Le 31/07/2017
Créé par l’ordonnance n° 070/-318 du 30 novembre 1970, Le parc national de la salonga est la plus grande aire protégée de forêt dense humide du continent africain. Le parc abrite une forêt de type guinéo-congolais dominée par des légumineuses de la famille Caesalpinacea, avec de larges inclusions de marécages et de forêt-galerie. Des clairières riches en sels minéraux (appelées aussi salines ou botoka njoku), attirant les grands mammifères et en particulier les éléphants. La présence de deux genres de primates endémiques (les bonobos et le singe des marais), ainsi que d’une espèce endémique (le singe nymphe des bois) et de plusieurs sous-espèces endémiques de primate font du parc national de la salonga une aire protégée remarquable d’un point de vue biogéographique. La très grande superficie du parc lui confère en outre une importance en termes de régulation du climat et de séquestration de carbone.
Les densités de populations humaines sont très basses dans cette zone reculée, en moyenne environ 2,4 habitant/km². L’exploitation des ressources naturelles représente plus de 95% des activités humaines (agriculture, pêche, chasse, produits forestiers non ligneux –PFNL). Le marasme socio-économique résultant des 20 dernières années de conflit a rendu les populations locales encore plus dépendantes de l’exploitation des ressources naturelles pour générer des revenus. Deux populations vivent dans les limites du parc. Les Kitwalistes, une secte religieuse, s’est réfugiée au nord-est du bloc nord dans les années 70 et y est toujours présente, comptant entre 3.000 et 4.000 membres. Dans le bloc sud les Iyaelema, appartenant à l’ethnie Mongo, qui ont refusé de quitter les terres de leurs ancêtres lors de la création du parc, occupent actuellement 8 villages en raison d’un accord tacite fixant les activités permises.
Malgré sa taille et son apparente inaccessibilité, des études récentes ont montré que les populations animales ont diminué durant la période d’instabilité politique. En fait, les rivières offrent des voies d’accès aisées aux braconniers et aux groupes armés, incluant les factions non contrôlées de l’armée, qui pénètrent profondément dans le parc pour ramener ivoire et viande de brousse. Des quantités massives de gibier sont désormais écoulées sur les marchés éloignés de Kinshasa ou dans la province du Katanga où les prix de ces denrées jusqu’à dix fois supérieurs à ceux des villages et campements implantés autour du parc. Toutefois, un recensement de la faune publié depuis 2006 par le partenaire fait état d’une population de bonobos estimée à 14.800 individus, chiffre reflétant une dynamique de population saine.
SITUATION GEOGRAPHIQUE
Le parc national de la salonga est localisé entre les provinces de l’Equateur, Bandundu et les deux Kasaï dans la République Démocratique du Congo. Sa superficie s’étend sur 36.000 km² et subdivisé en 2 blocs (Nord et Sud) séparés par un corridor de 14 km de large.
2ème plus grand parc forestier au monde après celui du Canada, il abrite de nombreuses espèces animales endémiques dont le paon congolais (Afropavo congensis).
A sa création, il comptait un nombre important d’éléphants estimé à environ 140.000 individus; ce qui, entre autres, lui a valu son inscription sur la liste des biens du Patrimoine mondial. En 1982, Alar Bloom décide d’effectuer une recherche au vrai sens du mot pour déterminer de façon stricte la densité des éléphants.
Au terme de 3 transects de 5 km effectués, il estima leur nombre à +/- 80.000 éléphants.
L’instabilité politique qui a secoué le pays entre 1990 et 2005 a causé d’énormes préjudices à plus d’une structure du pays et n’a pas épargné la conservation de la nature. Le Parc National de la Salonga connait durant cette période le braconnage le plus accru de son histoire. Vers les années 1999 il est classé sur la liste du patrimoine mondial en péril.
ICCN