Le cannabis en République démocratique du Congo – Lois, usage et histoire

Par Le lundi, 13 janvier 2020 0

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La République démocratique du Congo commence à peine à se remettre de deux guerres majeures. Le pays est riche en minéraux mais, malgré cela, la population locale se tourne vers le cannabis comme source d’argent plutôt que vers l’exploitation minière. Le cannabis a moins de valeur que l’or, mais il est plus facile à récolter et à vendre. Cependant, il est illégal de le cultiver, de le vendre ou de l’acheter dans le pays, ce qui en fait une activité risquée.

La législation sur le cannabis en République démocratique du Congo

 

 

 

Le 12/01/2020

 

 

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Le cannabis ou chanvre indien (une sous-espèce de C. sativa) est l’une des plantes de culture et d’usage les plus anciennement connues. Originaire d’Asie Centrale, sa culture s’est répandue dans toutes les zones tropicales ou tempérées. C’est le stupéfiant le plus consommé dans le monde et il est connu sous plus de 350 noms différents (marijuana, haschich, shit, ganja, kif, beuh, etc.). Il est généralement fumé, mais peut être inhalé, injecté, etc.

 

Peut-on posséder et consommer du cannabis en RD du Congo ?

Il est illégal de consommer ou de posséder du cannabis en République démocratique du Congo, comme c’est le cas dans la plupart des autres pays africains. Bien qu’il soit officiellement classé comme drogue illicite, le cannabis est cultivé à grande échelle dans tout le pays. Des peines d’emprisonnement peuvent être prononcées mais, en dépit de cela, la loi n’est pas strictement appliquée et la corruption est monnaie courante.

 

Peut-on vendre du cannabis en RD du Congo ?

La vente, la fourniture ou le trafic de cannabis sont illégaux en République démocratique du Congo. La législation du pays prévoit toujours la peine de mort et bien qu’il y ait peu d’informations disponibles sur quelques cas de figure de son application, on pense que le trafic de drogue est considéré comme une infraction méritant la « peine de mort ».

 

 

Peut-on cultiver du cannabis en RD du Congo ?

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Il est illégal de cultiver du cannabis dans le pays mais, malgré cela, il est largement cultivé et considéré comme une source de revenu par de nombreux agriculteurs. Le professeur Ann Laudati, de l’Université de Californie, affirme que 60% des agriculteurs du Kivu (dans l’est du Congo) et jusqu’à 90% dans d’autres endroits cultivent au moins du cannabis parmi leurs cultures. Un prêtre du village lui a même dit que « tout le monde sauf le prêtre » le cultive.

La culture du cannabis est considérée comme moins risquée que l’exploitation minière (une « source de financement » majeure de la RD du Congo pendant les années précédentes) et plus fiable, car c’est une source d’argent renouvelable. Cependant, il y a des risques. Le gouvernement congolais a subi des pressions de la part des Etats-Unis pour contrôler le trafic de drogue dans le pays, ce qui se traduit par davantage de saisies et d’efforts d’éradication.

De même, la corruption est courante. Koti, un cultivateur de cannabis congolais, a déclaré qu’« une grande partie de l’argent que nous recevons, nous l’utilisons pour donner des pots-de-vin aux soldats et à la police ». Il a aussi raconté au Professeur Laudati que sa ferme avait fait l’objet d’une descente de police, qu’il a été emprisonné et qu’il a dû payer un pot-de-vin pour être libéré. Les autorités ont aussi conservé la moitié de sa récolte.

 

Le CBD est-il légal au Congo ?

Tout comme le cannabis, le CBD est considéré une drogue illicite au Congo. Il ne peut être légalement acheté, vendu ou utilisé dans le pays.

 

 

Peut-on envoyer des graines de cannabis vers la RD du Congo ?

A l’instar de toute autre partie de la plante de cannabis, les graines de cannabis sont illégales dans le pays et ne peuvent pas être envoyées par poste.

 

Le cannabis médicinal au Congo

Il n’existe actuellement aucun programme médicinal en République démocratique du Congo. Bien que d’autres pays africains aient pris des mesures pour introduire le cannabis à des fins médicinales, le gouvernement congolais n’a pas fait mention de l’adoption d’une approche similaire dans le futur.

