Le royaume de Luba ou Empire Luba : naissance & déclin

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L’Empire Luba fut un royaume établi en Afrique centrale du XVI ème au XIX ème Siècle, sur le territoire de l'actuelle République démocratique du Congo. Le royaume fut constitué dès le XVIe siècle dans l'actuel Katanga. L'Empire s'étend du Nord Katanga, vers le Maniema et la province orientale en passant par le Kasai oriental et le Kasai Occidental. Il est issu des populations bantou du courant occidental venues de l'est. À la fin du XVIIIe siècle, l'empire atteint son apogée sous le règne de Kumwimba Ngombe : il est étendu vers la Lualaba et le Lac Tanganyika. L'empire décline avec l'arrivée des européens et disparu avec le début de la colonisation.


  

 

 

L'empire Luba

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Dans les temps anciens, les Baluba étaient à la tête d'un empire qui s'étendait del l'Upemba plaine du lac du Kasaï oriental, jusqu'au lac Tanganyika. Fondé par Nkongolo Mwamba, l'empire étendu au XVIe siècle, atteignant son apogée sous les monarques Ilungua Songu (1780-1810), Kumwimbe Ngombe (vers 1840) et Ilunga Kabale.
Le déclin a commencé avec l'invasion des marchands d'esclaves arabes et européens.

 

 

 

Histoire

 

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La naissance du Royaume Luba

Vers 1500 la région comprise entre le Lac Tanganyika et le Haut-Kasai était divisée en une multitude de petites chefferies. Dans la partie occidentale elles étaient gouvernées par des Bungo, les ancêtres des Lunda. Dans la partie centrale, entre les Bushimai et les lacs du Katanga, vivaient les ancêtres des Luba du Katanga. Il y avait là deux royaumes de dimensions plus importantes, celui des Kaniok et celui des Bena Kalundwe. A l'est des Bushimai, les chefferies étaient trés petites et la population qui y vivait s'appelait les Kalanga. Entre les lacs et le Tanganyika vivaient les ancêtres des Hemba et peut-être déjà certains groupes parlant la langue Bemba. On ne sait a quel niveau d'organisation politique ces régions étaient parvenues.

A cette époque un immigrant nommé Kongolo apparut dans les pays des Kalanga pour devenir le fondateur de ce qu'on a appelle le premier empire Luba, Il n'y a pas de tradition unique concernant les origines ou la provenance de Kongolo. Les versions qu'on a pu recueillir montrent seulement à quel point nous manquons d'une étude générale des traditions orales Luba. Les traditions subsistant encore disent qu'il était originaire soit du Nord-Est, de la région ou se trouve maintenant la ville de Kongolo, soit du Nord-Ouest, de chez les Bena Kalundwe de Mutombo Mukulu. Une des traditions prétend même qu'il était né proximité de ce qui allait devenir sa capitale. 

Quoi qu'il en soit de son origine, il est certain que Kongolo arriva dans le pays, soumit en cours de route des villages isolés et des petites chefferies et édifia sa capitale à Mwibele prés du Lac Boya (1). Peu de temps après qu'il s'y fut installé, un chasseur du nom d'Ilunga Mbili, venant de l'est du pays Lualaba, arriva avec sa troupe prés de la capitale. Il y fut bien accueilli par Kongolo dont il épousa deux demi-sœurs Bulanda et Mabela. Mais peu après, il repartait pour son pays natal à la suite sans doute d'une violente dispute avec Kongolo, homme rude qui refusait d'apprendre du nouveau venu les manières et subtilités du métier de chef. Ilunga Mbili venait manifestement d'une chefferie bien organisée encore qu'on en ignore pratiquement !'emplacement (2). 

Après son départ, Bulanda mit au monde Ilunga Kalala et Mabela Kisulu Mabele. Devenu adulte Ilunga Kalala allait être un merveilleux guerrier et aider Kongolo a soumettre toute la partie méridionale du royaume, ce qui montre que la conquête de celui-ci prit au moins vingt ans sinon davantage.

