Qu'est-ce que la démocratie ?
Le 01/01/2019
La démocratie est un concept développé par les grecs anciens il y a plus de 2500 ans ! Littéralement, ça veut dire gouvernement par le peuple : Démos (le peuple) et kratia (gouverner). Ou, comme l’a dit Abrahalm Lincoln, c’est « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple. »
Dans une démocratie qui fonctionne bien, toutes les personnes ont droit à certaines libertés fondamentales, notamment des libertés de pensée, d’expression (presse, réunion), de déplacement, d’association, et de la diffusion de l’instruction et de la bonne organisation de l’information des citoyens. Ainsi, les droits de l’homme sont mieux défendus dans un système démocratique que dans un système autoritaire (qui limite les libertés) ou totalitaire (qui s’appuie sur un seul mode de pensée et sur des institutions qui ont le monopole de l’activité politique et économique).
Il y a plusieurs types de démocraties dont les pratiques variées produisent les mêmes effets. Le format que prend la démocratie dans un pays dépend des circonstances politiques, sociales et économiques et est influencé par des facteurs historiques, traditionnels et culturels.
D’où vient la démocratie ?
La démocratie a été inventée dans la Grèce antique, qui avait établi un gouvernement à Athènes.
Le mot démocratie vient des mots grecs « demos » qui signifie « personnes » et « kratos » qui signifie
« autorité » ou « pouvoir » ; elle signifie donc la gouverne de l’Etat par le peuple.
Tous les hommes se réunissaient pour voter des décisions à main levée selon le principe de la majorité. Il s’agissait alors d’une démocratie directe.
Avec la croissance des sociétés, le rassemblement de tous lors de la prise des décisions n’était plus possible. C’est pour cela qu’est née la démocratie représentative. Celle-ci se caractérise par l’élection par les citoyens de représentants qui devront prendre les décisions en leur nom.
Démocratie directe
La démocratie directe est considérée comme la forme la plus pure de démocratie, mais elle est aussi jugée impraticable, en tant que méthode de gouvernement dominant ou permanent d’un pays relativement peuplé. Tout au plus, concède-t-on d'en introduire une "certaine dose", épisodiquement, dans la pratique des régimes indirects. Il est même courant qu'on l'estime génératrice de pagaille et désastreuse, en termes de responsabilité et de compétence.
Ce rejet a priori, ne tient pas qu’au conservatisme des « gens d’ordre » ni de tous ceux qui ont intérêt à préserver les pouvoirs ou avantages importants que leur donne le système en vigueur. La grande majorité des gens du peuple, sont convaincus que seul le modèle représentatif ou parlementaire est praticable et ne font rien pour décider eux-mêmes, plus qu’on ne leur en laisse l’opportunité.
Il faut reconnaître,en outre, que les conditions de la mise en oeuvre d'un régime de démocratie directe, non abâtardie, ne sont pas évidentes. Mais fait-on un effort dans ce sens ? L'idée est à l'abandon et pourtant ces conditions ont changé, avec les progrès des connaissances, de la technologie et leur large diffusion.
Démocratie indirecte ou représentative
La démocratie représentative, appelée aussi démocratie délégative, est l’une des formes de démocratie dans laquelle les citoyens expriment leur volonté par l’intermédiaire de représentants élus à qui ils délèguent leurs pouvoirs. Ces élus, qui représentent la volonté générale, votent la loi et contrôlent éventuellement le gouvernement. C’est la forme contemporaine de démocratie la plus répandue.
Dans la démocratie représentative, Rousseau y voyait , non sans raisons, le danger majeur que les représentants du peuple confondent leur intérêt avec l’intérêt public, ou encore qu’ils obéissent à des intérêts de groupes particuliers. Ce danger peut toutefois être considérablement réduit si les représentants du peuple sont élus pour des durées courtes – et surtout si des institutions de contrôle de leurs décisions et actes sont mises en place (avec un clair pouvoir de contrainte en cas de trahison ou malversation).
L’autre risque majeur tient à ce que les représentants du peuple deviennent des professionnels de la politique, ce qui peut s’entendre en deux acceptions fort différentes. C’est que le marketing publicitaire requiert expérience et compétence en un sens tout autre que l’art politique. Pour capter émotions et croyances, il faut, non un peuple mais un public – non des citoyens, mais des consommateurs d’images. Il faut donc savoir susciter les fantasmes enveloppés implicitement dans éléments de langage, slogans, coupe de cheveux, couleur des cravates et costumes. Si en revanche, les techniques de captation des émois cèdent la place à des sciences politiques, alors la conduite des affaires publiques risque de n’être plus démocratique mais, au sens strict, une « aristocratie » comme gouvernement des plus savants, des « meilleurs ».
Démocratie semi-directe
Au sens strict, la démocratie semi-directe est synonyme de démocratie participative, ce qui souligne que ces mécanismes sont à notre époque toujours combinés à des éléments de démocratie représentative.
