Dans la jungle de la réserve de Kokolopori, en République démocratique du Congo, l’étude d’une population de bonobos a permis la découverte d’une nouvelle variété de truffes. Si elle est nouvelle pour les scientifique, elle ne l'est pas pour les pygmées qui connaissent ces truffes depuis la nuit du temps et l'appellent "Smbokilo"
RD Congo : Découverte d’une nouvelle espèce de truffes par des bonobos
Le 16/10/2020
Lesbonobos, une espèce de grand singe menacée d’extinction que l’on ne trouve qu’en République démocratique du Congo, ont découvert par inadvertance une nouvelle espèce de truffe, selon une nouvelle étude. Les chercheurs pensent qu’elle pourrait avoir une valeur culinaire importante et qu’elle est également la preuve des vastes réserves de diversité fongique non décrites dans la région.
Image d’entête : un des bonobos sauvages de la réserve de bonobos de Kokolopori étudié ici. (Alexander Georgiev/ Musée d’histoire naturelle de Floride)
Si les truffes sont couramment consommées par l’humain dans les restaurants gastronomiques, elles sont également appréciées par nos plus proches parents. Les bonobos, qui partagent 98,7 % de notre patrimoine génétique, savourent régulièrement de la truffe, que les chercheurs ont baptiséeHysterangium bonoboen l’honneur des singes qui l’ont trouvée.
Pour Matthew Smith, professeur associé au département de phytopathologie de l’université de Floride et coauteur de cette étude :
Les truffes ne sont pas seulement destinées aux chefs cuisiniers, elles le sont aussi à nos plus proches parents. Il y a tant à apprendre sur ce système, et nous n’en faisons qu’effleurer la surface.
Prisée pour ses arômes, la truffe est souvent un élément essentiel des écosystèmes, et l’H. bonobone fait pas exception. Elle joue un rôle important en permettant aux arbres d’absorber les nutriments du sol et soutient le régime alimentaire des animaux. De précédentes études ont rapporté que les bonobos mangeaient des truffes, mais celle-ci est la première à identifier une espèce spécifique.
Les communautés locales connaissent depuis longtemps l’existence de la truffe. Elles l’appellent “simbokilo“, un nombantou. Les bonobos la localisent probablement en captant son odeur qui flotte dans l’air ou en creusant dans le sol et en reniflant leurs mains. Les truffes sont assez petites pour être mangées entières par les grands singes et elles partagent les caractéristiques de celles qui ont une grande valeur culinaire.
Alexander Georgiev, coauteur de l’étude et primatologue à l’université de Bangor (Pays de Galles), a recueilli des échantillons de truffes après avoir observé un groupe de bonobos les manger dans la Réserve naturelle de bonobo à Kokolopori au Congo. Il espérait qu’un collaborateur pourrait identifier l’espèce, sans savoir qu’elle n’était pas décrite. Bien qu’il n’ait jamais vu de bonobos se nourrir de truffes, son équipe d’assistants a tout de suite su ce qui se passait.
Selon Todd Elliott, l’auteur principal de l’étude :
Il est important de réaliser que même si cette étude présente une interaction “nouvelle” et la description d’une “nouvelle” espèce pour la communauté scientifique occidentale, en réalité, il s’agit d’associations interconnectées connues depuis des générations par les habitants de la région.
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Commentaires
1
breuer
Le vendredi, 16 octobre 2020
triste monde, toujours le fric! cessons d'opprimer les autres espèces. ils l'ont trouvé donc c'est à eux point barre. marre de ce monde ou tout n''est qu'argent