Santé : C'est la souche Zaïre qui est à l'origine de l'actuelle épidémie d'Ebola en République démocratique du Congo

Par Le mardi, 22 mai 2018 0

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Au cours des 9 épidémies d'infection par le virus Ebola connue à ce jour, 8 ont été causées par la souche Ebola Zaire, et une seule par la souche Bundibugyo : celle ayant eu lieu en 2012 en Ouganda. 

La souche Zaïre à l'origine de l'épidémie d'Ebola en RDC

 

 

Le 22/05/2018

 

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Le virus Ebola appartient à la famille des filovirus et existe sous différentes formes. Il n’y a pas un, mais six virus Ebola à ce jour. Évolutive, la classification du virus distingue en effet à ce jour six espèces suivant leur localisation initiale : Ebola Zaïre (virus identifié en 1976 dans la future RD Congo), Ebola Soudan (reconnu en 1979 au Soudan et en Ouganda), Ebola Reston (déterminé pour la première fois en 1983 à Reston, aux États-Unis), Ebola Forêt de Taï (ou Ebola Côte d’Ivoire, découvert en 1994, également en Guinée et au Liberia) et Ebola Bundibugyo (2008, issu d’une région ougandaise).

 

La souche responsable de l'épidémie actuelle d'infections par le virus Ebola en République démocratique du Congo (RDC) appartient à la souche Ebola Zaïre, selon un travail réalisé par l’Institut national de recherche biomédicale (INRB) de Kinshasa, en collaboration avec le laboratoire mixte international « Prévention et prise en charge des maladies infectieuses émergentes » (LMI PréVIHMI) de l'université de Montpellier. Ce travail s'inscrit dans le cadre des recherches coordonnées par la plateforme REACTing (Research and Action Targeting Emerging Infectious Diseases).

Pour l'instant, « seule une série de bases appartenant au gène VP35 codant pour le cofacteur de l'ARN polymérase a été amplifiée à Kinshasa, précise au « Quotidien » le Pr Martine Peeters, du LMI PréVIHMI. La souche précise responsable de l'épidémie n'est pas totalement caractérisée, mais nous savons au moins qu'elle est ciblée par le vaccin », rVSV-ZEBOV.

Une campagne de vaccination, sous la responsabilité de MSF Suisse, a été lancée dans la province de l'Équateur, dans les environs de Bikoro qui concentre la grande majorité des cas. Un stock de 7 500 doses a été acheminé sur place.

Un séquenceur qui tient dans la main

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Au cours des 9 épidémies d'infection par le virus Ebola connue à ce jour, 8 ont été causées par la souche Ebola Zaire, et une seule par la souche Bundibugyo : celle ayant eu lieu en 2012 en Ouganda. L'identification de la souche a été rendue possible par « une nouvelle technologie de séquençage par nanopore qui tient dans un boîtier grand comme une clé USB, explique le Pr Peeters, la technologie est facile à transférer, bien que la bio-informatique nécessaire pour traiter les données reste lourde à faire. » L’approche utilisée par les chercheurs a fait appel à des techniques standards déployées sur place et à des techniques de nouvelle génération ne nécessitant pas l’isolement du virus vivant.

À la date du 19 mai, on dénombre un total de 46 cas d'infections par le virus Ebola en RDC (dont 21 confirmés), parmi lesquels 26 décès.

 

lequotidien du medecin.fr

Ebola en RDC : un vaccin contre la souche Zaïre

 

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Le virus Ebola qui sévit actuellement en RDC est bien la souche Ebola Zaïre. Afin de lutter contre la propagation du virus, l’OMS déploie une vaccination en anneau. En tout, plus de 7 500 doses devraient ainsi être injectées, malgré les difficultés de conservation du produit.

 

La souche identifiée en République démocratique du Congo (RDC) est appelée Ebola Zaïre. L’institut national de recherche biomédicale de Kinshasa et l’Inserm ont ainsi caractérisé le virus circulant dans le pays, victime d’une épidémie depuis deux semaines. « Le déploiement de vaccins et de possibles traitements comme les antiviraux ou les anticorps neutralisants dépend de la caractérisation du virus responsable de l’épidémie », rappelle l’Inserm.

Ainsi cette confirmation appuie-t-elle l’intérêt de l’essai clinique mis en place actuellement par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) à Bikoro et à Mbandaka. « Plus de 7 500 doses de rVSV-ZEBOV ont été déployées », indique l’OMS. Données par le laboratoire Merck, ces doses vont être administrées, sur le principe du volontariat, à tous les contacts des cas confirmés, ainsi qu’aux contacts de ces contacts. Par ailleurs, les professionnels de première ligne (médecins, infirmiers, personnes responsables des rites funéraires…) recevront également une dose de vaccin.

Une procédure complexe

« Mettre en place une vaccination en anneau est une procédure complexe », souligne le Dr Matshidiso Moeri, directeur régional de l’OMS pour l’Afrique. « Les vaccins doivent notamment être conservés à une température située entre moins 60 et moins 80 degrés. » C’est pourquoi « les transporter et les distribuer dans les régions affectés constitue un véritable défi ». Pour surmonter cet obstacle logistique, l’OMS a envoyé des contenants spéciaux capables de maintenir leur cargaison à la bonne température à Mbandaka et Bikoro.