Mais Kongolo prit ombrage des succès de Kalala et tenta de le tuer. Kalala se réfugia dans le pays de son père et en revint avec une armée Kongolo prit aussitôt la fuite et se réfugia prés de Kai. Trahi par ses propres sœurs, il fut capture et tue. Kalala s'empara du royaume et bâtit sa capitale à Munza, à quelques kilomètres de Mwibele. C’était le début de ce qu'on a appelé le second empire Luba qui est en fait le même royaume. L'histoire de Kogolo et de Kalala Ilunga est devenue épopée nationale des Luba (3).

Après son accession au trône, Kalala guerroya, pour agrandir ses domaines. Il fit la conquête de plusieurs chefferies sur les rives occidentales du Lualaba au nord du Lac Kisale, et de quelques autres sur la frontière des Kalundwe. Une tradition recueillie par Van der Noot rapporte que fors de !'édification de sa capitale il eut à combattre les Bena Munza, habitants du lieu. 

Ce fait, s'il est vrai, montre que le royaume était encore très faible à cette époque. Mais à la mort de Kalala, il semble que les bases de son organisation étaient installées (4).

L'organisation politique du royaume est très mal connue, et devrait faire !'objet de recherches poussées de la part d'ethnologues qualifies. A rheure actuelle, on n'en connait que les Brands traits.

Les Luba étaient organisés en patrilignages qui ne semblent pas s'être insérés dans un système segmentaire, à la différence de ce qui se produisit chez les Luba du Kasai. Mais au Kasai il n'y avait pas d'organisation politique supérieure. Chaque lignage comprenait des clients, qui lui étaient lies par contrat, et des esclaves domestiques. 

Le village était forme d'un ou plusieurs lignages. Il était dirigé par un chef choisi sans aucun doute au sein du lignage qui avait joue le rôle principal dans l’établissement du village, mais néanmoins nommé officiellement par un supérieur hiérarchique qui pouvait être le roi lui-même Ce chef était assiste d'un conseil qui comprenait tous les chefs des lignages existant dans le village. 

Plusieurs villages formaient ensemble une chefferie, et il se peut que ces chefferies aient préexiste au royaume. La chefferie avait a sa tête un kilolo, c'est-a-dire un chef territorial. Plusieurs chefferies formaient une province placée sous la direction d'un chef provincial, et toutes les provinces ensemble formaient le royaume. La hiérarchie territoriale n’était cependant pas rigide. Certaines Chefferies dépendaient directement du Roi et il en allait de même pour certains villages. 

Il semble qu'un certain nombre de chefferies aient été héréditaires, sans doute celles des « propriétaires du sol », tandis que d'autres étaient gouvernées par des chefs nommés par leurs supérieurs immédiats et confirmés dans leur nomination par le roi. Tous les chefs, à l'exception des «propriétaires du sol» étaient balopwe, c'est-a-dire membres des lignages de Kongolo ou de Kalala Ilunga. Certains pontes de Chef étaient confies à vie, d'autres pour une période de quatre ans. 

Mais, le Roi pouvait déposer les chefs, quels qu'ils fussent. Ce souverain gouvernait sa capitale, la kitenta, et chaque nouveau roi fondait une nouvelle capitale. La kitenta du Roi décède ainsi qu'une zone environnante était confiée a une femme, la mwadi qui était en contact avec !'esprit du défunt, et à un tivite, c'est-a-dire le principal ministre du disparu. A la mort de ces personnes leurs fonctions passaient à leurs descendants. Ces régions étaient sacrées et libres de toute ingérence du souverain vivant ou de ses inférieurs.

Le gouvernement central comprenait le Roi et ses dignitaires. Les titres étaient hiérarchises et correspondaient à des fonctions différentes. Le plus important était le titre de twite, chef de guerre et commandant d'un corps d'officiers qui formait la seule force de police permanente du royaume; l'inabanza, gardien des emblèmes sacrés qui était avec le sungu le chef provincial le plus important. D'autres titres variaient de chefferie à chefferie. 

Citons les titres de nsikala, régent pendant un interrègne, de kioni, et de mpesi. Plusieurs titres étaient expressément réservés aux proches parents du roi, et en fait la plupart des autres allaient à la famille royale, principalement aux membres du patrilignage de sa mère. 

