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RDC : Pour le président Antoine Tshisekedi Tshilombo , ce n'est pas le Rwanda et les pays voisins qui sont à la base de l’insécurité en RD Congo

Par Le mardi, 26 mars 2019 0

Dans Accueil

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De Kigali (Rwanda) où il séjourne, le président congolais Félix Tshisekedi a expliqué mardi 26 mars 2019 qu’il travaille en collaboration avec des chefs d’Etat des pays voisins pour le retour de la paix dans l’est de la RDC.

Félix Tshisekedi indique travailler au rétablissement de la paix dans l’Est de la RDC

 

 

 

Le 26/03/2019

 

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En marge de Africa CEO Forum qui se tient depuis lundi dans la capitale rwandaise, le président congolais a échangé avec le chef de l’Etat rwandais Alexis Paul Kagame.

« Je suis en train d’y travailler en interne comme en international. J’ai rencontré des chefs d’Etat des pays voisins et nous avons toujours évoqué cette question (Ndlr : de l’insécurité dans l’est de la RDC) », a déclaré Félix Tshisekedi dans une interview aux médias congolais à Kigali.

Alors candidat à la présidence de la république, Tshisekedi avait exprimé son intention de privilégier les démarches régionales pour mettre fin à l’activisme des rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF) accusés d’avoir tué des milliers de civils dans la région de Beni (Nord-Kivu).

« Il faut passer par les contacts avec les pays voisins puisqu’on a dit que les ADF Nalu sont des Ougandais. Et il faut que les Ougandais nous aident à régler ce problème. Il faut également parler avec les milices car beaucoup se sont créées autour de ce problème », avait-il suggéré lors d'un meeting à Beni.

Le week-dernier le président congolais a rencontré son homologue ougandais Kaguta Yoweri Museveni à Kampala.

« J’avais promis à nos compatriotes de l’est que je vais leur donner la paix et je n’ai jamais abandonné cette promesse. J’ai fait cette promesse et je la tiendrai. Je ne me lasserai jamais de lutter contre ce phénomène d’insécurité qui mine notre pays et fait énormément de tort à notre population », a juré ce mardi Félix Tshisekedi.

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À Kigali, le Président Félix Tshisekedi s'est incliné au mémorial du génocide Rwandais de 1994 qui avait fait 850.000 morts.

 

« Je ne suis pas un spécialiste de la sécurité »

Pour des raisons sécuritaires, le président de la république ne prévoit pas pour bientôt un voyage dans l’est du pays plus particulièrement dans la région de Beni même si pendant la campagne électorale, il avait martelé qu’il installerait son QG dans cette partie du pays dans le but de lutter contre l’insécurité.  

« Je ne suis pas un spécialiste de la sécurité. Je suis en contact permanent avec le haut commandement de notre armée. Il y a effectivement de problème dont je ne peux pas parler ici. Pour le moment il (haut commandement de l’armée) déconseille d’aller là-bas (dans l’est du pays) parce qu’il faut venir y arriver quand on est sûr d’avoir de résultat. Nous sommes en train de mettre en place les dispositifs nécessaires pour éradiquer les groupes armés dans notre quotidien. A ce moment nous viendrons montrer à nos compatriotes ce que nous allons faire de cette partie de la république qui a trop souffert », a-t-il expliqué.

 

Jonathan Kombi , à  Kigali 

La visite de Félix Tshisekedi au mémorial de Gisozi est diversement appréciée en RDC

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En marge de son séjour au Rwanda, dans le cadre du Africa CEO Forum, le président congolais Félix Tshisekedi s'est incliné devant le mémorial dédié aux victimes tutsi du génocide, à Kigali. Une première dans les relations entre les deux pays, qui n'a pas manqué de faire réagir en RDC.

 

« Ce génocide est un drame et une horreur inacceptables. Nous devons le condamner et prendre l’engagement de ne plus accepter cela, où que ça se passe dans le monde. » C’est par ces mots que Félix Tshisekedi a signé le livre d’or du mémorial de Gisozi, au nord de la capitale rwandaise, à l’occasion de sa visite dans le cadre du Africa CEO Forum, le 25 mars.

Sans directement mentionner les Tutsi exterminés au Rwanda, le président congolais a déploré ce génocide qui a causé 800 000 à 1 million de morts en 1994. « Les effets collatéraux de ces horreurs n’ont pas épargné mon pays, qui a aussi subi des millions de pertes en vies humaines », a-t-il écrit.

En marge de son séjour au Rwanda, dans le cadre du Africa CEO Forum, le président congolais Félix Tshisekedi s'est incliné devant le mémorial dédié aux victimes tutsi du génocide, à Kigali. Une première dans les relations entre les deux pays, qui n'a pas manqué de faire réagir en RDC.

« Ce génocide est un drame et une horreur inacceptables. Nous devons le condamner et prendre l’engagement de ne plus accepter cela, où que ça se passe dans le monde. » C’est par ces mots que Félix Tshisekedi a signé le livre d’or du mémorial de Gisozi, au nord de la capitale rwandaise, à l’occasion de sa visite dans le cadre du Africa CEO Forum, le 25 mars.

