Le 08/06/2020
Au Congo, la conquête du territoire et le travail forcé mis en œuvre par le roi des Belges Léopold II, ont fait plusieurs millions de morts et de mutilés. La torture et la mutilation étaient courantes et il n'était pas rare de couper les mains des réfractaires au travail forcé. La Belgique a dominé le territoire de l'actuelle République démocratique du Congo pendant 75 ans, de 1885 à 1960. Aujourd’hui pourtant, cette histoire coloniale est quasi-absente des manuels scolaires. D’ailleurs, quand on se promène en Belgique, on voit souvent des noms de rues ou des statues qui font référence à la gloire coloniale, sans même parfois que l’on s’en rende compte.
Des statues dégradées
Le monument le plus célèbre de ce genre se situe à Bruxelles entre le Palais royal et le quartier congolais de Matonge. Une statue équestre du roi Léopold II, avec sa longue barbe et le regard triomphant. Ces derniers jours, plusieurs de ces statues ont été recouvertes de peintures rouge-sang.
Les auteurs ces actions font explicitement référence à la mort de George Floyd, aux États-Unis. En plein mouvement "Black Live Matters", une pétition signée par 60 000 internautes réclame le déboulonnage des statues de Léopold II. Le conseil municipal de Bruxelles va étudier la question lundi 8 juin.
Le député écologiste et militant "décolonial" Kalvin Njall Soiresse estime au contraire qu’il faut conserver ce patrimoine : "Nous avons besoin des vestiges coloniaux, contextualisés, pour lutter contre la propagande coloniale, pour édifier les consciences, et déconstruire cette propagande dans les consciences."
Preuve que les mentalités évoluent. La région de Bruxelles devrait bientôt ajouter des panneaux de contextualisation sur ces monuments coloniaux. Tout cela à quelques jours d’une date symbolique : le 30 juin, la République démocratique du Congo va célébrer ses 60 ans d’indépendance.
Jérémy Audouard, édité par Pauline Pennanec'h France info