 

Le chanvre industriel au Congo

Le secteur du chanvre industriel n’existe pas au Congo.

 

L’histoire du cannabis

Le cannabis est utilisé et cultivé en Afrique depuis des siècles. Les premières preuves de la consommation de cannabis sur le continent proviennent d’une fouille archéologique en Ethiopie ; en particulier, d’anciennes pipes à fumer ont été découvertes avec des traces de la plante à l’intérieur. Cela suggère que la drogue a été utilisée à des fins récréatives ou rituelles.

Compte tenu de la façon dont le cannabis s’est répandu à travers le continent par la suite (en particulier avec la migration du peuple Bantu), il est raisonnable de supposer que les habitants d’Afrique centrale en consommaient aussi.

Lorsque les Belges ont colonisé ce qui est aujourd’hui la RD du Congo au 19ème siècle, ils ont activement encouragé l’usage du cannabis dans le pays. Cependant, dans les années 1900, ils ont changé d’attitude de façon significative et ont interdit cette drogue.

En 1961, le cannabis a été effectivement diabolisé par plusieurs gouvernements à travers le monde. L’ONU a ensuite adopté la « Convention unique sur les stupéfiants » interdisant le commerce du cannabis dans le monde entier. La RD du Congo adhère toujours à cette position, en dépit du fait que d’autres pays africains légalisent la drogue à des fins médicinales, voire la dépénalisent à des fins récréatives.

Plus récemment, une forte proportion d’immigrants (à la suite des guerres au Rwanda, au Burundi, au Soudan et en Angola) arrivés dans le pays ont apporté avec eux leurs pratiques de cannabis. Le groupe ethnique le plus remarquable à Kinshasa est peut-être celui des rastafariens, qui utilisent la plante à des fins religieuses.

 

 

Les pygmées et le cannabis

La population forestière indigène de la RD du Congo (connue localement sous le nom de pygmées) est largement marginalisée par le reste de la population du pays. Une étude récente a révélé que, dans un pays déjà appauvri, de nombreux pygmées survivent avec à peine un dollar par jour (la moyenne au Congo est de deux dollars, ce qui est déjà un niveau extrêmement bas).

Comme on pouvait s’y attendre, ils se sont tournés vers le cannabis afin de gagner un revenu plus élevé. Certains choisissent de cultiver la plante dans les régions forestières (où ils vivaient avant d’être transférés ailleurs).

Mubawa, un chef de village pygmée de 36 ans, a déclaré au National Geographic que « personne ne pouvait briser nos traditions » quand ils vivaient dans le parc national des Virunga. Comme 20 millions d’autres peuples autochtones dans le monde, ils ont été déplacés à la suite d’efforts de conservation. Mubawa et les autres villageois se déplacent régulièrement dans la forêt pour chercher du cannabis, malgré le risque d’être tués par les gardes forestiers des Virunga.

Selon la quantité de cannabis cultivée, la plupart des familles pygmées peuvent gagner entre 8 $ et 100 $ par semaine en cultivant du cannabis. Ce qui n’est pas vendu est utilisé en médecine traditionnelle, pour soigner les maux d’estomac, stimuler l’appétit et traiter la toux, entre autres choses.

 

 

Légaliser le cannabis en Afrique : bon pour les agriculteurs et pour les caisses publiques

 

 

(Alors que la consommation du cannabis est progressivement dépénalisée un peu partout dans le monde, l’Afrique est l’un des derniers bastions de la résistance à sa légalisation. Plusieurs facteurs sont à la base de cette situation, dont le plus important est religieux. Mais bien qu’il soit illégal, le produit a, depuis des lustres, été cultivé et consommé notamment dans le cadre du traitement d’une large palette de maladies. Selon une étude de Prohibition Partners, une société britannique spécialisée dans le consulting pour le marché du cannabis, d’ici les quatre prochaines années, le marché africain du cannabis aura une valeur marchande de 7,1 milliards de dollars.

