Valeur economique du parc national des Virunga
Le 26/05/2018
Le Parc national des Virunga génère 48,9 millions de dollars américains par an dans la situation actuelle, tandis qu’en l’absence de conflit et grâce à un accès sécurisé aux ressources, cette aire protégée pourrait accroître sa valeur à hauteur de plus de 1,1 milliard USD par an.
Joseph Bobia, du Bureau de veille et de gouvernance pour les ressources naturelles (BVGRN) l’a fait savoir samedi dans un document parvenu à l’ACP, en marge de la conférence de presse que les défenseurs de l’environnement avaient animé auparavant à Kinshasa face à la désaffectation dudit parc et de celui de la Salonga. A lui seul, a-t-il affirmé, le Parc national des Virunga peut assurer la subsistance de 45 000 personnes grâce à la création d’opportunités d’emplois issus de l’industrie de la pêche avec près de 27 000 personnes et un potentiel pouvant tripler sa production.
Une exploitation bien gérée et durable des ressources du parc, comme les ressources halieutiques, a-t-il poursuivi, procure des avantages économiques stables à long terme aux communautés locales. Une récente étude portant sur le lac Édouard et le lac Albert, a dit M. Bobia, montre que la production annuelle avoisine les 22 000 tonnes, dont 15 000 proviennent du lac Édouard. Si l’on se base sur une valeur de marché moyenne de 2 USD par kilogramme, cette industrie rapporte 30 millions USD.
M. Bobia souligne que la valeur réelle du parc est vraisemblablement beaucoup plus élevée que 1,1 milliard USD par an, étant donné que la méthodologie actuelle ne prend pas en compte tous les facteurs existants. Dans ce parc, a-t-il fait savoir, un volet énergie s’est déjà développé et fournit 100 MW d’hydroélectricité dans les territoires riverains du Parc National des Virunga d’ici 2020 où deux principaux réseaux sont ainsi envisagés. Il s’agit du réseau Graben situé dans les territoires de Lubero et Beni et visant la desserte des agglomérations de Kanyabayonga, de Kirumba, de Lubero, de Butembo, de Beni, de Bulongo, de Mutwanga, et de Kasindi au nord du parc.
Ce réseau sera desservi par les centrales de Mutwanga (0,4 MW), Luviro (11,7MW), Talia-Nord (23,2 MW), Lukwalia (9,1MW) et Talia-Sud (12,5 MW) ainsi que Butahu (1,5 MW) soit un total de 58,4 MW. Quant au réseau Rutshuru, Kiwanja, Bunagana, Ishasha, Kibumba, Goma, Sake au sud du parc, il sera desservi par les centrales de Ruthsuru/Rudahira (13,6 MW) et Rwanguba (24 MW) soit un total de 37,6 M.
Plus de 40 différentes attractions touristiques répertoriées dans le parc
Plus de 40 différentes attractions touristiques dont le Gorille de montagne (le Grand Maheshe), mammifère emblématique, sont répertoriées dans le Parc National des Virunga où plus de 5 800 touristes ont visité le parc et généré plus de 1,75 million USD dans sa phase pilote allant de 2009 à 2013.
A Mikeno lodge, 2 campements de tentes (Bukima et Tchegera) et le refuge au sommet du volcan ont été construits soit un investissement de 1,5 million USD. Pour les 5 prochaines années, a laissé entendre cet activiste environnemental, il prévu de construire trois lodges ainsi que 5 campements de tentes soit 122 lits pour un investissement de 5,8 millions USD.
Cette activité, estime M. Bobia pourra générer plus de 1 million USD de recettes fiscales et créer plus de 500 emplois directs et plus d’un millier d’emplois indirects sur la chaîne touristique, tandis qu’un des trois lodges servira de centre de formation d’excellence pour le personnel touristique. Au regard de toutes ces potentialités, a plaidé le responsable de BVGRN, il est souhaitable de préserver cette aire protégée au lieu de la destiner à des activités incompatibles à la conservation.
ACP/BSG/JGD