Les dignitaires démissionnaient a la mort du roi qui les avait nommés et ils étaient alors remplaces, ou reconduits dans leur charge. Le nouveau dignitaire devait offrir au souverain une importante quantité de présents, de manière à garder sa charge, de telle sorte qu'en fait plusieurs titres étaient achetés. Quoique les titres ne fussent pas héréditaires, les charges étaient souvent transmises aux héritiers des dignitaires défunts.

La royauté était fondée sur la notion de bulopwe. Il s'agit d'une qualité sacrée, portée dans le sang, mais transmise par les mâles, qui donnait aux chefs le droit et les moyens surnaturels de gouverner. Sans bulopwe personne ne pouvait avoir d'autorité et tout bulopwe provenait de Kongolo ou de Kalala Ilunga. Le roi régnait donc de droit divin, et l'on croyait qu'il possédait des pouvoirs surnaturels. 

Cela ressort nettement de la description des rites d'installation, du fait qu'on le considérait comme un Vidye, ou esprit de la nature, des emblèmes et tabous de sa fonction etc. La spécificité de cette conception de la royauté, comparée à celle d'autres états africains, réside avant tout dans ses liens étroits avec le culte des ancêtres et plus encore avec le sang, à tel point que personne ne pouvait régner sans que le sang ne le désigne pour cette fonction. 

Théoriquement, le Roi exerçait une autorité absolue: il ne semble pas qu'il y ait eu un conseil supérieur pour contrebalancer sa puissance. Mais celle-ci était tempérée du fait qu'il avait des demi-frères qui pouvaient s’élever contre lui, appuyés par le patrilignage de leurs mères, et soutenus par la cour et le peuple au cas ou le Roi était un tyran. II est possible qu'il y ait eu d'autres freins institutionnels à la puissance royale, mais on n'en trouve aucune mention. Toutefois il ressort nettement de l'histoire Luba et des rapports ethnographiques que le roi n'avait pas la puissance des rois du Kongo et que la structure du lignage semble avoir joue un rôle politique important.

Ce tableau s'applique seulement orientation de la région centrale du royaume, c’est-à-dire la région habitée par les Luba. Lorsque les Luba conquirent des groupes étrangers, à l'est ou à l’extrême sud du Lualaba, il semble qu'ils laissèrent les chefferies conquises aux mains de leurs chefs et se bornèrent à les contrôler en installant un ou deux villages Luba et en les soumettant à l'inspection d'un chef provenant de la région centrale.

L'organisation que nous avons décrite se présente d'une manière très semblable dans tous les autres royaumes Luba, tels ceux des Kalundwe, des Kaniok et des Kikonja. Il diffère sous certains aspects importants de I organisation Lunda que nous décrirons plus loin (5).

Il n'y a pas d'accord général au sujet de la succession du balopwe après Kalala Ilunga. Nous avons résume les sources dans le tableau suivant, qui montre combien ce problème requiert des recherches soutenues. Il est clair, spécialement pour la première partie de la liste, qu'aucune de ces sources ne peut être préférée aux autres. L'ordre dans lequel nous les présentons est donc arbitraire.

 

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Le fils de Kalala Ilunga Walefu ou Liu est surtout connu comme le frère de Cibinda Ilunga qui quitta le Royaume pour fonder l'Empire Lunda, peu avant 1600 vraisemblablement. Il eut pour successeur Kasongo Mwine Kibanza, petit-fils de Kalala par son père, qui eut à subir la rivalité de ses cinq fils. Il les battit tous et conquit de nouvelles terres. 

Ngoi Senza est renommé pour avoir décentralise le royaume en créant de nombreuses chefferies autonomes. Parmi ses successeurs Kasongo Bonswe eut à lutter contre ses oncles qui avaient été lèses dans la succession et qui étaient soutenus par leurs clans maternels. Avec son fils Mwine Kombe s'acheva la première période de l'histoire Luba, période pendant laquelle on ne signale pas de conquêtes après Kasongo Mwine Kibanza, ni de luttes fratricides pour la royauté. 

En revanche, ces deux traits caractérisent la période suivante qui commence avec Kadilo, le fils de Mwine Kombe. Ces données fragmentaires sur un siècle et demi d'histoire Luba mettent en lumière la nécessité d'études ultérieures en cette matière (6).