 

Introduit en Afrique orientale au début des années 1500, à partir de l’Asie du Sud, le cannabis s’est très vite propagé à travers le continent pendant le XVIe siècle. Les Africains subsahariens le fumaient alors dans des pipes, une pratique locale qui s’est répandue partout dans le monde et qui est encore en vigueur aujourd’hui. Outre son usage récréatif, il était initialement utilisé dans la guérison de plusieurs maladies. Cependant, dans les années 1920, la plante de cannabis a été interdite sur tout le continent, en raison principalement de ses effets psychoactifs.

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Dans les années 1920, la plante de cannabis a été interdite sur tout le continent, en raison principalement de ses effets psychoactifs.

 

Mais dans l’intervalle, la consommation du cannabis via des canaux illégaux n’a jamais régressé à travers le continent, ni dans le reste du monde. Certains pays ayant compris les opportunités que le secteur peut offrir, ont tôt fait de le dépénaliser. Ainsi, L’Uruguay est devenu, en 2013, le premier pays au monde à légaliser la production et la distribution du cannabis. Ces cinq dernières années ont vu une vague d'assouplissement de la législation en Belgique, en Allemagne, en Espagne, au Portugal, aux Pays-Bas, au Canada, aux Etats-Unis, etc. Ces pays perçoivent des recettes publiques supplémentaires en encadrant la chaîne de valeur du cannabis. Un autre type de tourisme lié à la légalisation du cannabis a également vu le jour dans ces pays.

 

En juin dernier, 70 personnalités françaises : médecins, élus et économistes ont signé une déclaration dans laquelle elles évoquent l’échec de la politique d’interdiction du cannabis. Elles ont appelé le pouvoir à légaliser la marie-jeanne et exhorté l’Etat à créer un « monopole public de production et de distribution ».

 

L’Afrique produit au moins 38 000 tonnes de cannabis par an

Aujourd’hui, on estime à au moins 38 000 tonnes, la production annuelle de cannabis en Afrique. Un rendement a priori improbable dans un contexte marqué par une grande répression de l’activité de production en amont jusqu’à la consommation en aval.

Selon un rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), les zones de forte production sont marquées par des taux de chômage élevés. Les principaux producteurs africains sont le Nigeria, le Ghana, l’Eswatini, le Mozambique, le Zimbabwe, le Malawi, l’Afrique du Sud et le Lesotho. 

La production est généralement assurée par des paysans qui ont trouvé dans le cannabis le seul moyen de gagner suffisamment d'argent pour subvenir aux besoins fondamentaux de leur famille. La culture du cannabis, qui a profité de la baisse de la demande de tabac, s’est avérée beaucoup plus lucrative que d'autres cultures comme le maïs et la canne à sucre, selon l’ONUDC. Il faut souligner que la plante est généralement cultivée dans les champs de maïs pour détourner l’attention.

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Dans les pays africains en général, la production interne est quasiment consommée au niveau local.

 

Une opportunité pour dynamiser les économies africaines

Selon une estimation du cabinet spécialisé Arcview, en partenariat avec BDS Analytics, le marché américain du cannabis légal devrait générer 40 milliards de dollars et plus de 400 000 emplois, d’ici 2021. Cela correspond à des recettes fiscales de 4 milliards de dollars. Au Canada voisin, la région d’Ottawa s’attend à des recettes fiscales de 186 millions de dollars, à la fin de cette année, dans le secteur. Les pays ayant légalisé la chaîne de valeur du cannabis ont gonflé leurs recettes publiques, ces dernières années. Les entrées enregistrées permettent de développer de nouveaux projets socio-communautaires.

Pour certains analystes, l’Afrique qui a un potentiel plus important que ces pays, dans ce domaine, devrait songer à changer de paradigme. Pour les pays africains qui manquent de ressources pour financer leurs projets de développement, le cannabis se présente désormais comme une opportunité, tant pour les travailleurs agricoles que pour les caisses publiques.

