénominations sont parfois anciennes, mais il s'en est créé à toutes les époques et il s'en crée encore

La société Ngombe est très hiérarchisée, elle est divisée en classes sociales bien respectables. Parmi ces classes, nous pouvons citer :

La classe des aînés de la famille : communément appelé les « Somi » qui sont des héritiers. La priorité leur était accordée, malheureusement les filles aînées n’avaient pas les mêmes privilèges que les garçons aînés.

La classe des gardiens de coutume appelée aussi les Kumu qui sont aussi choisis uniquement selon certains critères coutumiers. Dans cette classe, l’âge n’est pas une condition essentielle.

La classe des neveux appelés Noko avait un pouvoir d’action non négligeable ; ils étaient considérés comme les maudisseurs de la famille du côté maternel seulement au cas où leur demande n’avait pas trouvé de satisfaction.

Dans la tradition Ngombe les Noko sont très exigeants. Ici aussi, l’âge n’est pas non plus une condition essentielle. La société Ngombe est solidaire dans le bonheur comme dans le malheur qui frappe la famille. 

Dans la société Ngombe, bien que les femmes soient honorées et consultées, respectées et souvent appelé Mama ou Nange o bana, elles n’ont pas vraiment la parole parmi les hommes. Les personnes âgées sont très respectées. Les enfants sont toujours l’incarnation de la continuité du village. Les Ngombe accorde une grande importance à la famille élargie mais chaque parent a autorité sur ses enfants. La succession se fait de père en fille ou de père en fils selon que celle ou celui-ci est l’aîné de la famille.

1.4 Structures économiques

L’économie des Ngombe est basée sur l’agriculture, la pêche et la chasse. Parmi ces trois activités, le travail de la terre est resté un élément essentiel de leur vie et ce travail est souvent exécuté en commun. Cela s’explique par le fait que les Ngombe sont toujours un peuple solidaire, animé par l’esprit de l’unité qui est rendu par le slogan « Iso Ngombe » (Nous les Ngombe). La pêche, l’élevage, la chasse sont des activités secondaires. Le commerce et l’échange étaient basés sur le tronc avant l’arrivée de la monnaie.

1.5 Culture du peuple



(1). Langue et groupe linguistique

Bien que tous parlent « Lingombe », on y trouve les groupes linguistiques qui ont quelques particularités prosodiques et encore l’accentuation du substrat maternel qui les différencient. C’est ainsi qu’on y trouve : les Yumba, les Mosweya,les Doko et les Mbenja. Selon qu’ils se trouvent de l’autre rive du fleuve Congo ou encore plus proche du peuple Mongo. Il faut dire qu’ici, le Lingombe a subi certainement le brassage linguistique au fil du temps de vivre ensemble avec d’autres peuplades.

(2). Traits culturels - Identité culturelle - Mode de vie

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Le régime alimentaire des Ngombe se caractérise par une prédominance des féculents. Parmi ceux-ci, le manioc occupe une place de choix. Sa forme la plus utilisée est la chikwangue. Les autres formes de consommation de manioc sont le Fufu (farine de manioc), le ntuka (manioc moulu et bouilli) et le Malemba. La banane Plantin, l’igname, le riz également sont consommés mais très occasionnellement. La consommation de la viande d’élevage est très réduite. La viande de bœuf n’est presque pas consommée dans les milieux ruraux. Seules les viandes de porc, de chèvre et la volaille sont de temps en temps incorporées dans la ration, surtout lors des fêtes ou d’autres événements spéciaux. Les principales sources de protéines d’origine animale sont constituées par les produits de chasse, de pêche et par les chenilles et les insectes. La consommation presque quotidienne de légumes se limite au pondu (feuille de manioc).

La consommation des produits de pêche et de la chasse est très élevée. ( C’est le cas de poissons, gibier, tortue, crocodile, serpent, etc). Les Ngombe sont des consommateurs potentiels de l’alcool. Il faut reconnaître que dans les temps, les hommes, les femmes et surtout les enfants se promenaient à moitié nu. Ils portaient du raphia dans la partie inférieure comme pour cacher le sexe et la partie supérieure restait tout nue. De ce fait, les seins des femmes se livraient au spectacle des yeux. 

On trouve rarement la sculpture chez les Ngombe. Les maisons étaient construites en argile, en bois et en paille mais c’était des grandes maisons pour des grandes familles. C’est avec l’arrivée de l’homme blanc qu’on a commencé à construire des maisons en briques cuites. 

(3). Quelques illustrations de Musique traditionnelle

Les Ngombe ont une identité culturelle spécifique à eux en ce sens que, la musique et la danse sont étroitement liées à leur vécu quotidien. Dans leur culture, chaque musique est significative et est liée à leur vécu quotidien. Nous relèverons ici les quelques types de musiques et danses traditionnelles qui ont marqué l’histoire et la culture de ce peuple. Ainsi, on peut retenir :

Le Ikpeti : c’est un genre de musique sacré ayant pour objet soit la commémoration du gardien de coutumes disparu, soit pour faire honneur à une personne de grande valeur, un dignitaire de la vie. Il faut signaler que cette musique est obligatoirement accompagnée d’un sacrifice qui, dans le passé, consistait à égorger publiquement un esclave. Actuellement, c’est-à-dire de nos jours, ce sacrifice est remplacé par la chèvre.

Le Manku : C’est un genre de musique de réjouissance pour se souvenir d’un bien fait qui arrive dans la famille. Elle est chantée uniquement par les femmes.