Outre l'état de Kalala, il existait à la même époque trois importants royaumes Luba. Dans la région de Kikonja un état fut fondé pendant le règne de Kalala Ilunga sur les terres d'une chef Eerie antérieure dirigée par une femme nommée Mputu. Le fondateur de cet État, un Kunda nommée Bombwe Mbili aurait été le frère ou le fils de Ilunga Mbidi Kiluwe. Le nouveau royaume groupait trois populations légèrement différentes, les pécheurs Laba du lac Kisale, les sujets de Mputu, et les Songo Meno de la rive nord du Lualaba. 

Cet État ne fut jamais expansionniste, en revanche il dut résister à ses voisins et y parvint grâce au fait que la population pouvait trouver refuge dans les Isles du Lac Kisale. En réalité ses dimensions n'étaient genre plus importances que celles des chefferies traditionnelles comme il y en avait beaucoup à l'est du Lualaba en pays Hemba (7). 
 



Les Kalundwe disent que quand Kongolo arriva dans le pays il y trouva une petite chefferie, groupant seulement quelques villages, qui était dirigée par les Bena Basonge. Âpres Kongolo, c'est une famille Lunda qui prit le pouvoir et fonda une nouvelle lignée royale, celle des Bena Kabeya. Enfin, une ou plusieurs générations plus tard, c'est une autre lignée Lunda, celle des Bena Gandu qui acada au trône.

Après une période de guerre civile entre ces trois familles, un compromis fut trouvé qui établissait que le chef serait choisi selon un système de rotation irrégulière entre elles trois. Entre-temps, probablement avant 1700, les Kalundwe, qui formaient la chefferie de Mutombo Mukulu, s'étaient répandus et étaient devenus suffisamment forts pour affirmer leur puissance à travers les siècles. On ne dispose d'aucun renseignement digne de foi touchant le troisième Royaume, celui des Kaniok (8).


C'est le cas aussi pour toutes les chefferies situées entre le Lualaba et le Lac Tanganyika, a l'exception des Tabwa et des populations qui leur sont apparentées. 

Ceux-ci prétendent être venus du Nord, avoir suivi la rivière Lovua et s’être rendus à partir de là dans la région de Baudouinville et de Zongwe. Ils Laissèrent un groupe à Mengwe près du Lovua. De Zongwe un groupe, celui des Tabwa et leur clan dirigeant, les Zimba, se dirigeait vers le Sud, tandis que le clan Kasanga restait dans la région en donnant naissance aux Tumbwe, et que le clan Kamanya organisait les Hemba. En outre, on pense que les Bwile ou Aanza dénivérent ultérieurement des Tabwa. 

Plus tard les Tabwa et les Tumbwe s’étendirent vers le Nord et les seconds atteignirent finalement le sud du cinquième parallèle. La chronologie et les détails de l'histoire de ces peuples sont si incertains qu'on n'a absolument aucune image nette de leur évolution ultérieure (9). 

Pour toute la région du Kasai, il n'y a actuellement ni traditions ni autres documents qui remontent au-delà du XVIIIe Cependant, on peut supposer que toute la région située à l'ouest des Lulua et au nord-ouest des Kaniok était occupée par les Kete du Sud et du Nord. Les Luba du Kasai vivaient dans le triangle compris entre les pays Lubilash, Bushimai et Kaniok et il se peut qu'ils aient déjà alors commence à s'infiltrer chez les Lwalwa, Mbal, Sala Mpasu, Kongo du Bas Lweta et de la vallée du Kasai. A l'Est le pays était occupée principalement par des Songye.

 

Souverains de l'Empire Luba

 

 