Le vaccin s’était révélé efficace lors d’un précédent essai mené en Guinée en 2015. Aucun cas n’avait été signalé pendant plus de 9 jours suivant l’immunisation de 5 837 personnes.

Pour rappel, au 18 mai, 46 cas d’Ebola ont été recensés en RDC et 27 décès ont été enregistrés.

Marqués par la sorcellerie, des malades d'Ebola refusent des soins

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Maladie mystique, mauvais sort, sorcellerie et superstition justifient pour la majorité des habitants de Mbandaka (nord-ouest de la RDCongo) le refus par certains malades de recevoir des soins dans les hôpitaux.

Mercredi, un pasteur d'une église évangélique est décédé quelques jours après avoir "prié" pour un malade d'Ebola, selon un médecin.

"Croyant que l'épidémie d'Ebola relève de la sorcellerie, certains malades refusent de se faire soigner, préférant la prière", témoigne Julie Lobali, une infirmière en première ligne contre la neuvième épidémie de la maladie d'Ebola en RDC.

A Mbandaka, ville de 1,2 million d'habitants située à 700 km de Kinshasa, touchée par l'épidémie, de nombreuses personnes croient que l'épidémie actuelle est "un mauvais sort jeté sur ceux qui ont mangé une viande volée" en brousse, explique Mme Lobali.

Cette infirmière de l’hôpital général de Mbandaka, est elle-même considérée comme un "cas suspect".

L'épidémie d'Ebola a été déclaré le 8 mai à Bikoro (à 100 km de Mbandaka et 600 km de Kinshasa), à la frontière avec le Congo-Brazzaville.

La nouvelle épidémie n'est pas une maladie normale mais le "résultat d'un mauvais sort jeté sur ce village par un chasseur qui s'était fait voler un gros gibier. C'est une maladie mystique", croit Blandine Mboyo, habitante du quartier de Bongondjo à Mbandaka.

"Ce mauvais sort est trop puissant parce qu'il frappe ceux qui ont mangé cette viande, entendu parlé de ce vol ou encore vu l'animal volé", estime vérité Nicole Batoa, vendeuse.

"Cette maladie est incurable. Ils le disent eux-mêmes à la radio, c'est parce qu'il s'agit de sorcellerie", déclare Guy Ingila, vendeur clandestin de carburant.

En RDC, comme un peu partout en Afrique, la maladie ou le décès n'est jamais un phénomène naturel. L'OMS et les autorités ont déjà enregistré une cinquantaine de cas dont 27 décès.

Du point de vue culturel, "autant de morts est la manifestation d'un mauvais sort et ne peut être provoqué que par un mauvais génie", explique Zacharie Bababaswe, spécialiste congolais de l'histoire des mentalités.

Avant l’expansion des églises évangéliques en RDC, des Congolais allaient voir le féticheur ou le guérisseur du village pour se soigner, explique M. Bababaswe.

Cette croyance à la superstition a simplement changé de forme. "Avant les années 1980, n'importe quelle maladie avait une origine mystique", se rappelle-t-il et le féticheur proposait toujours une solution mystique.

- Des charlatans pour guérir Ebola -

Après la décennie 1980, "des charlatans se sont transformés en pasteurs pour prendre le relai des guérisseurs et des féticheurs" et proposer des solutions mystiques aux problèmes de santé, rappelle M. Bababaswe : "A un problème spirituel, la solution n'est pas médicale", pense-t-on.

Il y a quelques semaines, deux malades d'Ebola venus de Bikoro, l'épicentre de l'actuelle épidémie, s'étaient rendus en urgence dans des églises au lieu d'aller dans un centre de santé pour suivre des soins, selon des témoignages.

Un autre malade, interné à l’hôpital général de Mbandaka le 1er mai, a préféré quitter l’hôpital pour se faire soigner par un guérisseur. Cette attitude inquiète le personnel médical et autres leaders communautaires.

Les fétiches n'étant plus à la mode actuellement, c'est à l'église que la solution à la maladie peut-être trouvée grâce aux miracles que "le pasteur peut obtenir de Dieu".

Par conséquent, la sensibilisation des masses à l'existence de la maladie devient prioritaire. "Il faut une communication adaptée", conseille M. Bababaswe parce que les gens ne changeront pas en un jour "leurs habitudes séculières".

Pour enrayer la propagation de l'épidémie, il faut "expurger de la tête des villageois que la maladie à virus Ebola est un mauvais sort jeté sur les villages", estime le député Bavon N'Sa Mputu, un élu de Bikoro.

Couplée à la misère, les églises qui offrent aussi la solidarité, sont par la force des choses propulsées au devant de la scène pour des solutions appropriées à un problème de santé publique qui peut mettre en péril l'humanité entière.

C'est la neuvième fois que la maladie à virus Ebola sévit sur le sol congolais depuis 1976. La dernière épidémie en RDC remonte à 2017. Rapidement circonscrite, elle avait fait officiellement quatre morts.

 

© 2018 AFP

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