Le Isango : C’est un genre de musique chantée lors de la cérémonie de fin d’une période d’initiation dont on intronisait seulement les jeunes filles considérées comme petites reines honorées et interdites de tous travaux.

Le Bwaé : C’est un genre de musique traditionnelle qui est chantée pour célébrer le jour de la sortie en publique de la jeune fille qui venait de mettre au monde pour la première fois après avoir passée un moment de reconstitution dans la maison.

Le Mosingo : C’est une musique purement coutumière chantée par les hommes appelés « nganga » dans le but de chasser le malheur parmi le peuple en invoquant l’esprit des ancêtres pour apporter le bonheur dans le village.

Notons qu’après avoir travaillé toute la journée, pour se divertir, les Ngombe au village se réunissaient souvent le soir autour du feu tout en chantant et en exécutant des pas de danse. Le sport s’il existait était le propre des hommes. Ils jouaient à la lance au javelot, à la course aux pirogues et à la lutte tandis que les jeunes femmes ne pouvaient que jouer à la rivière chantaient et tapant l’eau et faisant résonner même les sons de tambour ou tam-tam. .

(4). Quelques fabrications traditionnelles

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L’art de fabriquer des pirogues, propre aux Ngombe, a été mis à profit par les riverains dans la circulation fluviale comme moyen de communication le plus prisé. Plus tard au Nord, les pirogues Kundo et Ngombe seront utilisées par les Ngwe, les Odiyo et les Songo pour le développement des activités commerciales d’Ubangi au 17 è Siècle. Les Ngombe sont des fabricants des instruments traditionnels et folkloriques de musique. On y trouve le Mbonda (Tam-tam), le Ndundu (Tambour), le Mongungu (Lokolé), le Mopaté ou Mondulé (Corne d’antilope), le Mokembe (le gong), le Ngombi (Sansza). Ce peuple est aussi forgeron, depuis toujours, il utilise le cuivre pour fabriquer ses armes de chasse tels que : le Ngbange autrement appelé Mosuki ou Ikongo sont les différentes sortes de lance. Il fabriquait également d’autres armes traditionnelles de chasse comme le Likpangola ou Ngwa (Machette).

Notons toutefois que tous les Ngwa que ce peuple fabriquait n’avaient pas la même utilisation ou la même considération. Il y avait ceux qui étaient considérés comme simple machette qu’on utilisait aussi pendant la chasse mais aussi d’autres qui avaient la forme d’une épée droite ou courbée gardée dans la housse fabriquée à base de la peau d’un animal féroce, carnivore et souvent portée au tronc. C’est ce qui marquait la bravoure de l’homme. Cette épée on ne la sortait pas n’importe comment, ni n’importe quand. Une fois on la sortait ça ne devait pas rentrer dans la housse sans avoir bu du sang. C’est ainsi que même si un homme était en colère ou s’il était combattu par quelqu’un d’autre, il était strictement interdit de sortir son épée pour se défendre avec, car la sortie de l’épée était synonyme du sang à faire verser. Si on a pas réussi à blesser son adversaire, on doit se blesser soi-même sinon on est rangé au rang des femmes. Une autre catégorie des Ngwa était celle qui était fabriquée en cuivre pour servir aux éléments de la dot.

(5). De l’éducation à la vie

La transmission du savoir se faisait selon qu’il s’agit d’une fille ou d’un garçon. C’est comme pour dire que le critère sexuel était le fondement à l’éducation à la vie. Les jeunes hommes étaient initiés à la vie par les vieux sages du village qui de fois les internaient au camp à l’intérieur de la forêt pour l’initiation à la vie. Et là, ils apprenaient tout ce qu’un homme doit savoir pour la vie en tant que homme et aussi continuité et sauvegarde de la ligné. Pour ce qui est des jeunes filles, elles étaient aussi regroupées par des femmes âgées et expérimentées du village. Retranchées dans la forêt, elles étaient initiées à la vie des femmes et des mères.

Il faut dire que chez les Ngombe, comme cela peut aussi être le cas dans d’autres tribus, ce sont les parents qui arrangeaient toujours le mariage de leurs enfants. En ce qui concerne la dot, rarement on versait de l’argent. Car plus souvent, il y avait un certain nombre des biens et d’instruments traditionnels qu’on devrait présenter à la belle famille. Et très souvent, il appartenait aux beaux-frères de s’en servir de la dot pour leurs futurs mariages. A titre illustratif, disons qu’on donnait souvent, entre autres, des pirogues, des lances, des machettes en cuivre, et le fusil. Mais quand il y avait divorce, la famille de la femme se trouvait toujours dans l’obligation de restituer tous les biens reçus lors du versement de la dot à la famille de l’homme. Il est important de souligner que le mariage ne se faisait que entre les familles de villages qui entretenaient de bons rapports entre eux. On ne se mariait jamais quand on était du même village. C’est pour ne pas commettre l’inceste.

 


(6) . Quelques proverbes, contes et fables

Beaucoup des proverbes, fables ou contes et dictons animent l’âme de ce peuple en vue de son éducation. Il faut dire que les Ngombe, comme d’autres bantous, sont porteur d'une riche tradition d'art oral, qui naturellement trouve une partie de son inspiration dans la faune et la flore environnantes. Ici nous allons en citer que quelques- uns qui souvent constituaient le gros de l’école de la vie pour les enfants autour du feu le soir à belle lune. Nous avons retenu quelques 12 fables anonymes dont nombreuses nous les empruntons de la sélection de Honoré Vinck.