D’après une étude de l’agence de presse Inter Press Service datant de 2008, alors que les cultures vivrières ne génèrent qu’entre 25 et 30 dollars l’acre, une récolte de cannabis peut rapporter jusqu’à 200 dollars par saison. Cela devrait permettre d’améliorer les conditions de vie des agriculteurs qui, un peu partout en Afrique, vivent sous le seuil de la pauvreté. Les perspectives dans le secteur sont telles qu’en cas de légalisation du cannabis, les Etats africains pourraient profiter d’une manne précieuse qui représentera une importante bouffée d’oxygène dans les projets de diversification économique. Prohibition Partners ajoute que « le cannabis serait une importante culture de rente pour l’Afrique ».

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A l’horizon 2023, le continent comptera 76 millions de consommateurs.

 

Des données de l'ONUDC datant de 2016, montrent que l'Afrique compte cinq des trente premiers pays du monde pour la prévalence de consommation du cannabis. Cela parmi les populations adultes de la tranche d’âge comprise entre 15 et 64 ans. Il s’agit du Nigeria (14,3 millions de consommateurs), l’Egypte (3,8 millions), Madagascar (1,3 million), la Zambie (880 000) et la Sierra Leone (222 000). A l’horizon 2023, le continent comptera 76 millions de consommateurs, ce qui générera 7,1 milliards de dollars dont 6,3 milliards $ pour l’usage récréatif et 800 millions pour la consommation à usage médical.

 

Le Nigeria comme moteur de la croissance du cannabis à usage médical

Parallèlement à ces données, le marché des produits pharmaceutiques en Afrique devrait atteindre une opportunité commerciale de 45 milliards de dollars en 2020, stimulé par l'urbanisation rapide, l'augmentation des dépenses de santé et l'incidence croissante des maladies chroniques. D’après l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), le Nigéria a le potentiel pour devenir un pays clé pour le cannabis à usage médical, en raison de sa forte dépendance à l'égard des produits pharmaceutiques importés. Le pays compte environ 120 fabricants locaux de médicaments et la capacité du secteur manufacturier est gravement sous-utilisée à seulement 40%.

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L’Afrique peut produire du cannabis d’excellente qualité

 

Selon Nathan Emery, PDG de Precision Cannabis Therapeutics Zimbabwe (PCT-Z), le cannabis en tant que médicament est très bien accepté en Afrique australe et orientale et son usage médical se répandra rapidement s'il démontre son succès thérapeutique. Emery soutient qu'avec un marketing suffisamment ciblé, le cannabis pourrait connaître un énorme succès, mais seulement si les prix sont conformes aux dépenses de santé des pays africains.

 

Un potentiel agricole immense, en cas de légalisation

Pour Prohibition Partners, grâce à sa géographie et à la qualité toute particulière de ses sols, l’Afrique peut produire du cannabis d’excellente qualité. Au Lesotho, où seule la production à usage personnel est tolérée, la culture dans les régions montagneuses de haute altitude bénéficie d’une source d’eau abondante ainsi que d'un sol riche et fertile. Le pays travaille actuellement à dépénaliser totalement la chaîne de valeur du cannabis et compte développer une industrie du cannabis capable de doper les recettes publiques. Une politique agricole spéciale sera mise en branle à cet effet, assurent les autorités. Elles ont déclaré vouloir attirer des investissements pour industrialiser la production de cannabis. Des terres seront aménagées à cet effet pour favoriser une production massive.

Inspirés par l'exemple du petit royaume, d'autres pays de la région prépareraient des politiques publiques dans ce sens. Avec une demande internationale en plein essor, les pays africains pourraient récolter les fruits de la légalisation du cannabis, en commençant par offrir les outils adéquats aux travailleurs agricoles. Mais cela ne sera possible que si le cannabis en provenance d'Afrique peut répondre aux normes internationales, tempère la société britannique.

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Près de la moitié des oncologues nigérians ont révélé qu’ils recommanderaient le cannabis à leurs patients.

 

En outre, à cause des mauvaises conditions économiques auxquelles sont confrontés de nombreux pays africains, toute légalisation du cannabis dans la région aura le devoir de sauvegarder les intérêts locaux, avertit l'ONUDC.

A cet égard, le Zimbabwe pourrait devenir un modèle régional. Depuis quelques mois, les autorités travaillent sur les conditions d’attribution de licences de production. Selon des sources législatives, les licences ne seront offertes qu’à ceux qui auront prouvé leur citoyenneté ou leur résidence. Toutefois, le ministre de la Santé se réservera le droit d'accorder des exemptions.