  • Kalala Ilunga, fils de Mbidi Kiluwe et neveu de Nkongolo Mwamba ;
  • Ilunga wa Luhefu, fils de Kalala Ilunga, il s’installa à Bisonge ;
  • Kasongo Mwine Kabanze, fils de Ilunga wa Luhefu, s’établit à Kibanza ;
  • Kasongo Kabundulu, fils de Mwine Kabanze, s’établit à Katundu ;
  • Ngoy-a-Sanza, fils de Kasongo Kabundulu, résida à Kapulu ;
  • Mwine Nkombe Ndayi, fils de Ngoy-a-Sanza, s’établit à Nkombe ;
  • Kadilo Sokela Bota, fils de Mwine Nkombe, s’installa à Budi ;
  • Kenkenya, fils de Kadilo s’établit à Bwilu ;
  • Ilunga Nsungu succéda à son père Kenkenya et s’établit à Lubala ;
  • Kumwimba Ngombe succéda à son père Ilunga Nsungu, il résida à Budumbe ;
  • Ndayi Mushinga, fils de Kumwimba Ngombe, n’eut pas le temps de construire un village car, après une année de règne, il fut battu et tué par son frère Ilunga Kabale ;
  • Ilunga Kabale, s'installa à Bene Dyombo ;
  • Maloba Konkola, fils aîné de Ilunga Kabale, lui succéda, mais trois mois après, il fut battu et décapité par son frère Kitamba ;
  • Kitamba prit le pouvoir, il battit encore un frère, mais un an après, lui aussi fut tué par son frère Kasongo Kalombo, cinquième fils de Ilunga Kabale ;
  • Kasongo Kalombo, fils de Ilunga Kabale, succéda à Kitamba ;
  • Ndayi Mande, frère de Kasongo Kalombo lui succéda, combattu par son frère Kasong’wa nyembo ;
  • Kasong’wa Nyembo qui avait pris le pouvoir de Ndayi Mande eut affaire à son frère Kabongo avec qui il engagea une guerre qui dura des années et qui coûta beaucoup en vies humaines et en richesse à la population.

Ce dernier demeura insaisissable par le colonisateur jusqu'en 1917.

 

Mbudye

Le royaume de Luba avait un corps "d'hommes de mémoire" officiels qui faisaient partie d'un groupe appelé Mbudye. Ils étaient chargés de maintenir les histoires orales associées aux rois, leurs villages et les coutumes du pays. Des parallèles avec ces types de fonctionnaires peuvent être trouvés dans les royaumes voisins tels que Kuba et Lunda. Le Lukasa est le document, sous la forme d'une plaquette, qui sert de support aux récits. Les évènements, personnages, lieux et autres éléments remarquables, étaient symbolisés par un objet matériel. C'est un document symbolique de type semagramme.

 

Économie

L'économie locale a conduit au développement de plusieurs petits royaumes Luba. Les commerçants de Luba reliaient la forêt du Zaïre au nord avec la région riche en minéraux au centre de la Zambie moderne connue sous le nom de Copperbelt. Les routes commerciales traversant le territoire de Luba étaient également reliées à des réseaux plus larges s'étendant à la fois aux côtes de l'Atlantique et de l'océan Indien.

À la formation du royaume de Luba, l'économie est devenue complexe et basée sur un système féodal qui redistribuait les ressources agricoles, de chasse et d'exploitation minière parmi les nobles. La classe dominante détenait un monopole virtuel sur les produits commerciaux tels que le sel, le cuivre et le minerai de fer. Cela leur a permis de poursuivre leur domination dans une grande partie de l'Afrique centrale.

 

Arts et croyances au royaume de Luba

Comme dans le Royaume de Kuba, le Royaume de Luba tenait les arts en haute estime. Un sculpteur détenait un statut relativement élevé, qui était affiché par une aze (hache) qu'il portait sur son épaule. L'art de Luba variait tout au long du vaste territoire que le royaume contrôlait. Cependant, certaines caractéristiques restaient communes. Le rôle important de la femme dans les mythes de la création et dans la société politique a fait que de nombreux objets de prestige étaient décorés de personnages féminins.

Les appuis-tête de meubles et les bâtons cérémoniels étaient d'une grande importance par rapport aux croyances sur les rêves prophétiques et le culte des ancêtres. Les rêves étaient censés communiquer des messages de l'autre monde. Par conséquent, il était courant d'avoir deux figures de prêtresse ornée sur un appui-tête sur lequel on dormait. Les bâtons cérémoniels, habituellement détenus par des rois, des chefs de village ou des dignitaires de la cour, étaient également sculptés avec des personnages féminins doubles ou jumelés. Des personnages uniques sur des pièces d'art, spécialement des états-majors, représentaient des rois décédés dont les esprits étaient transportés dans le corps d'une femme.