Initiative populaire et pétition
Très proche de l'idéal d'implication directe du peuple dans les décisions politiques, l'initiative populaire est particulièrement développée en Suisse, en Californie et dans d'autres États américains. Ce mécanisme permet aux citoyens de proposer des lois qui sont ensuite votées par l'ensemble des électeurs. Différents mécanismes permettent aussi de s'opposer à une loi par pétition ou de proposer un amendement de la constitution. En Suisse, les autorités fédérales peuvent en outre proposer un contre-projet et les électeurs peuvent choisir de voter pour l'un ou l'autre des projets ou pour ou contre les deux projets.
Référendum et plébiscite
Parfois rattaché à l'idée de démocratie directe, le référendum existe dans de nombreux pays. Ce sont cependant un gouvernement ou une assemblée élue qui conservent la maîtrise des questions posées et des alternatives proposées aux électeurs. Dans certains pays, la constitution impose le recours au référendum pour certaines décisions. Ce genre de procédure s'est répandu en Europe de l'Ouest au cours de la seconde moitié du XXe siècle.
Assemblées locales et assemblées générales
De nombreuses régions du monde possèdent des assemblées locales où n'importe quel citoyen peut prendre une large part aux débats et aux décisions.
L'un des exemples les plus frappants est la Landsgemeinde qui existe depuis le Moyen Âge dans certains cantons suisses et subsiste aujourd'hui à Glaris et en Appenzell Rhodes-Intérieures. L'ensemble des citoyens sont appelés à se réunir en plein air une fois par an pour élire les magistrats chargés d'administrer le canton et de voter les lois. À Glaris chacun peut prendre la parole, poser une question ou proposer un amendement.
Les libéraux considèrent que ce relent de rousseauisme relève, au mieux, de la sympathique poésie bucolique.
Le tirage au sort des représentants
Lorsqu'il est nécessaire de désigner des délégués porteurs d'un mandat impératif ou de nommer des magistrats, le tirage au sort constitue le principe primordial qui permet l'égalité des citoyens. Ainsi que le notait Montesquieu dans De l'esprit des lois, « Le suffrage par le sort est de la nature de la démocratie. Le suffrage par le choix est de celle de l'aristocratie. Le sort est une façon d'élire qui n'afflige personne; il laisse à chaque citoyen une espérance raisonnable de servir sa patrie. »
Ce système désigné sous le terme de stochocratie, a eu des applications pratiques qui restent limitées. L'Athènes antique pratiquait le tirage au sort pour des magistrats et pour les représentants législatifs, via le conseil des 500 membres de la boulè. Seuls les stratèges étaient élus dans l'ekklésia. La formule anglo-saxonne des jurés tirés au sort pour juger en matière criminelle s'est répandue dans de nombreux pays, dont en France au niveau des Cour d'assises.
Démocratie libérale
Une démocratie libérale est une démocratie représentative dans laquelle la capacité des élus à exercer un pouvoir de décision est soumise à la règle de droit, et est généralement encadrée par une constitution qui met l'accent sur la protection des droits et libertés des individus, posant ainsi un cadre contraignant aux dirigeants. L'idée de démocratie libérale n'implique pas une forme de régime représentatif particulier, celui-ci pouvant donc être parlementaire, présidentiel ou mixte comme en France. De même, elle n'implique pas un régime représentatif au sens strict, mais peut aussi qualifier un régime semi-direct (telle la Suisse) ou participatif.
Ainsi, sont généralement associés à la démocratie libérale un certain nombre de principes et de valeurs, qui se rapportent soit aux principes de la représentation démocratique, soit aux principes du libéralisme (y compris du libéralisme économique), parmi lesquels :
l'existence d'un état de Droit ;
l'élection des représentants, aujourd'hui le plus souvent par le suffrage universel direct, avec le principe : un citoyen = une voix (égalité politique) ;
la recherche de l'intérêt général et le respect de la volonté générale (ceux-ci étant néanmoins généralement définis par les dirigeants eux-mêmes; de plus, volonté et intérêt général, en plus d'être des notions abstraites, peuvent apparaître comme possiblement conflictuelles) ;
l'égalité des droits (ou égalité face à la loi) ;
la garantie des libertés fondamentales, soit, généralement, le respect des droits de l'homme; notamment la liberté de conscience et de culte, la liberté d'expression et de la presse, la liberté de réunion, d'association (celle-ci impliquant le multipartisme, et de circulation, ou encore le droit de propriété et, pour ce qui est des démocratie libérale contemporaine, la liberté de commerce (libre-échange), etc.
La démocratie participative
La démocratie participative désigne l’ensemble des dispositifs et des procédures qui permettent d’augmenter l’implication des citoyens dans la vie politique et d’accroître leur rôle dans les prises de décision. Elle trouve son fondement dans les lacunes que certains attribuent à la démocratie représentative (entre autres Parlement non représentatif de la diversité de la société, éloignement des élus du terrain et de la réalité quotidienne, sentiment pour les citoyens de ne pas être compris des politiciens, méfiance envers la personne politique, faiblesse des contre-pouvoirs, augmentation de l’abstention…)
La démocratie participative invite à s’interroger sur la représentativité des citoyens participant aux débats et témoigne de la nécessité de réfléchir sur l’avenir de la démocratie. Cependant, attention au populisme ! Pour le philosophe Yves Charles Zarka, « le populisme, dans sa forme actuelle, n’est rien d’autre que cette politique qui compense la technicisation biaisée du pouvoir par une prise sur les humeurs du peuple ».