 

« Legalize It »

Si le plus important blocage à l’éclosion de ce secteur est la légalisation, des voix s’élèvent de plus en plus à travers le continent pour soutenir la dépénalisation du cannabis.

Au Ghana, l'Agence de sécurité sanitaire des aliments et la Standards Authority (GSA), organisme d’Etat chargé du respect des normes acceptables pour les produits et services, font campagne pour la légalisation du cannabis. Les deux organisations suggèrent que la culture du cannabis pourrait générer des revenus importants pour les caisses publiques et permettre de mieux contrôler la consommation du produit.

En Eswatini, le parlement a récemment mis en place un comité chargé d’étudier les mécanismes de la dépénalisation du cannabis. Le royaume espère en tirer jusqu’à 1,63 milliard de dollars par an de recettes publiques.

En mars 2018, Harsheth Kaur Virk, chef de projet à l’UNODC, a exhorté le Nigeria à envisager la légalisation du cannabis à usage médical. Plus tard, en septembre 2018, le journal local The Guardian a rapporté que près de la moitié des oncologues nigérians ont révélé qu’ils recommanderaient le cannabis à leurs patients.

Mais dans certains pays comme la Zambie ou l'Ouganda, le secteur souffre d’un manque de clarté du droit positif, ce qui permet la production sans l’attribution de licence préalable.

Ailleurs, la pauvreté pourrait être le moteur de la légalisation du cannabis. La baisse de la demande pour les principales cultures commerciales, comme le tabac, pousse les gouvernements à rechercher d'autres sources de revenus. Etant donné que le cannabis est déjà cultivé illégalement en grandes quantités, une législation et une réglementation complètes pourraient libérer le potentiel de revenus. Ceci, en particulier dans les principaux pays producteurs de tabac comme le Zimbabwe et le Malawi.

Quoi qu'il en soit, de nombreux acteurs pro-légalisation du cannabis craignent une réticence des consommateurs subsahariens à en adopter les dérivés en cas de légalisation. La région compte plus de 60% de chrétiens, dont plus de la moitié sont catholiques. Or, l’Eglise catholique estime que « l'usage du cannabis est un péché ».

 

 

Le Maroc reste le pilier du marché africain du cannabis

 

Si en Afrique au Sud du Sahara, le secteur est en plein essor avec des perspectives flatteuses, le Maroc en est, dans ce secteur, depuis plusieurs décennies, un acteur de premier plan. La production et la consommation ont débuté au milieu du VIIe siècle avec l'arrivée des immigrants arabes. En 1932, la culture du cannabis devient illégale, en vertu d'un accord international sur les stupéfiants. Mais face au caractère traditionnel du cannabis, et les risques que peuvent comporter une interdicition aussi brusque, les autorités tolèrent un mélange de tabac et de haschich, qui est de la résine de cannabis.

Plus tard en 1954, la production du cannabis est interdite. Mais dans les faits, elle se poursuit et atteint de tels niveaux que le pays devient, dans les années 1950, la terre promise pour les consommateurs européens.

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Aujourd'hui, le Maroc est le premier exportateur mondial de haschich devant le Liban, l’Inde et le Népal, selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime qui admet néanmoins que la production globale est peu étudiée et mal connue. Les superficies de production sont estimées à près de 100 000 hectares, soit environ 2% des terres cultivables du pays.

Selon des chiffres du département d'Etat américain, en 2016  la production s'est élevée à 700 tonnes métriques, ce qui équivaudrait, en valeur à la vente, à 23% du PIB marocain.

Mais ce succès n'est pas sans revers. Il y a trois ans, le département d'Etat américain a révélé que le pays est devenu un important pays de transit de cocaïne et d'héroïne, provenant de l'Amérique du sud en direction de l'Europe. En 2016, les autorités en ont saisi plus de 1600 kg de stupéfiants et 19 000 personnes sont en détention dans le pays pour trafic ou détention illégale de drogues. Le gouvernement a, alors reconnu ses limites dans la lutte contre le trafic de drogues.

 

OdS

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