Les chefs d'état africains aient été accueillis à l’Elysée, non par madame et monsieur Macron, mais par Macron et son chien, joliment appelé Némo. Cynique, le président français souriait tout doucement alors que les journalistes présents avaient éclaté de rire.
Le 01/09/2017
Le 29 août dernier, Emmanuel Macron recevait ses homologues tchadien et nigérien, Idriss Deby Itno et Mahamadou Issoufou, ainsi que le chef du gouvernement d’entente nationale libyen, Fayez al-Sarraj. Leurs pays étant au cœur du transit de migrants d’Afrique et du Moyen-Orient vers les côtes européennes, ces hommes politiques passeraient-ils, eux-aussi, aux yeux d’Emmanuel Macron pour de vulgaires migrants clandestins ? Sinon comment comprendre qu’ils aient été accueillis à l’Elysée, non par madame et monsieur Macron, mais par Macron et son chien, joliment appelé Némo. Cynique, le président français souriait tout doucement alors que les journalistes présents avaient éclaté de rire.
Si les esprits retors trouveront toujours des justifications à cette entorse aux règles internationales d’étiquette et du protocole, il faut tout d’abord en convenir : le chien est un animal domestique. Son adoption comporte de ce fait un aspect quelque peu privé. Même si de nombreux présidents de France et d’ailleurs en ont eu, personne ne les avait utilisés de manière aussi cynique et méprisante. Durant la 5eRépublique française, le chien le plus célèbre de l’Elysée est encore, à ce jour, le labrador de François Mitterand nommé Baltique. Malgré sa relative notoriété, Baltique n’a jamais été exhibé dans une célébration protocolaire. Barack Obama avait également un chien à la Maison Blanche qui n’a jamais été mis en présence des hôtes de marque.
Signe d’éducation bâclée ou d’un je-m’en-foutisme hyperbolique, l’exhibition d’un cabot par un chef d’Etat devant des homologues étrangers, a été expérimentée par Vladimir Poutine, iconoclaste bien connu des hautes sphères politiques. Celui-ci gère ses relations avec les autres chefs d’Etats en jouant sur les phobies, l’intimidation ou la micro-humiliation. On devrait toutefois noter qu’avant de présenter à Angela Merkel, en 2007, son labrador nommé Connie, il lui avait offert, en 2006, un petit chien en peluche pour jouer avec une phobie d’enfance de la Chancelière Allemande et la préparer à la rencontre inopinée avec le chien réel. La mise en présence eu lieu dans un salon où le chien apparu comme par hasard et non durant une cérémonie protocolaire d’accueil.
Recevoir des chefs d’Etats, fussent-ils de pays subalternes, en compagnie d’un chien adopté une semaine seulement auparavant et donc pas encore totalement maitrisé, est la preuve d’un mépris royal pour ses hôtes. On l’a vu : Mahamadou Issoufou etait quelque peu apeuré par le canidé qu’il surveillait du coin de l’œil.
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