1. Le corbeau persévérant


Une année, il y avait une très grande saison sèche. Tous les ruisseaux étaient desséchés. Un certain corbeau avait une soif terrible et il n'avait pas trouvé de l'eau dans des ruisseaux et aux étangs. Il avait seulement trouvé une bouteille avec de l'eau, mais l'eau n'y était qu'en petite quantité, et la bouteille n'avait qu'un très petit goulot.Le corbeau cherchait de faire pénétrer son bec et sa tête dans la bouteille, il n'y réussit pas. Et il s'envolait, il cherchait de petites pierres, et il les laissait tomber dans la bouteille. Lentement l'eau monte dans la bouteille. Après cela l'eau arrivait à la bonne hauteur et la bouteille était remplie. Le corbeau se réjouissait, il buvait de l'eau comme son cœur lui en disait et il a pu bien apaiser sa soif. Si ce corbeau n'avait pas essayé, s'il avait dit: je n'arriverai pas à l'eau, je ne le pourrai pas, il serait déjà mort de soif. Mais comme il travaillait avec persévérance, il trouvait un chemin.
Enseignons à nos enfants que la persévérance est une vertu.

 


2. La tortue et l'antilope naine

 

Il y avait la tortue et l'antilope naine qui discutaient. La tortue dit: "moi je te surpasse en vitesse". L'antilope naine riait: "Toi orgueilleuse; moi j'ai de longues pattes; toi tu as de petites pattes courtes". Et elle se moquait beaucoup d'elle. La tortue dit: "Essayons, courons nous deux, et puis voyons qui arrivera la première". Et l'antilope naine accepta. Et elles étaient parties. L'antilope naine pensait dans son cœur "Cette tortue qui ne sait pas marcher, je vais d'abord un peu manger. Cette laide tortue si elle s'approche, je courrai, et tous les gens s'étonneront de ma vitesse. Mais la tortue rassembla ses sœurs et demanda leur concours pour gagner ensemble. Au jour de la course, la tortue commença à marcher lentement, elle ne s'arrêtait pas en route, elle marchait avec persévérance, sans arrêt car à chaque coin il y avait une de ses soeurs. Au moment où l’antilope naine s'approchait de l'endroit convenu, courant sans arrêt, la tortue était déjà là et c'était elle qui arrivait la première. Et l'antilope naine mourut de honte aux yeux de tous les gens.
Enseignons à nos enfants qu’il est bon de se méfier des duels avec celles et ceux qui sont unis et défendant la même cause. Car on ne combat pas ceux qui sont unis.


3. La fable de Baluka


Il y avait une femme: elle était mariée; cette femme s'appelle Baluka. Elle s'enfuyait; elle était partie vers son village à cause de la maltraitance. Mais la forêt qui se trouvait entre le village de son mari et son village à elle était très grande et dangereusement. Baluka avait une petite fille, elle la transportait dans une écharpe. Elle partit le soir en grande colère. Quand elle arriva au milieu de la forêt, le soleil se couchait déjà et la nuit remplissait la forêt. Elle dit: "je ne peux pas me promener la nuit, je me couche avec mon enfant dans la forêt, et je continuerai demain très tôt ". Il y avait dans cette forêt un groupe de bandits qui poursuivaient les gens. Cette femme était entrée dans une maison abandonné des chasseurs. Il faisait obscur. Encore baluka s'assied avec l'enfant; elle voit un homme entrer dans la maison. L'homme ne savait pas qu'il y avait quelqu'un. Cet homme s'assit. Il prit l'allume feu de son sac, il frotte. Baluka était trop triste et eût peur. Le regret au cœur elle dit: "je n'ai pas voulu rester chez mon mari, qu'est-ce que j'ai fait? Elle se dit : « au moment où il prendra l'allume feu, s'il s'enflamme, je vais fuir". Baluka regarda sur l'étagère; elle vu qu’un morceau d'arbre à laquelle on bat les bananes était là. Baluka se dit: "au moins que je le prenne et que je le frappe sur la tête, ou c’est lui qui me tuera avec l’enfant". Prenant courage, elle prit le morceau de l'arbre de bananes et frappa cet homme sur la tête! L'homme croyant qu'il y avait beaucoup de gens, s'enfuit, laissa l'arc et flèches et l'allume feu tomba. À cause de ce coup à la tête, et l’hémorragie, il s'évanoui et mourut. Baluka quitta cette maison, elle alla au village cette nuit même. Elle arriva. La famille la demanda: "Y a-t-il quelque chose?" Elle dit: "Oui, je me suis battu avec mon mari ainsi je suis fâché et puis je suis revenue, je voulais dormir dans la forêt, et un bandit voulait me tuer. Mais cet homme ne m'avait pas aperçu. Moi je l'ai frappé avec un morceau de bois avec lequel on bat de bananes au cou et il a couru, et je ne sais là où il est mort. Mais cet homme tuait beaucoup de gens". La famille s'étonna et dit: "Cet homme tuait beaucoup des gens et toi tu as risqué la mort". Ils se couchèrent. Le matin le père de Baluka battit le gong, appela tous les gens. Ils arrivèrent avec des arcs, ils appelèrent Baluka qu'elle leur parle et montre cet endroit. Ils partirent et regardèrent, cet homme traîné par terre, il était mort. Et Baluka retourna au village de son mari.
Enseignons à nos enfants qu’une femme, si elle est brave, peut aussi sauver tout un village des hommes robustes.