Parmi les Luba, le nom "Nkole" apparaît à la tête de chaque généalogie. C'est un titre honorifique, avec le sens littéral de «puissant». Il a été donné aux trois patriarches les plus éloignés et inséré symboliquement dans toutes les généalogies.

Dans la tradition baluba, le «Kasala» est une forme bien définie de slogans ou poésie en vers libre. Il est chanté ou récité, parfois avec accompagnement instrumental, par des hommes et des femmes qui sont des spécialistes professionnels. Il dramatise des événements publics qui exigent des émotions fortes, comme le courage dans la bataille, la joie collective aux fonctions officielles, et le deuil aux funérailles. Dans le style et le contenu, le kasala est un genre tout à fait différent avec des proverbes, des mythes, des fables, des énigmes, des contes et des récits historiques.

 

Influence

Le prestige attaché à la lignée des rois sacrés était énorme, et les dirigeants des petites chefferies voisines étaient désireux de s'associer à la culture Luba. En échange d'un cadeau sous forme de biens et travail, ces souverains moins puissants furent intégrés dans la lignée royale et adoptaient les ancêtres sacrés de Luba comme étant les leur. Les traditions Luba, y compris les styles artistiques et les formes sculpturales, ont également été transmises aux États clients.

 

Déclin

Finalement, le commerce à longue distance a détruit le royaume de Luba. Dans les années 1870 et 1880, des commerçants d'Afrique de l'Est ont commencé à chercher des esclaves et de l'ivoire dans les savanes de l'Afrique centrale. Tentés par l'attrait des profits rapides, les colons européens (en particulier les Belges) ont commencé à faire des raids sur l'empire pour y prélever des esclaves, ce qui a entrainé la destruction rapide du Royaume de Luba. En 1889, l'empire fut divisé en deux par un différend de succession, mettant fin à l'empire en tant qu'état unifié. L'Empire fut ensuite absorbé dans l'État libre du Congo belge.

 

 

 

Littérature

  • Roland Oliver, Brian M. Fagan, "Africa in the Iron Age: C. 500 B.C. to A.D. 1400", Cambridge 1975, (ISBN 0-521-09900-5)(Über die Eisenzeit in Afrika)
  • Graham Connah, "African Civilizations - An Archaeological Perspective", 2nd edition, Cambridge, 2001, (ISBN 0-521-59690-4)(Archäologische Erkenntnisse über präkoloniale Kulturen in Afrika, u.a. Upemba-Kulturen)
  • Peter N. Stearns (Hrsg.), "The Encyclopedia of World History: Ancient, Medieval, and Modern", Boston, 2001, http://www.bartleby.com/67/343.html [archive] und http://www.bartleby.com/67/363.html [archive] (accessed 12.11.2004), (Zur Bantuexpansion und den Upembakulturen)
  • Kanundowi Kabongo & Mubabinge Bilolo, "Conception Bantu de l'Autorité. Suivie de Baluba: Bumfumu ne Bulongolodi", Publications Universitaires Africaines, Munich - Kinshasa, 1994.
  • Pierre de Maret, "The power of symbols and the symbols of power through time: probing the Luba past.", in: Susan Keech McIntosh (Hrsg.), "Beyond Chiefdoms: Pathway to complexity in Africa.", Cambridge, 1999, (ISBN 0-521-63074-6)(Zur Geschichte der Luba)

 

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LES BALUBA

Histoire, cosmologie et sémiologie d'un peuple bantu
Lukanda Lwa Malale
Préface de Banza Mukalay Nsungu ; Avant-texte de Manda Tchebwa ; Postscriptum de Joseph Ibongo
Organisation Internationale CICIBA

 

Référence 

  • FFSA Federation of the Free States of Africa
  • http://www.worldstatesmen.org/Congo-Kinshasa_native

 

 

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Peuple Luba (Baluba)

 

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Langues : Tshiluba, Kiluba

 

Population
En République démocratique du Congo, les Lubas sont l'ethnie la plus importante (20 % à 25 % de la population) ? environ 6 millions dans le Kasaï-Occidental, 7 millions dans le Kasaï-Oriental, 5 millions dans le Katanga, 1 million dans le Maniema et au moins 2 millions dans la capitale Kinshasa.