Sans directement mentionner les Tutsi exterminés au Rwanda, le président congolais a déploré ce génocide qui a causé 800 000 à 1 million de morts en 1994. « Les effets collatéraux de ces horreurs n’ont pas épargné mon pays, qui a aussi subi des millions de pertes en vies humaines », a-t-il écrit.

 

Réactions diverses

 

Cette visite, la première d’un président congolais au mémorial de Gisozi, semble avoir eu un écho positif au Rwanda. « La visite et le message ont été appréciés », précise à Jeune Afrique un officiel rwandais. « Le président Tshisekedi était attentif et posait beaucoup de questions. La visite l’a manifestement ému », poursuit-il. Le soir même, le dôme du Kigali Convention Center a été éclairé aux couleurs du drapeau congolais.

Du côté de Kinshasa, le discours est moins enthousiaste. Dans les cercles politiques comme au sein de la société civile congolaise, le geste symbolique de Félix Tshisekedi n’a pas manqué d’alimenté la controverse, compte tenu des relations historiquement conflictuelles entre les deux pays, notamment lors des deux guerres du Congo.

« À quand des mémoriaux et une commémoration officielle [pour les] millions de morts congolais ? » La question a immédiatement été posée par plusieurs acteurs de l’opposition et de la société civile qui estiment que l’armée rwandaise est responsable de l’instabilité à l’est du pays. « Six à huit millions de personnes ont été tuées en RDC, en partie par l’armée de Kagame, et il n’existe même pas une journée officielle pour les commémorer », a ainsi réagi sur Twitter le mouvement citoyen Lucha (Lutte pour le changement).

« Au regard des tensions entre Kigali et Kinshasa, il est inconcevable qu’un haut responsable congolais parte s’incliner et honorer le génocide rwandais », indique quant à lui Serge Welo, un cadre de l’Engagement pour la citoyenneté et le développement (Ecide), le parti de Martin Fayulu. En colère, Prince Epenge, de la coalition Lamuka, a souligné que « l’acte du président Félix Tshisekedi s’écarte de la ligne de conduite. En 18 ans, Kabila n’avait jamais fait ça. »

« Mise en commun des efforts »

Parmi les médias, nombreux à commenter cette visite symbolique, l’Agence congolaise de presse (ACP) a évoqué le « passé douloureux du peuple rwandais ». Le site d’information ScoopRDC est revenu sur les critiques formulées à Kinshasa, dénonçant un mauvais raisonnement venant de ceux qui condamnent le président Tshisekedi. « Avec ce mauvais raisonnement, ces pseudo-experts en relations internationales et en diplomatie ignorent complètement que le comportement des hommes d’État n’est pas à confondre avec celui des citoyens ordinaires, émotionnés et parfois ignorants », a commenté le site.

 

La diplomatie pour consolider la paix entre Kinshasa et Kigali

La situation sécuritaire demeure fragile dans l’est de la RDC. À Béni, comme à Goma, dans la province du Nord-Kivu, des morts sont signalés presque chaque semaine. Félix Tshisekedi, qui avait promis pendant la campagne de privilégier le dialogue avec les voisins de la RDC pour ramener la paix au Congo, « doit parfois accepter de faire contre mauvaise fortune bon cœur », explique l’un de ses conseillers à Jeune Afrique.

Une autre source à la présidence rappelle que « tout est fait pour rapprocher davantage Kigali et Kinshasa, et ainsi mettre fin à l’instabilité dans l’est du pays ». Vendredi 22 mars, deux jours avant son déplacement au Rwanda, Félix Tshisekedi s’était d’ailleurs rendu chez un autre voisin, à Kampala, pour s’entretenir avec Yoweri Museveni sur le « commerce, la sécurité régionale et d’autres domaines d’intérêt bilatéral », a précisé la présidence ougandaise, alors que l’Ouganda et le Rwanda sont eux-mêmes à couteaux tirés depuis plusieurs semaines.

Avec Yoweri Museveni, Félix Tshisekedi espère aussi mettre un terme à la menace des Allied Democratic Forces (ADF), un groupe rebelle ougandais actif dans l’est du pays depuis plus de vingt ans. « Il faut passer par les contacts avec les pays voisins puisqu’on a dit que les ADF-Nalu sont des Ougandais. Et il faut que les Ougandais nous aident à régler ce problème. […]  Je suis en contact permanent avec le haut-commandement de notre armée. Nous sommes en train de mettre en place les dispositifs nécessaires pour éradiquer les groupes armés dans notre quotidien », a assuré le président congolais à Kigali, devant quelques journalistes.

C’est dans cette même dynamique de rapprochement entre le Rwanda et la RDC qu’un accord de transport aérien a été conclu le 20 mars, à l’issue d’une visite de la directrice générale de Rwandair, Yvonne Makolo, qui s’est entretenu avec le président Tshisekedi. Cet accord vise la réciprocité de l’exploitation des espaces aériens par les compagnies nationales Congo Airways et Rwandair. Les vols devraient débuter en avril.

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