4. La fable de l'infirme


Dans un village de beaucoup de gens, il y avait un infirme qu’on ne considérait pas trop. Et ils entendirent la nouvelle d'une bataille dans ce village. Et l'infirme dit: "Vous tous les gens allez vous cacher au cimetière, moi l'infirme je reste". Et il resta. Et puis l'armée sort et cherche des gens, rien; et puis se promène un peu, ils trouvent l'infirme assis et les gens de la bataille disent: "Infirme, montre-nous tous les gens". Et puis il dit: "Moi je ne connais que des gens qui sont allés au cimetière". Et les gens disent: "Nous n'allons pas au cimetière, les gens qui sont au cimetière sont morts". Et l'infirme dit: "Moi, je ne connais pas d'autres gens, je connais que ceux-là" et puis l'armée dit: "Non, nous ne savons pas; montre-nous là où ils sont allés". Et ils lui mirent la sève du Bokungu. Et puis l'infirme dit: "Vous allez me mettre le Bokungu et je n'ai pas caché des gens; je dis que je ne sais pas des gens qui ont pris fuite, je ne connais pas des gens qui sont allés au cimetière, cela ne fait rien! Mettez-le-moi". Ils le mirent. Et l'œil ne creva pas, et ces gens disent: "L'infirme n'a pas menti, il ne connaît que des gens qui sont au cimetière". Et ils disent: "Infirme regarde, nous partons au cimetière et tu restes, tu n'es pas menteur; tu es l'infirme, tu ne connais que ceux qui sont au cimetière". L'armée partit, les gens qui avaient fuit arrivèrent. Et l'infirme leur dit comment cela s'était passé avec l'armée. Et ces gens honorèrent l'infirme, et ils étaient contents et ils apprirent à le respecter.
Enseignons à nos enfants que out le monde est important au village même les impotents.


5. L’ arbre à palabre et l’herbe naine


Un certain Bokungu, l'arbre à palabre et Lolenlenge, l'herbe naine se trouvaient dans un même endroit. Lolenlenge commença de causer avec le Bokungu. Mais le Bokungu se moqua d'elle: dit: "Toi, un laid machin faible, moi je suis un arbre fort, comment veux-tu causer avec moi? Quand le vent souffle, tu bouges, et moi je me tiens droit avec force; je ne m'incline pas". Lolenlenge dit: "Tu me rabaisses puisque je bouge avec le vent? Je bouge avec intelligence". Et puis Bokungu ria: "Tu n'a pas de force: même dans le vent violent, moi je me tiens debout!". Quant il parlait, un grand vent souffla; Lolenlenge s'inclina, Bokungu se tint debout. Mais le trifouiller devient fort, une branche était arrachée! Le trifouiller ne s'arrêta pas. Des racines de Bokungu commencèrent à bouger. Et peu de temps après, sa force s'épuisa et puis le Bokungu tomba! Lolenlenge dit: "Vois-tu! Ton orgueil te fait tomber. Si tu t'inclinais comme moi, tu serais debout même maintenant. Qui s'incline vivra.
Enseignons à nos enfants que les têtus et les orgueilleux tomberont.


6. Isohele et le chimpanzé


Un homme nommé Isohele allait dans la forêt, tua des singes. Et quand il tua un certain Ngila qui s'accroupit à un arbre, le singe resta accroché à l'embranchement des branches. Isohele prit une corde pour grimper sur l'arbre. Et quand il monta la corde n'était pas assez forte et elle s'est cassée, et Isohele ne pouvait ni monter ni descendre. Restant suspendu sur l'arbre, il pleura et lança des cris. Un chimpanzé vint de passer, il entendit des cris d'Isohele. Il regarda, voit qu'un homme est suspendu sur un arbre. Le chimpanzé lui demanda: "Pourquoi tu pleures?" Il dit: "La corde que j'avais s'est coupée, je ne sais ni monter ni descendre". Et le chimpanzé l'aida, il décrocha le singe des branches, il descendu Isohele. Isohele le remercia, ils se sont fait leurs adieux; Isohele dit: "Je te donnerai des femmes". Le chimpanzé ne veut pas et dit: "Je ne veux pas des femmes". Isohele dit: "Je te donnerai de l'argent". Il dit: "Rien, conserve tes biens, une autre fois nous aurons le temps de finir cette affaire". Ils se séparèrent. Beaucoup de jours passèrent, tous les gens de la rue qu'habitait Isohele se réunirent pour abattre les arbres pour tuer des singes. Ils allèrent. Ils commencèrent à couper des arbres, chacun son arbre. Mais les chimpanzés y étaient nombreux. Isohele coupe son arbre, il chante: "Chimpanzé monte sur l'arbre bosala, tu vas au village". Les chimpanzés entendirent la chanson, ils allèrent vers Isohele. Tous les gens voient comment les chimpanzés prennent fuite: ils crièrent à Isohele, "ne vois-tu pas comment les chimpanzés prennent fuite sur ton arbre?" Il répondit: "Que puis-je faire? Cet arbre est trop fort pour le couper". Et les chimpanzés s'enfuirent, ils survécurent. Depuis ce temps là on chante une fable: aide celui qui t'avait aidé, comme Isohele et le chimpanzé. Enseignons à nos enfants qu’un bien fait n’est jamais perdu.


