Septime Sévère, l'empereur Africain
Le 10/09/2017

Né à Lepcis Magna, en 145 ou 146 de notre ère, dans une famille africaine romanisée, Lucius Septimius Severus grandit dans sa province natale et y reçut une formation en punique, en latin et en grec. Plus tard, il se rendit à Rome, pour commencer sa carrière ( cursus honorem ) et entrer au Sénat. Il y fut accueilli par des cousins.
Il obtint un premier poste en Sardaigne, puis en Afrique. Ensuite, il occupa plusieurs postes militaires. Il tomba brièvement en disgrâce pendant le règne de Commode, le fils de Marc Aurèle, et profita de cette période pour réaliser un voyage en Grèce. Puis il poursuivit sa carrière jusqu’au gouvernorat de province.
Sur le plan personnel, il épousa Paccia Marciana, qui était, comme lui, d’origine punique. Mais elle décéda après quelques années de mariage. Aucun enfant ne semble être né de cette union. Ensuite, il épousa Julia Domna, fille du grand-prêtre d’Héliogabale à Emèse, en Syrie. Elle donna naissance à ses deux fils, Caracalla et Géta, et le soutint beaucoup dans l’exercice du pouvoir.
La guerre civile
Septime Sévère était gouverneur de Pannonie, une province située sur le Danube, lorsque Pertinax, le successeur de Commode, un vieux sénateur, fut assassiné, après seulement quelques mois de règne. Ayant à sa disposition plusieurs légions dans sa province, Sévère se fit alors proclamer empereur et se considéra comme le vengeur de Pertinax.
Il se dirigea alors sur Rome pour se faire reconnaître par le Sénat. Mais il n’était pas le seul prétendant au trône. Face à lui, il y avait Pescinnius Niger, gouverneur de Syrie, et Clodius Albinus, gouverneur de Bretagne. Dans un premier temps, il passa un accord avec Codius Albinus, lui promettant de l’associer au pouvoir, afin d’avoir les mains libres pour lutter contre Niger. Mais une fois la victoire acquise contre le gouverneur de Syrie, il se retourna contre Albinus, alors arrivé en Gaule. Cette fois encore, Sévère gagna la victoire et fut reconnu empereur.
Il chercha alors à restaurer la paix dans l’Empire, il récompensa les cités qui l’avaient soutenu et en sanctionna certaines qui s’étaient opposées à lui. Il fut aussi très généreux envers sa cité natale, à qui il offrit un programme architectural complet: nouveau forum, nouvelle basilique, rue à colonnades et nymphées, réaménagement du port, etc.
Les guerres parthiques
Parmi les faits marquants de son règne, il faut retenir ses deux guerres contre l’empire Parthe, principal ennemi des Romains à cette époque. La première eu lieu en 193, et la seconde en 198. Pour cette dernière, il reçut le triomphe et le Sénat lui fit ériger un arc sur le forum romain, qui illustre cette guerre.
Et sa famille…
Sa famille faisait partie de l’aristocratie locale de Lepcis Magna. En effet, son grand-père avait occupé la magistrature suprême: suffète (magistrature qui s’exerce à deux, pendant un an), et s’était chargé du basculement des institutions de la cité, du système punique, vers le système romain. De ce fait, il fut également le premier duumvir de Lepcis, c'est-à-dire l’équivalent du consul de Rome, mais dans les provinces.
Quant à ses fils, Septime Sévère les a associé à la gestion de l’Empire, en tant que César (héritier du trône), puis Auguste (empereur ou co-empereur), afin de préparer sa succession. Son objectif était la création d’une dynastie. Ainsi, Caracalla, son fils aîné, a été le premier à être associé au trône impérial, dès 198. Puis, ce fut le tour de Géta, son cadet de seulement quelques mois. Cependant, ce dernier dut attendre plusieurs années pour recevoir le même statut, en 209.
A la mort de l’Empereur africain, qui décéda au cours de sa campagne militaire en Bretagne (York) des suites d’une maladie, ses deux fils étaient donc ses co-empereurs et lui succédèrent à la tête de l’Empire Romain, mais une haine profonde, qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre, provoqua la fin prématurée du projet voulu par Sévère. En effet, chacun se méfiant de l’autre en permanence, ses fils passaient leur temps à chercher le moyen de se débarrasser de son rival. Caracalla parvint à faire assassiner Géta après seulement onze mois de règne commun, en 212.
Dès lors, il fut seul au pouvoir et y resta, pour le malheur du peuple romain, des sénateurs et des gouverneurs, parmi lesquels il fit de nombreuses victimes. On se souviendra, entre autre, du massacre des Alexandrins ou encore de l’assassinat des sénateurs qui étaient partisans de Géta.

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