 

Une minorité de Balubas vit aussi dans l'Angola voisin, la colonisation européenne a séparé le même groupe ethnique.

Toutefois la notion Baluba est difficile à cerner parce qu'en parlant des Baluba on fait allusion à plusieurs groupes :

  • Les Baluba du Katanga (Baluba-Kat ou Baluba « centraux »)

Ce sont les peuples du cœur du Baluba d'où sont issus tous les autres peuples Lubas et ceux qui leur sont liés. Ils sont situés dans la région du Katanga en majorité, mais quelques-unes de leurs tribus sont établies dans le Kasaï-Oriental, dans le secteur de Baluba Shankadi et Baluba Lubangule. Leur langue est le kiluba (luba-Kat, luba-central). Ce sont les peuples fondateurs de l'empire Luba dans la région du lac Kisale et du Bupenba. Au côté de l'empire Luba, il y avait d'autre chefferies Luba qui purent garder leur autonomie face à celui-ci, comme les Bena-Kalunduwe, le royaume de Kinkondja, etc.

  • Les Baluba du Kasaï (Luba-Lulua, Luba-Kasaï, Bakasaï, ou Baluba « occidentaux »)

Ce sont les peuples établis dans les vallées des rivières : Lubilanshi, Lulua jusqu'à l'est de la rivière Kasai et au sud de la Sankuru. Ils situent leur origine à Nsanga Lubangu ou (Nsanga-a-Lubangu) quelque part au Katanga dans la région du lac Kisale et du Bupemba, ils ont émigré au Kasai dans leur emplacement actuel par vagues d'immigration successives entre les XVIe et XIXe siècles, et c'est ce qui justifiait leur classification en tribus actuelles. On les trouve au Nord-Ouest des Baluba du Katanga dans la région du Kasaï.

Leur langue est le tshiluba (Luba-Kasai, Luba-lulua, Luba occidental) qui est distincte du kiluba parlé par les Baluba-Kat.

Contrairement aux Baluba du Katanga, les Baluba du Kasaï n'étaient pas organisés en royaume, mais en chefferies indépendantes les unes des autres avec comme instrument d'union la langue commune à eux tous, le tshiluba. Les chefferies étaient fondées sur la notion de tribu qui regroupait quelques clans en son sein. Quelques tribus Luba-kasai : Bakwa-Bowa, Bakwa-Dishi, Bakwa-Luntu, Bakwa-Ngoshi, Bakwa-Konji, Bajila-Kasanga, Bakwa-Mulumba, Bakwa-Kalonji, Bakwa-Beya, Bakwa-Biayi, Bena-Mpuka, Bakwa-Nyambi, Bakwa-Kasanzu, Bakwa-Ndaba etc.

Les Baluba du Kasaï peuvent encore être divisés en trois : Bakwa-Luntu et Bakwa-Konji (Baluba du territoire de Dimbelenge dans le Kasaï-Occidental), Bena-Lulua (Baluba du Kasaï-Occidental à l'exception du territoire de Dimbelenge), Bena-Lubilanji (Baluba Lubilanji ou Baluba du Kasaï-Oriental) suivant leurs ascendances et vagues d'immigration. Du côté Luluas Kalamba Mukenge tentera de monter une chefferie "Le royaume de Bashilange" englobant toutes les tribus et clans Luluas vers 1880-1890 avec l'appui des Européens dans sa région, mais son autorité n'avait pas été reconnue et acceptée partout. Néanmoins il avait réussi à passer comme le représentent de ce groupe Lulua auprès de l'autorité coloniale.

Après l'indépendance du Congo en 1960, Albert Kalonji fit sécession du Sud Kasaï et se proclama Mulopwe de Baluba (Bena-Lubilanji) qui dura jusqu'en 1962.

Il faut signaler que cet article traite de ces deux peuples en même temps.