7. Le poussin qui refusa d’écouter


Une certaine poule mère avait douze poussins. Elle circulait avec ses poussins, cherchant des insectes. Elle montrait aux poussins toute la terre qui est près de leur étable. Ils marchaient dans toutes les allées de leur cour. Ils passaient dans les herbes et les bananerais. Tous restaient près de leur mère; ou l'un d'eux poursuivait un insecte pour l'attraper, mais tout de suite retournait vers la mère, il ne s'égarait pas. Mais un certain poussin ne voulait pas de la sorte. Il était un vagabond et turbulent, il ne restait pas tranquille. Leur terre ne le suffisait pas. Il désirait faire des promenades, pour découvrir d'autres terres. Quand la mère l'interdisait, il désobéissait. Un jour, la mère poursuivait un insecte avec ses poussins. Ce poussin turbulent fuyait de leur bande et disait: "Ma mère me hait, elle ne me donne pas la liberté pour que je fasse comme je veux; je quitte ce lieu difficile, je pars ailleurs où je veux être moi-même". Et il partait. La mère n'avait pas vu son départ. Il augmentait la vitesse, arrivait loin. Il a vu beaucoup de gens et toutes sortes de choses, il circulait de tout côté. Un certain moment il avait faim. Il cherchait des insectes, mais il était incapable de les attraper comme auparavant, comme la mère les attrapait pour lui. Il marchait encore avec faim. La nuit tombait et il cherchait une place pour dormir aux herbes sur un arbre. La nuit, il tremblait de froid; il n'avait pas quelqu'un qui pouvait le couvrir comme sa mère le couvrait sous ses ailes. Une grande pluie tombait, tous ses duvets étaient mouillés. Il commençait à trembloter. Il fit matin, il se tenait debout avec une grande inquiétude, quand il fut de cette manière, il pensait: "Je croyais que ma mère ne m'aimait pas, voilà pourquoi j'avais fui, que faire? Je n'ai pas quelqu'un qui peut m'aider dans ces difficultés. J'ai quitté mon village, croyant que d'autres terres surpassent la mienne mais je n'ai rencontré que des souffrances. Si j'avais écouté les conseils de ma mère je ne pouvais souffrir ainsi". Parlant ainsi, il avait une vue terrible: l'épervier descend, l'attrapa et le mangea.


Apprenons à nos enfants à écouter leurs parents. Ils ne cherchent que le bien de leurs enfants.


8. Le palmier et le raphia


Un jour le palmier et le raphia se discutèrent. Le raphia dit: "Toi, le palmier, tu n'as pas d'importance, moi je te surpasse en beaucoup". Le palmier dit: "C'est toi qui n'as pas d'importance". Le raphia dit: "Mes applications sont nombreuses, je donne aux gens des habits, ils tuent des bêtes avec mes fibres, ils prennent mes éclats pour fabriquer des lits, je les donne des fibres pour fabriquer des balais avec lesquels ils balayent ". Le palmier dit: "Tu n'as que quatre choses: les miennes sont plus nombreuses". Et ils se disputèrent.Ils se disent: "Appelons les gens qu'ils nous jugent". Et le chimpanzé arriva. Ils firent leurs exposés. Le raphia explique son affaire. Le palmier dit la sienne, il cita: l'huile, le cœur du palmier, des larves, des fruits de palme, des palmes, du sel d'efflorescence mâles, des éclats, des claies, des flèches, des fibres de fruit de palme, des torches, des paniers tressés en simple feuilles de palme, des boissons. Le chimpanzé donna raison au palmier.Le raphia n'accepta pas la manière selon laquelle le chimpanzé trancha la discussion. Il se fâcha. Il dit: "Qui t'a nommé juge? Faux juge, c'est ça l'intelligence par laquelle tu tranches les affaires? Pourtant tu donnes raison au palmier, tu me condamnes. Parce que tu ne veux pas mes bonnes choses, tu vas rendre mes fibres qui sont chez toi".Le chimpanzé n'a pas eu de réplique. Le voici qu'il enlève son habit et le donne au raphia. Il fut couvert de grande honte de sa nudité et il s'en fuit dans la forêt, s'y cacha pour toujours comme tout animal. Mais il avait eu le courage de dire la vérité quoi qu’il lui coûta.
Apprenons à nos enfants à aimer dire la vérité. Peu importe ce que cela nous coûte.


9. Le fagot de bâtons


Un homme avait six garçons. Mais ces garçons ne s'aimaient pas. Les discussions et querelles étaient nombreuses chez eux. Le père les réprimandait beaucoup, les conseillait maintes fois. Un jour, ils discutèrent encore, le père les appela, leur imposa silence. Il prit six bâtons, il les lia en fagot, il dit: "Ecoutez, je veux connaître le plus fort parmi vous". L'aîné essaya le premier, il voulut briser le fagot sur son genou; il ne réussit pas. Le second essaya, ça ne va pas. Tous les puînés essayèrent mais avec le même résultat, aucune personne ne brisa le fagot. Ils disent à leur père: "Père, nous n'y pouvons rien". Et puis le père dit: "Remettez-moi le fagot, que j'essaie moi-même". Et puis ils le lui donnèrent. Il délia le fagot, et commença à briser les bâtons un à un. Les enfants étaient mécontents. Ils disent: "Si c'était un à un nous le pouvons nous aussi". Le père leur répondit: "L'avez-vous vu ? Le fagot entier ne se laisse pas briser, cependant un à un les bâtons se brisent facilement. Vous êtes six enfants d'un même père. Si vos restez séparés, vous serez faibles, et d'autres personnes peuvent vous tuer facilement. Mais si vous restez unis, si vous ne vous séparez plus par vos discussions et querelles, aucune personne peut vous vaincre.
Enseignons à nos enfants qu’il est important de vivre unis dans une famille.


