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ℹ️ Société secrète : Découvrez l'incroyable histoire des Anyoto, également appelés « hommes-léopards » (1890-1970)

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Les aniotas, anioto ou anyoto, « hommes-léopards », localement appelés vihokohoko sont membres d'une société secrète Congolaise.
Cette société est réputée pour recruter ses cadres parmi les sorciers, sans pour autant revêtir la structure hiérarchisée d'une secte moderne.
Cette secte apparut dans la zone de Beni vers 1893 par l’entremise des Bapakombe qui étaient en relation très étroite avec les Babali et les Bombo, les grands initiateurs anyotiques. Dans la forêt, l’initiation se déroulait, la nuit, dans le secret. Dans une hutte, le candidat devait, chaque jour, aspirer sept fois une poudre magique et absorber un breuvage. Ces produits entraînaient les initiés dans une démence psychologique à tel point qu’ils pouvaient rugir comme un léopard.

 

 

 

Les Anyota ou "hommes-léopards" (1890-1970)

 

 

Le 31/10/2020

 

 

 

Anyoto viendrait d’un verbe « nyoto » qui signifie griffer, mais la tradition populaire parle aussi d’une Aniota qui aurait été une instigatrice de la secte.


Initiation

Ce n'était pas de manière délibérée que les jeunes hommes entraient dans la secte, ils étaient désignés par les anciens et ne pouvaient se soustraire à cette volonté.
Leur initiation commençait juste après la circoncision, ils devaient alors abandonner leur famille et se rendre dans un endroit isolé, forêt ou îlot.
Là, pendant de longs mois, le néophyte était soumis à des épreuves très pénibles comme porter un tronc d'arbre d'un poids égal à celui d'un homme adulte et à courir avec ce fardeau.
Il s'agissait en fait d'acquérir la souplesse et la vigueur d'un léopard quand il transporte une grosse proie. L'exercice était non seulement harassant mais aussi très dangereux, car, pendant que le jeune garçon se livrait à cette épreuve, les autres postulants lançaient des javelots comme ils l'auraient fait sur un fauve en fuite.
Si le candidat était blessé ou tué, nul ne s'en souciait, cela prouvait simplement qu'il n'était pas digne de devenir un « homme-léopard ».
En cas de réussite, on apprenait alors à l'initié à imiter parfaitement le cri des félins et à se servir de ses armes d'assassin.

 

Armes

Les armes de «l'homme-léopard » étaient une cagoule en écorce battue, peinte en imitant le pelage du félin, un bâton à empreinte de léopard et une petite fourche métallique imitant les griffes acérées d'une patte de fauve. On peut voir un costume d'aniota au Musée royal de l'Afrique centrale à Tervuren près de Bruxelles.

 

Histoire

La croyance générale était que les « hommes-léopards », n'avaient pour cible que les noirs hostiles à la tradition et à l'indépendance, ou trop enclins à coopérer avec les colons. Parmi les victimes, on n'a jamais recensé un blanc.
Les Aniotas furent aussi réputés anthropophages et, à un niveau supérieur, d'être capables de projeter leur conscience dans le corps d'un léopard, qu'ils pouvaient ainsi téléguider pour aller tuer quelqu'un, sur le principe du loup-garou mais sans transformation corporelle.
Les Anyotos étaient connus et craints de la population, mais celle-ci faisait cependant souvent appel à leurs services pour agir en tant que justiciers.
L'administration coloniale belge lutta contre cette confrérie qui risquait de déstabiliser le système mis en place. Dès 1921, des suspects furent arrêtés et pendus en place publique.

De 1933 à 1934, plusieurs centaines de corps lacérés et atrocement mutilés furent retrouvés. Les blessures donnaient à penser que le meurtre était l'œuvre d'un fauve. Les empreintes repérées au sol, autour des victimes, tendaient à corroborer cette hypothèse. Mais, un examen plus approfondi révéla bientôt que tous ces crimes avaient été perpétrés par de faux félins: les « hommes-léopards ». Les populations locales refusèrent en majorité de collaborer avec les autorités coloniales par crainte de représailles. Ces massacres auraient été liés à la rivalité entre deux populations : les Bapakombe et les Wanande, les premiers reprochant aux seconds d'envahir leur territoire.

 

Au XXIe siècle

Le mouvement n'aurait plus fait parler de lui depuis ou serait à l'état latent. Mais, quelques groupes « d'hommes-léopards » et « d'hommes-panthères » subsistent dans certains districts du Cameroun et des états limitrophes comme le Nigeria et le Congo.

 

Confréries semblables

Les animaux de totem sont différents : hommes-lions au Tanganyika, hommes-hyènes en Côte d'Ivoire ainsi que des hommes-chimpanzés, hommes-crocodiles, hommes-panthères, hommes-gorilles, hommes-babouins, dans d'autres régions d'Afrique.
La structure criminelle de la fraternité serait par contre identique.


Dans la culture populaire

Le Petit Vingtième - Cœurs Vaillants - Tintin au Congo - - Catawiki
La bande-dessinée Tintin au Congo fit connaître au grand public et pérénisa le thème de la confrérie en 1931.
La confrérie est évoquée dans la série Tarzan : Tarzan et les hommes-léopards (Tarzan and the Leopard Men), publié en 1933.
Bob Morane affronte des « hommes-léopards » dans le roman La Vallée des Brontosaures, publié en 1955.
Enfin, le personnage de Jacques Martin Alix affronte aussi des « hommes-léopards » africains dans l'album La griffe noire (1959).

 

Conclusion

Peu à peu, ces sociétés secrètes se sont transformées en organisations destinées à faire régner la terreur politique. Ce n'est pas un hasard si certains révolutionnaires américains, en lutte contre la ségrégation raciale et l'hégémonie « blanche » qui règne aux Etats-Unis, ont choisi pour emblème la « black panther » (panthère noire).

 

 

 

theses.univ-lyon2.fr/documents/get part.php

 

 

Bibliographie

Amazon.fr - Les Sociétés Secrètes Des hommes-Léopards En Afrique Noir - -  Livres

 

  • Joset, P.E., Les sociétés secrètes des hommes-léopards en Afrique Noire, Payot, Paris.
  • Cyrier, Jeremy, Anioto: Mise d'une patte sur la puissance. Hommes de léopard du Congo belge, 1911-1936, causerie délivrée à la 4e conférence annuelle d'étudiant gradué de Midwestern pour des études africaines, septembre 12, 1999 à Lansing est, Michigan par Jeremy Cyrier de l'université de la Virginie.
  • Hallet, Jean-Pierre, Congo Kitabu, Fawcett Crest, 1967. (d'abord édité par Random House, février 17, 1966). (Hallet utilise l'épellation d'Anyoto tandis que Cyrier préfère Anioto.)
  • Edgar Rice Burroughs, Tarzan and the Leopard Men, ERB Inc., 1932-1933.
  • Turnbull, M. De Colin, Le peuple de la forêt, Touchstone, 1969.
  • Sarno, Louis, chanson de la forêt: Ma vie parmi les pygmées de Ba-Benjelle, Houghton Mifflin, 1993.
  • Henri Vernes, Bob Morane : La vallée des Brontosaures, Pocket Marabout, 1954

 

 

Légende africaine - Les hommes-léopards (les aniotas) du Congo.

 
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