La BCC appelle les Congolais à ne pas faire confiance au phénomène de la crypto-monnaie
Le 14/11/2018
La Banque Centrale du Congo (BCC) attire l'attention du public sur le phénomène de la crypto-monnaie à laquelle certaines structures, non agréées par elle, se livrent directement ou par le biais du marketing relationnel à la collecte illégale de l'épargne auprès du public, indique un communiqué de presse de cette institution parvenu lundi à l'ACP.
Selon le communiqué, la crypto-monnaie est constituée des actifs virtuels stockés sur un support électronique, permettant à une communauté d'utilisateurs qui l'accepte en paiement, de réaliser des transactions, notamment de conservation et d'utilisation comme instrument
d'échange, de placement et de financement, sans recourir à la monnaie légale.
La Banque centrale du Congo se référant à certaines informations reçues souligne que des structures telles que « World cryptocurrency international », «Standard capital» et « Rathe de la crypto-monnaie investissement groupe» opèrent déjà en RDC au travers des représentants, notamment à Bukavu, Goma et Kinshasa en proposant à la population des crypto-monnaies contre leurs épargnes.
Pour attirer leurs victimes, elles proposent des taux d'intérêt très élevés de 4 à 8% par jour, et des marges bénéficiaires exorbitantes après 20 jours de souscription, souligne la source. Cependant la BCC attire l'attention de l'opinion sur le fait que les crypto-monnaies, autrement qualifiées de monnaie virtuelle ont progressivement intégré l'économie réelle à travers le monde et sont tolérées au sein de certaines juridictions, elles demeurent des actifs hautement spéculatifs non agréés et comportent des risques de fraude ou des pertes énormes auxquelles les épargnants congolais sont exposés.
«Les sociétés y relatives ne sont pas installées en RDC et ne sont pas soumises aux dispositions réglementaires du pays, les acteurs en jeu sont non régulés et opèrent en toute liberté sur base d'un protocole informatique reposant sur une technologie cryptographique et décentralisée, appelée « blockchain », précise la source. Elles prétendent abusivement que l'identité de donneurs d'ordre et les bénéficiaires sont gardés sous l'anonymat. «Ces opérations
comportent des risques élevés de cybercriminalité et de blanchiment des capitaux.
Les crypto-actifs requièrent un minimum d'appétence technique et financière difficilement justifiable dans l'environnement congolais, étant donné qu'ils s'adressent généralement à des investissements avertis et sont eux-mêmes extrêmement volatiles, leurs cours pouvant
s'effondrer à tout moment », ajoute la Banque centrale du Congo.
Cependant, elle appelle la population à la vigilance et à la prudence, aux fins de ne pas exposer ses avoirs aux pièges des escrocs. La Banque Centrale du Congo invite ainsi les autorités politico-administratives et judiciaires à dissuader le public à s'investir dans ce genre de transactions, et avertit les éventuels récalcitrants de s'en prendre à eux-mêmes au cas où ils s'engageraient dans ce genre d'entreprise, conclut la BCC.
ACP
(TN/TH/GW/Yes)