10. L'antilope mpambi et les hommes


Un homme avait deux femmes, l'une favorite et l'autre négligée. La femme négligée avait un enfant, et son mari ne l'aimait pas; il ne la donnait même pas la plus petite chose.Un jour la femme eut un grand envie d'aliments carnés. Elle ramassa un panier à poisson et son enfant. Là-dessus elle arriva à un étang où elle vit des poissons qui sautent. Elle déposa son panier à poisson et dit: "Qui tiendra cet enfant pour moi?". Soudain, elle vit un animal au nom de l'antilope mpambi. Elle dit: "Donne-moi, cet enfant que je le berce pour toi". La femme eut peur car c'était un animal. L'antilope mpambi: "Je ne ferai pas de mal à ton enfant". La femme lui donna l'enfant et elle le berça pour lui. La femme dressa un barrage dans l'étang, elle écopa, elle attrapa beaucoup de poisson. Elle en donna à l'antilope et l'antilope refusant le présent lui donna son enfant dans sa bonté.La femme alla au village avec une grande joie et elle prépara des poissons et des bananes et mangea avec son enfant. Le poisson fini, la femme retourna encore et parla comme auparavant. La femme termina, et donna à l'antilope le poisson mais elle n'en voulut pas. La femme s'en alla. En ce moment l'antilope la poursuivit pour qu'elle écoute ce que la femme dira au village. Elle se cacha au pied d'un pieu de la façade extérieure. Là-dessus la femme appela son mari en secret, elle dit: " Veux-tu que je te dise quelque chose?" Le mari dit: "Dis, j'écoute". La femme lui dit: "Regarde, au moment où je vais à la pêche, c'est un animal qui berce souvent pour moi l'enfant. Ecoute, si pars demain, tu me suivras avec des flèches pour que tu te caches là où j'écope l'étang, et afin que tu touches l'animal ". Le mari se mit d'accord avec sa femme. Mais tout ce que la femme racontait, l'antilope l'entendit clairement. Le jour pointe, et cette femme ramassa le panier à poisson et l'enfant et le mari le suivirent avec ses flèches. En ce moment le mari se cacha dans un enchevêtrement près de l'étang. La femme dit: "Qui me tiendra cet enfant?" L'antilope sortit. Elle le tient pour elle comme auparavant. L'antilope entonna la chanson: "Qui se trompe c'est la femme, mais moi l'antilope, je ne me trompe pas". Elle chanta trois fois. La femme dressa un barrage dans l'étang. Elle veut écoper, le mari attacha la flèche puis il tira. L'antilope la vit par la pointe extérieure de l'œil. Le mari fit partir la flèche vers la bête; mais la flèche partit directement à l'antilope. L'antilope mit l'enfant à sa direction, et la flèche toucha l'enfant et l'enfant mourut. La femme dit: "Tu as tué mon enfant à cause de ta haine". Le mari dit: "Moi, je vais à la recherche de l'enfant". L'homme trouvait un vieillard en route assis dans sa petite mauvaise maison. Le vieillard dit: "Monsieur, viens, regarde, je te connais, tu cherches l'enfant de ta femme que tu as tué, viens me soigner, pour que tu me fasses vivre avec de beaux objets dans la maison et je t'aiderai". L'homme fit ainsi. Le vieillard dit: "Regarde, vas, pars ici au pied de l'arbre Bokungu pour que tu trouves ton enfant; il t'appellera avec joie, et il fuira et tu le poursuivras, afin que tu l'arrêtes. Puis tu jetteras des flèches en direction de ses amis pour qu'ils fuient". L'homme vint et fit comme le vieillard lui disait. Et arrêta son enfant, il l'amena au village et annonça la bienvenue et il donna à la femme son enfant. La femme alla au village, et alla déserter le mari pour d'autres hommes. Et la femme eut une affaire et l'on apporta au premier. Il la condamna et l'amena à mort; et puis on tua la femme. Mais la femme cherchait avant tout que son mari l'aime; mais après le mari la détesta et la persécuta encore.

Enseignons à nos enfants la loyauté jusqu’à la fin de leurs jours sur la terre.


11. La tortue, le léopard et le chimpanzé


La tortue prenait une personne chez le léopard; elle en prit une autre chez le chimpanzé. Le léopard vint chez la tortue, dit: "Tortue, tu avais pris ma personne depuis longtemps; pourquoi tu ne me le ramène pas?" La tortue dit: "Regarde, moi je m'en vais à l'assemblée, et si tu trouves le chimpanzé assis, c'est ta personne, et tu l'arrêtes". La tortue partit, elle rencontra le chimpanzé. Le chimpanzé dit: "Tortue, où vas-tu?" La tortue dit: "je vais à l'assemblée". Le chimpanzé dit: "Donne-moi la personne que tu avais prise". La tortue dit: "Vas, si tu trouves le léopard assis, c'est ta personne". Le chimpanzé partit. Il trouve le léopard assis, il dit: "Voici ma personne, je l'arrête". Le léopard saisit le chimpanzé; le chimpanzé le projette. Le chimpanzé saisit le léopard; le léopard le projette. L'un donna un coup de griffes à l'ami. L'autre brisa les côtes de l'ami par un coup de main. Et les gens disent: "Cessez de vous battre. Appelez la tortue". Ils appelèrent la tortue. Toutes les tortues sortirent, elles vinrent. Ils demandèrent une tortue. Cette tortue dit: "Moi je ne sais pas. Suis-je responsable pour toutes les tortues? Spécifie la tortue que tu as vue. Le chimpanzé et le léopard ne connaissent pas la tortue avec laquelle ils avaient l'affaire: elles sont toutes semblables.
Enseignons à nos enfants la prudence et la sagesse dans les affaires.