  • Les Baluba-Sanga (Basanga, Baluba « méridionaux »): situés au sud de Baluba-Kat, ils parlent le Kisanga (Kiluba-sanga).
  • Les Baluba-Hemba (Bahemba, Baluba « orientaux »): situés à l'est de Baluba-Kat, ils parlent le Kihemba (Kiluba-Hemba).
  • Les Batumbwe
  • Les Bakunda

Des groupes leur sont reliés qu'on classe aussi comme des Balubas sont :

  • Balunda (Lundas, Luba-Lunda, Arunds, Karunda)
  • Koande : langue Kikaonde (chikaonde, Luba-kaonde)
  • Bemba
  • Tabwa
  • Lamba
  • Kanyok
  • Lwalwa
  • Songe (Songye) : langue Kisonge (Luba-songe)
  • Bangubangu
  • Babindi
  • Bakete du Sud
  • Basalampasu
  • Bakwa-Mputu : langue, Luna (Luva, Luna-inkongo, Luba nord-ouest)
  • Babuyu
  • Bazimba
  • Bazula
  • Bahombo
  • Balala
  • Babisa
  • Bafipa
  • Babwari
  • etc.

Ce 2e groupe est formé surtout des « balubaïsés », qui ont reçu une forte influence des Balubas, et Bena-Malambo des ethnies qui situent leur origine chez les Baluba. Tous ces Baluba (1er et 2e groupes) étaient désignés sous le nom de Bana Ba Ilunga Mbidi (enfants de Ilunga Mbidi : qui est l'ancêtre commun le plus lointain à eux tous) ou Bana Ba Muluba (Bana BaMuluba, pour éviter la confusion avec le terme Baluba qui est plutôt restreint.

 

Culture et société

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Famille

Quand un couple souhaite se marier, le futur époux demande l'avis de ses parents qui lui remettent symboliquement une somme d'argent comme droit de la parole que la fille présentera à ses parents pour annoncer qu'un garçon a porté le regard sur elle et une fois que les parent de la fille ont accepté la demande, le garçon se présentera avec sa famille avec à la délégation un proche pour la cérémonie de pré-dot (kifungamulango en swahili, littéralement serrure ou fermeture de la porte), c'est-à-dire une fois la cérémonie terminée, la poudre sera versée sur la fille qui devient alors propriété privée du garçon et la famille ne pourra plus prendre la dot de quelqu’un d'autre si ce n'est le garçon.

Mais s'il faudra noter que la pré-dot est toujours versée deux fois le même jour ou deux séparer pour la confirmation de la détermination de l'engagement que le garçon a pour la fille. Puis il doit apporter à boire et la nourriture pour que les parents de la fille puisse manger et lui demander la dot. 

 

Religion

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Cérémonie d'investiture d'un chef Luba du Katanga (Photo by Mary Nooter Roberts.)

 

En ce qui concerne la religion, les Baluba pratiquent le culte des ancêtres et croient en un Dieu unique, suprême, ce monothéisme a d’autant plus imprégné la culture baluba avec l’arrivée des évangélistes belges à partir des années 1890.

De nos jours, ces coutumes et tant d’autres pratiquées par les Baluba continuent d’être véhiculées, résistant au temps et au métissage de la communauté baluba. Même si l’arrivée des belges a entériné la fragmentation des Baluva , une solidarité persiste entre eux notamment par le sentiment d’être apparentés à ces mêmes héros mythiques que sont Nkongolo et Ilunga père et fils.

 

 

 

 

Art Luba

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Coiffure Luba (Musée royal de l'Afrique centrale, Tervuren, Belgique).
 

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Porteuse de coupe Luba collectée région Lac Kisale (Congo) – circa 1915 (collection Philippe Pellering)

 

 

Référence

  • « Luba (peuple d'Afrique) », Notice RAMEAU, BnF 
  • une histoire d'un peuple
  • la naissance de l'empire Luba et Lunda
  • Alain-Michel Boyer, Les Arts d'Afrique, Hazan, 2008, p. 354-355

 

Date de dernière mise à jour : mardi, 19 février 2019

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Commentaires

  • Dipa Dia Nzambi

    1 Dipa Dia Nzambi Le samedi, 21 septembre 2019

    J'ai Les larmes aux yeux... J'imagine reunir CE grand peuple, promouvoir Notre culture.
  • Shela

    2 Shela Le jeudi, 21 mars 2019

    Bonjour,

    J’animerai sacoru quel et le tissu traditionnel des baluba ? Merci
  • Maestro

    3 Maestro Le mardi, 19 février 2019

    Cool

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