Exposition : Du Jourdain au Congo, art et christianisme du Royaume Kongo

Par Le vendredi, 24 mars 2017 0

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Sur les crucifix en cuivre, des maîtres forgerons ont sculpté un Christ sans couronne d’épines ni clous. L’air paisible, il semble allongé sur la croix. Lorsque les Portugais s’installèrent près du royaume Kongo à partir de 1482, la seigneurie de ce vaste territoire englobant une partie de l’Angola, du Gabon, du Congo-Brazzaville et de la République démocratique du Congo s’appropria l’iconographie et les objets chrétiens en les interprétant à l’aune de son système de croyance.

Musée du Quai Branly : Du Jourdain au Congo, l’influence chrétienne sur l’art et la culture Bakongo   

 

 

Le 24/03/2017

 

 

À PROPOS DE L'EXPOSITION

( Jusqu’au 2 avril. Rens. : 01.56.61.70.00 ou quaibranly.fr)

1482 : le navigateur portugais Diego Cão découvre l'embouchure du fleuve Congo et entre en contact avec le vaste royaume du Kongo. Un territoire qui regroupe les actuels Gabon, Angola, République démocratique du Congo et Congo. L'évangélisation de l'une des plus puissantes monarchies du continent est rapidement mise en place : les conversions des élites de cet empire colonial signent les débuts de cinq siècles de christianisation.

 

À première vue, il s’agit d’un crucifix en alliage de cuivre, datant de la fin du XVIIe siècle. Mais que de détails troublants ! De curieux personnages, les mains en prière, sont perchés sur les branches de la croix, les traits du visage du Christ sont clairement africains et, surtout, des seins apparaissent sur son torse ! Cet objet est en réalité un Nkangi Kiditu (« Christ protecteur »), un de ces étonnants crucifix de chefs, collectés dans les années 1920 et conservés au Musée royal de l’Afrique centrale de Tervuren (Belgique).

Rarement exposés, ils sont une vingtaine à avoir fait le déplacement jusqu’au Musée du Quai-Branly-Jacques-Chirac. Le parcours de l’exposition, riche d’une centaine d’objets (crucifix, pendentifs mais aussi statues de la Vierge ou de saint Antoine de Padoue), révèle comment l’imagerie chrétienne, transmise par les conquérants et missionnaires portugais, a été absorbée, voire réinterprétée, par les cultures kongo locales (1). « Plus qu’un signe de conversion au catholicisme ou qu’un acte de résistance à une religion d’importation, l’appropriation des symboles chrétiens est surtout une preuve de l’étonnante perméabilité des religions traditionnelles… ce qui fait aussi leur force, comme un fleuve sait contourner un obstacle ou lentement le dissoudre pour l’amalgamer à ses eaux », explique le commissaire Julien Volper, conservateur au musée de Tervuren et maître de conférences à l’Université libre de Bruxelles.

Ce syncrétisme fut sans doute facilité par des similitudes entre les rites chrétiens et autochtones : le symbole de la croix, par exemple, existait déjà dans la culture kongo, ses quatre branches figurant la course du soleil et la destinée humaine. Les mains jointes en prière font aussi écho à un geste traditionnel : le claquement de mains devant les chefs en signe de respect… Vestiges de la première évangélisation, les Nkangi Kiditu sont devenus au fil des siècles des insignes de pouvoir, transmis de génération en génération. 

 

Source : 

Musée Quai Branly Jacques Chirac

http://www.la-croix.com

Afrique.lepoint.fr

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