12. La tortue qui se tua.


La tortue était toujours comme l’animal la plus sage de tous les animaux. Mais personne ne pouvait s’imaginer que cet animal avait un problème qui l’attristait nuit et jour jusqu’au matin où il se décida de se confier à son meilleur ami l’aigle. « Aigle, lui lance-t-il, j’ai un problème. J’ai beaucoup voyagé, dans les pays eaux, dans les pays foret denses et humides, les jours comme les nuits. J’ai appris beaucoup de choses. Mais voilà qu’il me manque quelque chose : Je n’ai jamais eu la chance de voler dans les airs. Et les oiseaux se moquent de moi, les arbres et leurs feuilles vertes aussi. Aidez-moi, si je suis vraiment votre ami, meilleur ami. Trouvez une solution pour moi. ». L’aigle fut très embarrassé par cette demande. Il rentra chez lui et trois jours après il lui revint avec une proposition. Il dit : « Mon ami, j’ai beaucoup réfléchi sur ta demande et j’ai une proposition. Ce que tu demande est facile à une seule condition : Il va falloir que tu acceptes et observe rigoureusement la condition ». Laquelle ? demanda la tortue. L’aigle lui répondit : « Je veux venir avec mon frère, et nous allons tous deux vous transporter dans les airs. Mais vous comme vous ne pouvez vous tenir, vous allez simplement, avec votre bouche et vos dents tenir ferme la corde que nous aurons dans nos pattes. Vous serez au milieu et nous allons faire l’affaire. Tout le monde vous verra et s’étonnera. Mais attention. Même si les gens, les arbres et les oiseaux vous voient et s’étonnent, même si ils voudront se rassurer que c’est vous, mon ami, il ne faut pas parler. Car si vous oser parler votre bouche lâchera la corde et vous tomberez et votre chute occasionnera votre propre mort ». La tortue accepta d’observer la condition. Le rendez-vous était pris. Trois avant le jour « j », la tortue a fait beaucoup de bruit sur l’événement sans trop vouloir préciser. A tous, il disait simplement qu’il réservait une surprise de la nouvelle lune. Le jour convenu arriva. L’aigle était là avec son frère et la corde. Ils répétèrent la consigne à la tortue et la prirent dans les airs. Les arbres, les animaux et les oiseaux étaient très surpris et se demandaient si c’était vraiment la tortue. Les uns disaient que c’était bien la tortue, les autres doutaient. Il y a eu de grands débats. Mais la tortue lui était dans les airs. Il eut beau se retenir pour ne pas parler et couper court les discussions…mais son cœur battait. Est-ce lui ? Est-ce lui ? se demandaient les gens. Les aigles ne cessaient de lui rappeler de ne rien dire. Plus on le lui rappelait, plus le doute allait grandissime sur la terre. Finalement à la grande surprise de ces deux amis la tortue lançait : « Oui, c’est bien moi la tortue. ». Il tomba. Sa chute était grande et s’écrasa sur un tronc d’arbre. Tout arriva comme l’aigle le lui avait prévenu. Elle se tua à cause de son orgueil.
Chacun a ses limites, alors soyons humble de nous contenter de ce que nous avons et pouvons faire. On ne peut pas tout faire ni tout avoir. Enseignons à nos enfants qu’il est bon de se méfier de l’orgueil. Car il est la source de beaucoup de nos malheurs.


(8). Quelques dictons


Mbongo osu te o mbi (notre éléphant et non le mien)

Il s’agit d’un vaillant chasseur qui, malheureusement, était égoïste. Un jour, il chassa un éléphant qui tomba dans un trou. Etant donné qu’il était gros, il avait besoin des autres pour l’aider à le faire sortir du trou. En le tirant, ils chantaient tous en chœur « c’est notre éléphant, notre affaire ». Mais chaque fois que cette venaison arrivait près de la sortie du trou, le chasseur criait plus fort que les autres en précisant que « c’est mon éléphant » ! C’est alors qu’on le laissa seul avec son éléphant et afin de compte il pourrit dans son trou.

Leçon à tirer : Les choses marchent bien dans la société quand nous disons que c’est notre responsabilité à nous tous.

Monoko mo momobange so (La bouche d’une vieille personne est d’une mauvaise odeur mais pleine de sagesse) Leçon à tirer : près des vieilles personnes on a toujours quelque chose à apprendre si on est humble.

Monganji motombeano : la solidarité appelle la solidarité.


- Edi boso ediboso eweze mobengi nja. Traduction : On trouvera cela devant…on va l’avoir là devant a fait passer dormir le voyageur affamé. Leçon à tirer. Il faut savoir saisir les opportunités car on ne sait jamais.

Dua alona eleho, a laloa. Traduction : A force de refuser les conseils, le fleuve n’est pas resté droit. Contexte : Ce proverbe se dit souvent d’un enfant qui ne veut pas écouter pas les conseils de ses parents.

Kato kato akwa na moboso, mongongo a pea etape. Traduction : Un homme intelligent se trompe une fois. Contexte : On dit ce proverbe à quelqu’un qui a expérimenté un échec dans un domaine de la vie mais ne devient toujours pas sage.



2.6 Croyances et religion



Les Ngombe sont foncièrement croyants. Ils croient à l’existence d’un Dieu voire un Dieu trinitaire. Il y a d’abord :

1. Akongo Libanja : Le Dieu Suprême, c’est lui le créateur de toute chose visible et invisible, il est le tout puissant, c’est lui qui décide sur les humains. 

2. Abanga, il est la deuxième personne de Dieu. Pour le Ngombe, il est le bienfaiteur ; le Dieu qui est en dessous d’Akongo. C’est lui qui est l’intermédiaire entre le Dieu tout puissant et les humains. Il fait tout pour le bonheur des hommes et les femmes de la communauté Ngombe. Il est à l’origine de tout bien fait. 

3. Asuka. C’est la troisième personne à Dieu. Il est également l’intermédiaire entre le Dieu tout puissant et le peuple. C’est lui qui jette les mauvais sorts pour punir les hommes et femmes qui ont dérangé l’ordre de choses dans la société. Il faut dire que chaque fois qu’un parent ou une personne âgée prononçait une formule de malédiction sur quelqu’un, c’est entre les mains d’Asuka que la personne était livrée. Tandis que quand on prononçait la bénédiction sur quelqu’un, c’est entre les mains d’Abanga qu’on le confie son sort.

Entre la religion et le pouvoir coutumier, il existait bel et bien une relation profonde d’action et réaction. Le pouvoir coutumier reconnaissait la souveraineté d’Akongo sur les esprits des ancêtres qui établissaient leur pouvoir sur le peuple. En dehors d’Akongo, il n’y avait pas d’autres dieux et même les sorciers croyaient en lui et lui étaient soumis même s’ils se plaisaient dans leur sort.

2.6.1 Tabou

Dans la coutume Ngombe, l’inceste est prohibé et condamnable ainsi que l’infidélité de la femme. On ne se marie pas entre frères et sœurs ; on ne touche pas à sa femme pendant ses règles, avant d’aller à la chasse ; on ne voit pas la nudité de sa belle-mère ni de son beau-père. Il faut dire que c’est pourquoi, quand on va se baigner à la rivière, il est exigé dans la culture de ce peuple de s’annoncer en criant ou en chantant de loin par exemple.

2.6.2 Totems

· Le léopard symbolise la royauté, c’est pourquoi souvent la housse a épée est faite en peau de léopard. Il représente la force du village. C’est ainsi que seuls les hommes peuvent manger la viande du léopard tué.
· L’hibou : est un oiseau totem parce que son existence est liée à la sorcellerie.

2.7 Stéréotypes et faits divers : Imaginologie

2.7.1 Quelques stéréotypes

On dit des Ngombe qu’ils savent être sauvages, de fois brutes dans leurs réactions, colériques et soulardes. Ils ne ressemblent pas par ex. aux Mongo. Ils sont dangereux et guerriers. Ils excellent dans la pratique de fétiches de guerre. Leur langue diffère des beaucoup de peuples de l’Equateur. Certains pensent que les Ngombe ne sont pas de vrais bantous, qu'ils sont apparentés aux Ngbandi et Banjande. Ils sont souvent insoumis à la dictature de mauvais chef.



Fait divers



- Un chef guerrier garde dans sa maison un crâne de son ennemi qu’il utilise pour prendre de l’eau, cela symbolise que c’est un véritable guerrier.

- Les exploits comme les échecs, les bonnes œuvres comme les mauvaises
Actions font toujours l’objet de chants populaires dans la culture Ngombe. L’histoire chanté d’un certain Mondondo qui avait couché avec sa propre fille en est une illustration éloquente jusqu’à ces jours.

- Les sorciers dits Zebola faisaient la ronde populaire du village très tôt le matin une fois le mois en chantant, en dansant et en invoquant des mauvais esprits pour initier une personne ou un groupe des personnes qui acceptent d’adhérer dans leur groupe. A leur passage, il était strictement interdit aux villageois d’assister à ce spectacle par peur d’être emportés par les esprits maléfiques contre leur gré.


De tout ce qui précède, nous pouvons affirmer, comme pour boucler ce point, que le peuple Ngombe est un peuple qui a bien gardé sa culture, ses rites, ses chants, ses contes, ses proverbes, ses énigmes, ses héros, ses croyances, ses tabous et ses totems. Nous ne parlons ici de celles et ceux qui sont dans le choc qui n’ont subi trop subi le choc des cultures. Mais quelle doit être notre appréciation personnelle dans la quête de la reconstitution de cette histoire ?

 

 

Date de dernière mise à jour : mercredi, 06 février 2019

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Commentaires

  • Yalale

    1 Yalale Le mercredi, 12 août 2020

    Bravo pour cette belle littérature qui nous fait comprendre l'histoire de ce peuple guerrier qu'est les "gombe". Ce document fait sauter certains stéréotypes sur votre vaillant peuple. Durant la colonisation, les gombe faisaient partie de la Force publique (armée coloniale) et de la police de part de leur physique. Je salue cette jeunesse à la recherche de leurs origines. On a trop laissé aux occidentaux cet espace d'expression et de l'écriture de notre passé et voir même de notre présent. Encore une fois bravo.
  • Molele Lingombo Sandrine

    2 Molele Lingombo Sandrine Le dimanche, 19 juillet 2020

    Comment connaître sa généalogie ? Je suis Ngombe de lisala
  • Navale Epusaka

    3 Navale Epusaka Le samedi, 22 février 2020

    j'ai beaucoup aimé cet article.
    je suis Ngombe née à Boende, j'ignorais beaucoup sur ma tribu cet article m'a donnée le goût de savoir plus sur mes origines.
    une question: comment connaître sa généalogie?

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